kenlou ★ 危険なような

avec ou sans amour, il restera miens jusqu'à mon dernier souffle. c'est une troublante et douloureuse évidence.

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tu ne sais pas pourquoi tu es ici, dans cette boite. tu ne sais pas par qui tu t'es laissé embarqué dans cette sortie qui au fond, ne te faisait aucun bien. ton esprit était constamment ailleurs ces derniers temps, des pensées visant simplement celui que tu as pu aimer autrefois. entouré par de multiples conquêtes, tu charmes à nouveau chacun d'eux sans pour autant avoir envie de l'un d'entre eux. au final, tu savais déjà ce qu'il en était de ces derniers, tu avais besoin de nouveautés, de sang neuf. chassant donc ces dures pensées destructrices, tu te mêles à la foule à la recherche d'une nouvelle victime à mettre dans ton lit pour la nuit. tes yeux vadrouille dans cette salle, fixant certains jeune mâle avec plus d'intérêts que pour d'autre, et puis finalement, tu tombes sur un jeune brun, assez fougueux et mystérieux à la fois. un sourire malicieux se dessine sur tes lippes alors que tu saisis l'inconnu par la taille. ton torse se collant à son dos, tu approches tes lèvres de son oreille et lui chuchote quelques paroles. est-ce le résultat de l'alcool ? évidemment, l'inconnu en est conscient, mais il a l'air de prendre plaisir à ce petit jeu. tu débutes alors une danse plutôt langoureuse avec l'inconnu, laissant tes mains découvrir son corps de milles et unes façon. tu avais gagné. ce garçon allait être à toi ce soir, du moins, c'est ce que tu pensais. tes lèvres sur sa peau, tu glisses lentement jusqu'à son cou, marquant ce dernier avant de relever les yeux à la recherche du bar. scrutant le comptoir lumineux des yeux, ton regard est finalement attiré par quelque chose d'autre, ou plutôt quelqu'un. après un moment d'hésitation, tu es sûr de toi. c'était lui. ça ne pouvait être que lui. ton regard fondu dans le siens, tu lui tiens tête tout en abordant une expression bien trop colérique. il t'avait fait du mal et bien évidemment, tu voulais lui en faire à ton tour. saisissant la main de l'inconnu, tu l'attires tant bien que mal dans un lieu clairement plus discret, au final, tu voulais seulement tirer ton coup et partir, oubliant cette vision. oubliant sa présence dans ces lieux ce soir là.

Me suis-je évaporé ou envolé, passé entre les fils de ta mémoire ? Ne te reste-t-il aucun souvenir ?

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Il tourne son verre entre ses mains, laisse le liquide se balancer devant son regard voilé. Vodka ou whisky, ou les deux mélangés, il n’en sait plus trop rien. Il ne saurait même dire à quel verre il en est déjà. Il s’en fout. Il est affalé sur la banquette, insouciant. Il essaye de s’en convaincre en fait. Il est venu avec sa petite bande mais en cet instant, il n’a même plus idée d’où chacun peut être bien fourré. Il n’aime pas se mêler à eux dans leurs activités un peu limites. Encore, les soirées alcoolisées, la drogue, les hommes qu’Eiji lui ramène une fois qu’il est bien bourré…il ne dit pas trop non. Il s’en fout. Il aime bien. Mais il ne veut pas baigner dans leurs autres sales histoires. Alors quand un de ses potes lui propose de les rejoindra à la ruelle arrière pour finir la soirée dans une ambiance beaucoup plus privé, Lou se contente d’un simple non de la tête. Il ne comprend pas pourquoi ils insistent encore. Il soupire et observe la table qu’ils avaient réservé, les bouteilles sont encore bien pleines ; assez pour lui tenir compagnie le reste de la soirée et tant mieux. Il sourit, remplit son verre à ras-bord. Le liquide coule le long de la glace, lui colle aux doigts et ça le fait bêtement rire. Lou lève les yeux, laisse le liquide lui brûler la gorge et c’est là qu’il le voit. Enlacé à un homme – un inconnu, une trainée qui se permettait de se coller ainsi à son mec –, ses mains partout sur son corps. Il avait l’air de bien s’amuser, Kendji. Il ne savait pas où le retrouver et le plus vieux ne répondait jamais à ses nombreux sms. Il n’était pas prêt à le revoir ce soir, ici, et certainement pas dans l’état où il se trouve. Il sait que Kendji a capté son regard, pourtant il continue ses caresses auprès de l’autre. Des caresses qu’il voudrait être sienne seulement. Il sait que Kendji veut le faire souffrir aussi, mais il aurait préféré de loin qu’il lui plante cent couteaux au cœur à le voir avec quelqu’un d’autre. Il détourna le regard une seule seconde et c’est suffisant pour que le tatoueur disparaisse de sa vision. Alors Lou se lève d’un coup, son verre toujours en main et court vers la piste de danse. Il regarde partout avant de tomber sur les deux silhouettes. C’est assez. Il attrape l’inconnu par le poignet et le jette de toutes ses forces de plus loin possible. « Dégage ! » crie-t-il alors qu’il serre fort le verre entre ses mains, l’alcool dégoulinant toujours sur ses doigts.

avec ou sans amour, il restera miens jusqu'à mon dernier souffle. c'est une troublante et douloureuse évidence.

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tu ne voulais pas le voir, ni encore moins lui parler. Lou était à l'origine de cette personnalité froide et destructrice que tu étais désormais. le mieux à faire pour toi était donc de l'éviter, mais le revoir de cette façon, croiser son regard t'avait fait plus de mal qu'autre chose, assez pour te perturber et fuir hors de son champ de vision pour rattraper cette soirée qui aurait finalement pu mal se finir. alors oui, tu conduis l'inconnu dans un lieu plus discret, à l'écart, mais c'était sans compter la persévérance de ton cadet que tu connais mieux que n'importe qui dans ce pays. tu allais passer à l'action, mais cette voix, ce geste, ces mots pris en otage ta seule opportunité. grognant de mécontentement, tu affiches finalement un nouveau sourire à la vu de ton ancien amant, suivant du regard l'inconnu qui prenait la fuite tout en crachant son venin à la suite de son mécontentement. tu es forcé de rester face à celui que tu prenais dans tes bras il y a plus d'un an. t'appuyant contre le mur, tu détournes le regard, tu le fuis, tu ne veux pas lui faire face car la vision de lui et son amant dans ton propre lit te revient en tête. tu le détestes plus que n'importe qui sur cette planète, tu serres alors les dents, tu prends sur toi et déposes finalement tes yeux sur lui. T'as le droit de baiser avec un autre, mais pas moi c'est ça ? un ton froid, menaçant, presque agressif. tu ne veux pas être respectueux envers lui. lui ne l'a pas été envers toi, alors à quoi bon. tu quittes ce mur froid et te met finalement à sa hauteur, arquant un sourcil tout en baissant les yeux vers lui. Dégage de ma vie, j'ai pas besoin d'un déchet à mes cotés. tu lui tournes le dos, ne lui laissant aucune chance. tu te contente seulement de te mêler à nouveau à la foule, cherchant à retrouver la sortie de cette boite pour ainsi pouvoir brûler tes poumons à l'aide d'une cigarette, malheureusement, tu savais très bien que cette soirée était partie en lambeau, tu n'avais donc aucune envie de rester entre ces murs plus longtemps.

Me suis-je évaporé ou envolé, passé entre les fils de ta mémoire ? Ne te reste-t-il aucun souvenir ?

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Il n’a pas beaucoup réfléchi, lou. Il a juste voulu que cet homme s’éloigne de son ex petit-ami, il pouvait accepter que qui ce soit pose les yeux sur Kendji, alors on peut bien imaginer sa réaction quand ce n’était pas seulement les yeux qu’on posait sur lui mais les mains aussi. Il n’y peut rien, ça le met hors de lui. Oui, ils ne sont plus ensemble. Oui, il n’a plus le droit de décider de ce que peut faire Kendji ou ne pas faire, surtout pas après le coup qu’il lui a fait. Mais c’est plus fort que lui. Il est égoïste et possessif, n’a pas spécialement envie de se soigner. Maintenant qu’il a poussé ce trainé loin de l’homme de sa vie, il ne sait plus trop comment agir, quoi faire ou quoi dire. Il serre le verre contre ses doigts comme pour s’empêcher de trembler. Kendji ne le regarde même, il a l’impression de ne pas exister à ses yeux et bordel ce que ça fait mal de le voir ainsi détourner les yeux. Encore cette histoire qui revenait à chaque fois ; son infidélité. Le plus vieux ne va surement jamais l’oublier. Lou ne peut même pas lui donner une explication correcte, il n’a rien pour justifier ses actes. Il n’était pas bourré ou défoncé. Il avait juste trompé l’homme qu’il aimait comme ça, sur un coup de tête. Parce qu’il était con, parce qu’il avait envie de voir ce que ça pouvait bien faire. « Ce n’est pas ça… » murmure-t-il pitoyablement en baissant les yeux. Quand Kendji se met à son niveau, il ne peut que reculer d’un pas, le regardant à moitié. Un déchet, c’est vraiment comme ça qu’il le voyait. Lou n’est pas le genre à se faire malmener habituellement, il ne perd pas son temps, n’oublie jamais sa fierté. Mais c’est impossible d’être comme ça avec Kendji, il veut l’avoir à nouveau dans sa vie et subira n’importe quoi pour cela. Le brun s’éloigne et lui le suit. La vue de son ex petit-ami avait suffit à le réveiller de la torpeur de l’alcool. Il posa son verre distraitement sur une table et suit le jeune homme dehors. Il ne le lâchera pas, jamais. « Kendji, regarde-moi ! » crie-t-il, pourtant il n’eut aucune réaction. Est-ce qu’il doit le suivre et le supplier toute la vie comme un gentil chien ? «Je sais que j’ai été con, j’ai aucune excuse à te donner…Qu’est-ce que je dois faire ? »

avec ou sans amour, il restera miens jusqu'à mon dernier souffle. c'est une troublante et douloureuse évidence.

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la fumée ravageant tes poumons, tu laisses ton ex petit ami crier sur ce trottoir, à la vue de tous et toutes. tu restes impassibles face à son désarrois, mais surtout face à sa détresse, car oui, pour toi, cette façon qu'il avait de parler, de s'adresser à toi, c'était une signe de détresse. tu ne voulais rien voir, rien entendre, mais tu n'avais pas le choix. chaque mot, chacun des sons de sa voix te ramène à ce jour terrible. ce jour où tu as été trahis et brisé comme jamais. la mort de ton père, l'abandon de ta mère, de ton oncle, tout ça, c'était rien face à ce que tu avais pu voir de tes propres yeux ce jour là. tu n'as jamais été attaché, accro à quelqu'un, sauf à lui. tu lui a offert ton âme, ton coeur et bien plus encore. tu lui as peut être même offert une vie stable et tout ça pour le voir dans les bras d'un autre, donc non, tu ne lâchera pas l'affaire, même si t'en as terriblement envie, tu ne lâcheras pas. Casses-toi. ton talent de tatoueur, ton amour pour les drogues, l'alcool et bien plus encore, tout ça c'était de sa faute. alors oui, parfois tu retournais dans les bras d'eiji, parfois tu te droguais avec lui, tu te saoulais, tu t'envoyais même en l'air avec lui, mais tout ça, tu ne le ferais pas vraiment si tu n'étais pas si faible. tout ça, tu ne l'aurais jamais fais, tu ne serais jamais retombé là dedans si il n'y aurait pas eu cette horrible vision, cette trahison. T'as perdu ton droit de parole avec moi le jour où je t'ai vu dans les bras d'un autre. tu continues à enfumer tes poumons, visant un point non réaliste à ta vision pour ne pas croiser son regard. au final, tu finis par jeter ta cigarette en plein milieu de la route, te retournant par la suite pour lui faire face, le regardant avec dégout alors que tu t'approchais une nouvelle fois de ton cadet. J'espère au moins pour toi que c'était un bon coup et que ça en valait la peine.

Me suis-je évaporé ou envolé, passé entre les fils de ta mémoire ? Ne te reste-t-il aucun souvenir ?

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Il a l’impression de se donner en spectacle un peu là, à crier son désespoir, à sentir le regard curieux des passants se poser sur lui. Mais Kendji ne bouge pas. Kendji a l’air de se foutre royalement de lui et se contentait de consumer tranquillement sa cigarette devant lui. Pas qu’il ne puisse pas comprendre son comportement. Lou se pince les lèvres. Il est en colère, contre lui-même. Son cœur se serre affreusement, ça fait d’autant plus de mal d’avoir l’homme qu’il aime devant lui mais de ne pas pouvoir le toucher, de ne pas avoir un regard tendre posé sur lui, n’importe quoi qui puisse lui démontrer que Kendji ressentait encore pour lui un peu d’amour, aussi infime qu’il soit. Il est face à un mur, de mépris et d’indifférence. Ce n’est pas suffisant pour lui faire baisser les bras. Quand Kendji lui dit de se casser, c’est dur de résister. Il ne veut pas entendre ces mots. Mais Lou va pas se mettre à pleurer, c’est pas une tapette. Ce qu’il va faire, c’est ramener son mec à ses côtés, là où est sa place. Alors il lève les yeux et soutient son regard, les sourcils légèrement froncés. Le même discours, encore et encore, chaque fois lui saigner l’oreille. Parce qu’il sait à quel point il a merdé, mais d’un côté, il se dit que si Kendji lui tient encore tellement rancune c’est parce qu’il tient toujours à lieu, d’une manière ou d’une autre. Et ça lui donne de l’espoir. « Pardon. » murmure-t-il à nouveau, se répétant à son tour. « Non, ça n’en valait pas la peine. Rien n’en vaut la peine. Je peux même pas t’expliquer pourquoi je l’ai fait, parce que moi-même je ne sais pas… » Est-ce qu’il voulait se prouver quelque chose ? Sa connerie surement, oui. « Tu es…la meilleure chose qui me soit arrivée et j’ai été con. » Il tend la main vers Kendji comme s’il voulait le toucher mais n’en fait rien, sa main restant en suspend. S’il a pas le droit de lui parler, il doit pas trop avoir le droit de le toucher non plus. Il n’a aucune envie de le faire fuir.

avec ou sans amour, il restera miens jusqu'à mon dernier souffle. c'est une troublante et douloureuse évidence.

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tu pourrais t'abandonner à lui, baisser les bras et l'embrasser comme tu en as tant rêvé, mais non. ça ne marche pas comme ça. la facilité ne fait pas partit de ta vie, et elle n'en fera jamais partit. il a merdé, c'est à lui de se démerder, pas à toi. alors tu évites une nouvelle fois ses mots, lui offrant un discourt de sourd, passant simplement à ses cotés tout en le bousculant. tu tends ton oreille vers la boite, écoutant la musique assourdissante de l'établissement avant d'étouffer un rire. ton regard se pose une dernière fois sur ton ancien amant avant que ta voix se dirige jusqu'à lui. T'es morts depuis bien longtemps à mes yeux. d'un geste je je-m’en-foutiste, tu pénètres une nouvelle fois dans l'établissement, attrapant la première bouteille qui te passe sous le nez pour t'isoler au fin fond de la salle, te posant seulement près de la cabine du dj présent ce soir. la bouteille portée en bouche, tu laisses tes pensées fuir en dépits de l'alcool. te mettre la tête à l'envers n'était certainement pas la meilleure chose à faire et pourtant, c'était la seule façon pour toi de noyer ces souvenirs aussi dégueulasses qui peuvent l'être. tu ne sais pas combien de temps cela durera. tu ne sais pas non plus pour combien de temps la douleur te détruira, alors tu bois. tu te détruis plus que tu ne l'es déjà, laissant l'alcool, les drogues, la cigarette et autres vices consumer ton intérieur à petit feu. tu l'aimes plus que tu ne veux le croire, mais tu n'en diras rien, après tout, à quoi bon ? tu n'as plus confiance en lui, le fait de savoir qu'un autre que toi a touché son corps te répugne, alors non, tu ne veux pas lui pardonner. lui laisser ton propre toit aura été quelque chose de bien généreux, mais le pardon serait de trop aujourd'hui. alors oui, tu restes plusieurs minutes dans ce coin, à l’abri des regards, appuyé contre un mur avant de finalement te rendre compte que le liquide manquait dans la bouteille de verre. ayant consommé la moitié de son contenu, tu te mets à rire avant de passer ta main libre sur la totalité de ton visage. tu te mets à marcher, glissant au milieu de la foule en folie, tu te glisses sur l'une des banquettes, t'allongeant sur cette dernière tout en recouvrant tes yeux de tes avants bras. le liquide de la bouteille s'échoue alors sur la banquette sans que tu ne t'en rendes compte et tu te remets à rire, cette fois de façon nerveuse tout en murmurant à toi même quelques injures. Petite merde. soufflant un bon coup, tu te relèves finalement, la bouteille toujours en main avant de retomber sur ton propre démon. tu le fixes longuement avant de lui tendre la bouteille. C'est la seule chose que tu peux avoir de moi. Soit c'est ça, soit rien. toi même, tu ne savais pas où tu voulais en venir, mais c'était ta seule condition, l'alcool. J'veux pas savoir que t'es désolé, je m'en fou. Je sais que tu l'es pas. Quelqu'un de désolé n'abandonne jamais alors que toi, il t'a fallut un an pour être désolé, c'est beaucoup tu penses pas ? te penchant légèrement, tu te mets à ton niveau brisant ainsi une imposante distance entre vous deux, laissant simplement quelques faibles centimètres d'écart. La prochaine fois ça sera quoi ? Tu vas me dire que t'as pas pris ton pied ? C'est pas ce que j'ai vu en passant la porte de mon propre appartement. Ne mens pas Lou, t'es qu'un minable, une merde et tu le resteras.

Me suis-je évaporé ou envolé, passé entre les fils de ta mémoire ? Ne te reste-t-il aucun souvenir ?

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L’indifférence. Encore et sans cesse. Il le tue à être ainsi avec lui. Kendji passe à côté de lui sans lui offrir la moindre attention ou le plus simple des regards. Il a l’impression de ne pas avoir la moindre valeur à ses yeux, peut-être est-ce vrai d’ailleurs. Peut-être que Kendji l’a déjà oublié et ne veut plus savoir de lui. Mais peut-être que Kendji attend juste qu’il fasse ses preuves pour lui pardonner. Il n’arrive pas à le cerner, ce n’est plus exactement le même homme. Puis les mots sont prononcés, qui détruisent chaque petit éclat d’espoir. Pour lui il était déjà mort. Non. Non. Je ne suis pas mort, je suis là devant toi. J’arriverai à me faire pardonner. Regarde-moi. Cette pensée tourne en rond dans son esprit sans qu’il ne puisse rien dire. Au lieu de cela, il reste silencieux, regardant l’homme qu’il aime s’éloigner de lui et retourner à l’intérieur. Lou lâche un soupir. Bordel, qu’est-ce qu’il doit faire ? Kendji lui fait perdre tout ses moyens. Il n’est naturellement pas si doué pour ce genre de choses, trouver les mots qu’il faut pour attendrir le cœur de son ex petit-ami. Il ne sait pas. Il est trop con. Il colle son dos au mur et se laisse tomber lentement contre ce dernier. Il attrape une cigarette qu’il consume rapidement, puis une deuxième. La fumée s’engouffre, allège un peu sa pression mais ne lui donne pas la moindre solution. Il ne peut qu’harceler les plus vieux, c’est tout ce qu’il sait faire. Cela, et les excuses minables.
Et il ne risque pas d’avancer si Kendji continue à l’éviter. Ce n’est pas en le laissant fuir qu’il arrangera quoi que ce soit. Il se lève du coup, laissant sa cigarette à moitié consumée derrière lui. Lou s’arrête à moment en voyant Kendji avachi sur une banquette, une bouteille à la main. Il a presque l’air à bout. Lou ne veut pas le voir ainsi mais il sait que c’est en grande partie à cause de lui, parce qu’il ne sait que merder. Il ferme les yeux un moment et souffle doucement. Il faut le confronter à nouveau, ils ne peuvent pas rester séparés plus longtemps. Alors il s’approche de lui à nouveau, Kendji le toise, de ce regard qu’il était habitué à voir empli d’amour. Mais ce soir il était vide. Il attrape la bouteille et en boit une longue gorgée, ses yeux ancrés dans ceux du plus vieux. « Je sais que je ne suis qu’un minable qui a merdé, j’ai pas cessé de m’en vouloir toute cette année. » Il fait un pas vers lui, brisant un peu plus l’infime distance entre eux. « J’arrivais plus à te voir en face et tu as disparu après. » Il n’avait pas cessé de le chercher partout avant d’arriver ici, Kendji ne répondait jamais à ses appels ni à ses messages. Et ils seraient encore au point de départ si cette rencontre hasardeuse n’avait pas eu lieu. « Il n’y aura pas de prochaine fois parce que je ne merderai plus, laisse-moi juste une seconde chance… »

avec ou sans amour, il restera miens jusqu'à mon dernier souffle. c'est une troublante et douloureuse évidence.

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tu ne sais pas. tu ne sais plus. tu l'aimes encore, c'est une certitude, tout comme cette putain de fierté qui t'empêche de lui dire ces mots qui te racle au fond de la gorge. ces même mots qu'autre fois tu lui offrais à tors et à travers. aujourd'hui encore tu as cette envie de le lui dire, mais non. tu as cette fierté, mais aussi ce dégout et cette déception. beaucoup de sentiment ce mélange alors que sa voix ne fait que montrer la peine qu'il peut avoir. encore une fois, tu ris nerveusement, te redressant d'un mouvement calmement avant d'abandonner ce faible rictus pour en suite balancer la bouteille hors de ses mains. l'objet en verre éclate sur le sol, répandent ainsi l'alcool à vos pieds alors que tu glisses l'une de tes mains autour de sa gorge. tu pourrais serrer, te venger en commettant le pire des actes comme à ton habitude, mais non. au lieu de ça, tu le force simplement à marcher, ou plutôt reculer jusqu'à le faire prisonnier entre un simple mur et ton propre corps. tu restes silencieux, trop silencieux contrairement à ton habitude et c'est à ce même moment que ta main effectue une légère pression autour de sa gorge, faible, mais assez forte pour y laisser une marque. tu abandonnes par la suite ta prise et laisse ta main rejoindre le long de ton corps avant de t'abaisser une nouvelle fois. ton regard se perd dans le sien avant que tu prennes enfin le courage de sceller tes lèvres aux siennes. un faible instant, assez pour avoir l'impression d'être couper du monde. un geste d'une certaine violence, lié à une légère douceur. tu romps rapidement l'échange, détournant le regard tout aussi rapidement que fut venu ce geste presque trop affectueux, trop amoureux. tu appelleras ça une pulsion, mais au fond de toi, c'était bien plus que ça. Maintenant que tu as ce que tu voulais, casses-toi. encore bien trop blessé, brisé, tu refuses de renouer avec lui, bien que ton précédent baiser voulait dire l'inverse. alors oui, ça fait mal, cet amour t'as détruit comme il t'a fait vivre, mais aujourd'hui, tu n'es plus l'homme qu'il a connu, alors tu refuses de briser la totalité de cette carapace que tu as si bien forgé depuis l'année précédente. tu restes de marbre, froid et repoussant, allant jusqu'à faire un pas en arrière pour éviter tout contact avec lui. Rentre chez toi. ça n'avait rien d'un conseil, d'un signe d'inquiétude. ces mots sonnaient comme un ordre, voir un avertissement. Cherches-toi de quoi te mettre sous la dent et casses-toi, maintenant. une nouvelle fois, tu fuis, lui tournant le dos comme si il n'y avait rien eu. comme si lui même n'était rien pour toi. un simple fantôme laissé sur le bas coté, tu rejoins la piste de danse sans lui adresser un ultime geste ou même mot. te mêlant à la foule, tu laisses ton esprit s'évader, fermant les yeux tout en restant perdu au milieu de cette même foule qui t'offre une soudaine sensation d'étouffement. tu veux l'oublier, tu veux tourner cette page une bonne fois pour toute, mais tu ne peux pas. ton coeur ne veut pas, ta tête non plus. tout ton être le désire à un point inimaginable, peut être même trop pour que ça soit réel ou raisonnable.

Me suis-je évaporé ou envolé, passé entre les fils de ta mémoire ? Ne te reste-t-il aucun souvenir ?

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Le bruit sourd. Celui de la bouteille qui se brise au sol. Un peu à l’image de son cœur aussi, à chaque geste de lourd mépris que lui offre son ancien amant. Il le sait qu’il l’a mérité. Il mériterait même plus que de l’indifférence ou des propos acerbes. Parce qu’il a fait du mal à la personne qui l’aimait le plus. Kendji est ce qu’il a de plus précieux. Mais faut voir la réalité de face, il lui a fait du mal. Enormément. Comme s’il n’était pas foutu de prendre soin de la seule personne qui comptait vraiment. Sa grande gueule, il n’arrive plus trop à l’ouvrir maintenant, parce que les mots lui manquent. C’est le blanc total. Puis cette sensation dérangeant, désagréable. La main de Kendji sur sa peau. Mais ce n’était une caresse. Ce sont ses doigts qui s’enroulent autour de son cou. Lou le regarde et reste toujours silencieux, presque docile, presque à sa merci. Kendji pouvait même resserrer sa prise et l’étouffer, il ne risquait surement pas de faire quoi que ce soit ni de se débattre. Il observe l’homme, tente de déceler le moindre indice sur les traits beaux et froids de son ex. Il n’était pas comme ça avant, son visage lui souriait toujours et Lou avait toujours le cœur qui battait trop rapidement à chaque fois. Parce qu’il le trouvait beau à s’en damner. Ce soir, il ne pense pas à tout ça. Il sent juste le mur froid contre son dos et sa gorge le brûle à cause de la pression qui devient plus ferme. Sa peau pâle va surement marquer. Il s’en fout. Il regarde juste Kendji. Kendji qui se rapproche de tout et rompt la distance entre leurs lèvres. C’est tout le monde qui s’arrête à ce moment parce qu’il se croit rêver. Ce baiser le laisse paumé. Qu’est-ce que c’était censé être ? Ce n’était pas un signe de pardon en tout cas, trop violent, les mots qui s’ensuivirent le lui confirmèrent d’ailleurs. Lou passe la langue sur ses lèvres, comme pour se le remémorer. « Je ne suis pas venu ici pour un baiser, c’est toi que je veux. » Toi, entièrement, totalement.

Il ne va pas rentrer chez lui, pas sans l’homme qu’il l’aime. Un an, c’est déjà beaucoup. Kendji le lui a bien fait remarquer. Son ex pouvait faire ce qu’il voulait, il ne partira pas sans lui. Pas cette fois. Plus jamais. « J’reste ici ! » ajoute-t-il alors que Kendji lui tourne déjà le dos, rejoignant la piste de danse. Qu’il continue de l’ignorer, de lui souffler ces propos acerbes. Cela ne change rien. Il a décidé de ne pas bouger. Lou a toujours été doué pour attendre les gens. Il l’a souvent fait, gosse, devant la grille de l’école. Inépuisable. Il prend alors place en face de Kendji, dans un canapé à mois d’un mètre de lui, son regard brûlant ne le quitte pas. Il l’harcèlera jusqu’à l’épuiser s’il faut, jusqu’à ce que Kendji en ait marre et n’ait pour solution que de revenir à lui ou le tuer.

avec ou sans amour, il restera miens jusqu'à mon dernier souffle. c'est une troublante et douloureuse évidence.

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il n'y avait rien de comparable à cette relation. à cet amour que tu pouvais porter à Lou. rien ni personne. il était bien trop ancré en toi, bien trop présent que ce soit dans ta tête, comme dans ton coeur. après mille et une conquêtes, tu as pris conscience il y a quelques mois que rien ne valait vos moments passé ensembles, rien ne pouvait remplacer vos baisers, vos signes d'affections, alors tu te mens à toi même et tu continueras, par protection, par égoïsme. il souffre surement, tu en a conscience, mais tu t'en fiche. tu veux lui faire payer, mais l'envie de céder est toujours là, à crier ô combien tes lèvres désirent les siennes. un désir qui prend de plus en plus d’ampleur au fil des minutes, des secondes. perdu dans cette foule, tu fermes les yeux, te laissant entrainer par cette musique sans pour autant y prendre plaisir. à dire vrai, ton esprit est ailleurs. ton esprit nage en compagnie d'une toute autre musique que le dj passe à ce même moment. tu as ces flashback qui tournent, tournent et tournent. encore et encore. contrairement à la folie des pas de danse des gens qui t'entoure, tu restes dans ton monde, titubant de gauche à droite, les yeux toujours fermés. ces flash te font mal et pourtant, tu arrives à percevoir une certaine paix, un apaisement. ta lèvre inférieure devient désormais prisonnière de tes dents alors qu'un sourire se dessine à ce même moment. un acte non réellement désiré, mais pourtant bien là. tu es loin de ce monde, loin de tout ça, loin de lui, de vous. ouvrant soudainement les yeux, tu cesses de bouger, tournant la tête vers lui. tu savais mieux que quiconque qu'il n'aurait pas bougé, sa présence n'avait donc rien de surprenant pour toi. tu n'avances pas. tu ne veux pas le retrouver, pas maintenant en tout cas. tu sais ô combien tu l'aimes, mais tu n'en feras rien. pas aujourd'hui, pas ce soir. tu as besoin de temps, mais un an n'est-il pas assez ? il faut croire que non. un pas devant l'autre, tu t'avances vers lui, ou plutôt en sa direction avant de finalement repasser à ses cotés sans lui adresser un traitre mot. te dirigeant jusqu'au bar, tu paies bien rapidement ta consommation avant de t'exiler hors de l'établissement, enfilant cette veste en cuir noir que tu trainais depuis bien trop longtemps. l'air frais chatouillant tn visage, tu restes un instant face à l'établissement avant de prendre un chemin quelconque. tu ne sais pas ce que tu veux. tu ne sais pas quoi faire. retourner chez toi ? retourner à la boutique et bosser ? tu ne sais pas, alors tu marches, encore et encore. arrivera ce qui arrivera. tu as juste besoin d'être loin de tout ça. d'être loin de lui. le baiser échangé avec lui n'avait rien d'anodin, tout comme ton comportement. fier, dur et faible à la fois. tu perdais pied et tu le savais. connard. un mot. un murmure. une seule signification pour une seule et même personne. tête baissé, tu ne veux pas regarder droit devant, toi même tu ne sais pas pourquoi. trop de questions se posent dans ta tête et bien sûr, tu n'as aucune réponses. il y avait bien longtemps que ta tête n'avait pas été aussi animé, ce qui te dérangeait un peu désormais. tu restais donc là, à marcher au plein milieu de cette nuit noire. cigarette en main, regard perdu. tu retrouves ta solitude pour trouver le repos mental, mais certainement pas pour très longtemps.

Me suis-je évaporé ou envolé, passé entre les fils de ta mémoire ? Ne te reste-t-il aucun souvenir ?

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Il l’aime. Et il veut continuer à se persuader que Kendji l’aimait toujours. Les choses ne pouvaient allaient autrement, il fallait qu’il se garde cela bien en tête. Tant qu’au fond de lui, il continue à se dire que le plus vieux ne le rejette encore et encore que parce qu’il est toujours blessé par son comportement. Mais il l’aime encore malgré tout. Il doit l’aimer. Cela prendra le temps qu’il faudra mais Kendji sera à nouveau sien. Il effacera de son esprit tout mauvais souvenir le concernant, ils auront de nouveaux moments ensemble, et cette histoire sera derrière eux. Ces pensées ne cessent de se jouer dans son esprit. Sans arrêt. Tandis que son regard est posé sur l’homme qu’il aime. L’homme qui danse au milieu de la piste et ne lui porte pas la moindre attention. Lou ne peut s’empêcher de le trouver beau, au milieu de cette foule, il n’y a que lui. Personne n’a cette aura. Personne ne fait battre son cœur. Juste lui. Leurs regards se croisent pour ce qui lui semble être une éternité. C’est comme si Kendji pénétrait dans son âme. Un frisson parcoure son échine avant que Kendji ne s’échappe à nouveau. Il a l’impression que c’est un jeu. Il sait que ce n’est pas réellement le cas, mais Kendji ne cesse de le fuir et il a l’impression de devoir à jamais tenter de le rattraper sans espoir. Et Lou n’a jamais aimé perdre. Parfois il s’acharne encore plus. Parfois il abandonne avant la fin. Mais avec le brun, la deuxième option n’est même pas envisageable. Alors il s’acharnera.

Il suit tranquillement Kendji vers l’extérieur, laissant une bonne distance entre eux. Il marchera toute la nuit s’il le fallait. Les pas de Kendji, devant lui, semblaient incertains. Comme s’il n’était pas certain d’où aller, ou peut-être est-ce juste Lou qui s’imagine des choses. Il ne sait pas quoi faire. Continuer à le suivre silencieusement ? Le coincer dans une ruelle et ne pas le lâcher avant d’avoir son pardon, aussi gamin cela puisse être ? Il hâte un peu plus le pas en voyant qu’il commence à perdre le jeune homme de vie. Peut-être trop rapide cette fois, il n’est plus qu’à quelques centimètres de Kendji. Il n’hésite pas cette fois et attrape le garçon par la veste. « Arrête de fuir ! » Il se poste devant lui, le bloquant presque de son corps. « Hurle, insulte-moi, frappe-moi, qu’en sais-je ? Mais arrête de fuir. » Sa voix reste basse malgré tout. Sa main sur la veste du tatoueur tremblote légèrement. Il se pince les lèvres, sa tête se baisse une seconde avant de se relever. Oui, il a merdé mais Kendji ne peut pas lui en vouloir pour toute la vie. Il ne peut pas continuer à leur faire ça. « Pourquoi tu m’embrasses si c’est pour continuer à m’échapper ? » Il ne comprend pas. Surement parce qu’il est idiot. Mais il ne comprend pas.

avec ou sans amour, il restera miens jusqu'à mon dernier souffle. c'est une troublante et douloureuse évidence.

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tu as flanché une première fois, mais tu ne le feras pas deux. ta fierté reprend peu à peu le dessus et c'est avec ce mélange de haine, de rancœur et de colère que ton esprit devient manipulateur, tordu. vient alors ce léger poids sur ta veste qui t'arrêtes aussi nettement qu'une coupure à l'aide d'une scie électrique. regard toujours profondément ancré sur la sombre couleur du ciel, tu baisses ces derniers pour faire face à celui qui est responsable de ton arrêt soudain. bien évidemment, la présence de Lou ne t'étonne même pas. tu esquisses donc un léger sourire, écoutant chacune de ses paroles, sans y porter une très grande attention. en réalité, tu cherches à entendre une seule et unique chose, qu'il ne prononcera malheureusement pas. l'évitant, tu détournes ce dernier et reprends ton chemin comme ci de rien était, faisant alors quelques pas, tu t'arrêtes quelques mètres plus loin curieux au sujet d'une chose. te retournant alors vers lui, c'est en abordant une expression presque douteuse que tu t'adresses à lui, malgré la froideur de ta voix. t'as pris ton pied, dans mon pieu. il devait surement être un clochard pour que tu le ramènes chez moi non ? vous auriez pas pu baiser chez lui ? comment cela se fait-il ? une curiosité malsaine, provocante. étouffant un faible rire, tu te remets à marcher calmement jusqu'à t'arrêter quelques mètres plus loin, prenant place sur un banc. tu ne l'attends pas réellement, tu es juste curieux de savoir comment il va réagir. tu veux seulement avoir le plaisir d'entendre des mots, de simples mots. lesquels ? tu ne lui diras surement pas, ça serait bien trop facile. alors tu attends, tu attends qu'il vienne face à toi et tu sais ô combien il viendra. il est comme ça. têtu, borné, perspicace. c'est pour ça que tu l'as aimé et que tu l'aimes encore. tu ne veux pas le voir courir derrière toi, tu veux juste lui faire comprendre ce qui compte réellement pour toi. lorsqu'il parvient à te rejoindre, tu le fixe un long moment, silencieusement avant de t'exprimer une nouvelle fois. t'as jamais rien compris. c'est triste. j'ai toujours cru que tu serais pas comme eux, au final je me suis trompé. t'as une vie aussi minable que les trois quart des gens de cette planète. tu baises, tu manges, tu dors, voilà le topo de ta vie. tu trouves pas ça dégradant ? remarque, je peux pas dire mieux à mon sujet, j'ai pris le même chemin. je vais même jusqu'à baiser mon meilleur ami, si c'est pas beau.

Me suis-je évaporé ou envolé, passé entre les fils de ta mémoire ? Ne te reste-t-il aucun souvenir ?

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Il est là, comme un gosse, à le tenir par le bas de sa veste. Parce qu’il en a marre de le suivre partout. Parce qu’il veut juste retrouver l’homme qu’il aime. Pas oublier le passé, ce serait de la folie, plus que de la naïveté, d’imaginer cela possible. Mais juste, arriver à trouver une solution à tout ce bordel et se faire pardonner ses erreurs. Cependant, le pardon semble être divin et Kendji loin de vouloir s’y plier. Son regard froid se pose sur lui et le glace entièrement. Il se contente de rester là à l’observer, complètement désœuvré. Il ne sait pas ce qu’il doit faire. Qu’est-ce que le brun attend de lui ? Il sait qu’il pourra le faire flancher mais il ne sait pas comment ou au travers de quels discours. Demander le pardon et lui affirmer à quel point il l’aime encore ne semblent pas suffisant. Et il se retrouve face un mur, sans la moindre arme pour le faire tomber. Il leva un sourcil face à cette question inattendue. « Je ne sais pas, putain, je m’en rappelle pas. Je ne le connaissais pas. Il n’était rien. » Juste un homme, pas trop moche, que le hasard avait mis sur son chemin. La première fois qu’il dévie de ce couple parfait qu’il a formé avec le brun. A présent, il peut bien se mordre les doigts jusqu’au sang. Cela ne changera absolument rien. « J’suis juste un con. » confirme-t-il simplement une énième. Un gros con. Un vulgaire con qui, au fond, ne mérite même pas que Kendji lui refasse confiance ou daigne poser les yeux sur lui. Il a beau le savoir, il ne l’accepte pas pour autant. Il faut qu’il soit sien à nouveau.
Lou lâche un soupir, les lèvres pincées. Il regarde Kendji sur ce banc. Il le regarde juste, avec toute cette adoration qu’il ressent à son égard. Il aura beau le malmener, le cadet s’en fout. Il ne faiblira pas. Rien ne lui fera bouger cette idée de sa stupide tête. Il finit par marcher lentement jusqu’à lui. Il fronce les sourcils. Il n’a pas à être jaloux, pourtant il n’aime pas l’idée que Kendji couche avec d’autres personnes. Il ne lui doit rien. Il fait ce qu’il veut…pour le moment. Mais c’est une idée dérangeante qu’il vire loin de son esprit. « Alors explique-moi…je ne sais plus comment agir avec toi. » elle se sent dans sa voix, son anxiété, peut-être même un peu de peur. Parce qu’il n’est certain de rien. « Je t’aime Kendji. » Un soupir lâché dans le vent. Lou glissa sa main dans ses cheveux et empoigne quelques unes de ses mèches, trouvant un certain réconfort dans la douleur qu’il s’inflige. Oui, il l’aime. Et ça va le rendre dingue.

avec ou sans amour, il restera miens jusqu'à mon dernier souffle. c'est une troublante et douloureuse évidence.

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le doux vent caresse ton visage, faisant ainsi danser quelques mèches de cheveux qui venaient à caresser tes paupières. la fraicheur du temps n'avait guère d'importance pour toi. tu étais là juste pour avoir des explications. tu voulais comprendre ce qui avait poussé la seule personne à qui tu aurais pu tout donner, à finir dans les bras d'un autre. au fond, le problème ne venait peut être pas de lui, mais seulement de toi, sinon, pourquoi aurait-il laissé un autre que toi, le toucher ? à quoi bon. tu soupire doucement, tu entends sa voix, bien qu'elle ne te paraisse lointaine. tu fixes l'horizon sans réel intérêt, puis tu quittes ce banc, jetant la cigarette que tu avais laissé se consommer au fil du temps. tu poses par la suite ton regard sur ton cadet et le fixe. le silence revient. la lourdeur se joint à la froideur du temps. il y a seulement quelques centimètres entre lui et toi. tu brises alors ce silence, rentrant tes mains dans les poches de ton blouson de cuir. être con n'est pas suffisant pour tromper la personne qu'on dit aimer, sache-le. tu as mal. le voir face à toi te provoque toujours ces flash où tu le revois prendre un certains plaisir dans les bras d'un autre. tu as mal, terriblement mal et pourtant, tu donnerais ta vie pour sauver la sienne si il le fallait. tu l'aimes plus qu'il ne le faut. plus que ce qu'un homme peut aimer et bien malgré ses derniers mots, tu prends un certains plaisir à le voir se torturer. au fond, sa douleur n'est rien face à celle que tu as éprouvé et pourtant, tu es fatigué de te battre. fatigué de perdre du temps. personne a le droit de faire ça, excepté moi. tu abandonnes. tes mains sortent de tes poches et tu t'avances vers lui. tu brises cette distance bien rapidement. tes mains encadrent son visage avant que tu ne te jette sur ses lèvres, amoureusement, passionnément. il n'y a rien d'autre qu'un baiser. pas de gestes déplacés ou d'allusion, seulement un baiser montrant ainsi l'abandon de ses sentiments de haine et de vengeance. tu laisses seulement ton amour pour lui refaire surface. tu laisses seulement une ultime chance à l'autre.