Cela fait quelques temps qu’elle séjourne dans cet hôpital, la première chose qu’elle a faite c’est insister pour que ses parents ne soient pas au courant de son état ; ils viendraient ici et apprendraient la vérité. Ce serait un véritable fiasco et ils la forceraient probablement à retourner en Corée ; chose qu’elle ne voulait absolument pas, peu importe à quel point parfois sa vie pouvait être désastreuse ici d’ailleurs. Cette vie, elle s’y était faite, même si ce n’était pas la plus confortable. Donc elle les a appelés avant d’être sous anesthésiant et dire n’importe quoi ; elle leurs a dit que tout allait bien, que la vie ici, et les gens étaient tous très sympathiques, qu’il n’y avait pas à s’inquiéter. Doucement elle se redresse dans le lit ; elle n’aime pas être coincée sans avoir quoi que ce soit à faire. Récemment elle a vu Sen, ça lui a réchauffé le cœur et maintenant il est de nouveau refroidi par l’absence de chaleur dans cette pièce.
Un soupir quitte ses lèvres tandis qu’elle regarde à l’extérieur, il semblerait que le soleil se moque d’elle. Il fait si beau et elle ne peut pas mettre les pieds dehors, pourtant elle a dit qu’elle allait bien. Elle a dit que ça irait bien mais les médecins ne pensent pas pareil. Elle pourrait presque se mettre à écrire des lettres tant elle s’ennuie, mais personne n’aurait l’amabilité de les poster pour elle, et elle n’a pas de papier ni de stylos dans cette chambre. Avec toutes ces choses, son positivisme s’en est allé pour laisser place à une éternelle moue boudeuse. Énième soupir, énième coup d’œil à la fenêtre et personne ici, juste elle et cet énorme plâtre à la jambe.
Lors du tremblement de terre, tu n'avais personne pour qui t'inquiéter (si on ne comptait pas ton père et tes chats), personne sauf Ash, ta meilleure amie. C'était toujours étrange lorsque ces mots résonnaient dans ta tête, jamais tu aurais pensé employer ce terme. Mais, c'était la meilleure manière de définir votre relation, elle était ta meilleure amie. Un spécimen rare, une exception. T'aimais pas t'attacher parce que t'aimais pas voir ceux que tu aimais souffrir, mais Ash elle avait réussi à faire ressortir en toi quelque chose de longtemps enfoui. Un soupçon de sensibilité et de joie de vivre, étant fille unique peut-être que tu la voyais aussi inconsciemment comme la petite sœur que tu n'avais jamais eu. C'est sûrement pour ça que tu lui a permis d'entrer dans ta vie et que tu ne voulais pas qu'elle la quitte, elle apportait un peu de soleil dans ton ciel nuageux. Le jour de la catastrophe tu l'avais donc appelé une dizaine de fois, pas de réponse, tu t'étais mis à t'inquiéter et tu avais fait lamentablement tomber ton portable sur le sol. Lorsque tu te tentas de le récupérer une nouvelle secousse se fit ressentir et ce fut ton tour de te ramasser sur le béton. Heureusement pour toi le sol ne s'est pas fissuré et tu t'en ai sorti avec quelques blessures superficielles et une petite entorse au poignet dû au choc. Mais, Ash que tu avais réussi à avoir (avec ton téléphone fissuré) s'en était sortie avec une blessure plus, elle s'était blessée à la jambe et avait atterri à l'hôpital. Après silence radio pendant toute une journée tu t'étais décidée à aller lui rendre visite. C'était pas trop ton genre mais dans ces moments on a tous besoin d'un ami et c'était une bonne occasion pour jouer ton rôle de meilleure amie.
Parée d'un ours en peluche, tu vagabondais dans les couloirs de l'hôpital à la recherche de la chambre deux-cent trente cinq. Arrivée finalement devant tu pris une grande inspiration et enclenchas la poignée de l'entrée, tu te cachas derrière l'ours en peluche avant de sortir ta tête en criant : « Surprise ! »
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