-20%
Le deal à ne pas rater :
Drone Dji DJI Mini 4K (EU)
239 € 299 €
Voir le deal

 :: anciens rp Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

all in flames (with isao)

«Invité»
Invité
Anonymous
Sam 18 Juin - 22:21
Invité


■■■
"I will always be the virgin prostitute, the perverse angel, the two-faced sinister and saintly woman."

TENUE + L’ambre liquide jetait ses rayons mielleux sur sa gorge opaline, l’illustrant de profondeurs limbiques, écorchant sa tendre chair d’or alcoolisé. L’écume de cette douce liqueur moussait encore sur sa langue, enflant son palet d’une brûlure usée par l’habitude…anesthésiant son gosier de tous râles lassés. La fraîcheur pulsant contre la pulpe de ses doigts humides de chaleur, faisait rouler des gouttes langoureusement sur son avant-bras, le coude plié afin de porter la coupe près de ses lèvres peintes d’un rouge lascif. Celui-ci flambait sur ses lippes légèrement entrouvertes, laissant le souffle former une buée contre le verre cristallin. L’autre était simplement posé contre le comptoir de sorte que la demoiselle ne faisait face qu’à la scène, les genoux croisés, laissant sa robe noire lui sceller le corps…tirant sur sa peau d’ivoire et d’artifices. Son pied tanguait doucement aux vagues de musique emplissant l’espace tamisé lorsque ses paupières légèrement abaissée, à la manière des starlettes de ces fameux films noirs hollywoodiens qui avaient érigé son éducation de femme, ne frémissaient qu’aux vibrations des bougies…la lumière de sombre miel jouant avec ses fards et les teintes de son visage parfumé de quiétude sensuelle. Une femme était-elle devenue durant cette soirée, une véritable, aux nombreux bijoux qu’on lui offrit, aux robes luxueuses qui scieraient bientôt sa taille fluette, aux chaussures qui rehausseraient son corps, aux artifices qui cacheraient toujours plus la candeur de ses sentiments. Musquant son cou d’amour luxurieux et de jeux effervescents sur son frêle cou, que de nombreux baisers ont parcouru tels des battements d’ailes de papillons nocturnes, attirés par les flamboyances de ses colliers de diamants et autre joaillerie endiablée. Maman l’avait réveillé elle-même très tôt ce matin, afin de conditionner la princesse à son couronnement de vie d’adulte. Toute excitée, la maternelle s’était empressée de lui remettre les indications ainsi que la liste d’invités…tous plus barbants les uns que les autres. Ressortissants d’universités prestigieuses, des fils et filles à parents, des bourgeois aux goûts artificiels…rien d’élégant en soi, rien qui ne puisse attirer l’œil félin de l’impératrice nimbée de nicotine. « Veux-tu bien cesser de fumer je te prie ?! » Que s’était écriée la vieille Hasa sous l’air désintéressé de sa fille, qui, pour seule réponse, eut l’excellente idée de lui recracher toute la fumée embourbée au nez.  Que pouvait-elle répliquer ? C’était l’anniversaire de sa précieuse enfant, et la capricieuse gamine dévergondée n’avait qu’envie : celle de montrer, ô combien, elle était grande à présent, et indépendante. Ce mythe de femme fatale qu’elle tentait de revêtir en enfilant, le soir, un tissu précieux, moulant ses formes voluptueuses. La terrible Vénus masqua ses traits innocents sous les bavures d’un maquillage net, apaisant les flammes de sa jeunesse sous une nuée de parfum prestigieux. Pourtant, personne ne pouvait éteindre le feu qui ravageait les plaines de son cœur juvénile, lui, pompant l’affreux alcool, et s’enivrant avec appétit. Elle était venimeuse par tous les pores, son apparence extérieure voletant entre le halo de préciosité qu’elle se donnait, son intérieur naviguant entre les brumes d’un esprit empoisonné et l’ennui qui berçait impétueusement son battant. Enchaînant les coupes sur les coupes lors de la soirée, souriant comme il était convenu en société mondaine, répondant avec tact et charme à toutes les personnes qui lui adressaient la parole, elle envoûtait son entourage faisant couler de leur bouche sanguine que leur admiration et amour pour sa personne si distinguée et délicate. Une future dame chez qui tout le monde se précipiterait, une madame de Pompadour, à la culture sauvagement imbibée dans sa belle petite tête…ô mais ils se fichaient bien tous de cela…tant qu’elle pouvait paraître fabuleuse et impeccable. Ce qu’elle était, évidemment, sans aucun mal, puisque telle était Katy : parfaite. Néanmoins, était-ce dû à la sombre clarté n’agressant pas la rétine ou à son jeu d’actrice, tous semblait aveuglés et ne distinguaient pas l’éclair de cynisme éclatant dans ses profondes iris. L’un de ses rares amusements était de se demander dans quels bras allait-elle se jeter si elle se voyait ivre. Son époux était bien sur la liste mais l’homme avait toujours parut désintéressé…du moins, pas assez intéressé au goût très sélectif de la damoiselle. Bientôt la question se changea en une affirmation, et elle occupa son esprit à d’autres voluptés qui pourraient faire passer le temps. Ce temps qui affligeait les pires attentes…elle n’avait qu’une seule envie, c’était de rentrer à pieds, seule, chez elle…enlever ses talons et marcher les pieds dénudés, libérés. Sentir le vent frais embrasser sa poitrine haletante, dévorer sa nuque incendiée et s’emmêler entre ses cheveux boisés. Fermer les paupières et dériver.
Pourtant lorsqu’elle rouvrait les yeux, elle était toujours entourée des mêmes visages crispés d’une joie absurde pour un événement d’autant plus absurde…le bras de son promis entourant sa personne comme pour l’empêcher de monter haut dans ses songes automnaux telle une montgolfière. Une musique avait bourdonné dans ses tympans, la faisant tanguer subtilement, perdant son cœur entre ses côtes d’ivoire. Un piano, dont les notes serraient ses poumons et lui affligeait une sorcellerie nouvelle. Une fraîcheur parcourant son échine. Maman savait-elle donc exactement comment intéresser sa fille ? Un peu de jazz, un verre de champagne à la main et une chaleur qui l’endormait presque sur place…La fin d’Octobre approchait, pourtant avait-elle l’impression d’errer sur une plage sicilienne en une énigmatique nuit d’été. Il y avait quelque-chose d’intriguant qui flottait dans l’air…elle avait fréquenté ce bar à jazz pourtant des millions de fois, même secrètement, mais jamais un son si clair n’avait rencontré son chemin intellectuel. Elle s’était donc approchée de ses « amies « , celles qui, pouffant derrière leur coupe, observaient timidement le pianiste baigné d’une lumière éclatante. La seule fière qui se déversait sur elle, lorsque le reste de la salle n’était que subtilement éclairée. « N’est-il pas fabuleux ? »  qu’elle entendait sous un ricanement taquin…  « Penses-tu que je puisse l’intéresser ? » des murmures féminins éclaboussant son attention. « Tu rigoles ?! Regardes toi, tu sais à peine tenir un homme plus de deux jours ! Oh non, il serait plus intéressé par une femme telle que moi, une vraie » l’asiatique à la combinaison rouge bomba la poitrine, révélant effectivement, ses courbes alléchantes…presque troublantes si Katy n’était pas perdue entre deux mondes. Entre cette réalité, et celle sous le soleil artificiel jouant…
A présent, beaucoup partaient…à une heure dont Katy était la complète ignorante. Peu importe, elle avait trouvé un hobby qui avait occupé tout son temps…son alcool, et cette musique au bellâtre concentré. « Ma chérie, laisses moi te souhaiter une dernière fois un joyeux anniversaire…remercies de ma part la personne l’ayant fait venir... » la jeune femme s’était postée allègrement devant les yeux de Katy, un outrage à cette inquisitrice fatiguée de leurs déboires mondains. « J’espère qu’il reviendra demain, je pourrais peut-être l’aborder. Qui sait ? Je serai peut-être la prochaine à pouvoir afficher une bague aussi ! » Un petit rire insupportable lui échappa alors qu’elle pointa l’objet qui saignait l’annulaire de Katsumi. Cette dernière ne fit que sourire et hocher de la tête alors qu'elle suivait de ses yeux impérieux la pauvre créature qui s’en allait. N’était-ce donc que leur but ? Se marier et finir comme ces traînées de femmes, affichant des rictus mensongers ayant peur de fissurer davantage leur masque idyllique. L’agacement lui fit tirer l’anneau de son doigt et le glisser dans sa pochette. Non ; elle ne se voulait pas définie en ce temps de changement. Progressivement, la salle se vida et la musique s’estompa laissant le pianiste s’approcher du comptoir de l’autre côté. Il avait l’air timide…une candeur qui amusa la fauve domestiquée. Certes il lui avait tapé dans l’œil précédemment, mais son annulaire libéré et la fragilité de la proie lui mit en tête une folie. Après tout, était-elle peut-être pompette ! Ou bien se détachait-elle progressivement de tous ces dictâtes qui l’étouffaient. Se tournant vers le barman, elle lui fit signe subtilement de lui préparer deux cocktails avec un sourire des plus aimables et quelque-peu séducteurs. Une fois cela fait, elle les attrapa et se dirigea de sa démarche féline vers la brebis galeuse à qui elle fit glisser le verre. « Très belle performance » dit-elle simplement, sa voix suave contrastant avec la quiétude nocturne ambiante.  « Les invités ont tous paru apprécier, d’ailleurs certains m’ont même demandé de remercier la personne qui vous a engagé. » elle porta simplement l’alcool à ses lèvres, ne cessant de regarder le jeune homme. « Je vous assure, excellent doigté ! » Elle ne put s’empêcher de sourire discrètement à cette légère provocation voilée de satin…une dame élégante ne jouait pas de la sorte, mais Katy était en ces lieux, en cette nuit précise une femme…comme elle les avait toujours admiré plus jeune. Posant son verre, elle tendit sa main, son précieux bracelet renvoyant des phosphènes argentés sur son visage langoureux. « Hasa Katsumi, enchantée. Et vous êtes ? » s’enquit-elle avec soin et distinction. Sa voix haussant légèrement sous l’intonation de la question posée.
Oui, Katy était devenue une adulte et comme telle voulait-elle être reconnue…voulait-elle renaître lorsque les flammes de ses cigarettes avaient consumé progressivement lors de la soirée son ancienne personne. Ou peut-être avait-elle toujours été une femme… une prière résonna en elle…une païenne, sombre et extravagante : mais « Très tôt dans ma vie il a été trop tard ».


«Invité»
Invité
Anonymous
Dim 19 Juin - 0:18
Invité


■■■
"I wish you good luck. I still remember every day."

TENUE +  Les démons épris de sa chaire laissaient bien trop souvent un voile d’impartialité sur son doux visage. Visage, aux formes encore creuses et mélancoliques d’un amour déchiré, dépourvu de sens et d’attachement. Le voilà assis, dansant avec ses peurs et la finesse du monde. Dansant avec son esprit et ses douces poupées de cires virevoltantes au-dessus de ce ciel bleuté. Perdu dans son jardin d’Eden, perdu parmi les milles feuilles aux couleurs enchanteresses, ce petit homme prie ô combien il voudrait s’en sortir. Mais son corps est incapable d’agir, esclave de ses sentiments trop éperdus et trop désinvoltes. « Isao, c’est pour toi. » Une voix lointaine qui lui rappelle qu’il survit encore, que son souffle ne s’est pas éteint comme il l’avait souhaité. Ses jambes le portèrent jusqu’au téléphone, n’assignant sa présence que par une faible présentation. Et tout le poids du monde lui courba l’échine lorsque la demande fut acquise et le refus impossible. Posant le combiné à sa place, ce corps semblant si vide et épuisé se vit retourné par ses compagnons d’infortunes. « Alors t’as accepté ? » Non. Mais le choix lui avait été imposé. Alors la poupée hocha simplement la tête pour affirmer toute compassion. Son regard se baladant, perdu, à travers les murs du studio. Son âme lui soudoie le peu de force qui lui reste pour sourire aux autres, quittant l’agence, les mains dans les poches. Il n’avait qu’une envie : retourner à ses ébauches pour oublier. Se noyer dans le drame et les remords, dans les bras d’une femme, trouvé là. Dans les bras, d’une nymphe incapable de comprendre le mal qui l’accable. Mais au moins, elle serait là. Alors que son sang serait imbibé de ce liquide transparent pour sa majorité, traître dans sa forme et sa fabuleuse ivresse. C’était pour le lendemain. Il devait encore s’entretenir avec les musiciens et les formalités trop banales.
Levant son visage poupin vers ce ciel d’un bleu obscur, la froideur de cette nuit douce caressant sa peau trop pâle, il ne peut s’empêcher de soupirer. Souffle de son cœur et de sa culpabilité acquise. Souffle de sa torpeur et de son humilité. Poésie suffocante sous le poids de sa pauvre peine émise à la perdition de ses valeurs.
(…) Une soirée peut-être trop importante pour pouvoir la gâcher. Un sourire hypocrite mordu à ses pulpes. Assis à sa place, seule la musique l’avait sauvé jusque-là. Douce symphonie, limpide mélodie qui couvre son esprit et ses maux. La salle se remplit et il n’en a que faire. Son teint est plus coloré, ses yeux moins fatigués malgré la nuit trop agitée, peu contrôlée. Elle fait néanmoins partie du passé, les ombres voilées et les péchés insoumis encore frais dans son esprit juvénile. Il se déteste autant qu’il le déteste à lui ; cet être égoïste pour qui la proie se mutile. On lui fit signe que la principale concernée venait d’entrer, alors il leva discrètement son visage afin de guider les autres musiciens. Du haut de ses vingt ans, voilà que l’amertume de ses désirs disparaissent au travers de ses notes, pour le plaisir de ses doigts et de sa volupté. Pour le plaisir de son être. Pour le plaisir de ses convictions. Mélodie douce et délicate, fleurissante aux creux des oreilles ; il ne peut s’empêcher de fermer les yeux, bercé par les cordes pourtant frappées. Bercé par sa passion, par son idylle, il ne prête plus attention à ce qui l’entoure. C’est une fraîcheur nouvelle que voilà, l’enveloppant d’une chaleur exquise et insurmontable, ses sens en alertes : plus rien ne peut l’atteindre en cet instant. Non. Pas même les petits jacassements puérils et incessant à ses côtés. Il sait, qu’il attire les regards, les envies et les brèches trop abusives des désirs humains. Mais cela l’agace, malgré ses airs et son regard impassible. Se languissant, ses doigts glissant sur les touches, tantôt blanches, tantôt noires, le brun s’échappa de ce monde trop bourgeois, trop cruel et hypocrite ; à qui pourtant il appartient, se concentrant sur le bonheur ressentis par ce contact intime. Mais dit-on, toute bonnes choses ont une fin. Et il posa son dernier accord en laissant ses mains retombées d’une manière polie, sur ses cuisses, attendant d’être autorisé à prendre congé. La salle se vidait petit à petit, le silence fut prôné et bien aimé tandis qu’il alla au comptoir, s’essayant là. Sa main droite se glissa doucereusement sur son visage, épuisé ; tendu et crispé malgré ce masque stoïque, importun et incommode. Un verre se glisse vers lui, ce qui lui fait redresser son corps, lentement.
Ce fut là, une envolée d’ailes blanches, éprises des cieux et des comètes ; embrassant avec une douceur insoutenable ce qu’il pouvait rester de lui. Parce que son regard c’était posé sur cette belle aux yeux peut-être trop parfaits, sur cette belle, à la chevelure dansante et aux courbes exquises. Très belle performance Un octave surprenant et doux, agréable à l’écoute et harmonieux. Ajouterait-il sûrement, une syncope sous un rythme binaire à son cœur ; parce qu’il balance trop fort, plus que son métronome resté enfermé trop longtemps. Les invités ont tous paru apprécier, d’ailleurs certains m’ont même demandé de remercier la personne qui vous a engagé. Il n’a pas le temps de la remercier ; parce qu’il boit sûrement un peu trop ses paroles, il se noie dans son regard et se perd dans son sourire.  Il ne peut que lui rendre, lui, aux semblants d’Hercule devant sa reine Omphale. Soumis par sa beauté et maître de sa divinité.  Je vous remercies. Ses mots lui manque mais rien ne s’aperçoit, parce qu’il ne sait pas quoi ressentir sur l’instant. Une beauté sans pareil ne devrait pas s’adresser à lui ; voilà, ce qu’il était en train de suggérer à sa conscience ; seule maîtresse de ses mots. Il ne se sentait pas vivre, pas capable de donner à cette pureté, à cette magnifique ce dont elle rêvait sûrement.  Je vous assure, excellent doigté !  Une provocation voilée par la douceur et la beauté, la grâce et la mise en forme de ses lèvres charnues et si attirantes. Le musicien ne prit rien de cela en compte, souriant simplement en guise de remerciement, poli. Elle pose son verre. Elle lui tend sa main. La prendre serait goûter au fruit défendu afin de se voir bannir de cette réalité marquante et parfois trop choquante. Mais il glissa alors, délicatement ses doigts sur la main de la nymphe, se croyant encore dans ses songes. Son touché délicat et raffiné lui soumis bien entendu que rien de tout cela n’était de son imaginaire et il leva avec courtoisie cette dite main, la portant à ses lèvres. Doucereusement il la baisa, ses yeux se faufilant jusqu’à trouver ceux semblables. Hasa Katsumi, enchantée. Et vous êtes ? Un prénom aussi doux que sa délicate chaire opale, dessiné de diamant et de parures superficielles. Usami Isao. Eperdu de ses traits, il se perdait sur sa silhouette presque trop parfaite, avant de retourner à son verre. Merci, pour les compliments. Et le verre. Des termes hypocrites, car il aurait en réalité voulu, la remercier d’être venu le voir et ainsi témoigner devant Dieu ô combien ses créatures pouvaient être aussi parfaites qu’il l’avait souhaité. Si jusqu’ici, j’ai bien tout suivis, c’est pour vous que l’on m’a demandé. Un fin rictus orné ses pulpes, et après une gorgée de la denrée immaculée, l’intrépide osa de nouveau poser ses pupilles sur ce paradis naissant, interdit et merveilleux. Je suis soulagé alors, de savoir que cela vous a plus. Après tout, ce n’était pas pour les autres que cet effet était désiré. Malheureux de surcroîts, il tentait cependant de faire bonne figure, profitant de ce qui lui avait été offert : tel que l’occasion de lui parler, à elle. J’ose alors en conclure que vous aimez le jazz ? Il n’était pas réputé pour être un musicien perdu dans les bars, lumineux ou non. Cela changeait son registre : cela faisait du bien, aussi. Sa polyvalence créée en lui une seconde vie, un second souffle, lui permettant de trouver de l’air où il n’y avait pas. Lui permettant de ne pas suffoquer lorsque sa vie dépendait bien trop des autres. Comme en cet instant. Sous le regard de cette perle rare, il n’arrivait pas à chasser ses plus grandes créatures, néfastes et nauséabondes. Avez-vous un artiste de prédilection ?   Autant lui faire la discussion, autant que la cour. Parce qu’il avait envie, avec cette femme, de se montrer digne et souverain. De se montrer fastidieux et magique – autant qu’elle pouvait l’être pour son plus grand bonheur naissant. Une sensation si agréable qu’il ne pouvait la laisser partir, ne serait-ce que par pur égoïsme, de sentir enfin son cœur plus léger, aiguayé par la beauté, la bonté et la souplesse intellectuelle d’une seule et même créature. Rêve devenu réalité, de trouver enfin son idylle dans les traits d’une inconnue. Pourtant si belle. Il avait peur de la brusquée. Mais quand bien même, il ne pouvait point se permettre de la laisser s’échapper, si elle lui permettait de la retenir encore un peu plus longtemps, afin qu’il puisse admirer ses traits. Une femme, elle l’était. Pour sûr, il ne pouvait se tromper. Une femme, si enivrante et séductrice. Tout aussi destructrice et tentatrice. Il se laisserait se damner ; embrassant le démon afin de lui quémander un sourire de plus ; en voyant là, sa Lilith.



«Invité»
Invité
Anonymous
Mer 22 Juin - 15:53
Invité


■■■
"I will always be the virgin prostitute, the perverse angel, the two-faced sinister and saintly woman."

TENUE + La nuit était rouge. Ensanglantée par une lueur tamisée, réverbérant leurs traits tirés par la fatigue et l’impatience, elle tournoyait dans la pièce telle une danseuse d’orient, les voiles grenat frôlant leurs chevilles, abîmant leur pudeur échauffée. Malgré la fraîcheur d’automne, dessinant de frêles flocons de glace aux bords des vitres extérieures, la pièce était aliénée…transportée, vagabonde se pavant au gré de leur esprit embourbé d’alcool, en des lieux tout autre, en un temps étranger. Ils étaient à la racine même des vagues cristallines d’une plage nocturnal, leurs pieds jouant avec les mousselines lactées de ces belles sirènes amusées, alors que leurs souffles chauds s’emmêlaient à ceux lointains d’astres impérieux. Ces derniers venaient couronner les cheveux boisés du bel inconnu, comme pour, l’espace d’un seul instant, celui des festivités d’artémis, amplifier un futur dont ils ne connaissaient encore aucun détail. Mais ils étaient ici, face à ce comptoir lustré, à boire un liquide vénal.
Ici et ailleurs.
Etait-ce la langueur qui possédait ses membres, ou bien l’étrangeté de la soirée, qui poussa la jeune femme à désirer plus qu’un simple échange de regard… ? Qu’importe, elle avait besoin d’une présence pour elle seule, reine de Saba déchue. Que ses yeux viennent déverser l’attention lubrique dont, par habitude, elle avait tant craint auparavant. Elle connaissait les méandres tortueux des hommes, leurs pas de danse engagés, la chanson avait hanté son esprit depuis des années…la ballade des condamnés murmurée par une mère aux mille et une luxures. Cette dernière qui souhaitait tant modeler sa fille à l’image d’une perfection idyllique : femme et fille à la fois. Voluptueuse et réservée,  un parfait équilibre que Katy maitrisait telle une dentellière à présent…Mais il lui fallut chuter de nombreuses fois, la funambule des préjugés. Son corps, par ailleurs, était encore tout embaumé du douloureux souvenir d’une nuit violentée. Ses cuisses suant la perfidie qui ronge toujours son être.
Pourtant à présent, elle se sentait en flammes. Consumant les mots que le jeune homme extirpait, ses yeux qu’il déployait au monde, ses lèvres qu’il faisait frémir en de douces caresses. Il prit sa main et délicatement, ses lippes frôlèrent sa peau opaline, laissant tout le marbre prendre vie. Une soudaine pression survint en ses côtes. Usami Isao. Elle épia, telle une sauvageonne, sa bouche dérouler ces quelques syllabes qu’elle ne prit pas véritablement compte de relever. Ses pupilles obscures tentèrent de décrypter quelconque émotion, une faille dans son visage d’adonis, lui qui semblait fleurir tel un narcisse sous cette sombre clarté aux reflets concupiscents. Elle rendit tout cet instant énigmatique. Katy avait l’impression de dépoussiérer le trésor d’une reine babylonienne, les particules flottant sous les faibles faisceaux, se jouant de sa vision…il avait l’air d’avoir vécu enterré, tout comme le majestueux bijou. Ce nom, auquel elle n’avait pas véritablement porté d’attention particulière, semblait le plus approprié pour une antiquité de la sorte. Une existence captée entre ses doigts malsains. Et elle voulait se l’approprier l’impie vaniteuse. Juste par simple jeu…pour faire fuir ses noires idées embrumées de nicotine. « Merci, pour les compliments. Et le verre. » Ce verre dont elle avait oublié l’existence et dont les scintillements revinrent à elle, à l’horizon de son paysage onirique. Elle le saisit à son tour, hochant de la tête pour simple réponse. « Si jusqu’ici, j’ai bien tout suivis, c’est pour vous que l’on m’a demandé. » Une exclusivité qui la fit légèrement sourire, pour une fois qu’on ne se trompait pas sur ses envies…à croire que les étoiles surent qu’en cette soirée, Katy se dépouillerait de ses sombres tissus, la gardant de tout contact extérieur, pour ne revêtir qu’une soie feutrée. Cette dernière ne laissant découvrir que l’aube de son âme. Un cacher-montrer à la pointe d’un érotisme dont la jeune femme était la funeste experte. L’invocatrice d’une petite mort toujours en retard et qui jamais ne vient récolter son bien. « En effet, vous êtes en quelque sorte mon cadeau d’anniversaire. Merveilleuse surprise d’ailleurs ! » Bomber l’égo pour faire fléchir l’animal à dompter. A assujettir. Voilà la valse qu’elle menait. Le charme de cette danse n’était que plus fascinant lorsque l’on en comprenait la dualité. Elle, qui avait des attraits nuptiaux, n’était qu’un combat voilé par les sourires et les regards mielleux. Il n’y avait rien de plus violent. Rien de plus agressif que le tournoiement de deux êtres aux cris d’un violon désolé. Rien de plus intimidant que la main glissant sur une taille corsetée. C’était un tableau dangereux, vivant sous ses propres plaisirs, ses propres vanités, ses propres armes. La palpitation d’un sein engagé dans une féroce bataille, le battement d’un gracieux jupon, et la musique n’était que les mondaines paroles que l’on s’échangeait. C’était les règles de la séduction…et c’est elle qui disposait les cartes. « Je suis soulagé alors, de savoir que cela vous a plus. Après tout, ce n’était pas pour les autres que cet effet était désiré. » Ces autres qui se pensaient si importants…importantes. De vulgaires catins espérant tenir le port d’une reine, elles étaient ridicules et Katy n’avait pas mâché ses mots quant à leur attitude lorsque sa mère lui déplia la liste des invités. « Mais ce sont tes amies, Katy, voyons ! » « Des trainées, voilà ce qu’elles sont. Je ne fais que les user, puisque tel est leur désir. » avait-elle répliqué, la fumée embrassant son visage narquois. « Tu exagères, ce sont des jeunes filles respectables ! » Qu’elle ne respectait surement pas. Elles étaient toutes inintéressantes, leurs conversations ne tournant qu’autour des derniers héritiers ou des sorties de nouvelles paires de talons. Chose qui avait le don d’agacer la capricieuse créature. « Vous pouvez donc être fier de vous ! Votre musique a véritablement sauvé mes nerfs… » souffla-t-elle alors que ses yeux observaient les bouteilles disposées derrière le comptoir. Elle porta l’alcool à ses lèvres et en prit une gorgée, ravalant le venin qui lui brûlait la gorge. « J’ose alors en conclure que vous aimez le jazz ? » Ses paupières frémirent, le charbon de ses cils glissant au coin de ses yeux nébuleux. Ses mots résonnèrent en ses songes éveillés, la tirant de sa médisance.  « Osez, osez, puisque telle est la vérité. » dit-elle en souriant, ses iris toujours concentrées sur les différentes liqueurs…dont le goût lui était, pour toutes, familier. « Il est toujours plus agréable que les incessants bavardages de la foule. » Ce qu’elle détestait par-dessus tout…Katy n’avait pas toujours été ainsi. Enfant, disait-on, elle adorait la conversation et s’adonnait à cet art avec plaisir, c’est peut-être pour ceci qu’elle est d’une rhétorique impeccable à présent. Cependant, depuis cette fameuse nuit violée, alors qu’il lui criait de se taire, tout son univers s’est éteint. Sa bouche se lia à jamais et quelconque bruit la malmenait. Les nerfs fragiles, voilà une excuse qu’elle répétait lorsqu’elle sentait sa tête cogner de nouveau le goudron du passé…lorsqu’elle se sentait défaillir à cet instant où la torpeur de la masse s’éloignait d’elle…elle, en perdition. Aussi ne supportait-elle que peu de voix à la fois, si ce n’est qu’une seule, et un fond de musique classique ou de jazz, toute chose trop énergique l’épuisait. « Avez-vous un artiste de prédilection ? » Elle secoua la tête, ses cheveux longs serpentant sur son épaule couverte de noir. Katy se fichait bien des noms fabuleux, tant que la balade pouvait apaiser ses démons, endormir ses chimères. Elle en connaissait bien quelques-uns, ceux qu’il fallait connaitre pour tenir une discussion dans les soirées mondaines, mais elle préférait se montrer honnête avec cet homme-là, qu’elle ne connaissait qu’à peine. Pour quelques sombres raisons. Du moins, serait-elle la plus honnête possible, la comédienne n’oubliait jamais que ses talons foulaient allègrement la scène. « Je suis désolé, je ne suis pas aussi cultivée. Disons que la musique n’est, à mon plus regret, pas mon domaine de prédilection. » Elle afficha son plus beau sourire, tournant sur son siège, afin de faire face à son beau profil. La pointe de son pied frôlait désormais l’ombrageux pantalon de son partenaire. La démone n’osait pas encore s’approcher davantage, elle n’était pas de ces vulgaires aguicheuses. Elle ne recherchait rien. Rien qu’une présence à ces côtés pour boucler cette nuit immaculée…une virginité qu’elle salissait de ses rictus langoureux. Des palpitations dans sa poitrine. Elle avait ce grand besoin de renaître…il ne la connaissait pas. Elle pouvait paraître comme elle le voulait…déchirée entre ce besoin de vérité à déverser de son cœur compressé, et cette envie, habitude, de se masquer une nouvelle fois. Peut-être voulait-elle se détruire…peut-être voulait-elle être une autre…juste cette nuit. Ne plus être Katy, la fille parfaite, l’épouse de renom en devenir, mais juste Katy, l’essence même du feu. Son cœur était en flammes, sa langue persécutée de bouts de verre…Elle était comme à son habitude partagée…déchirée. Introvertie et terrible exhibitionniste, elle tremblait du désir de réaliser une folie, et se sermonnait intérieurement, soufflant vainement sur la torche de Judas. « Etes-vous un vagabond musicien ou est-ce votre métier que de plaire aux jeunes femmes ? » Son regard s’intensifia sous l’allégresse de ses paroles qui s’accordaient aux claquements clairs de l’incendie ravageant son battant. « Une simple curiosité de ma part, je me demandais simplement si j’aurais la chance de pouvoir écouter de nouveau votre talent ou si vous allez vous enfuir de cette ville. » Cette damnation aux lumières électrisantes et épuisantes…un enfer pour la belle qui rêvait de douces soirées sur des îles méditerranéennes, se faisant Circée sous ses voiles enchantés et brumeux. « Chose que je ferais personnellement… » murmura-t-elle sous l’impulsion de ses songes. « Mais je m’égare, veuillez m’excuser. » Un nouveau sourire, plus formel cette fois-ci. Oh et puis pour qui se prenait-elle ? Elle n’était qu’une femme bonne à marier, à jeter en pâture et la voilà qui agissait comme une gamine. Tentant de s’amuser avec un homme qui ne serait jamais sien, un homme qui devait avoir mieux à faire que de tenir compagnie à une âme solitaire et silencieuse. Il devait, chaque nuit, faire des festivités entre les bras de nymphes des rues, avec leur mini-jupe et leur bustier usé. Ou bien charmer les grandes de la cour, les faisant tomber dans une divagation, leur offrant des illusions sur un plateau argenté. « Vous a-t-on payé pour le service rendu ? » Parce que ça n’était question que de cela : un service. Il avait rempli sa part du contrat, et les Hasa remplissaient toujours la leur. Voilà un point sur lequel son père ne fléchissait jamais. Lui, se tenant fier et droit face aux diverses corruptions. C’était un homme fort et secret…des mystères que la jeune femme ne connaissait pas.



«Contenu sponsorisé»
Contenu sponsorisé
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
EMOJIS & CIE  :: anciens rp-
Sauter vers: