+18 : L'assemblée divine ft.Shinrei & Jae Hyun

L’assemblée divine

tenue+ Les lumières dansaient autour de lui, des tons bleus se mélangeaient à la rougeur ambiante, à la chaleur des soupirs, des rires et des mots. Son regard, perdu, se vidait de sens, dévorait les alentours masculins qui l’accompagnaient. Whisky, ou bien Vodka, qu’en savait-il ? A ce point de déchéance fantasque, le corps tellement rempli d’alcool que le liquide restait coincé dans l’œsophage, plus de place ailleurs, il ne savait plus trop ce qu’il faisait, le ténébreux coloré. D’un côté, son ami voiturier avec qui, il n’avait jamais franchi de limite. De l’autre, celui avec qui il s’était laissé allé. Partagé entre l’envie de monter au Paradis, et celle de tomber aux Enfers, influencé par l’élixir enchanteur, Keishi avait chaud, bien trop chaud pour que son frêle corps pût se réguler. « Oh les gars, j’me sens pas bien.» Sa tête était lourde, son corps ardent, son bas ventre étrangement désireux. « J’ressens l’agacement là ! » Son doigt pesant montrant son ventre, puis sa tête. « J’sais pas quoi faire sérieusement ! » Il les zieuta l’un après l’autre, les joues de la couleur d’un rosé fruité et sucré. « J’crois que j’suis en chaleur… » Trop chaud. Un soupir s’élança hors de ses lèvres pour se buter à la fumée de sa cigarette qui se consommait seule, abandonnée comme un emballage pour lequel on ne témoignait jamais aucun respect ; encore moins qu’à notre mère la Terre. « Faut que vous m’aidez pour y remédier. Pas l’choix… » L’alcool avait le don de faire des miracles… Cinq phrases en si peu de temps, oui, Keishi était bien fait, c’en était évident.

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tenue+ Chancelant, je me dépêchai de poser mes fesses sur la banquette, manquant de renverser au passage les nombreux verres vides que Jaehyun, Keishi et moi avions consommé tout au long de la soirée. J'étais d'accord avec Keishi: ce n'était pas possible d'être raisonnable là. Si lui se trouvait en chaleur, putain j'avais l'impression d'être une vraie chienne. Chaque cul qui passait devant moi, je le bouffais du regard. L'alcool me rendait triste la plupart du temps, mais je ne savais pas pourquoi, j'étais particulièrement sensible à la beauté du corps ce soir... Je croyais bien que c'était à cause de Jaehyun que j'étais d'humeur à mater tout ce qui bougeait: Keishi l'avait invité à la soirée, et j'avais pu faire connaissance avec lui dans la foulée. Et comme je vivais bien dans ma bisexualité, hé... Quand quelqu'un me plaisait, il ne me fallait pas trop de temps pour essayer de me rapprocher de lui. Sauf que Keishi était là, lui, et c'était mon pote. Je me lâchais dans très peu d'occasions, mais celle-ci était toute trouvée. « Essaie de te dégoter une paire de seins sur le podium mec… » fis-je à Keishi, la tête lourde par l'effet de l'alcool. Mon dieu, c'était vraiment un exploit si je réussissais à aligner deux mots. Pour le coup, je m'étais vraiment mis à l'envers, et pour quelle raison déjà ? Ah oui, juste profiter d'une soirée où Keishi prenait tout en charge. C'était ça l'avantage d'être riche alors... Hum. Je ne me plaignais jamais de mon salaire, mais je ne pouvais jamais m'enfiler autant de verres que ce soir alors... Au diable mes appréhensions, au diable mon jumeau qui me considérait comme un coincé du cul alors que putain, je n'étais pas un bleu quand il s'agissait de s'éclater ! Moi, je ne touchais pas à la coke et toutes ces merdes, certes. « Oh wow tu t'es dédoublé Jaehyun ? J'ai envie de pisser… » A force de consommer, ma vessie ne tenait plus. Je me levai difficilement sur mes deux jambes, et je tanguais très approximativement jusqu'aux cabinets. Deux secondes les mecs, deux secondes, il fallait absolument que je me soulage avant de retourner faire la bringue avec eux. Mais en même temps, c'était peut-être une mauvaise idée de me laisser seul... Oh ça va hein, j'étais majeur et vacciné ! J'avais juste laissé mon cerveau aux pieds de la porte d'entrée !

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tenue+ T’as pas  l’habitude d’avoir l’quartier libre, foutu Eizo qui t’colle aux basques toute la journée. Mais ce soir, c’est la débauche qui prend le dessus. « J’ai un truc à faire. Me suis pas, j’veux pas t’avoir dans les pattes »  alors naturellement, t’as texté Keishi pour lui proposer un verre.
Au final, t’en as bien cinq dans l’sang, et tu t’surprends à rire devant les corps qui se mélangent et s’assemblent lascivement devant toi. Tu t’attendais pas à c’que ta soirée prenne ce tournant, ni à faire la rencontre de Shinrei qui t’fais un peu tourner la tête, mais tu mets ça sur le compte de la tequila qui te brûle les entrailles.
T’as pas l’alcool facile ; carrément incorruptible, t’es d’ailleurs sûrement le seul qui a encore l’esprit frais à côté de tes deux compagnons de soirée. La cacophonie assourdissante te broie les tympans, y’a Shinrei qui marmonne un truc que tu ne comprends qu’à moitié, alors tu t’contentes de sourire et hocher la tête, puis tu plisses les sourcils lorsque tu le vois s’éloigner en tanguant. « Attends… Il va où là ? »
Putain. Keishi est carrément pété, il t’calcule même pas. C’est ton pote de boisson, mais tu l’as encore jamais vu comme ça. Les yeux vitreux, ils vaguent dans la foule compacte, la nuée du cylindre effervescent se mélangeant aux scintillements colorés de ce lieu de pêchés. Des pêchés. Bordel. T’as envie d’en commettre jusqu’à qu’on te tire jusqu’en enfer. Et tu t’contrôles même plus quand tes mains curieuses folâtrent sur les cuisses du nippon. Ton rire se mélange au mauvais remix qui résonne dans la salle alors que tes lèvres chevauchent son cou avidement. « Attends, j’vais t’aider à y remédier. » Et tu ris, parce que tu prends ça comme une mauvaise blague. Mais toi aussi, tu commences à la sentir, la chaleur. Elle te gonfle presque le bassin qu’tu colles discrètement aux hanches de Keishi, les doigts tremblants par l’enivrement tentant de déboutonner sa chemise inexistante. Bordel, p’t’être que t’es plus soul que tu ne le pensais.

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tenue+ Enivré, le parfum mystique l’emportai dans un monde fantastique où les corps se mêlaient telles des ombres en flamme, rouges comme un sang ardent et fébrile. Et Keishi, il les voulait toutes, toutes ces ombres, il voulait les manger, pour mieux les cracher à la face du monde : tien, prends toi ça dans la face, tu comprendras enfin que t’héberges que de la pourriture ô mère créatrice ! Sans moi t'es rien. La tête penchée vers l’arrière, le regard finalement fixé sur les néons du plafond, la lumière blanche l’aveuglait, mais bien moins que les figures d’éphèbes de ses deux amis. Shinrei proposa de la poitrine au jeune homme, mais il n’avait pas faim de cette viande là. « Non, reste là ! Pisses pas putain ! » Mais l’autre n'écouta pas sa plainte. Il ne fallut que deux secondes pour qu’il oublie ce désagrément, le visage du plus grand des trois le captiva. Il avait envie de caresses, de choyer son cou. Mais pas que… Il avait soif, curieux, il fallait que Shinrei revienne, et vite parce qu’il lui fallait goûter le lait qu’il produisait.

La voix grave du plus âgé le rappela à l’ordre, rauque à souhait. Une voix au ton suave, envoûtant. Frissons, typhons dans et sur son corps, les mains pécheresses du garde du corps ne le laissèrent pas de marbre, ses lèvres dans son cou le firent sombrer pour de bon. Mais Keishi était un individu avide, assoiffé, dur à rassasier. Profitant des douces caresses de Jae Hyun, la tête penchée, il aperçut Shinrei revenir. Un sourire malsain aux lèvres, le regard envieux, il le héla silencieusement, tendant sa main dans sa direction pour que ce dernier la saisisse. Et pendant ce temps, sans scrupules, il prit en otage la bouche du ténébreux qui s’occupait de lui auparavant. Plus de contrôle, situation qui, en tant normal, il aurait détesté, la non-maîtrise n’étant pas son truc. Mais ce soir, il voulait se lâcher. Une fois les lèvres de Jae Hyun quittées, il attira Shinrei contre eux deux, jetant son visage au creux du cou de ce dernier, laissant ses lèvres dévorer cette douce parcelle de peau, la marquant parfois à l’aide de ses dents. « J’vous veux… » Susurra-t-il d’une voix presque éteinte mais pleine de chaleur « Maintenant… »

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tenue+ A ce stade de la soirée, il ne fallait pas compter sur moi pour obéir, ni même pour comprendre quelque chose que je ne voulais pas capter, tout simplement. Alors la remarque de Jaehyun, j'en fis rapidement abstraction et je m'engouffrai dans les toilettes pour m'accrocher au premier urinoir que je trouvais pour me décharger de ce lourd fardeau. Rester debout, immobile, à fixer le mur en face de moi, ça me donnait le tournis. C'était là que je me rendais compte à quel point j'étais décalqué. Quand je disais que j'avais laissé mon cerveau à l'entrée... Une fois ma petite affaire terminée, je vacillai jusqu'au lavabo pour me laver les mains, ne faisant pas attention une seule seconde à ma gueule de déterré qui se reflétait dans le miroir. Je quittai les toilettes en longeant les murs. Il était presque impossible pour moi de tenir droit là. Je revins à notre banquette, et j'y aperçus Jaehyun apparemment très occupé avec Keishi. Oh les cons. Et même pas on m'attendait ?! Je m'apprêtais à rétorquer, mais Keishi tendit sa main vers moi et je m'en sais doucement, liant mes doigts dans les siens. Aussitôt après, je fus tiré sur la banquette, de l'autre côté. Malgré mon état avancé d'ébriété, je me surprenais à me laisser aller dans un vice encore jamais ressenti quand je traînais avec Keishi. Bien qu'il soit mon client, j'avais développé une amitié assez précieuse pour moi. Je me demandais si c'était bien raisonnable de repousser les limites à ce point. Mais en voyant Jaehyun à côté, aussi allumé que Keishi à cet instant précis, je ne pouvais que suivre le mouvement. Et je devais l'avouer, moi-même je me sentais étroit dans mon pantalon. Et puis, ce n'était pas comme si je n'avais jamais expérimenté les plans à trois. Les joies de la vie aux Etats-Unis. « C'est que tu es exigent Keishi… » remarquai-je dans un léger sourire, alors que je levai un peu la tête pour permettre au Japonais d'embrasser ma peau chaude. Je plongeai mon regard lubrique sur Jaehyun, et j'approchai mes doigts de ses lèvres minces. Du bout de l'index, je redessinai la forme de ses lippes, et plus je me concentrais sur les détails de son visage, plus j'éprouvais l'irrépressible besoin de le toucher. Tout comme Keishi qui nous pressait l'un contre l'autre. Je finis par esquisser un petit sourire. « Ce n'est certainement pas sur cette banquette que ça arrivera, cela dit… » Comment ça je les frustrait ? J'adorais me faire désirer, car je savais que la flamme n'était pas prête de s'éteindre vu les litres d'alcool qu'on venait d'enquiller...

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tenue+ Tu sais pas trop c’que tu fais. L’alcool devient ton interprète ; fourbe à souhait, il guide tes mouvements libidineux,  trop peu caractéristiques de ta personne. Le cou que tu dévores comme du miel, la saveur du parfum hors de prix titille tes lèvres aussi vagabondes que tes mains. Tu l’veux ; tu l’as eu à plusieurs reprises. Mais ce soir, c’est sauvage, c’est brut, ça t’explose le battant, ça secoue tes organes les plus secrets. L’esprit brouillé, estomac retourné. Le contrôle te file entre les doigts alors qu’ils se resserrent un peu plus sur son t-shirt tâché de sueur. Il déconnait pas lorsqu’il disait qu’il avait chaud.
Tu finis par quitter son col les yeux à demi clos, emporté par la cadence musicale qui bourdonne dans tes tympans. Ca tourne, ça siffle, putain, y’a tout qui t’échappe. Tu sais plus trop si t’es en train d’rêver, et tu commences à t’rendre compte que la soirée n’est pas aussi innocente que tu l’espérais quand t’as envoyé ce message à Keishi. Tu t’rend compte de la présence de Shinrei un peu trop tardivement ; y’a tout qui marche au ralenti, mais pourtant t’as l’impression d’être sur une putain d’autoroute en sens inverse. Tu t’sens serré lorsque tu vois tes compagnons batifoler ; et t’admires le spectacle dans un regard malsain en te demandant si peut-être, vous n’allez pas trop loin. Un regard furtif balaye la salle berceau des débauchés, ils sautent, dansent et rient à gorge déployée. S’rendent pas compte que toi, t’as le ventre complètement ébranlé par l’alcool et la passion qui te déchire.
Et les doigts du blond se baladent sur tes pulpes humides alors qu’tu le baises du regard. Les dents, avides, mordillent le bout du majeur et tes griffes se plantent sur ses cuisses à travers son vêtement en cuir.
Puis tu finis par rire. « Vous êtes cons ! » ouais, tu crois à une vanne. Parce que t’es sûrement le seul encore un peu lucide. Parce que ça s’rait trop beau, trop bien pour être vrai. Un rêve un peu trop réel que tu touches du bout des doigts. Mais tu sens tout l’désir dans leurs regards ; dans leurs souffles trop proches du tien qui t’arrachent parfois des gémissements étouffés par la musique. Alors tu suis l’mouvement ; tu t’rends même pas compte qu’ton bassin se balance un peu trop avidement contre celui du voiturier. « Ne me tentez pas... Keishi, tu sais que je suis prêt à tout lorsque je suis bourré ... » prêt à mourir entre leurs mains. Mélanger vos respirations saccadées par l’envie et le plaisir charnel. Et putain, t’en deviens rouge à la pensée. T’es plus Jaehyun ce soir.

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tenue+  Les posséder, les mêler à lui, se sentir puissant entre leurs bras, eux en lui, lui contre eux, leur essence en bouche, leur élixir ravivant les pores de sa peau. Oh, le rationnel l’avait quitté, le laissant choir comme une pute sur un trottoir. Déraisonnable, humide, il quémandait, réclamait son caprice et ne céderait pas jusqu’à l’avoir usé, ce caprice.

Ses lèvres s’imprégnaient du parfum de Shinrei, soufflant sur sa peau brûlante, la mouillant de son envie. « Toujours… » L’exigence, le maître-mot qui définit si bien ce Lucifer aux ailes cassées, abattu de plein fouet par les jaloux du Grand Haut. Keishi n’en avait plus rien à faire. La morale, l’éthique, l’étiquette, qu’on laissât tout ça à ses philosophes dont le cerveau éjaculait formules et formules pour les gicler à la face des ignorants, l’instinct primait. Et l’instinct, à ce moment précis, il était vorace, affamé, fébrile et étouffant. Trop de chaleur dans son corps en fusion, le volcan en lui était prêt à s’enclencher, à les noyer de son précieux cristal. « Ouais, con comme l’Olympe. » Comme ses divinités qui se pensaient mieux que l’homme, mais qui étaient animales, bestiales, séduisantes et qui ne savaient résister à la tentation humaine. Humain tout puissant, n’écrase pas Keishi, pas maintenant. Si sa parole pouvait ne pas être comprise, il n’en avait cure, il était sérieux ce soir. Sérieux dans ses propos, méticuleux dans ses gestes, il les charmait et si le brun avait décidé ce soir, qu’il parcourrait un bout d’un ciel au septième étage avec eux, il le ferait, qu’importe, qu’importe qu’on pensât que c’était anormal. Rien n’est normal de toutes manières.

Un sourire presque diabolique au visage, les yeux limite dilatés, Keishi était félin, les babines pleines et mouillées, enchanteresse. Puis, il poussa ses deux amis pour se lever non sans mal. Le monde tanguait et ça chatouillait son esprit. Rire, étrangement, rire que quand il était saoul, le voilà qui émettait ce son qui lui était si peu familier. « Suivez-moi ! » Pas de quartier, il ne les laissa pas hésiter et les tira par les poignets avec le peu de force qu’il lui restait. Il fit un signe au barman qui lui ouvrît alors une pièce, plus loin, en retrait. Une pièce éclairée à l’instar du lieu entier, des néons kitch, une petite musique de fond, un énorme bar rempli d’alcool en tout genre et de larges banquettes, certaines atteignant presque la taille d’un lit double places. Le jeune homme s’empara des clés, remercia son complice de crime aphrodisiaque et le fit partir avant de boucler la salle à double-tours. « Pris au piège. » Il s’approcha d’eux, toujours le sourire aux lèvres, jeta le trousseau de clés au sol et se déchaussa lentement, son regard lubrique les observant tout deux, les invitant à montrer leur faim, eux aussi. « Pas d’échappatoire. »

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tenue+ Et ça pulsait dans ma poitrine. Ca cognait si vite, si fort, que l'alcool que j'avais ingéré circulait dans mon corps à un rythme effréné. Mon cerveau était bien avec moi en fait, mais je l'avais mis en veille le temps d'une soirée. Peut-être que j'avais commis une erreur en le faisant. Peut-être que je regretterais amèrement la suite des événements. Mais qui étais-je ce soir ? Certainement pas le Shinrei étiqueté dans la société. Et nul doute que le flic qui se cachait pour mieux enquêter venait de rendre le tablier. Que restait-il de moi ? Juste un coeur, et une curiosité jamais assouvie. Car c'était ça, la vie. Pleine d'expériences, pleine de surprises. J'aimais me sentir libre et désiré. J'aimais multiplier les secrets et j'adorais les gens qui se perdaient dans des interrogations grotesques. C'était comme ça que je voulais qu'on me voit: comme un mec inaccessible. « C'est si bon de céder à la tentation, Jaehyun… » répondis-je dans un murmure à peine audible, déposant mon regard hagard sur celui plus animé du jeune homme. Je sentais son bassin se frotter lascivement contre moi, ce qui avait le don de stimuler davantage mon propre niveau de désir. Keishi brisa la magie de cet instant, et je me sentis partir en avant alors que mon ami me prenait le poignet. Je me tournai rapidement pour récupérer mon téléphone, et je partis avec les deux hommes jusqu'à une salle, à l'arrière du bar. La musique était un peu moins audible, et dieu merci mes oreilles n'en pouvaient plus. Ma vue devenait de plus en plus trouble à cause de l'alcool, c'était comme si des vagues parcouraient ma cornée. Comme si le liquide de mes globes oculaires partaient à la dérive des continents. La porte se referma derrière nous, et à présent nous n'étions plus que tous les trois. Loin des danseurs, loin des serveurs, loin des emmerdeurs. Je fis quelques pas chancelants vers une banquette, mais je me tournai de nouveau face aux garçons quand j'entendis le trousseau de clés s'échouer dans un coin de la pièce. Keishi mettait en action ses désirs. C'était si pratique d'avoir de l'argent, on pouvait se payer des luxes inavouables. Alors voilà, nous étions pris au piège, Jaehyun et moi. Je tournai ma tête vers le garde du corps dans un maigre sourire, avant de jeter ma veste sur la banquette et remonter mon tee-shirt pour exhiber mon torse sculpté le premier. Bah quoi ? Il fallait toujours un début à tout, et j'avais l'impression d'être le plus décoincé du lot en vue de mon état avancé d'ébriété. « C'est quand vous voulez les mecs, moi j'en ai marre d'attendre ! » Je posai mes mains sur mes hanches en élargissant mon sourire. Je n'avais absolument pas conscience des conséquences de cette soirée, et je m'en moquais royalement actuellement. Tout ce à quoi je pensais maintenant, c'était de voir nos corps danser, nos ombres courir sur les murs, nos voix s'accorder en une même tonalité. Je pensais à vivre. Je pensais à vivre entre leurs doigts délicats et leurs lèvres de velours.

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tenue+ T’as plus toute ta tête. L’alcool pulse le bout de tes doigts alors qu’ils explorent les courbes musclées du blond. La musique n’est plus qu’un lointain murmure ; une mélodie assoupie dans vos respirations brûlantes. Maintenant y’a plus qu’vos souffles et vos voix lascives, vos mots crus et vos gestes bruts. Et la passion qui vous déchire, vous contrôle ; elle t’a battu. Tu t’donnes à elle tout entier, comme tu finiras par te donner à tes compagnons de soirée. Et tu te laisses emporter sans vraiment savoir c’qu’il se passe. Tu ris, tangue sous la main de ton cadet en plissant les yeux embrumés devant les lumières qui explosent devant toi. Putain. T’as froid, t’as chaud. Tu trembles. T’as envie d’rire et pleurer en même temps. L’alcool te brouille les idées tandis que tu te laisses conduire au pays des pires luxures.
Tu soupires en sentant tes tympans se déboucher, l’odeur de sueur et de nicotine disparaître pour laisser une senteur vanillée t’enivrer. Tu jettes un bref coup d’œil dans votre entre de péchés, ton regard vitré divaguant sur les nombreuses banquettes, les parures luxueuses ornant les murs, les néons ternis par ta vision altérée.
Puis tu finis par les regarder à eux, et tu réalises qu’c’est vraiment en train d’se passer ; Keishi en train d’se déchausser pendant que Shinrei dévoile des atouts que tu avais déjà deviné. Et tu sais plus où donner d’la tête, la tienne se renversant en arrière dans un sourire mordu par tes dents friandes.
Tu crèves de chaud, ta veste ne tarde pas à finir au sol, révélant ta chemise froissée par la soirée dont tu en déboutonne le col. Shinrei, l’impatient, l’avare. T’as le sourire malsain lorsque tu t’approches de lui ; le pousse sans douceur sur la banquette en cuir. « Petit impatient. »

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