imma not ur bitch, imma not ur hoe

Pourquoi posait-il toujours ce genre de question ? Eichi arqua machinalement un sourcil, ignorant lui-même la réponse. Il y avait sûrement plusieurs raisons. Il n’avait jamais été maltraité quant il était petit, certes comme ses camarades de classe, il avait eu le droit à quelques injustices, quelques brimades mais cela n’avait rien été de dramatique donc le problème ne venait pas de là. La première raison qui lui passait par la tête était sûrement le traumatisme qu’il avait ressenti le jour où son frère lui avait balancé ses quatre vérités en pleine face. Ca lui avait fait terriblement mal, aujourd’hui encore, lorsque le jeune homme y songeait, son coeur se compressait instinctivement. Parce qu’il avait espéré pendant toute son enfance recueillir ne serait-ce qu’un minimum de reconnaissance toutefois son aîné l’avait au bout du compte toujours renié, toujours détesté et même rabaissé. Certainement que son « traumatisme » venait principalement de là. Néanmoins, son métier y jouait probablement aussi. S’il déclarerait à haute voix que ça l’ennuyait, que ses patients pouvaient être lourds parfois et qu’à choisir il ferait autre chose, Eichi appréciait son travail. Et il voyait des cas tous les jours, certains beaucoup plus graves que d’autres. Lui n’avait pas d’autres choix que de rester neutre, c’était son rôle toutefois ce n’était pas toujours facile et il y avait ces histoires qui le touchaient plus que d’autres.

Hors, tout ceci ne concernait pas le policier. Ils ne se connaissaient pas à proprement parler, ils n’étaient pas proches et Jooheon n’avait pas besoin de toutes ses explications. Alors, encore un fois, il avait haussé les épaules dans un « comme ça » sans chercher à se justifier plus. Néanmoins, la remarque qui en suivit le surprit plus qu’il ne l’aurait cru et le garçon n’avait pu s’empêcher de le fixer avec étonnement. En toute honnêteté, il ne s’était pas attendu à ce qu’il réagisse de la sorte mais au fond, peut-être était-ce mieux ainsi ?

S’apprêtant à lui répondre, Eichi referma aussitôt sa bouche en le voyant obnubilé à chercher apparemment quelque chose. Ce n’était pas ce à quoi il pensait au moins ? Si, c’était une farce, elle n’était pas forcément drôle cependant ça ne le motiva pas pour autant à l’aider à chercher.

« Je n’ai rien dit » Avait-il déclaré en levant une seul main en l’air en guise d’innocence.

Très bien, il avait perdu la clé. Ce n’était pas comme s’ils allaient mourir dans l’heure à suivre, juste qu’ils allaient devoir se supporter et ça rien ni personne ne savait ce qui pouvait arriver.

- « Un gars comme moi ? » Je t’ai vexé ou tu fais ta victime ?

Eichi n’avait pu se retenir de rire légèrement à sa propre rétorque, quelque peu amusé par la situation. Tu es censé paniqué là tu sais ?

- Je n’ai pas dit que tu étais mauvais à ce que je sache.

Ce n’était pas comme s’il pouvait vraiment en juger après tout.

- Je m’en fou carrément d’être menotté, Reprit-il en haussant les épaules, notons que ce n’était pas ce qu’il pensait quelques instants plus tôt, On est dans la même merde à présent.

Ceci expliquait donc cela. Bien, désormais la question à se poser était donc un...

- Et maintenant ?

Exactement.

TENUE & CHEVEUX ☽ Nous voila bien dans la merde. Et je pesais mes mots. De plus, nous étions liés, mais si seulement on était dans l'euphorie de s'entremêler les corps... Je soupirais las et intérieurement je rirais de la situation, j'avais ce paradoxe bien étrange et je m'en satisfaisais ainsi. La vie c'était une vraie chienne. T'essayais de vivre bien et elle te renvoyait un karma de pouilleux. « J'suis pas la victime. ERI. » Je me tourna vers lui et le regarda en fronçant les sourcils. Oui je lui rappelais cruellement ce qui c'était passé lorsque mônsieur avait décidé de se travestir. Oui j'étais chiant, oui j'étais fourbe. Et oui je l'assumais. « Ça ne te dérange pas hun?! Tu peux me dire à qui j'avais affaire tout à l'heure quand tu as dis "Tu considère tout le monde comme des patins?" "nan mais j'suis pas ta choooooose" » Dis-je en me tortillant comme une pute et adoptant une voix féminine. Euh oui c'était censé le représenter.

Mon bras passa sur ses épaules, le forçant à se rapprocher de moi. Il avait ce don, je savais pas trop comment qualifier ça mais j'étais presque subjugué. Ouais non c'était peut être pas le mot de mon état mais... Eichi me fascinait, il m'intriguait et vu qu'on avait pas mal de temps à tuer ensemble... Mon sourire s'esquissait comme un joker. Et maintenant, hun?! j'avais vraiment envie de lui proposer l'option "viens on baise" mais j'appréhendais sa réponse. Hun. « Baaaaaaaah. J'sais pas, si je te propose un truc tu risque de dire que je te traitre comme une chose. »

Nous restâmes un long moment comme ça jusqu'à ce que je me redresse, les mains sur la table appuyant mon poids. Mes jambes battaient dans le vent, moi aussi je réfléchissais à ce que l'on pourrait faire ou dire mais sans cette putain d'envie qui ne partait pas, je ne pouvais pas envisager de choses concluantes. C'était con mais dans ma tête, ma suite logique était plutôt interessante. « Et toi tu propose quoi? » Quitte à ne rien branler... Autant le faire à deux.

Non mais, c’était qui ce type ? Est-ce qu’il le cherchait avec ses remarques à deux balles ? Eichi aussi savait froncer les sourcils lorsque quelque chose ne lui convenait pas et à croire qu’en peu de temps, son voisin semblait avoir touché le gros lot. Il arrivait à l’agacer si facilement. Pourtant, le jeune homme ne montra rien, lui adressant un sourire en coin quand il l’appela par ce prénom féminin qui n’était pas le sien mais que lui avait jugé bon d’utiliser l’autre jour. Ce qui lui plaisait moins était que Jooheon essayait, apparemment, de l’imiter, une véritable caricature et s’il avait tant envie de savoir de ce dont il s’agissait, ce n’était pas en se comportant aussi stupidement qu’il parviendrait à quoi que ce soit.

Alors plutôt que de lui sourire, cette fois ci le conseiller avait dressé ses yeux vers le ciel avant de soupirer.

« Qu’est-ce que ça peut te foutre ? »

Tout ça parce que lui avait dit que ça ne le dérangeait pas ? C’était différent. Ce n’était pas comme si le policier avait fait exprès de perdre la clé - enfin normalement - et ils se retrouvaient tous les deux dans le même « merdier ». Non, il n’appréciait pas qu’on le traite de pantin, qu’on se moque de lui de la sorte et qu’on lui manque de respect également. Eichi avait conscience d’être particulier cependant ce n’était pas une raison pour le considérer comme un objet, pour le voir comme une personne faible et qui se laissait faire si aisément. Et si ça gênait qui que ce soit, qu’on sorte de sa vie tout simplement. Il n’avait pas l’intention de changer pour les beaux yeux d’un ou d’une autre.

« Je vois que t’as de la répartie dit-donc, jamais tu penses à innover ? » Avait balancé le jeune homme lorsque son vis-à-vis revint encore sur sa rétorque.

Est-ce qu’ils allaient passer le reste de leur journée à débattre sur ce sujet ? Si maintenant on n’a plus le droit de se tracasser, ou même de complexer, on n’était pas sorti de l’auberge. Jooheon, ne pouvait-il juste pas comprendre que tout le monde avait sa fierté ? Lui aussi avait la sienne non ?

- Je ne propose rien. Si c’est pour que tu me reprennes à chaque fois que je dis un truc, c’est pas la peine hein ?

Sur ses paroles, le garçon n’avait pu résister à lui arborer une esquisse narquoise avant de lui faire un clin d’oeil discret qui au fond, pouvait sous-entendre tellement de choses. Des bonnes comme des mauvaises. A lui de voir, après tout.

- Je ne sais pas, Reprit-il en haussant les épaules, égarant son regard sombre en sa direction, Surprend-moi ?

TENUE & CHEVEUX ☽ UH, quoi? Le surprendre? Dès que l'information monta à ma tête, je me mis à sourire. Ce gars était trop... Bizarre. Un moment il va être super enjoué de la situation et puis il suffit qu'on dise un mot de travers pour qu'il débande. C'était un peu dur à suivre tout de même. Disons que j'étais plutôt habitué à ce que les femmes tombent directement ; en soit je n'avais pas trop d'effort à fournir quoi. Je haussais les épaules et j'avouais manquer d'imagination. Parce qu'avec lui tout semblait assez difficile. Et puis, ça déteignait sur moi. Autant j'avais envie de le surprendre autant j'étais sur la réserve. Encore une fois cette question de "comment allait-il réagir?" Et puis, il me revenait une expression assez quotidienne donc devenue banale à cause de son utilisation trop fréquente et parce que l'on utilisait pour tout et pour rien, comme par exemple pour tirer un coup dans une fille. Je me tourna vers lui et lui offrit mon sourire avant de m'approcher de lui et l'embrasser. Qui ne tente rien n'a rien.

Ma main qui était loin d'être emprisonnée par les menottes, remonta de sa nuque jusqu'à sa joue. Je la choya en laissant mes doigts griffer le haut de son cou. Mes lèvres s'ouvraient et se posaient sur les siennes sans néanmoins l'embrasser. Je savais bien que ce n'était pas forcément surprenant mais pour lui c'était tout ceux à quoi j'avais pensé. Allez lui toucher la cuisse ou autre quand monsieur vous rend dur puis la seconde d'après mou... Dans un soupir de presque extase, je garda cette petite distance avant d'à nouveau s’évanouir sur ses lèvres.

Il avait des lèvres tendres, pas du tout charnues plutôt fine à vrai dire mais avec un véritable rose envoutant. Et puis son goût en était presqu'addictif. Ouais, un peu comme celles d'une femme. Même s'il n'en avait rien et que, ouais putain, sa force de tout à l'heure me l'avait une fois de plus démontrer. Mes doigts dans ses cheveux pour y donner un peu de ton sauvage dans son regard noisette, je m'y noyais à nouveau. « Tu veux que je continue ou..? » Lui susurrais-je en réadaptant la même posture de précédemment ; les lèvres contre les siennes et le front touchant le sien.

Bizarre ? Pour sûr qu’Eichi l’était mais selon lui, le qualifier d’unique serait mieux. Parce qu’il n’y en avait pas deux des comme lui et qu’il avait amplement conscience d’être un garçon compliqué. Néanmoins au bout du compte, tout le monde ne l’était-il pas un peu ? Chacun avait sa façon de penser, sa façon d’agir et cela différait en fonction des individus. La raison pour laquelle il était impossible de s’entendre avec la population toute entière parce que selon les personnalités, il pouvait y avoir bien plus que des étincelles. Il fallait agir avec réflexion, ne pas faire n’importe quoi et songer à la personne qu’on avait en face de nous sauf que ça, cela ne faisait pas partie du caractère du jeune homme. Lui, il était plutôt le genre à improviser, à dire noir puis blanc sans qu’on comprenne pourquoi il se comportait de la sorte. Il était imprévisible et paradoxal voilà tout. Cela ne servait à rien de chercher midi à quatorze heures quand on se doutait que cerner cet idiot était quelque chose de complexe. Soit, peu importait.

Le « surprend-moi », il n’aurait pu expliquer pourquoi il avait sortit ses mots. C’était venu naturellement et le fait que son vis-à-vis l’embrasse ne l’étonna pas tant que ça. Après tout, quelques minutes avant, ils étaient là à se « chauffer », à jouer avant qu’une pause ne soit marqué probablement par sa faute. Hors ça aussi, cela n’avait pas d’importance. Il n’avait pas cherché à répondre au baiser qui n’en était pas vraiment un, se contentant de sourire légèrement frissonnant toutefois à la sensation de ces doigts qui griffaient son cou. Non, il ne devrait pas apprécier ça, encore moins en trouver un sentiment agréable seulement ce serait mentir de déclarer que la situation lui déplaisait.

Son regard s’ancra au creux du sien, admirant ses iris avec plus d’intérêt alors que l’esquisse sur son visage ne s’était pas dissipé. Comment Jooheon réagirait si Eichi lui répondait un « non » ? Cela aurait pu être amusant de tourner en rond encore et encore cependant le garçon n’avait pas l’intention de dire quelque chose qu’il ne pensait. S’il avait envie de continuer, il n’allait tout de même pas lui déclarer le contraire. C’était frustrant de ne pas être capable de se comprendre, de capter chacune de ses propres réactions et pourquoi son corps éprouvait autant d’intérêt pour une personne qui n’était autre qu’un homme. Il n’y avait aucune logique et ça le tracassait plus que ce que le garçon ne montrait extérieurement. Des milliers de questions tournoyaient dans son esprit sans qu’il ne puisse émettre de réponses mais pourtant, ça ne l’encourageait pas à se braquer ou faire demi-tour. Justement, ça le motivait à faire le contraire, à pousser le vice toujours plus loin. Oui, il était étrange hors ça à force, on l’avait compris.

Non, il n’avait pas dit un mot cependant ses gestes parlaient pour lui. A son tour, Eichi avait remonté sa main libre sur la nuque de son vis-à-vis, la choyant suavement avant que cette fois-ci, il ne se décide enfin à répondre au baiser. De toute façon, qu’est-ce qu’ils pourraient bien faire d’autre alors qu’ils étaient tous les deux coincés ici hein ?

Souriant, le jeune homme se recula de quelques centimètres afin de reprendre son souffle puis lui demandant gentiment d’attendre, il descendit du bureau avant de l’obliger à faire de même. Huh ? Toujours à l’aide de sa main libre, il le poussa un peu brusquement de manière à ce qu’il tombe assis sur la chaise derrière lui tandis que Eichi lui n’attendit pas une seconde de plus pour s’installer à califourchon sur ses jambes.

- C’est peut-être pas si mal comme ça, Susurra-t-il de cet éclat espiègle dont lui seul avait le secret.

Ses phalanges se nichèrent à nouveau sous sa chemise, caressant délicatement son torse avec volupté alors que ses lèvres plutôt que retrouver leurs jumelles, s’attardèrent sur la peau de son cou. Que Jooheon ne croit pas ne serait-ce une infime seconde qu’il serait l’unique individu ici à s’occuper de l’autre. Lui aussi avait plus d’un millier de tour dans son sac. Pendant que ses doigts continuaient subtilement leur chemin sous le vêtement du jeune homme, lui s’amusa à embrasser chaque parcelle de sa peau, mordillant à certains endroits puis, de façon à ce que le policier ne puisse s’échapper, il accentua un peu plus la force de ses jambes sur les siennes. Se décalant, il approcha son visage près du sien, à un point que son souffle chaud effleurait sa bouche où une esquisse malicieuse s’y bordait avant qu’il ne lui murmure à nouveau quelques mots. Les mêmes que le jeune homme avait énoncé quelques temps plus tôt.

- Je continue ou... ?

Tout ça n’avait aucun sens mais au bout du compte, en y réfléchissant, est-ce que la vie à elle-même en avait un ?

TENUE & CHEVEUX ☽ Je glissais en arrière, je me laissais guidé par ses gestes. Assis je relevais la tête pour me délecter de son visage où ses traits changeaient comme si c'était pas permis. Mes mains refermaient l'étreinte de nos corps, mes pouces pendus aux passants de son jean. Mes lèvres acceptaient les siennes, tandis que je continuais de le regarder. J'essayais d'attiser son envie, de la rendre toujours un peu plus forte. Ses doigts sur mes joues, j'avais froid. Mais en même temps son corps contre le mien, car je venais de relever ma main au bas de son dos pour le cambrer davantage, me réchauffait. C'était sans doute l'effet Eichi qui s'infusait en moi. "Arrête de copier mes phrases Ei...chi." Dis-je en rigolant.

Comment on en était arrivé jusque là? Aucune idée. Comment on allait s'en sortir? Aucune idée. La seule idée que j'avais était de savoir comment j'allais apprécié cette journée de travail, de dur labeur récompensé par les gestes affectifs d'Eichi. Ma main qui était depuis tout à l'heure sur son coxis releva son haut de façon assez légère en tout cas assez pour que j'arrive à toucher son dos. " Qu'est-ce qui te motive à aller aussi loin, hun? Au final... T'étais pas si déçu que ça, puis t'es parti sans dire aurevoir." Mon pouce appuya petit à petit sur sa colonne. Comme une petite vengeance avec le sourire aux lèvres.

Bêtement, instinctivement aussi, Eichi n’avait pu s’empêcher de l’accompagner dans son rire avant d’hausser les épaules. C’était fait exprès hors ça, son vis-à-vis devait s’en douter. Et lui, ça l’amusait. Ses phalanges continuaient de câliner suavement son torse alors que la distance entre leur corps était infime. Qu’est-ce qu’il pouvait bien dire d’autre de toute façon ? Là, sur le moment, le jeune homme n’éprouvait pas spécialement tant que ça l’envie de parler. Du moins, il ne voyait pas à propos de quoi ils pourraient converser et en vérité, il préférait ne pas avoir à se prendre la tête. Il n’aimait pas réfléchir parce que à chaque fois qu’il le faisait, ensuite, il se perdait toujours dans des centaines de réflexions à lui donner mal au crâne.

Ses yeux ne le quittaient pas du regard, ses doigts se pliant et se dépliant sur sa peau avant qu’un sourire ne vienne orner ses lèvres à la sensation de cette main sur son dos. Les questions du policier le plongèrent dans ses songes pendant quelques secondes, ses paupières se closant afin d’apprécier un peu plus le plaisir que les gestes du jeune homme lui apportaient. C’était agréable mais à la fois terriblement frustrant. Il ne parvenait pas à se concentrer autant qu’il l’aurait souhaité. Qu’est-ce qui le motivait autant, hein ? Eichi lui-même n’était pas certain d’avoir de réponse exacte à cette interrogation. Il l’ignorait, il suivait selon le feeling, selon la manière que lui dictait son coeur et il ne suivait jamais sa raison. Parce qu’il était impulsif, qu’il prenait la vie comme elle venait. Parce qu’il était un grand joueur aussi, qu’il n’avait pas peur de beaucoup de choses mais aussi, sûrement parce qu’il était perdu. Qu’il ne savait pas ce que lui-même désirait au plus profond de son âme, encore moins qui il était. Il avait toujours apprécié la gente féminine, cela n’avait pas changé aujourd’hui si ce n’était qu’à présent, il y avait cet homme qui parvenait à l’intriguer, à le motiver à faire des choses que jamais le conseilleur n’aurait pu concevoir faire un jour. Donc, peut-être qu’il y avait cela également : la curiosité.

- Je sais, Souffla le garçon en cessant ses caresses cependant il garda tout de même sa paume collée sur le torse du policier, Mais je ne peux pas te dire ce qui me motive pour autant, je ne sais pas. Je suis juste le fil de mes envies.

Sur ses dires, il lui sourit sincèrement avant de se rapprocher afin de prendre possession de ses lèvres. Ses phalanges en profitèrent ainsi pour reprendre leur chemin qu’elles avaient interrompu quelques temps plus tôt, effectuant des mouvements plus vifs, plus sensuels que précédemment. Elles descendirent jusqu’au bas de son ventre qu’elles choyèrent pour ensuite, s’attarder sur le bouton de son pantalon qu’elles défirent dans les secondes d’après. L’uniforme, mine de rien, de son point de vue là... Ce n’était pas si déplaisant.

- Pourquoi ? Ça te déplaît ?

Quelle question idiote il posait là toutefois c’était plus fort que lui, la remarque de Jooheon l’avait réellement intrigué.

TENUE & CHEVEUX ☽ Comme un chien qui écoutait son maitre, je hochais la tête. C'était étrange mais je l'écoutais et je n'avais pas envie de sauter des étapes. On ne faisait rien et si ça se trouve on allait sans doute pas coucher ensemble et ça ne me gênerait pas. J'croyais hun. Enfin fallait pas trop m'en demander à partir du moment où j'avais ce corps de nymphe devant moi. Mes yeux suivaient les siens. Parfois je plissais les yeux, tentant de comprendre entre les lignes et je l'arrêta avec ses questions en posant ma main libre derrière nuque. « Et toi? Ca t'plait? Tout ça, cette situation, moi... » Ma main liée à la sienne se lève au haut de son échine le forçant à passer la main derrière son dos. A une main ça allait être compliqué mais soit j'avais envie. Mes dents déboutonnèrent sa chemise et je rigolais de la situation. Putain heureusement que j'avais le sourire colgate et surtout une bonne haleine. Oui, parfois il m'arrivait de penser à des fioritures de ce genre...

Une fois à la hauteur de son cou, je le mordilla et le força a baisser les yeux pour me regarder. « Moi c'est toi qui m'plait. La situation et pourtant pour moi les femmes c'est genre ma religion. » Je l'embrassais pour l'éviter de rétorquer quoique ce soit. Non maintenant j'avais envie qu'on se disent les choses avec le corps. Ma main auparavant sur son coxis tourna à son ventre pour remonter à sa gorge. Je griffais sa nuque et décoiffais les pointes de ses cheveux.

Eichi paraissait être le roi des questions stupides. Il excellait dans la matière puisque depuis qu’ils s’étaient revus tous les deux, il était celui qui n’arrêtait pas d’interroger l’autre. Et pourtant, ce n’était pas lui le flic. Mais dans le fond, il était quelqu’un de bavard, quand il était intrigué, il aimait avoir des réponses bien que parfois il était aussi le premier qui préférait fuir plutôt que savoir. Cela dépendait de ses humeurs, des moments mais également de la personne avec qui il était. Il s’avérait qu’avec Jooheon, c’était assez compliqué parce que le conseiller peinait à se discerner, qu’il s’agisse de lui ou de son attitude, il n’y comprenait plus rien. Il était perdu, un peu. Alors forcément, les questions fulminaient dans son esprit cependant il ne s’imaginait pas pour autant les lui poser toutes. Il fallait juste lui pardonner s’il doutait sur beaucoup de choses, ce n’était pas comme s’il était habitué à ce genre de revirement de situation. Sauf que malgré tout, cela ne lui déplaisait pas. Sinon, assurément qu’il serait parti depuis longtemps. Il ne se serait pas gêné pour sortir du bureau, pour demander à un autre agent de leur filer un clé afin de retirer ses menottes puis n’aurait pas cherché à revoir cet homme. Là, maintenant, Eichi ne savait plus quoi penser, ni quelle était la véritable volonté de ses envies. Il se laissait porter tout simplement et c’était mieux ainsi. Probablement.

« Je ne sais pas » Avait-il répondu dans un sourire, honnête, « Je pense que oui. »

Il « pensait » parce qu’au bout du compte, il n’était sûr de rien et ne souhaitait pas lui faire part de certitude si lui-même ignorait ce qu’il en était au plus profond de son esprit. Ses yeux le détaillaient en train d’essayer de déboutonner sa chemise et malgré lui, le garçon ne put se retenir de rire doucement en l’observant. C’était une drôle de situation hors ce n’était pas courant non plus et le voir « galérer » l’amusait plus qu’il ne l’admettait.

Son corps entier frémit face à ses lèvres contre son cou et lorsque ses prunelles croisèrent les siennes, il ne put que lui sourire encore. Cela venait naturellement. Chacun de ses gestes se faisait tout seul sans qu’il n’ait l’impression de contrôler quoi que ce soit. Puis... Sa déclaration le laissa quelque peu perplexe, ses pupilles s’ouvrant grandement sous la surprise avant d’être ramené plus ou moins à la réalité quand Jooheon l’embrassa. Comment expliquer... Eichi ne s’était tout simplement pas attendu à ce qu’il lui dise ça et cela lui faisait plus plaisir qu’il ne l’avouerait haute et fort. Rares étaient les fois où on lui déclarait ce genre de choses donc ça le touchait sincèrement, ça accentuait la chaleur sous sa peau et ce sentiment d’avoir encore envie d’aller plus loin. Il n’aurait su quoi lui répondre de toute manière si ce n’était que lui aussi, habituellement, sa religion c’était les femmes, qu’il les adorait toutes mais qu’au final, il se retrouvait là à apprécier d’être dans les bras d’un autre homme. Est-ce que quelqu’un était en mesure de lui expliquer ça ? Certainement pas... Comme dit si bien le dicton, il y a des choses qu’on ne peut décrire et on n’est loin d’être maître de tout ce qu’on peut ressentir pour qui que ce soit.

Un soupir d’aise s’échappa dans le baiser à cause - ou plutôt grâce - aux initiatives incroyables que lui accordait son partenaire. Toutefois le jeune homme n’avait pas l’intention de se laisser faire non plus et de sa main libre, se soulevant légèrement de lui, il commença à lui abaisser le pantalon. Puis, à son tour, il reprit la maîtrise de celle menottée, la positionnant au niveau de son torse, remontant charnellement alors que ses lèvres se détachèrent des siennes pour mordiller le lobe de son oreille. Voilà, à présent... Son corps entier était en feu. Il en avait envie bien qu’une partie de lui en était quand même effrayée. Ce n’était pas habituel pour lui. Pas du tout même.

Ses doigts qui auparavant s’occupaient du bas de son uniforme s’abandonnèrent à l’arrière de son dos, grimpant plus haut, jusqu’à l’échine pour redescendre au creux de ses reins et se glissaient subtilement dans le haut de son sous-vêtement. Assis sur lui, Eichi se colla un peu plus avant de retourner embrasser son cou, le mordre suavement pour ensuite y laisser une marque discrète et de revenir prendre possession de ses lèvres. Elles avaient quelque chose de spéciale, comme un aimant elles l’attiraient sans qu’ils ne puissent se contrôler et il s’en délectait encore et toujours.

TENUE & CHEVEUX ☽ Au moins j'avais réussi à faire taire son arrogance. Je me disais que mes lèvres ne servaient pas qu'à lui procurer un apaisement. Même m'a bouche s'était mise à le faire taire. Dans un large sourire j'accueillais ses caresses sur tout mon corps. J'aimais totalement ce qu'il était en train de se passer dans la chaleur de mon petit bureau. C'était dire ; j'en oubliais même où nous étions. Ma main, le pantin, la menottée, se laissait totalement aller aux accords de l'autre main d'Eichi. On ne se parlait pas, non cela pourrait briser le charme de ce confort. Nos yeux discutaient pour nous lorsque nous manquions de gestes. Et nos gestes agrémentaient lorsqu'on se quittait du regard. Un cadence que j'avais facilement acquise. Un coup c'était lui qui engageait la danse jusqu'au moment où je me réveillais.

Contrôlé, je jeta un gémissement de surprise quand ses doigts glacés tombèrent à la naissance de mon boxer. Le sourire ne tarda pas à retrousser mes rides à peine visible. Signe que je esquissais beaucoup trop souvent. Soit on pouvait juger que je riais trop souvent à l'insu des gens ou alors j'étais un imbécile heureux. J'étais le mixe de ces rumeurs. Je répondais à son baiser, sans grande ambition. Parce que j'étais tari ; il me fallait autre chose pour désaltérer mon envie.

Ouais, Jooheon, chéri tu te devais de prendre les choses en main. C'était trop lent et j'étais criblé de suspens. Je posa violemment mes deux mains sur ses fesses et me leva en le soulevant pour venir le poser sur le bureau. Mes lèvres suçotaient les siennes pendant que ma main non sous l'emprise des menottes, venait dévêtir ses épaules. Mes dents lacérées vinrent mordre son cou et je redressa les yeux subitement quand j'entendis le cliquetis de la porte, des paroles, du mouvement. UUUUH MERDE. « Joo' faudrait que tu nous... » Je n'avais pas bouger ma tête pour autant, juste mes yeux qui analysaient mes deux collègues. « Uuuuh, vi ? » Dis-je tout doucement essayant de rendre la situation plus... Enfin j'essayais de ... De ne pas passer cette scène en quiproquo. Mais c'était déjà perdu d'avance. Je décida enfin à me redresser, me rhabiller et rhabiller aussi Eichi, bonté que j'étais. « En fait, on est bloqués. » Je plussoyais ma réponse en relevant nos deux mains menottées. Oui nous étions menottés mais pas contre notre insu. Au contraire. S'en était même devenu sujet de prémices de sexe violent.

Dans un large sourire, je me dessinais même une auréole au-dessus de la tête. Mes collègues, quant à eux, ne savaient plus trop où se mettre et je supputais même qu'ils s'en voulaient d'avoir ouvert cette porte. Maintenant ils sauront tous les deux qu'on doit toujours toquer avant d'entrer. On ne sait jamais ce que l'on peut interrompre une fois immiscer à l'intérieur. « Ah... Euh... Bah tout simplement je-je crois que j'ai la même clé. » « En te remerciant ! » Répondis-je en le laissant avancer vers nous. Ils nous libéra enfin et rapidement je me massais le poignet. Ce n'était pas le tout de faire joujou avec son partenaire mais une fois retiré, ça faisait un mal de chien putain ! Je grimaçais et regarda Eichi, tout sourire. « Je vais te raccompagner, je suppose que je suis obligé de travailler, désolé. » Et je lui pris la main en nous extirpant d'entre les deux. Je claquais la porte derrière nous et l'intima à me suivre dans le couloir où ils s'affairaient tous à une tâche. Bien... Tandis que moi j'étais en train de me payer du bon temps avant que des abrutis n'arrivent. Une fois de plus devant les portes, je guetta l'humeur d'Eichi et releva sa tête avec mes doigts sous son menton. « Désolé pour tout ça... J'aurais dû fermer à clé mais j'aurai eu peur de la paumer celle-ci aussi. » Je riais et caressa sa joue. « J'espère à une prochaine fois... Du moins assez rapidement, hun? » Lui dis-je en l'embrassant.

Les autres, clairement je m'en foutais totalement. Ils pouvaient bien dire quoique ce soit, je m'en lavais les mains bien que pas mal de gens connaissait l'identité de Yü Ayaka. Je lui tandis une carte, la mienne et la lui fit tourner au dos. « Il y a mon numéro. Dis moi quand tu seras rentré chez toi. »

Bordel. Il faudrait inventer un système qui fermait les portes automatiquement et qu’elles ne se rouvraient seulement à l’aide d’une télécommande ou toute autre appareil électronique. Puisque vraisemblablement, les clés, les verrous, ça semblait démoder puis ou on oubliait toujours de verrouiller dans les moments opportuns. Et ce n’était pas juste. Si ça avait été début de leurs échanges loin d’être chastes, ça ne l’aurait pas dérangé tant que cela mais juste quand Eichi se commençait à se faire une raison, que sa peau était bouillante par tout ce désir qui l’accaparait, voilà qu’on s’immisçait dans leur intimité à tous les deux. Si son expression était restée des plus impassibles en les observant, il s’était retenu de ne pas s’emporter, de ne pas leur exclamer que oui, clairement, ils les avaient dérangés et que si on avait inventé des portes, c’était pour frapper avant d’y entrer.

Lui n’avait pas bougé de suite, laissant l’honneur à son vis-à-vis de s’occuper de lui avant de descendre enfin du bureau pour faire correctement face aux fouteurs de trouble. Vraiment, ils exagéraient et maintenant, il n’avait d’autres choix que de jouer les innocents, de sourire bêtement alors qu’il se moquait pas mal de ce que ces individus pouvaient penser. Quelque part, ça le mettait mal à l’aise qu’on ait pu le surprendre avec un autre homme cependant il n’était pas question qu’il montre un quelconque signe d’embarras à qui que ce soit.

Toutefois, il laissa une grimace se dessinait sur son visage quand on lui retira enfin les menottes. D’un côté, malgré la douleur, il était tout de même heureux d’être libéré de cet objet, c’était gênant et il ne pouvait pas agir comme il le souhaitait.

« Hum, hum, ce n’est pas grave » Avait répliqué le jeune homme dans une esquisse, secouant légèrement sa tête.

Jooheon n’avait réellement honte de rien et malgré lui, Eichi ne parvenait qu’à en sourire. Au fond, il avait raison de ne pas se prendre la tête et lui n’avait que faire qu’on le juge. Il avait conscience du ô combien ce genre de relation était mal vu au Japon, que ça pourrait si facilement lui attirer des ennuis de se montrer aussi ouvertement toutefois il s’en fichait. Si ça devait arriver, tant pis pour lui, ça ne l’effrayait pas. N’oublions pas que cet idiot était un fou du danger donc si celui-ci venait à lui, il n’avait pas l’intention de le fuir.

Lui souriant, sans chercher à se décaler, le garçon acquiesça ses paroles avant de se mettre à rire doucement. Il était littéralement perdu dans chacun de ses actes, ça l’oppressait au fond de ne pas comprendre néanmoins il n’avait pu s’empêcher de lui dire « oui ». Cela aurait été plus judicieux de refuser, de déclarer que c’était préférable d’en rester là toutefois ce n’était pas cette envie qu’il éprouvait. Alors, il avait accepté, lui promettant de se revoir rapidement.

Et en effet, ce serait plus pratique avec un numéro de téléphone. C’était comme si Jooheon avait lu dans ses réflexions, geste qui fit sourire un peu plus le conseiller avant qu’il ne le remercie.

- D’accord je te dirais. Je t’enverrais mon adresse aussi.

Sur ses mots, Eichi ne résista pas à lui faire un nouveau clin d’oeil puis se décalant, il le salua pour de bon. Joueur, provocateur également, il n’avait pu s’empêcher de balayer la salle du regard, dévisageant ses hommes qui pour sûr les regardaient mais faisaient comme s’ils n’étaient pas intéressé par quoi que ce soit. Flic ou non, il n’en avait pas peur et arborant un sourire en coin, à son tour, ses doigts s’emparèrent du menton de son interlocuteur pour l’embrasser plus longuement. Lui non plus n’avait pas honte et c’était sa manière de montrer que tous ces gens, la vie en général, il les « emmerdait » complètement. L’esquisse fière qu’il afficha ensuite en était la preuve même. De sa main qu’il agita en guise d’au revoir, le jeune homme avait enfin tourné le dos, franchissant la porte du commissariat pour s’échapper à l’extérieur où le son des klaxons le ramena soudainement à la réalité. Si la vie était un jeu à ses yeux, elle n’en restait pas moins compliquée.