J'fais les cent pas dans la minuscule cellule où j'suis emprisonné depuis ce matin. Ils m'ont pris pour un singe ou c'est comment ? Putain. Tout ça pour un malheureux paquet de clopes. J'étais à sec, j'avais pas un centime sur moi, alors bien sur j'ai pensé qu'j'pouvais bien m'autoriser à en voler un ; le gars d'la sécurité m'a chopé, il a appelé les flics et maintenant j'me retrouve dans cette merde intergalactique. «
Il faut que votre tuteur légal vienne vous chercher. Sinon, c'est 72 heures d'enfermement. » «
POUR UN PUTAIN DE PAQUET D'CLOPES !? » Ca m'a choqué, franchement quoi. J'ai même pas eu l'droit de le garder en plus. J'crois qu'il a raison, Takeshi, faut exterminer les forces de l'ordre parce qu'ils s'foutent vraiment de la gueule du monde. En tout cas c'était mort pour que j'donne le numéro de mon frère, autant croupir ici pendant trois jours. Mais à midi, ils ont posé un plateau rempli d'une substance chelou...visqueuse. J'crois même que ça bougeait. «
Bon, finalement tenez l'numéro de mon tuteur ... » Bah ouais, obligé. Pas envie de crever de faim quoi.
Sauf que là, ça fait genre huit heures que j'attends comme un débile en tournant en rond, j'ai l'impression de devenir fou. J'suis assis sur un banc en métal quand j'le vois enfin arriver. J'pensais pas être heureux de le voir un jour, j'sens mon coeur s'emballer là. «
Ben c'est pas trop tôt !! » Il m'ignore complet mais j'm'en fou, j'ai l'habitude. J'écoute le gardien lui expliquer la raison de ma présence en levant les yeux au ciel, la tête entre les barreaux de fer. «
J'vous ai déjà dit que c'est Dieu qui m'a dit de prendre le paquet ! Vous avez jamais entendu parler de Jeanne D'Arc ou quoi !? » J'reçois un regard noir de la part du gardien, ça m'calme un peu à vrai dire. J'suis près du but et j'ai pas envie de faire tout foirer, alors j'me fais plus petit en attendant qu'ils règlent leurs affaires. C'est après j'sais pas combien de minutes -trop longtemps en tout cas, que le gardien vient ouvrir la porte de la cellule et j'vois la lumière de la liberté devant moi. Je sors enfin en soupirant, sourire moqueur aux coins des lèvres et enthousiasme dans la voix. «
Au revoir !! » J'calcule pas mon aîné, ne le remercie même pas. Au fond, il a juste fait son boulot de tuteur, puis il m'doit bien ça. Je passe devant lui sans un regard en me dirigeant dehors, la nuit est déjà tombée. J'arrive pas à croire que j'viens de perdre une journée de ma vie enfermé dans une cage pour humains...
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