Elle regarde à travers la baie vitrée en attendant le jeune homme. En réalité il n’est pas en retard, c’est elle qui est en avance. Elle va peut être finir par être virée de la collection été mais elle avait besoin de partir à nouveau. Tout juste après avoir échappé aux griffes de son manager qu’elle retrouverait à son retour, Noa avait acheté les tickets sur coup de tête avant d’en parler à Seto. « Diiiiiis, dis dis dis, Seto, mon Seto d’amour, on s’en va en Italie ? S’te plait, s’te plait, s’te plait » « On s’en va ? » « Ok… Bon, dépêches toi, parce que je suis à l’aéroport et il part dans cinq heures ». Comme ça, aussi simplement que ça, parce qu’elle aimait les choses simple dernièrement. Marchant à travers l’aéroport sans but précis autre que se dégourdir les jambes et faire passer le temps, en craignant de tomber sur son manager, elle attendait avec impatience l’arrivée de son ami tout en s’imaginant manger une bonne quantité de pizza. D’ailleurs, elle avait déjà faim à l’heure actuelle. Puis en même temps, elle n’avait pas encore dîné et il était déjà vingt et une heures. Il ne restait que quelques heures à peine avant que l’avion ne décolle. Elle laisse un soupir s’échapper de ses lèvres et alors sursaute légèrement, surprise de voir Seto arriver de très loin.
Un fin sourire vient se dessiner sur ses lèvres tandis qu’elle laisse sa valise de côté pour aller se réfugier dans ses bras, serrer sans doute un peu trop fort sans s’en soucier et incapable de canaliser sa bonne humeur, elle parvient également à soulever le jeune homme un court instant, chose qu’elle se croyait jusqu’ici incapable de faire… Parce qu’elle ne l’avait jamais imaginé. Soudainement, un faible rire s’échappe de ses lèvres alors qu’elle attrape doucement ses poignets s’excusant silencieusement, et surtout histoire qu’il ne la tape pas.
Noa – Tu es venu ! Oh, je pensais que tu allais abandonner, tu es génial ! Elle marque une pause avant d'ajouter Je commençais à tellement m'ennuyer que j'étais sur le point de compter les distributeurs dans l'aéroport... J'ai déjà compté le nombre de décollage d'avions, c'est fou toutes ces personnes qui s'en vont et- Qu'est-ce que tu m'as manqué elle dit en pinçant gentiment sa joue pour l'embêter
Il faut croire que certaines habitudes ne partent pas.
En se réveillant ce matin dans les bras de Kaito, bercé par les légers sifflements de son amoureux encore endormi, Seto était loin de s'imaginer qu'il finirait la journée dans un avion à destination de l'Italie. Il a pourtant suffit d'un coup de fil et de quelques mots de son amie Noa pour que Seto se retrouve embarqué dans ce trip inattendu. Mais c'est ça qui est génial lorsqu'on est ami avec une personne comme Noa. On ne sait jamais vraiment à quoi s'attendre avec elle, elle est si imprévisible, si spontanée... Tout ce que Seto n'est pas. Mais il sait qu'il peut compter sur la jolie brune pour l'entraîner dans ses folies du moment, comme c'est le cas avec ce voyage par exemple. Bien sûr, après cet appel il a fallu convaincre Kaito de le laisser partir, car il faut dire que depuis que les deux garçons se sont remis ensemble, ils ont bien du mal à se quitter. Le danseur a quand même été obligé de céder en voyant le petit Seto le supplier à coup de "s'il te plaaaaaaaît". Mais quelques heures plus tard, lorsqu'ils se sont retrouvés devant l'aéroport, c'est avec un pincement au cœur que Seto a du dire au revoir à son petit ami, en lui promettant de l'appeler une fois arrivé à destination. Et c'est les larmes aux yeux qu'il a finalement rejoint Noa dans la salle d'embarquement après l'avoir repéré de loin. Elle dégage tellement un truc. Mais Seto n'a pas le temps de pleurer, pas quand une tornade brune se précipite pour se réfugier dans ses bras avec une telle vivacité. Au lieu de ça, le jeune homme affiche un grand sourire en lâchant un instant sa valise pour la serrer contre lui. « Eh oui, je suis venu. » Répond-il simplement, tandis qu'il sent ses pieds quitter le sol et son corps se soulever. C'est assez bref, mais Seto est étonné de la prouesse de son amie. Il ne s'imaginait pas aussi mince et menu... « Tu m'as manqué aussi, Noa... » Très vite, les deux amis retrouvent leurs habitudes et leur complicité d'antan, ces petites choses qui n'ont pas changé depuis le collège. Et Seto se sent bien, très bien même. Peut-être a-t-il besoin de ce trip après tout... Et à leur grande surprise, le temps passe relativement vite dans la salle d'embarquement, si bien qu'ils ne tardent pas à monter dans l'avion. Un dernier message à Kaito avant d'embarquer et Seto se sent prêt à partir, à quitter Tokyo et la vie qu'il mène ici. Arrivederci.
Très sincèrement, s’il n’était pas venu, elle serait partie quand même mais le voyage aurait été beaucoup plus triste. Il n’a pas fallu beaucoup de temps pour qu’ils se retrouvent de nouveau et qu’ils enchaînent sur tout le blabla. Ce qu’il y a de bien avec Seto c’est que quand ils se retrouvent rien n’a changé ; ils ne ressemblent pas à des inconnus quand ils se parlent après des semaines sans s’être vus. Donc évidemment ça cause et ça cause beaucoup, si bien qu’ils ne voient pas le temps passer avant l’embarquement. Noa n’est plus dans un sale état, plus dans un triste état.
Ô, elle aimerait dire que c’est du passé tout ça mais il suffirait de peu pour que tout ça revienne à la charge, alors elle n’y pense simplement pas. Partir sur coup de tête, elle en avait besoin. Contrairement à ce que vous allez dire, ce n’est pas un simple caprice, ce n’est pas un caprice du tout ; C’est juste avoir terriblement besoin de voyager, voir le monde et respirer un autre air que celui de Tokyo.
Noa – On va pouvoir s’empiffrer de pizza et de bouffe italienne à volonté et traîner dans les gondoles à Murano ! C’est triste à dire mais la dernière fois que je suis allée là-bas, je n’étais libre qu’à l’aéroport et dans les coulisses ! Ça fait tellement longtemps… Je ne devais même pas avoir plus de cent euros sur mon compte à cette époque-là elle dit faiblement amusée Les débuts sont difficiles après tout
Elle passe la main dans ses cheveux et s’installe du côté hublot après avoir mis son sac dans le coffre. Un sourire vient se loger sur ses lèvres quand elle croise le regard de Seto. L’avion n’a pas encore décollé alors elle prend place en tailleurs et se tourne légèrement vers lui pour lui dire ;
Noa – Tu te rends comptes, depuis le temps qu’on se connait c’est notre premier voyage en Europe. Puis tu sais j’ai enfin mon permis maintenant ! On va pouvoir aller partout ~ … Partout où je n’aurais pas l’impression de me perdre en tous cas. Elle marque une pause et ajoute Quoi qu’il en soit, tu seras libre pour les prochains jours tu penses ? Rien de prévu ? Je te dis ça, parce qu’on sait jamais hn… Bon toi au moins, tu n'as pas de manager qui te courseras jusqu'au bout du monde...
Douze heures de voyage, ça peut paraître long quand on y pense. Très long même, pour certains. Le plus souvent, les gens se demandent s'ils vont réussir à s'occuper pendant aussi longtemps, et puis finalement ils se disent qu'ils vont probablement dormir la moitié du voyage, histoire de gagner du temps et d'espérer que ce dernier ne passe plus rapidement. C'est exactement ce que s'est dit Seto en arrivant à l'aéroport un peu plus tôt, après qu'il se soit renseigné sur la durée de vol entre le Japon et l'Italie. Mais à sa grande surprise, enfin si l'on peut vraiment appeler ça une "surprise", depuis que le japonais se trouve dans l'avion aux côtés de sa chère amie Noa, il ne ressent aucunement le besoin de s'occuper à tout prix. Tout simplement parce qu'il sait que la simple présence de la brune suffira à l'occuper et à le maintenir éveillé durant la quasi totalité du vol. Et même s'il n'écoute Noa plus qu'il ne parle, Seto ne s'ennuie pas. Il ne s'ennuie jamais avec elle. « Tu sais que c'est une grande première pour moi, ce voyage ? Je suis encore jamais allé en Italie... Et encore moins sur un coup d'tête, comme ça! C'est tout nouveau pour moi... » Avoue-t-il en riant légèrement, tandis que son regard est posé sur son amie d'enfance. Au fond de lui, vraiment tout au fond, Seto ressent quand même une certaine jalousie en voyant que Noa maîtrise son sujet, en voyant à quel point elle sait de quoi elle parle lorsqu'elle parle de l'Italie. « Du coup, comme toi tu connais déjà le pays, je te fais confiance pour tout, hein... Tu seras ma guide touristique perso! Et je pense être à toi pendant un p'tit moment, c'est pas comme si je faisais grand chose ici... » Ajoute-t-il alors, avant de glisser sa main dans la sienne en lui souriant de toutes ses dents. Seto n'a pas spécialement envie de penser à sa vie et à ses "obligations" familiales et professionnelles en ce moment, alors ce voyage tombe plutôt bien. Et plus Seto pense à ce trip, plus il est excité à l'idée de découvrir un nouveau pays, une nouvelle culture, de nouveaux endroits à photographier. Ces douze heures de vol ont intérêt à passer vite, pense-t-il, tandis que l'avion se met à décoller. Enfin.
Traîner avec Seto c’est autant le calme que la tempête ; elle sait qu’il peut se montrer calme tout comme elle sait qu’il n’aura pas de mal à entrer dans son monde décoré d’éternelles bêtises. Vraisemblablement, Noa a toujours su apprécier les personnes capables de mettre de côté leur côté trop sérieux pour s’amuser un peu ; parce qu’elle aurait fini par étouffer dans cette peau trop étroite, dans cette ville gorgée de problèmes dont ceux qu’elle a créé de ses propres mains. Maintenant elle voulait vivre sans trop se poser de questions, Isao lui avait dit que partir la guérirait d’une certaine façon. A force, peut-être qu’elle ne reviendrait même plus sur ses pas. Noa ignorait elle-même de quoi était fait son futur, pour le moment elle voulait juste en profiter. Un sourire amusé se dessine sur ses lèvres quand elle lui répond ;
Noa – Alors si tu veux te fondre dans la masse, je connais une phrase, la base des bases ; répètes après moi ; Buongiorno, stronzo ! Ça veut dire « bonjour ».
Irrécupérable cette gosse, mais on lui avait déjà fait le coup quand elle est venue en Italie. Enfin cela dit, mademoiselle a quand même défilé pour la collection été cette année-là. Noa sent les mains du jeune homme attraper les siennes et son sourire revient alors d’un ton déjà passionné par ce qu’elle a l’intention de raconter ;
Noa – Tu sais quoi ? En plus-
Hôtesse – Madame, veuillez attacher votre ceinture s’il vous plait, l’avion est sur le point de décoller
Noa – Oh… Elle prend place correctement et attache sa ceinture docilement avant de tourner la tête vers le jeune homme et faire une grimace mécontente, imitant l’hôtesse. Un faible rire s’échappe alors de ses lèvres la seconde d’après tandis que sa main se faufile dans la sienne durant le décollage.
Le vol ne dure alors pas si longtemps que ça ; Noa trouvant toujours des jeux stupides ou des conversations pour combler le vide. Au final, ils dorment très peu durant le vol, ce n’est qu’une trentaine de minutes avant l’atterrissage qu’on les retrouve, les yeux fermés devant l’écran qui diffuse un film français.