La faiblesse de Noa face aux couleurs de cheveux c’était quelque chose ; regardez là se déplacer chez Seto à une heure si tardive. Pas possible, elle était vraiment pas possible cette p’tite dame. Puis quand elle y pensait, ils ont changé de couleur presque en même temps ces deux-là, si ça c’est pas de la connexion capillaire, qu’est-ce que c’est ? Noa aime bien se balader dans Tokyo le soir, malgré l’avis de son manager là-dessus d’ailleurs. Et puis elle sait se défendre, elle a toujours su, depuis qu’elle vit dans la capitale ; essayez de la toucher avec le tazer qu’elle a dans sa veste en cuir, son spray, et ses années de kick-boxing.
Il est rare de voir des boutiques fermées malgré l’heure ; elle aime bien cette ambiance, elle n’a pu le retrouver nulle part ailleurs, chaque ville a son petit charme après tout. Progressivement, elle se rapproche de la destination voulue alors elle enlève un de ses écouteurs juste au cas où, une habitude. Puis se dit que c’est sans doute la seule personne à faire ça sur terre ; rendre visite à une heure pareille, pour une nouvelle coloration de cheveux. Bon, il y a aussi, le fait que ça faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas vus après tout.
Elle traverse la dernière rue avant de se retrouver devant le bâtiment. Là alors, elle presse le pas et se retrouve à espérer qu’il n’ait pas cru à une plaisanterie et qu’elle se retrouve alors plantée là. Il lui faut quelques minutes pour arriver à l'étage et puis elle jette un bref coup d'oeil à son sac en plastique en se disant que la bouffe de toutes façon, c'est vital alors... Qu'il garde ses blagues concernant son estomac sans fond lui aussi ! La porte s'ouvre et sans plus attendre, elle lui saute dessus tout en lançant ;
Noa - Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour voir ce fantôme de Seto
Bon, elle disait ça mais elle ne s'était pas tellement manifestée pendant une certaine période elle aussi. Elle en avait eu besoin.
Noa - Tu m'as manqué... Je te lâche plus, voila. Oh attends, est-ce que je peux atteindre tes cheveux en restant comme ça... Non...Non laisses tomber, je peux pas vivre comme ça Elle dit d'un ton faiblement amusé en s'écartant doucement
Elle ferme la porte distraitement et relève la tête vers lui, c'est encore mieux sur place que derrière l'écran de son portable.
✻✻✻ Seto ne peut s'empêcher de se regarder dans le grand miroir de son appartement à chaque fois qu'il passe devant, toute son attention se portant immédiatement sur sa nouvelle couleur de cheveux. Il a un peu de mal à s'y habituer, c'est vrai, alors que ça fait déjà plusieurs heures qu'il a quitté le salon de coiffure. Mais ce changement capillaire est encore tout récent, tout frais, tout neuf, il a le temps de s'y faire complètement. Et puis ça lui fait du bien, mine de rien, de changer de tête. Il en avait besoin, depuis longtemps. Le japonais n'a d'ailleurs pas tardé à se prendre en photo pour s'afficher sur Instagram, l'occasion était trop belle et ça faisait un petit moment qu'il n'avait pas donné de signe de vie sur cette plateforme. Enfin, ça fait un petit moment qu'il n'a pas donné de signe de vie tout court. Mais il est comme ça, Seto, et son entourage l'a bien compris. C'est pour cette raison qu'il n'a rien dit quand Noa s'est pratiquement invitée chez lui, à l'improviste, le soir même. Parce que c'est Noa, parce qu'il a aussi envie de la voir et parce qu'il ne peut pas lui dire non. Il n'a jamais su lui dire non de toute manière, c'est comme ça depuis leur rencontre au collège. Quoi qu'il en soit, un peu de compagnie ne peut pas lui faire de mal, surtout pas en ce moment. Et c'est avec le sourire aux lèvres qu'il accueille finalement son amie dans ses bras lorsque celle-ci se jette sur lui pour l'enlacer, avant de lever légèrement les yeux au ciel en la relâchant. Parce qu'il faut toujours qu'elle lui fasse une petite remarque pour le taquiner, c'est obligé. Seto le fantôme. Bizarrement, ça lui va quand même assez bien. « Tu m'as manqué aussi tu sais, depuis l'temps. Et t'es blonde dis-donc, comme moi avant ! » Il répond avec étonnement en gardant ses mains sur ses épaules un instant. Décidément, il n'est pas le seul à avoir succombé à une nouvelle folie capillaire. « Bon, tu connais la maison, tu fais comme chez toi, hein. T'as ramené quoi d'bon ? » Seto la laisse prendre ses aises dans le salon tandis qu'il s'empresse de ranger quelques affaires qui traînent, son appareil photo et des vêtements, entre autres. « J'vais t'appeler Blondie, j'crois. » Réplique-t-il ensuite en posant son regard sur son invitée. « C'est juste trop tentant. »
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