wish that's never happened

TENUE & CHEVEUX ☽ Il sortit de la voiture. Monta précipitamment les marches et balança sa cigarette dans le pot de la plante de son voisin. Il le détestait, une raison de plus pour ne pas se lever demain. Renji ouvra la porte dans un grand fracas. Seules ses pas et le bruit de ses reniflements intempestifs s'entendaient du corridor au salon. Une fois derrière le canapé, il se laissa tomber et hurla en balançant le vase devant lui. tout y passa, y compris cette pauvre télécommande qui n'avait décidément rien demandé. Tout cela, tout ce bruit était destiné à Shikamaru. Il l'avait bien utilisé ce salaud. Et aujourd'hui il s'offrait le luxe de descendre ce gars pour qui il avait sacrifié plus de la moitié de sa vie. D'un point de vue amical ou amoureux, il avait tout gâché et ce con s'en lavait les mains. Après tout, la souffrance de Renji le faisait vivre. A nouveau, Renji attrapa un cadre et le balança avant de se tâtonner à balancer la télévision ou la table basse à travers le balcon. Se fût à ce moment qu'il vu son sachet d'herbes prendre place sur le canapé. Ouais. C'était plutôt une bonne idée, non? Renji s'avança vers lui, le pris et commença sa petite manœuvre. Quand tout cela fut finit il pu enfin placer son évasion entre les lèvres et soupirer. Apaisé? Il était loin de là. Calme non plus. La weed s’insufflait juste parfaitement bien dans son organisme. Aucuns sentiments ne transparaissaient sauf peut-être cette larme qui roulait jusqu'à ses lèvres. Une, puis deux puis un torrent de larme commençaient leur course sur ses joues. Je le déteste putain...

TENUE & CHEVEUX ☽ Lorsqu'on aimait, il n'y avait plus rien d'autre qui comptait. Et quand l'amour se montrait aussi salaud que la vie en elle-même, il n'y avait plus rien d'autre qui méritait d'être vécu. J'avais appris depuis longtemps à vivre avec la déception au bord des lèvres. Mon travail m'avait conditionné à ne m'attacher à personne d'autre que ma famille. C'était très simple pour moi: seuls mes parents et mon frère comptaient à mes yeux. Je n'étais jamais réellement tombé amoureux, tout ce que je connaissais dans ma vie était des aventures passagères. Des gens qui entraient par une porte, et qui ressortaient par l'autre. Ils ne duraient jamais éternellement, à l'instar de ma famille. J'avais appris à vivre avec, et il y avait des jours où je voulais apprendre aux autres comment se détacher le plus possible des dangers de l'amour. J'avais déjà essayé avec Renji, à l'époque où il était aveuglément amoureux de son mec, jusqu'à le suivre au Japon. Terrible erreur, car aujourd'hui j'étais témoin de la vie misérable de mon jumeau. Il traînait des pieds, il se droguait, il restait pendu à son téléphone. Plus rien d'autre n'avait d'importance, quand on aimait. Même moi j'étais passé au second plan. Une aberration. Une erreur, même si je savais être là pour mon frère n'importe quand. C'était pourquoi après l'avoir entendu rentrer en trombe à la maison, le laissant détruire tout sur son passage, et l'entendant évacuer toute sa peine, que je sortis de ma chambre. Discret. Silencieux. Comme à mon habitude. Ma simple présence suffisait déjà à faire prendre conscience à Renji qu'il n'était pas seul. Pieds nus, je m'aventurai lentement dans le salon, prenant soin à éviter les bouts de verre des vases et cadres détruits sous la colère de Renji. Je finis par me pencher lentement, accroupi à même le sol, amassant délicatement un petit tas de bouts de verre. Je me coupai la paume de la main, je ne réagis même pas. Je finis par lever les yeux sur Renji, m'approchant lentement de la table basse depuis laquelle il coupait sa weed. La chair de ma chair. Le sang de mon sang. La connexion entre jumeaux était indéniable, je pouvais ressentir son coeur fissuré et ensanglanté. Je me pinçai la lèvre et finis par tendre ma main coupée vers Renji, parlant en coréen pour ramener mon frère à nos origines, notre petit jardin secret. « Tu as le droit de haïr la terre entière, mon frère... » Mais il n'avait pas le droit de me haïr moi. Ca, je le lui interdirais toute notre chienne de vie.

TENUE & CHEVEUX ☽ Il sursauta comme s'il avait toujours été tout seul dans cet appartement. Renji remonta ses jambes sur le canapé et regarda sa main. T'es maladroit putain. il l'insultait mais posa sa main dans la sienne en le regardant dans les yeux. Les siens étaient mouillés comme le reste de son visage. Pour une fois dans sa vie, il n'avait plus envie d'être désespéré. Il fermait sa main un peu plus dans la sienne et continuait à parler dans sa langue natale. C'était comme un automatisme chez eux, une sorte de code dont eux seuls pourraient comprendre. Mieux que ladite langue des jumeaux. Mieux que tout. Au-dessus de tout. Je veux partir en voyage Shinrei... Je veux partir. Renji éclata une fois de plus en sanglot, tentant vainement de fumer convenablement sa latte. Il exhalait la fumée comme si c'était la première fois et il tomba sa tête sur le bout de sa paume de sa main qui s'appuyait elle-même sur le coude, comme seul socle le bras du canapé. La fumée s'élevait sur sa tête comme si les idées l'enflammait. Oui, il était pathétique. Pourquoi j'm'entête... Pourquoi j'reste là... Renji soupira, Renji fuma à nouveau et Renji continua à pleurer. Les souvenirs l'insultaient d'aimer autant une personne qui ne le méritait pas. L'alcool, la weed, la fatigue tout était le segment de son image de maintenant. Mais la seule chose qu'il s'attachait été la main de son frère qu'il persistait à tenir malgré tout.

TENUE & CHEVEUX ☽ Il disait que j'étais maladroit, pourtant ce n'était pas vrai. Si vraiment je l'étais, je croyais bien que je n'avais rien à faire dans la police, sérieux. Mais je ne relevai pas sa remarque, il mettait sûrement ça sur le compte de ma main coupée. J'avais un peu mal, mais je m'en foutais un peu sur le moment, surtout que ça ne saignait pas terre. Je serrai ses doigts dans les miens, me relevant rapidement pour vite me faire une place à côté de Renji. Je passai ma main libre dans ses cheveux coiffés grossièrement, essayant de dégager son visage boursouflé de larmes. Aish, il fallait qu'il passe chez le coiffeur un de ces quatre, il avait des mèches qui partaient en couille de partout. Lentement, je passai mes doigts sur sa joue, effaçant les larmes qui coulaient le long de sa pommette rouge. Renji était mon portrait craché, bien que plus marqué du visage à cause des ravages de la weed. Cette foutue weed qu'il s'évertuait de fumer devant moi, son frangin policier. Quel con. Il avait de la chance que je laissais passer. Mais je tenais quand même à l'empêcher de se défoncer devant moi. Ce n'était pas la fumette qui le sauverait ce soir. Ce serait moi. Désir égoïste de reprendre ma place de moitié dans son coeur. Je lui pris la clope roulée et je l'écrasai dans le cendrier, fronçant un peu les sourcils. Il n'était pas en état de prendre les décisions, je le ferais donc à sa place. « Tu veux partir ? On partira. Sitôt que j'ai bouclé mon travail, on part. Ca te va ? » Oui mais voilà, ça pouvait prendre des semaines, comme ça pouvait prendre des mois, voire des années entières. Je savais que Renji souffrait de sa vie au Japon. Qu'il souffrait d'un amour détruit. Et il ne m'attendrait pas éternellement. Il ne l'avait déjà pas fait à la fin du lycée, en partant sur un coup de tête avec son petit-ami. Je poussai un soupir et passai mon bras derrière lui, le rapprochant de moi pour l'enlacer, gonflant par la même occasion mon coeur d'amour fraternel pour lui. « Respire. Libère-toi de ces chaînes. Je sais que tu en es capable, frangin... » Je tapotai délicatement son épaule et posai mon front contre le sien, le forçant ainsi à me regarder dans le blanc des yeux. Nous étions frères, lui et moi, si moi j'y étais arrivé, alors Renji y arriverait.

TENUE & CHEVEUX ☽ Il était tellement peiné et dans ses pensées d'évasion qu'il ne capta pas tout de suite que Shinrei venait de détruire le dernier pilier qui le servait de rester en vie. Il releva les yeux sur le cendrier et s'apprêta à crier lorsque son jumeau pris la parole à sa place. Sa tête se tourna vers lui, incrédule. Il paniquait. Tu comprend pas Shinrei... Je veux simplement un mois de répit. Tu peux bien montrer ça à ton frère non?! Son poing se serra tandis que son frère l'approcha de lui et aussitôt Renji oublia sa rage. Il prit le rythme des battements du coeur de son frère même si son souffle saccadé l'obligeait frictionner quelque peu. Sa main crécha sur la cuisse de son frère. Son visage se sécha en même temps que ses idées se remirent en place. Il n'avait plus le temps pour ça. De toute façon, plus il tarderait, plus Shikamaru fera tout son possible pour l'arrêter. Pourquoi tu ne m'as pas arrêté quand je l'ai connu, Shinrei? Toi tu savais que ça allait mal finir. Pourquoi t'as rien fait... Renji le fixait dans le blanc de ses yeux. Lui, son blanc tournait plutôt autour du rouge que de l'immaculé. Mais tant pis, il se contentait simplement de cette joute physique avant de venir poser sa tête au creux de son cou. Renji avait envie de disparaître de l'espace temps juste histoire de voire si vraiment tout cela avait enfin un sens et si non, qu'en était-il? J'veux juste quelqu'un de bien, qu'est-ce qui y a de si difficile dans cette connerie... Et il soupira à nouveau fermant les yeux. Les souvenirs encore les souvenirs toujours les souvenirs qui menaçaient de lui rappeler ses choix, qu'il était pleinement conscient et consentant de tout ce qui lui arrivait. C'était de sa faute et c'était d'autant plus difficile à digérer.

TENUE & CHEVEUX ☽ Non Renji, je ne comprenais pas. Je ne comprenais pas parce que ma vie n'était pas chaotique. A la sortie du lycée, nous avions pris des chemins différents, opposés. J'étais resté l'enfant modèle, l'élite de Corée en m'engageant à l'armée et entrant à la police nationale. Renji était devenu cette ombre qui errait pour se faire une place. Si Renji était parti au Japon avec Shikamaru, c'était de ma faute, inconsciemment. C'était de ma faute, et il avait voulu me fuir. Maintenant que nous avions grandi, que nous étions devenus des adultes, nous étions tous les deux remplis de remords. Renji, lui, s'en voulait de s'être attaché à un homme qui l'avait plus détruit qu'autre chose. Et moi, je m'en voulais d'avoir été aveugle face à mon frère esseulé. Oh Renji, j'osais espérer qu'un jour, il pourrait me pardonner d'avoir été égoïste tout ce temps. Lentement, je fermai mes yeux et posai ma joue contre le sommet de son crâne, bloquant sa propre tête dans le creux de mon cou. Il voulait disparaître, et moi je voulais le protéger du mal qui l'entourait. S'il arrivait un malheur à mon frère, je ne saurais pas quoi faire. Il était un peu mon talon d'Achille, mon énergie, ma bouffée d'air. J'étais son soleil dans son ciel nuageux et brumeux. Nous étions indispensables l'un à l'autre, et c'était bien quelque chose que Shikamaru ne pouvait pas remplacer par sa présence. « Je t'aime, Renji, je t'ai toujours aimé... » Je me mordis la lèvre, les larmes aux yeux car trop affecté par la détresse de mon frère. Il faisait remonter en moi tellement de culpabilité, tellement de remords et de mensonges que je me vouais. Aveugle, sourd, muet, je voulais ouvrir les yeux, et fermer les siens trop fatigués et rougis par la drogue. Je remontai ma main sur sa joue pour la caresser, comme pour bercer mon jumeau. Je jetai un oeil à l'état du salon. Le calme après la tempête. Je remontai mes pieds sur le canapé, comme Renji l'avait fait plus tôt, et je resserrai d'autant plus mon étreinte autour de son corps rachitique. « Pardonne-moi de ne pas avoir été là pour toi. Pardonne-moi Renji, je t'en prie... »

TENUE & CHEVEUX ☽ Ses je t'aime il les voulait pour toujours. Renji ne répondit cependant rien du tout laissant le silence répondre pour lui. La fatigue sûrement mais on était jamais fatigué pour présenter son amour pour la personne qu'on idolâtre le plus en même temps de le détester tout autant. Renji remonta sa main jusqu'au torse de son frère, fermant ses doigts fragiles d'une étreinte tout aussi faible que son souffle. On aurait presque dit qu'il était sur le point de rendre l'âme. Et c'était toujours ainsi une fois qu'il redescendait de son nuage de weed. Bien artificiel. Quand il sentit la main de son frère panser ses peines mouillées, Renji lui saisit le doigt violemment et le posa sur ses genoux, les doigts toujours dans l'emprise. Coincé. Il releva sa tête vers son visage et l'analysa attentivement alors qu'il rêvait de s'endormir dans un lit douillet. Je ne te demande pas de pardon. Tu n'auras jamais ce que tu souhaites, Shinrei. Ce soir... Je veux juste que tu sois là c'est juste ça qui compte. Qui au monde était doté de pouvoir capable de séparer un lien éternel? Un lien de frère. Pire ; un lien de jumeau. Personne. Et Renji se réconfortait dans ce choix car il savait très bien que le ciel pouvait se déchirer et y laisser place au chaos, il aura toujours son frère sa moitié. Il aura beau le détester au plus profond de lui, son affection remontera toujours son estime et le sauvera de la chute fatale.
Ce soir il le voulait, ce soir il ne désirait que lui parce que ce soir Shinrei était un tout. Un tout capable de l'aider. Alors, sans se soucier de tous ses problèmes, il posa sa tête sur son épaule et ferma doucement les yeux. Non je ne pourrais pas facilement me débarrasser de ces chaînes... En tout cas pas maintenant. Non il voulait encore sentir la peine, la douleur, la panique, la peur et toutes ses choses qui faisaient de lui le Renji, le cadavre qui se traînait depuis maintenant bien trop longtemps. Le ressentir pour pouvoir mieux l'oublier par la suite. Qu'est-ce qu'il rêvait de pouvoir un jour piétiner ses sentiments.

TENUE & CHEVEUX ☽ Bien sûr qu'il n'avait pas besoin d'excuse. Ce n'était pas moi qui allais moi. C'était Renji qui avait besoin d'aide. Il fallait que j'arrête de toujours retourner la situation en ma faveur. Non seulement j'étais égoïste, mais j'étais aussi égocentrique. Des défauts immoraux, des défauts que je reniais au plus profond de moi. Je me mordis plus fort la lèvre et levai les yeux vers le plafond. La lumière artificielle du lustre me déchirait la rétine. Mais ce n'était rien comparé à la blessure profonde dans le coeur de Renji. Et il ne voulait rien d'autre que moi, putain. Juste moi. Parce qu'il savait intérieurement que personne d'autre que moi ne resterait à ses côtés, peu importait la situation. C'était mon frère. Ma moitié. Sans lui, je n'étais rien. Et sans moi, il n'était rien. Mais comment un homme comme Shikamaru pouvait-il se donner le droit de détruire Renji de la sorte ? Une vague de colère s'empara de mon être. J'avais envie de me lever, d'attraper mes chaussures et ma veste, pour aller chercher Shikamaru par la peau des fesses. Il arrivait peut-être à jouer avec ses sentiments, mais moi j'étais différent. J'étais plus fort que Renji, c'était un constat. Bien distancé de l'amour, de l'amitié, de ces conneries du genre, je n'aurais aucun scrupule à écraser sa gueule d'ange. Si on touchait à ma famille, on en subissait les conséquences. « Je pourrais me débarrasser de ces chaînes pour toi. Un coup de fil, une adresse, et ce type va connaître le regret, crois-moi. » L'avait-il seulement vécu une seule fois ? Non, car de ce que j'avais remarqué au fil du temps, Shikamaru était de ceux qui manipulaient et écrasaient les plus faibles. Une sorte de pervers narcissiques, les pires enflures que la terre pouvait porter. Une plaie pour le monde, un cancer pour la société. Je me décalai un peu de Renji, plus éveillé qu'avant, essayant de redresser Renji du mieux possible. « Tu veux aller dormir ? Je resterai à ton chevet jusqu'à ce que tu t'endormes. » Délicatement, je vins passer mes doigts dans ses cheveux à nouveau, puis sur ses joues pour sécher ses larmes. Renji était vraiment misérable, mais j'étais le seul à le voir comme ça, et je serais le seul à le voir comme ça. Parole de jumeau. J'emporterais ce secret dans ma tombe.

TENUE & CHEVEUX ☽ Lorsque ses mots furent dis, Renji ressentit un haut les cœurs comme s'il était suspendu à des montagnes russes. Il se braqua et fronça les sourcils. N'essaye jamais de lui faire du mal, tu comprends ? Jamais tu le touche. Renji, de sa petite force, tapa le torse de son frère. Shikamaru était sa croix, sa plaie et son problème numéro un. C'était lui qui l'avait transformer c'était à lui-même d'exorciser tout cela. Néanmoins maintenant serait trop tôt et puis il n'en ressentait pas du tout la force. Renji n'était même plus capable de dénoncer les vraies peines de son coeur tellement il s'était déconnecter de cet organe qui menaçait à chaque fois de se fissurer. Mais il était toujours conscient alors il hochait simplement la tête avant de se redresser. Il s'appuya des murs, tâtonna sur quelques cadres ornant le long corridor et atterrit sur son lit où il s'y laissa allègrement tomber. La Terre tournait sans lui et il était bien perdu de tout cela. Se tortillant dans son lit il aperçu Shinrei arriver dans la chambre. Instinctivement Renji tendis son bras qui tomba hors du lit. Pathétique. Il était pathétique. Au fur et à mesure Ren excellait en insulte adressé à lui-même. Une sorte de schizophrénie modérée et freinait par la réalité qu'il était loin de devoir compenser tout par la maladie. Lui il se ravageait simplement la gueule. C'était tout. C'était peu ou alors trop. Ses paupières se closaient en même temps qu'il sentait la remontait de la drogue lui revenir jusqu'au cerveau le lui éclatant de toute part pour la dernière fois de la soirée. Son coeur palpitait, ça ravageait son corps. Pense au voyage Shinrei. Penses-y sérieusement. Un seul œil s'était ouvert lorsque sa voix prenait place dans la pièce. Oui, il n'avait pas oublier son objectif premier surtout qu'il avait donné son accord à Shikamaru un peu plus tôt dans la soirée ; il partirait simplement quelques jours avec lui en Corée pour simplement faire actes de principes auprès de ces anciennes connaissances. Il fallait vite trouver avant qu'on ne l'achève à coup de visage brûlant, de coeur s'affolant à la vue son ex amant.

TENUE & CHEVEUX ☽ Je m'attendais à ce genre de réaction de la part de Renji. C'était son problème, il devait trouver la force de régler cette histoire avant que Shikamaru finisse par le consumer. Mais je me sentais frustré et impuissant. Car je voyais bien que le jeune homme détruisait mon frère, et ce dernier ne voulait pas de mon aide. Je pouvais le comprendre, moi-même je préférais faire face à mes soucis seul, mais je me rendais bien compte qu'il avait du mal à avoir ce déclic. Savoir dire non, bomber le torse, repousser ce qui le détruisait. Y arriverait-il un jour ? Avant, j'y croyais, mais en voyant Renji se lever et tanguer le long du couloir jusqu'à sa chambre, j'eus moins d'espoir. Je me levai à mon tour, suivis lentement mon frère vers la porte ouverte. Je fis attention de ne pas planter mes pieds dans les morceaux de verre. Une fois à la hauteur du lit, je m'agenouillai et remontai le bras ballant de mon frère sur le lit. Voilà, il commençait enfin à redescendre de sa weed merdique. Il semblait un peu plus réactif, quoique toujours aussi misérable. Penser au voyage, pourquoi pas. Je ne savais pas si c'était une bonne idée que de fuir l'adversité, mais s'il avait besoin de s'évader pour se ressourcer, alors je l'y aiderai. « D'accord... que penses-tu de l'Australie ? On pourrait faire de la plongée ensemble, qu'en dis-tu ? » En lui parlant de la sorte, je voulais surtout qu'il peigne des images joyeuses et lumineuses dans ses pensées obscures. Qu'il puisse s'évader par le rêve et l'envie de voir des paysages nouveaux. Et puis après, nous pourrions visiter des réserves naturelles, conduire une jeep dans la pampa ! Tant de plaisirs simples, un peu d'aventure parce que j'aimais ça. Tant de choses si faciles à apprécier. Je voulais que Renji puisse s'endormir avec le sourire. Que Shikamaru ne puisse plus l'atteindre comme il l'avait fait ce soir. Je caressai doucement le bras de mon frère, posant mon menton contre le matelas, mes yeux à la hauteur des siens. L'Australie, c'était une bonne idée, pas vrai ? Je lui souris, remplissant mes propres yeux d'images colorés et idylliques. « Je t'emmènerai là où tu seras heureux Renji, je te le promets... » Je te le promets.

TENUE & CHEVEUX ☽ L'Australie? Il était d'accord alors il hocha la tête. De toute façon, tant qu'il pouvait partir il était toujours d'accord. Renji ferma les yeux mais avant il posa sa main sur la tignasse ébouriffée de Shinrei. Le rendre heureux, il savait que Shinrei s'évertuerait pour cela et égoïstement il le laissait faire. Parce que cela lui faisait du bien de se reposer sur l'épaule de quelqu'un sans qu'on le piétine. La loi du plus fort il en avait plus rien à foutre avec son jumeau. Tant qu'il l'avait. Il se sentait même de faire un tour de jeep. Dans un large sourire, il se replaça en boule, remontant ses jambes à son torse et s'enfonça un peu plus dans son coussin. Un jour je me vengerais Shinrei... Un jour. Oui, un jour viendra où il donnerait une distribution générale de baffes à tout ceux qui avaient tenter de le rabaisser, lui enlever toute image d'humanité pour le rendre chose. Et Shikamaru était le premier sur la liste. Avec un peu retenu il donnera sa gifle avant d'en recevoir une bien plus violente.
Renji grommela doucement, plissant les sourcils. C'était douloureux de se dire que la personne qu'il aimait lui rendait le mal-être qu'il n'avait jamais voulu avoir. Ce n'était pas à lui de le recevoir et pourtant, par réflexe sûrement, il s'était saisit de cette boule pour là placer dans son ventre, dans son coeur. Elle s'actionnait à chaque fois que son amant l'appelait, lui souriait ou le regardait même avec dédain. Si c'était ça l'amour jamais Renji aurait voulu l'avoir. Jamais. Il aurait préféré se jeter sur une voiture que de devoir subir tout cela. Et pourtant... Avant c'était bien mieux. Renji s'endormit peu à peu sous ses pensées morbides. Il se disait qu'après tout demain sera fait autrement.

TENUE & CHEVEUX ☽ Il me disait qu'il se vengerait un jour, et je voulais réellement y croire. Sauf qu'à voir comment Shikamaru avait détruit son coeur, son esprit, son corps, je me doutais bien que cela mettrait du temps à se mettre en route chez mon frère. Un jour, oui, il finirait par se relever. Tomber était permis. Se relever était ordonné. On avait tous vécu à un moment donné cette faiblesse. Un mélange vicieux qui nous clouait plus bas que terre. C'était lourd comme fardeau à porter. Renji ne devait pas le soutenir seul. Mais en même temps, il n'appartenait qu'à lui de sortir les crocs et les griffes. Shikamaru n'était pas un homme bien, peut-être que Renji avait enfin réussir à s'en rendre compte. C'était ce que je m'évertuais de penser, tandis que je restais au chevet de mon frère le temps qu'il s'endorme. Une fois ses yeux clos et sa respiration plus lente, je finis par me lever discrètement, remontant les draps sur son corps recroquevillé. Mes doigts s'attardèrent plus lentement sur les traits dessinés de sa mâchoire, puis je tournai les talons et je quittai la chambre en fermant la porte derrière moi. Quelques pas légers plus tard, et je refis irruption dans le salon saccagé. Je pris un moment pour observer le petit tas de bouts de verre que j'avais amassé à mon arrivée tout-à-l'heure. Je poussai un petit soupir, puis je commençai d'ores et déjà à faire du rangement. Je pris un grand sac poubelle et disposai les déchets à l'intérieur. Que ce soit les morceaux de verre, le cadre déstructuré, les plantes asséchées. Tout ce qui était passé sous la main colérique de mon frère, je le jetais. Je ne savais pas si c'était une bonne idée de le faire se rappeler de ce soir. Peut-être que demain, il aurait oublié ce que c'était que d'avoir un frère. Et il m'en voudrait de l'avoir vu aussi faible. Mais hé, on ne changeait pas sa famille, pas vrai ?