imma not ur bitch, imma not ur hoe

TENUE & CHEVEUX ☽ Une fois qu'on était tous dans la voiture, on mettait le son à fond et on imitait les chanteuses. Comme une évidence, j'étais le leader. Cela allait de soit, c'était ma voiture, ma radio. Mais lorsqu'on arriva au commissariat, c'était le plus grand calme et sérieux. Nous fermâmes les portières et avançâmes d'un pas presque militaire jusqu'à notre supérieur. Et aujourd'hui j'avais bien fait d'annuler mon congé ; sa femme présidait aux côtés de patron. Toute la famille était policier et bientôt ils comptaient s'exporter vers l'international, une vraie usine à gagner des sous. Mes yeux ne cessaient de la regarder. Je mimais muettement un « hey » suave avant de lui donner un clin d'oeil discret. Elle s'avança vers nous et nous indiqua un délit « Kamiya Eichi, les indicatifs sont encore un peu flou mais nous restons convaincus que c'est bien lui qui a provoqué cette folie générale. » Folie générale, hun. Je souriais et pris le dossier sans regarder à l'intérieur. Directement pris en charge par mon collègue de droite, nous marchions tous les quatre vers la pièce avant que je ne me tourna vers madame l’adjudant chef et lui souriais. « Ce soir, du coup? » Elle ne me dit rien, un simple sourire et ses joues rosies me permettaient de savoir que c'était un oui. Gagné. Je ris et commença à lui parler de tout et de rien quand son mari et donc mon patron venait à nous.

« Kamiya? Nous vous présentons Usami, chef du département 14. Usami, amenez-vous s'il vous plait. » Uh euh oui. J'esquissais un large sourire et me tournais vers le cher Kamiya « Enchanteeeeeeeeeey ?! UH. » Tout le monde me regardaient étrangement. En même temps je venais de pousser un cri magistralement aiguë et dégueulasse. Mes yeux ne quittaient pas du regard Kamiya, soit le gars avec qui j'avais couché. Eh merde. Moi qui croyait que mes chances de le revoir étaient infimes voir très impossible. Je soupirais et regardais madame l'adjudant. « Sérieusement? » On s'offusequait rapidement avec les plus hautes têtes. « Vous êtes sérieux, chef Usami? Les militaires ne vont-ils pas appris à être droit? » Ouais certes mais avec lui, ce Kamiya j'avais été très droit enfin ma queue avait bien droite avec lui. Et c'était même comme si elle le flairait à la seconde là. Putain. Je soupirais retira mon képi pour passer mes doigts dans mes cheveux et le balança sur la table avant d'ouvrir mon uniforme.

Mes collègues zieutaient Kamiya et riaient entre eux. Je savais qu'ils pensaient directement que c'était une connaissance de mon frère ou que je l'avais déjà vu quelque part. Disons que cela les amusait particulièrement alors ils décidaient que cela serait plus bénéfique un interrogatoire en tête à tête. Les enculés. Je les regardais et soupira « Dégagez de suite où j'vous marave la gueule. » Bien entendu, mes supérieurs ainsi que la femme bien roulée du patron étaient déjà partis. Ils me regardaient encore et claquaient la porte de la salle. Soit ils avaient intelligents et n'avaient pas tenté la salle qui donnait à celle-ci, soit ils étaient particulièrement curieux et ça putain... C'est chiant. « Bien bien bien... Il me faut nom, prénom, âge et après on commencera par les questions genre... Qu'est-ce que vous faisiez hier soir dans les alentours de vingt deux heures au quartier de Kabukichô? » Je relevais mes yeux sur lui, et m'appuyais un peu plus sur le dossier de ma chaise inconfortable. Je déboutonnais légèrement ma chemise et jouais avec mon stylo en attendant sa réponse. Il aurait pas pu être un gars réglo et pas fréquenter les commissariats bordel?!

Soupirer. Eichi ne faisait que ça : soupirer. Depuis qu’on l’avait arrêté, emmené au poste, il ne comptait plus le nombre de fois où il avait soufflé. Il leur avait dit pourtant que ce n’était pas de sa faute, qu’il n’avait rien fait et qu’il ne voulait de mal à personne. Mais c’était à croire qu’en ce moment, on s’amusait à lui mettre de la « merde » littéralement dans sa petite vie tranquille. En soit, il faisait encore sa victime seulement au fond le jeune homme n’avait que faire des détails. Qu’on l’emmène au poste si ça les enchantait, il connaissait ses torts, il savait qu’il avait raison puis dans le pire des cas, il se prendrait un bon avocat. Ce n’était pas les moyens qui manquaient. Il aurait pu demander à se qu’on lui appelle l’inspecteur Nakamura et ce peu importait s’il n’était pas affilié dans le quartier dans lequel on l’embarquait cependant Eichi n’avait pas voulu dérangé son meilleur ami. S’il faisait des conneries, son devoir était de les assumer tout seul. Bien que cette fois-ci, il n’y était vraiment pour rien. Ou plutôt disons qu’il avait la tête à s’attirer toujours des ennuis si facilement. Cela devait être marqué sur son front.

Le fait était qu’à présent, il se retrouvait là, dans cette maudite salle, les mains posées sur la table alors qu’il attendait qu’on vienne l’interroger. Plus vite ce serait fait, plus vite ce serait terminé. Enfin il l’espérait, il n’avait pas envie de finir en garde à vue pour une histoire aussi stupide. Pensif, il ne remarqua pas de suite les agents qui pénétraient dans la pièce, ce n’était que lorsque l’un d’eux prit la parole que le garçon redressa son regard en leur direction. S’il avait voulu cacher sa surprise, il n’en avait eu guère le temps que ses pupilles s’étaient dilatés de stupéfaction à la vue de cet homme qu’il aurait préféré ne plus jamais croisé. Bordel. Il avait juste trop bu ce soir-là, rien de plus. Il ne voulait plus y penser et ce peu importait s’il avait apprécié ou non le moment qu’ils avaient partagé. Un soupir franchit sa bouche de plus bel alors que tous les autres officiers quittèrent la salle. Génial. Il n’attendait que ça. Ou pas.

Ses prunelles vaquaient de part et d’autres des lieux mais jamais sur le policier qui lui faisait face. Est-ce qu’il en avait honte ? Pas vraiment. Un peu sûrement toutefois Jooheon était la dernière personne avec qui il se devait d’être mal à l’aise. Il ne voulait pas se rappeler des évènements qu’ils avaient partagé puisque rien qu’à se savoir à deux dans cette pièce, la tension pouvait légèrement se faire ressentir. Lui ne souhaitait pas désirer cet homme.

- Je ne sais pas, Répondit alors le jeune homme d’un ton neutre, rivant ses yeux vers lui cette fois-ci.

La lueur qui brillait à l’intérieur de ses pupilles étaient indescriptible toutefois on pouvait sûrement y lire une certaine provocation. Comme s’il l’ignorait ? Il n’avait pas perdu la mémoire entre hier et aujourd’hui donc évidemment qu’il mentait. Mais, il se reprit bien rapidement dans un énième soupir.

- Kamiya Eichi. 28 ans. Ca te fait une belle jambe hein ? Ouais, moi aussi.

Sur ses dires, le garçon haussa ses épaules alors qu’il ne devait pas réaliser que la personne en face de lui n’en restait pas moins un agent de police et que son devoir était de lui parler avec plus de respect. Peu importait.

- Et je me baladais. Je suis rentré dans ce bar, pas clean au passage, et plutôt que faire demi-tour, je suis resté.

Parce qu’il était con et que se mêler aux yakuza, ça pouvait être drôle. Pas sûr qu’il aurait dit la même chose si on lui avait coupé un doigt.

- Ca a commencé à dégénérer mais je n’ai rien fait moi ! Ce n’est pas de ma faute puis on m’a même blessé, Enchérit Eichi en relevant son haut afin de montrer quelques bleus.

Rien de dramatique en soit puisque les coups n’avaient pas été volontaire, qu’il avait simplement du se contenter d’esquiver cependant c’était sa preuve qu’il était là-bas vraiment par hasard. Par contre, l’idée de se « déshabiller » n’était sûrement pas la meilleure idée qu’il avait pu avoir, si bien qu’il rabaissa aussitôt son tee-shirt avant de souffler. Sa vie était du grand n’importe quoi.

TENUE & CHEVEUX ☽ UUUH. Vingt huit ans? Il ne les faisait vraiment pas. Eh dire que je me le suis tapé. Putain s'il savait que c'était son benjamin qui l'avait pris dans son pieu... Je haussais les sourcils et écrivit doucement en me disant que j'aurais tant aimé être dans un autre endroit que celui-ci aujourd'hui. Bordel, moi ce que je demandais c'était simplement de l'amour et l'adjudante. C'était tout, rien de plus rien de moins quoi. Je passa ma main dans mes cheveux pour la énième fois et redressa les yeux quand il m'expliqua son ressentit sur hier soir. Tant qu'il ne me parle pas ouvertement de nous, ça m'allait parfaitement. Jouons comme-ci nous étions rien lui et moi. Cela en valait vraiment le coup et puis c'était plus favorable. Je hochais la tête comme un bon petit policier et écrivait tout ce que l'on me disait. Mais voilà que je fus bien partageais entre regarder et ou ne pas le faire lorsque je l'entendais me dire de regarder ses plaies. Rapidement je levais ma main pour le faire mine que ça allait, je n'étais pas le policier qui recueillais des preuves, juste des faits écrits. Merde, j'avais pas envie de voir son corps je l'avais scanné, photographié de A à Z toute la soirée. « Ah oui oui, y a écrit hun déjà que y a eu bousculade et tout j'ai pas besoin d'autres preuves que ce que me dit mon stylo bic. » J'entendais déjà rire mes collègues. Mes doigts se refermèrent plus violemment sur mon stylo que je balança à l'autre bout de la table. « Ouais ok d'accord mais pourquoi on reste dans un endroit qui parait louche? J'suis désolé hun? Mais c'est très con là. Bref, êtes-vous en mesure de faire un portrait robot de la personne? »

A ce moment, je sais que j'y suis obligé. Donc je le fais, je redressais mes yeux sur lui et le regarda. Il avait toute mon attention. Je lui souris et repris davantage ; « On procédera pour cela plus tard si vous le voulez bien, j'aimerais juste savoir en détail ce que vous avez vu. » Le rassurais, je ne faisais que de le rassurer. Et pourtant mon regard n'arrêtait pas de descendre à ses lèvres. Tellement j'étais plongé par les fantasmes de cette nuit, que ma voix disparut dans un long murmure. Presque libidineux, celui-ci je le réservais généralement à mesdames mais là.... ça avait été toute autre. Je repris mon stylo et l'observais, la main maintenant le menton et le stylo tapotant la table de part et d'autres de sa forme. Mes yeux -le seul moyen qui, sur la base, était quelque chose d'assez discret pour une communication plus intime- le détaillaient comme s'il passait sous fouille corporel façon rayon X. Ne me demandez point ce que je pouvais faire ou attendre de l'autre. J'étais juste bien, là. J'avais même tendu mes jambes, heurtant ses jambes où je m'excusa sans bouger. « Et donc? Vous avez surement vu des yakuzas. Des bons gros yakuzas bien vénère, muscles tendus tout ça tout ça. »

C’était bizarre. Cette fois-ci ça l’était vraiment parce qu’il avait entièrement conscience de ce qu’il se passait et il ne pouvait pas accuser l’alcool. Hors, la tension, Eichi était clairement capable de la sentir, particulièrement lorsqu’il avait relevé son haut avant de remarquer sa propre bêtise et que ses souvenirs de cette soirée lui revenaient à l’esprit. Il avait beau essayé de les chasser, aucun d’eux ne semblait décidé à s’effacer. Il était parvenu pourtant ces derniers jours à mettre cette histoire de côté, à oublier et faire comme si rien n’était arrivé néanmoins voilà qu’à peine il commençait à s’y faire, on lui remettait cet individu sur sa route. Ils s’étaient désirés ce soir là, comme des bêtes et certainement qu’au fond, il n’y avait pas eu que l’alcool qui lui avait permis d’éprouver autant de sensations. Sa fierté en avait pris un sacré coup, tellement que le garçon n’était pas certain d’être capable d’assumer encore pour le moment ce qui s’était déroulé entre eux mais cela ne signifiait pas qu’il n’avait pas aimé. Sûrement plus que ce qu’il aurait pu croire et quelque part, c’était frustrant. Lui qui était si à l’aise habituelle ne savait pas vraiment quoi dire en cet instant alors il se contentait de toussoter discrètement avant de foudroyer son vis-à-vis du regard. D’où se permettait-il à le traiter de con ? Certes, il ne s’agissait là que d’un sous-entendu néanmoins Eichi s’était senti forcément visé et pensa aussitôt que son interlocuteur était loin de le connaître.

« Parce que ça ne m’effraie pas. »

Et qu’il aime s’attirer des ennuies aussi, qu’il est le premier à se lancer là où il peut y avoir du danger sans qu’il pense d’abord aux conséquences. Un jour, cela lui coutera certainement la vie toutefois Eichi n’en avait que faire, il n’avait pas l’intention de vivre constamment dans la peur sous prétexte qu’on pouvait lui tirer une balle dans la tête ou qu’un train risquerait de l’écraser. La vie à elle-même n’était qu’un jeu de toute manière non ? Il suffisait de savoir vers où et comment placer ses cartes de façon à ce qu’elles nous donnent l’avantage.

« Laquelle ? Ils étaient plusieurs. »

Et il se souvenait de chacun d’entre eux puisque installé sur son tabouret, il avait passé les trois quarts de son temps à les observer. De là à en faire un portrait robot, le jeune homme ne le savait pas. Il arrivait à peine à se concentrer dans ses réflexions, comment Jooheon souhaitait-il à ce qu’il parvienne à quelque chose ? Particulièrement s’il le détaillait de la sorte, sans discrétion et que lui plutôt que de détourner les yeux comme il le faisait si bien depuis l’arrivée du policier dans la salle, s’était mis à reproduire exactement les mêmes geste. C’est-à-dire de le détailler discrètement, s’apercevoir enfin de cette chemise que son vis-à-vis avait entrouverte avant que ses prunelles ne se reposent sur son visage, sur sa bouche qu’il avait pu se délecter pendant pas mal de temps l’autrefois... La température s’accentua malgré lui sous sa peau si bien qu’il du se faire violence pour se contenir et ne pas se mordre la lèvre. Voilà, qu’il commençait à divaguer pour un autre homme. Plus rien n’allait mais l’homme n’était pas encore capable de maîtriser les réactions de son propre corps, ni même ses pensées qui pouvaient en dire longs. A la place, ses doigts s’étaient refermés fébrilement sur sa paume, un peu plus lorsque les jambes du garçon vinrent toucher les siennes.

- Hum. Je crois. Des bons gros Yakuza, oui.

Il s’agissait là d’une conversation qui ne rimait à rien, comme s’ils étaient réellement en mesure de gérer la situation. Eichi essaya pourtant, il essaya de détailler la scène qu’il avait vu, la bagarre qui s’en était suivi, le pourquoi il avait quelques coups sur le torse et le peu de ce qui se rappelait de leur figure. Mais, tout était embrouillé dans ses mots et bêtement, il n’avait pu résister à frôler un peu plus ses jambes aux siennes. Est-ce que c’était de la provocation ? Non. Il le faisait instinctivement, comme un besoin puisque c’était à croire qu’eux deux étaient plus liés que ce qu’ils ne croyaient.

- Mais, je pense que cette discussion n’a pas vraiment de sens là, je me trompe ? Tu le sens comme moi de toute façon non ? Ca rime à rien.

Oui, à rien. Alors pourquoi tu continuais de jouer avec ton genou près du sien hein ? Dit-le que t’as la frustration qui ne cesse d’augmenter, que t’en as sûrement plus envie que ce que tu ne veux l’assumer. Sa fierté était beaucoup trop grande pour qu’il l’admette à voix haute. Hors, ces gestes paraissaient parler pour lui.

TENUE & CHEVEUX ☽ Oh putain. Pourquoi il continuait là-dessus? Il voyait bien que tout ce que je disais avait des sous-entendus bien trop grossier. Putain pourquoi il rentrait dans mon jeu?! Limite j'avais qu'une seule envie ; qu'il me repousse. Mais son pied, son genoux, ses paroles et ses yeux disaient totalement le contraire de tout ce que je m'étais fixé ou imaginé. « Mais, je pense que cette discussion n’a pas vraiment de sens là, je me trompe ? Tu le sens comme moi de toute façon non ? Ca rime à rien. » Fais chier, il avait raison. Au même moment où je posa mon stylo sur la table en bois -ou je le verrais bien dessus en train de crier comme la dernière fois sous mes coups de reins.- et fronça les sourcils. « QUESTION SUIVAAAAAANTES. Il est décrit dans mon petit dossier que vous avez été mis en contact avec l'un des mafieux. D'ailleurs ils l'ont attrapé putain d'sa mère. Faudra l'interroger aussi. » Je continuais à lire mais ma jambe câlinait la sienne. C'était con comment je pouvais adorer ça mais comment j'étais partagé à l'idée d'arrêter ça. C'était pas raisonnable pas du tout. En plus j'avais réussi à éluder ce qu'il m'avait pointé directement. Mais il était fou lui, il avait envie que je lui saute dessus ou quoi. Mes yeux le fixaient et enfin je décida de me lever pour éviter tout attouchement à sa personne. « On va... procéder... commençai-je en feuilletant les pages du dossier. Oh merde... Fouille corporelle pas effectuée. Mais tout le monde s'était convaincus que je me le fasse ou quoi? Et en plus c'était à moi de le faire. HUM HUM. fouillecorporel. » dis-je en m'avançant vers lui. Je répétais mes mots et le força à se lever. Nos yeux, nos lèvres et nos souffles. Putain que j'avais envie d'y goûter à nouveau. « On se tourne maintenant et on écarte les jambes histoires que je puisse passer mes mains. »

Je me voulais très formel mais en attendant tout ça n'était que sous entendus. Je le plaqua contre le mur, écarta ses bras et ses jambes et... MY GOD que j'avais pas envie. Je me mordis les lèvres et commença la fouille en soit c'est deux trois fois rien. Je supputais vraiment que ça n'avait pas été effectué tellement mes collègues n'acceptaient pas que je sois promu au lieu que de bien plus hargneux dans ma section. Enfin, que voulez vous, il fallait faire les bonnes missions pour impressionner patron. Je levais les yeux au ciel et lui fit savoir que c'était bon. Pour cela, je lui tapota la hanche pour le retourner. Nos yeux se croisaient encore une fois. Je me rapprocha et souris à une infime distance de son visage. « Merci d'avoir coopéré. » Je revins m'asseoir mais cette fois-ci sur la table et regarda ma montre. Plus que quelques minutes avant que les agents n'arrivent pour prendre ma décision et procéder aux autres ordres.

Jooheon pouvait bien parler, Eichi ne l’écoutait plus vraiment. Il était plutôt concentré sur leurs jambes qui se frôlaient, se câlinaient et sa peau qui s’échauffait. Pas que sa peau d’ailleurs. Bordel. Il devait vraiment sortir rapidement ici avant que la situation ne tourne au vinaigre. Parce que c’était clairement un chemin malsain que cela prenait, il s’en apercevait et il y avait cette partie de lui qui n’avait aucune envie d’arrêter. Ses doigts commencèrent à tapoter la table, frustré de ne pas pouvoir le toucher un peu plus alors que son regard de braise le fixait d’une certaine intensité. Tout ceci n’avait pas de sens. Pas moins lorsque son vis-à-vis se releva pour lui faire une fouille corporelle. Sérieusement ?! Non mais... SERIEUSEMENT ? Pourtant le garçon n’avait pas bronché, le dévisageant simplement avant de se laisser lever non pas sans lui adresser un sourire en coin. Un sourire qui pouvait signifier tellement de choses et qu’assurément, lui le premier n’était pas sur de vouloir savoir.

Face au mur, Eichi ne résista pas cette fois-ci à se mordre fébrilement la lèvre à cause de ce plaisir qui l’accaparait un peu plus à chaque fois que Jooheon le touchait. Ce n’était pas juste, c’était même atrocement sadique et à croire que cette soirée l’avait plus marqué que ce qu’il aurait imaginé. Hors, au fond, rien n’était surprenant. Si on avait désiré une personne une fois, en étant sous l’emprise de l’alcool ou sobre, pourquoi ne pourrions nous pas la désirer une seconde fois ? C’était tout bonnement indescriptible ou bien était-ce lui qui n’était pas capable d’admettre pour de vrai qu’il désirait un autre homme. Vivre dans le déni, c’était mauvais pour la santé seulement le garçon avait l’air de s’y plaire.

Son souffle s’était coupé, ses paupières s’étaient fermés avant qu’il ne lui fasse face de plus bel, se retrouvant à une distance infime de ses lèvres. Frustration extrême... Il éprouvait réellement cette envie folle de l’embrasser. Son corps ne semblait pas vouloir écouter sa raison, il était attiré inlassablement par cette bouche, par ce corps tout court.

- Avoue que tu as kiffé, Balança-t-il d’un air espiègle, un brin provocateur.

Lui-même n’avait pas conscience de ce qu’il faisait, ou plutôt, il préférait se convaincre qu’il ne maîtrisait rien. Cependant, c’était faux. Il n’avait juste pas envie de chercher à contrôler quoi que ce soit. A son tour, il s’avança près de l’agent, assez proche pour poser sa main près de lui et ainsi donc, l’empêcher de pouvoir fuir si tel était son souhait.

- Ce n’est même pas équitable.

Parce que c’était lui qu’on touchait, qu’on caressait et qu’on essayait de rendre dingue au travers de ses mouvements. Mais, il n’avait pas dit son dernier mot non plus. D’aussi près qu’il était, ses phalanges se posèrent volontairement sur sa cuisse, la choyant suavement, sensuellement tandis qu’il rapprochait son visage du sien. Il pouvait sentir son souffle chaud contre ses lèvres et sans ciller, malgré tous ces émotions qui l’accaparaient, il noya ses prunelles noisettes au creux des siennes.

- Qu’est-ce que tu cherches au juste ?

Sa voix était basse mais terriblement sensuelle. Evidemment Eichi savait très bien ce que souhaitait son vis-à-vis. Lui-même le ressentait et ce serait mentir que de dire que l’envie n’était pas présente. Il n’y avait rien qu’à toucher son corps pour constater l’effet que l’autre lui faisait.

TENUE & CHEVEUX ☽ Sa main sur ma cuisse. Ses paroles. Sa friction. Oh putain. Je le regardais, les yeux plissais. « Arrête-toi direct où tu vas avoir mal au cul. » Je le tira contre moi ayant écarté les jambes préalablement pour le laisser venir entre. Mes doigts n'avaient pas desserrés la pression sur son bras et pourtant je le voulais encore plus proche de moi. Mes yeux se baissaient toujours à ses lèvres entre-ouvertes et aussitôt je me remis à penser à l'autre soir. L'autre soir où je l'avais entendu crier et gémir comme jamais. Un sourire et je posais une main sur sa hanche. « Quoique si tu t'approche comme ça, c'est que t'en redemande. » J'exposais de lent mouvement avec sa hanche. Je le faisais lentement allait et venir puis riais de la situation. En fait il avait beau être plus grand que moi en âge, j'arrivais quand même à le surplomber en taille. « Mais j't'avoue que j'en redemande aussi. » Je le colle à moi et glisse ma main entre nos corps, j'arrive à ceinture et m'arrête et effleurant ses lèvres aux miennes.

J'arrivais à son oreilles où je pus lui susurrer ; « Seul hic, mes collègues sont entrain de regarder, moi perso j'm'en fou, c'est plus toi. » A la fin, je me mis à mordre son cou violemment pour lui faire arracher un couinement, un miaulement, quelque chose qui me rappellerait davantage cette nuit que j'avais tant envie de retrouver une bonne fois pour toute. Il était bandant merde.

Mais qu'était-il en train de faire au juste ? Du grand n'importe apparemment puisque en cet instant précis, Eichi avait l'impression de ne pas se reconnaître. Certes, il était quelqu'un de joueur, quelqu'un qui détestait perdre et qui aimait particulièrement avoir le dernier mot cependant était-ce une bonne raison pour vouloir rentrer dans le jeu de ce garçon. Il savait pourtant que s'il le souhaitait réellement, il serait facilement en mesure de contrôler ses pulsions, qu'il n'avait pas autant de besoin que son vis-à-vis car ce genre de choses ne faisait pas autant partie de son quotidien que ce que l'on pourrait croire. Il n'apportait pas de grands intérêts là-dessus et savait à l'origine très bien s'en passer. Alors non, Eichi n'était pas capable de se comprendre, surtout que la personne face à lui n'était pas n'importe qui mais bel et bien un homme. Plus que cette situation, c'était sa vie à lui qui n'avait aucun sens parce qu'il ne reculait jamais devant quelque chose, qu'il fonçait toujours la tête la première sans réfléchir aux conséquences. Peut-être que son meilleur ami avait raison et qu'au final, il était celui qui devrait consulter quelqu'un cependant si le garçon lui-même n'avait pas conscience que tous ses agisssements n'étaient pas normaux, pourquoi chercherait-il à se faire suivre ? Et pourtant, le concernant, ce n'était pas qu'un unique problème psychologique mais bel et bien plusieurs. Il ne devait pas être tout seul dans sa tête.

Redressant son regard vers lui, le jeune homme ne put s'empêcher d'arborer un léger sourire en coin. Lui, ça se voyait qu'il n'était plus ivre puisqu'il était de suite moins vulnérable, plus conscient de ses actes également même s'il n'en restait pas moins paumé de sa propre attitude, certes. La tension se faisait amèrement ressentir malgré tout, il était si proche de lui et dire que ça n'avait aucun effet sur sa personne serait littéralement mentir de sa part. Cependant, il n'en montra rien, plongeant simplement ses prunelles au creux des siennes, une lueur des plus mystérieuses se reflétant à l'intérieur de ces dernières, une expression indescriptible, une sorte d'indifférence mêlé à une lueur charmeuse dont seul lui devait en avoir le secret.

Les mouvements de hanche, Eichi avait été en mesure de se contrôler toutefois ce fut plus difficile quand son souffle effleura son oreille avant que Jooheon ne se décide à l'attaquer là, l'une de ses zones les plus érogènes. Un faible son s'échappa de ses lèvres qu'il ne put maîtriser cependant ça n'avait nullement l'intention de l'arrêter pour autant. Il avait sa façon de pensée - un peu particulière, oui - et que son vis-à-vis ne pense pas l'avoir aussi facilement que l'autre soir.

D'une certaine manière, il en redemandait c'était vrai, néanmoins il savait prendre sur lui également et n'était pas aussi vulnérable, frêle que ce qu'il laissait imaginer. Sans jamais le quitter du regard, il leva son index qu'il cala devant ses lèvres comme pour l'inciter à se taire avant de lui sourire narquoisement.

- On ne t'a jamais dit que tu parlais trop ?

Et en plus, il ne semblait pas se respecter non plus. Cela ne le dérangeait réellement pas de le faire ici ? Devant tous ces gens ? Eichi n'avait pas énormément de pudeur cependant il avait une certaine limite malgré tout. Enfin, il n'irait pas non plus le lui déclarer à haute voix, il n'était pas ici pour lui faire une leçon de moral de toute manière.

Souriant, il retira son doigt avant de se décaler pour retourner s'assoir sur sa chaise.

- C'est ça que tu appelles interroger un suspect ? Rétorqua le conseiller en guise de provocation, Je pensais que tu le ferais mieux que ça.

Et qu'est-ce que tu insinues par là ? Probablement que lui-même l'ignorait seulement plutôt que de se justifier, il lui adressa cette esquisse en coin sans daigner rompre l'échange entre leurs regards. Il devait vraiment arrêter de considérer la vie comme un véritable plateau de jeu, ça le perdrait un jour.

TENUE & CHEVEUX ☽ Et puis tout s'arrêta. Je le voyais regagner sa place et je m'offusqua. La bouche ouverte, je la referma subitement. On allait quand même pas lui donner se privilège d'être surpris ! Alors je me mis à secouer ma tête et prendre ma place aussi, avec mes petits papiers. Déformation professionnelle peut être mais j'étais énervé là et je ne lui montrais pas. « Eh bien j'ai connu mieux comme témoin aussi. » lui dis-je en souriant. Mes jambes s'étaient croisés, aucun contact si ce n'était ma main qui était vers la sienne, se frôlaient mais se touchaient pas pour autant.

Mais la distance me perturbait quand même un peu. Il fallait quand même l'avouer et on m'avait toujours appris à accepter mes envies et sentiments. Sauf quand il était question d'aimer ou autre synonyme dans le genre. Je soupirais et écrivis les notes avec un post-it que mon témoin acceptait de faire la description. Je me redressa ensuite subitement lui faisant peut être sursauter. Me penchant vers lui, je souriais en relevant son menton. « On va te laisser ruminer tranquillement. Moi je ne fais rien tant qu'on ne m'en donne pas l'ordre. C'est bête mais j'suis comme ça. » chuchotais en choyant sa lèvre de mon souffle brûlant. Au même moment j'appuyais sur le bouton appelant la salle d'à côté : « Kamiya est innocenté, on vous attend pour le portrait robot. » À la minute où je relevais mon doigt du l'objet rouge et que je m'étais redressé, mon équipe arriva avec patron. Je les saluait professionnellement et releva Eichi. « Je resterais avec le témoin lors des faits pour voir si tout correspond bien au dossier. » on m'indexa que cela était juste et bon tandis que mes collègues ricanaient derrière le dos de notre supérieur hiérarchique. Lui n'était pas au courant de la tension sexuelle tandis que eux, si. Et clairement j'm'en foutais. Je me contentais de leur sourire et de me positionner à côté d'Eichi. Je fermais la marche puis passa une main sur le fessier. Normal. Tranquille. Sans pression. Quand nos regards se croisaient, je lui dessinais ma plus grande esquisse et mon air qui ne comprenait pas forcément. Aaaah, c'était bon de vivre.

Nous marchâmes dans le long corridor jusqu'à l'autre la salle, la main toujours sur son jean où la forme était arrondie. Je m'amusais aussi à passer ma main dans la poche de son jean. Ça c'était sympa. Notre supérieur se retourna vers moi, j'étais assez collé à Eichi pour qu'il croit à l'illusion que je me touchais les fesses au lieu que celle de mon voisin. Voila voila. J'étais le plus gros escroc de Tokyo. J'appliquais machinalement ce que me disait patron et je leur ouvrir la porte laissant tout le monde entrer y compris Eichi. Son odeur. Je m'en délectais. Putain que j'avais envie de lui. Je m'installa derrière, dans un coin de la pièce et ouvrit le dossier pendant que mon collègue installa le témoin. Mes yeux se relevaient sur lui. Tournes toi et regardes moi, tournes toi et regardes moi. Je tapotais mon crayon sur mon dossier, les jambes croisées et le sourire aguicheur tandis que mes yeux reflétaient mon envie libidineuse. « Nous vous écoutons, mon collègue s'occupera de décrire. Alors la première personne qui suppose être un yakuza. » Ça serait sympa qu'il fasse quand même des allusions. Je ris dans mon coin et lève la patte pour m'excuser lorsqu'on se tourne vers moi. « Aheum, oui les yeux donc, le regard intense tout ça tout ça quoi. »

De l’audace, Eichi en avait à revendre et tellement plus encore. Il n’avait peur de rien, pas même de s’affronter à un policier. Joueur dans l’âme, qu’on ne s’attende pas à ce qu’il se donne si facilement. Peut-être qu’il était frustré, oui, mais à quoi cela rimait-il s’il cédait immédiatement aux désirs de Monsieur ? Il n’était pas une chose avec qui on pouvait faire ce qu’on voulait, pas même un jouet et le mieux à faire n’était pas de le prendre de haut ni penser l’avoir pour acquis. C’était mal le connaître. Lui-même ne se connaissait pas totalement de toute façon... Comment dire ? Il était imprévisible. Plus encore.

La lueur au sein de ses pupilles brillaient de malice bien qu’elle reflétait également une certaine indifférence, comme si rien ne le touchait, pas même ce que lui racontait son vis-à-vis. La tentation était forte pourtant, ce souffle chaud qui câlinait sa bouche, l’incitant à vouloir se rapprocher un peu plus néanmoins le jeune homme n’en fit rien, se contentant de lui arborer un sourire des plus malsains. Lui... Il avait de sales idées derrière la tête et il valait certainement mieux ne pas savoir à quoi il songeait en cet instant précis.

« Dommage. » Avait chuchoté à son tour le conseiller sans se décaler, « Peut-être faudrait penser à changer tes habitudes. »

Parce que si Jooheon espérait à ce qu’il lui demande quoi que ce soit, il risquait de patienter longtemps. C’était quelque chose qui à l’origine se choisissait à deux, si lui en avait envie, pourquoi attendre que l’autre lui en donne l’ordre ? Eichi ne le comprenait pas et il n’était pas certain de vouloir comprendre de toute manière.

Les rires, il les ignora littéralement bien qu’intérieurement, le garçon les avait déjà tué des tas de fois. Kei serait fier de lui, il se maîtrisait totalement pour ne pas leur exclamer le fin fond de sa pensée et ainsi donc s’éviter une garde à vue pour outrage à agent. Néanmoins malheureusement s’il était joueur, son voisin avait l’air de l’être tout autant. Il se vengerait pour ça. Vraiment. La raison pour laquelle Eichi n’avait pas hésité une seule seconde à lui rendre ce grand sourire qui en disait tant alors que la chaleur grimpait on ne peut plus sous sa peau pâle. Bordel.

Enfin séparer de lui, dos à ce dernier, le garçon ferma ses paupières quelques instants avant de souffler discrètement. Non, il ne se retournerait pas. Cela serait lui donner les raisons, lui montrer qu’il avait un quelconque intérêt pour sa personne mais non, le conseiller était bien plus malin que ça.

- Son regard donc ? Reprit le jeune homme, assis à la table, C’est vrai qu’il était intense. Mais je sais que ce n’est pas ça que vous avez envie de savoir.

Abruti. Il adressa un sourire stupide avant de reprendre plus sérieusement, expliquant en détail ce qu’il avait vu, non pas sans placer quelques petits sous-entendus parfois. Jamais, il n’avait égaré son regard ailleurs que sur l’agent qui lui faisait face toutefois, il n’en avait pas oublié l’autre derrière lui si bien qu’il s’excusa, prétextant une crampe afin de se redresser. De ce qu’il avait cru comprendre, Jooheon avait l’air d’apprécier principalement ses fesses non ? Au vue de ce qu’il s’était passé l’autre soir, au vue de ses différentes remarques mais aussi de ces gestes qu’il lui avait accordé quelques minutes plus tôt. Non, cela ne signifiait pas qu’il lui donnait un droit d’accès à cet endroit toutefois, il s’agissait là d’une provocation comme une autre n’est-ce pas ?

Volontairement, toujours dos à lui, Eichi se pencha légèrement sur le côté, faisant mine de se masser sa jambe soit disant douloureuse avant de soupirer d’aise, déclarant que ça allait mieux. Toutefois, il ne se réinstalla pas sur sa chaise pour autant - ce serait trop facile - Il s’accouda sur la table, le fessier légèrement en arrière alors qu’il reprenait la description là où il s’était arrêté.

- Il avait l’air d’aimé jouer lui aussi mais je ne me suis pas laissé avoir, Ajouta-t-il en se dandinant subtilement.

Evidemment, c’était un détail complètement inutile et qui n’était même pas vrai d’ailleurs.

- On a fini maintenant ? Je peux y aller ?

TENUE & CHEVEUX ☽ Le fourbe. Le salaud. J'avais envie de lui gueuler de s'assoir. Mais en même temps j'étais fasciné par ce cul. Il avait des arrondies que même le plus pures se sentirait sale. Mon dieu. Je me mis a marmonnais des jurons en coréen, là au moins personne ne saurait ce que je disais entre « j'vais te défoncer l'cul tu vas rien comprendre » et « putain c'est quoi cette position de pute » personne n'étaient conscients. Soulagement. Je relevais la tête sur mes collègues qui eux avaient tus leur langues de vipères. Même les plus hétéro ça leur donner des idées cochonnes. Lorsque je l'entendis expliquer sa description je me disais qu'on était vraiment pas sortit de l'auberge espagnole. Plus sous entendus tu meurs.

Puis le glas sonna. Je me redressa et hochais la tête quand patron me demanda si on avait tous les éléments. Eichi du choisir parmi la photographie de notre expert puis on le libéra. Nous restâmes entre policier. Moi j'avais la tête totalement ailleurs, parfois je lançais des coups d'œil sur sur la vitre de la porte où l'on pouvait voir à l'extérieur. Un de mes collègues lui parlait certainement pour expliquer le processus de recherche et qu'il devrait contribuer à l'avancée de l'enquête. Mon patron m'interpella et comme le hasard était vraiment bien fait, il m'ordonna de raccompagner notre très cher témoin jusqu'à la porte. Eh bah voyons. Je roulais les yeux au ciel en abdiquant. Après tout ce n'était pas comme si j'avais réussi à l'éviter de toute la journée et retenu de ne pas lui arracher ses vêtements. Le reste se précipita sur la porte et indiquait à Eichi que j'allais le raccompagner jusqu'à l'entrée. Eh bah au moins il était fixé lui aussi. Je m'éclaircissais la voix en avançant. « Si vous voulez bien prendre la peine de me suivre, siouplait. » Je marchais devant lui lui indexant le chemin.

Une fois arrivée devant la porte, je marchais à sa hauteur et lui souris, la main sur la poignée de la porte. « C'était très très fourbe tout ça, je crois bien que tu t'en es rendu compte. J'ai bien ris et... » Je m'approchais de lui en essuyant sa joue d'un malotrue cil gênant le décor de sa magnifique peau de porcelaine. « Elles sont toujours aussi fermes, c'est... Envoûtant au toucher. »

Ils avaient terminé et lui allait enfin pouvoir partir. Enfin, à cela, le jeune homme n’y croyait pas vraiment néanmoins déjà, on ne l’enfermerait pas en prison, c’était déjà ça. Cela ne le terrifiait pas en soit, il savait qu’il n’avait rien fait mais la justice pouvait tellement être imprévisible parfois qu’on n’était pas toujours certain d’en sortir indemne. Toujours dans la même position, il avait sélectionné la photographie de l’homme en question, certifiant que c’était bien lui sans se soucier qu’en le dénonçant de la sorte, lui-même risquait de s’attirer des ennuies. Tant pis. Hochant la tête, il acquiesçait tout ce que lui racontait l’agence face à lui, pas vraiment en train à participer au reste de l’enquête hors s’il n’avait pas le choix, il ne pouvait pas faire autrement. Il les remercia, grommelant intérieurement en apprenant que son très cher « ami » allait devoir le raccompagner, comme si Eichi n’était pas capable de le faire tout seul.

Sans relevé, le jeune homme l’avait suivi en silence, ne pouvant s’empêcher de sourire à cause de ses propres bêtises et de cette tension qui se ressentait toujours entre eux à l’heure actuelle. Cela ne devrait pas l’amuser autant mais c’était à croire que ce garçon était complètement malade. Oui, c’était fourbe, oui il s’en était rendu compte puisque, bien sûr, il l’avait fait exprès. Jamais, il ne pouvait s’imaginer agir de la sorte naturellement, ça n’avait pas de sens et c’était loin d’être viril. Déjà que physiquement parlant, malgré ses muscles, il ne l’était pas beaucoup alors si en plus son attitude en rajoutait, Eichi ne s’en sortirait jamais. Cependant s’il le faisait volontairement, ce n’était pas pareil puisqu’il ne s’agissait là que de la provocation.

Ses yeux se noyèrent dans les siens, un sourire étirant doucement ses lèvres avant qu’il n’affiche à nouveau cette expression un peu plus espiègle, plus malsaine.

- C’est bête, tu ne pourras plus que regarder maintenant, Lança le conseiller en posant soigneusement sa main contre son torse, Je ne te donnerais pas d’ordre donc tu fais ce que tu veux et moi, je vais rentrer chez moi.

Se décalant sur ses dires, il ne résista pas à lui faire un clin d’oeil.

- Dit-toi qu’au moins, tu auras apprécié le spectacle.

TENUE & CHEVEUX ☽ Sa voix. Un frisson. Il était dingue. Et pourtant, rien ne s'affichait sur mon visage qu'un simple sourire en coin. A l'extérieur c'était le festival de Rio et mon petit moi qui me criait « BAISE LEEEEEEEEEEE » avec pleins de "e". Mais non, que dalle, il fallait que je reste limite froid. Un glaçon le gars. En m'avançant vers lui, je défis sa main de sur mon torse - parce que sinon il risquerait de sentir les tambours violents de mon coeur- et souffle d'exaspération, ou parce qu'il faisait trop chaud. Au choix. Un léger coup d'oeil à ma ceinture et je souriais innocemment en reprenant le contact de ses prunelles noisettes dans les miens. Un léger cliquetis retentis et je murmura un « Oupsi » Quand je relevais ma main. Autour de mon poignet s'était fermé les menottes et l'autre partie sur le poignet d'Eichi qui s'était aussi relevée par ma force. Je riais. Il ne croyait pas si bien dire ; j'avais apprécié le spectacle c'est bien pour cela que j'en redemandais encore. J'étais du genre bon publique aussi ; lorsque cela me plaisait, je revenais assez fréquemment. Et là, j'avais plutôt bien saisi l'occasion. Littéralement que spirituellement. « Je crois que l'on va faire un petit bout de chemin ensemble, si tu veux récupérer ta liberté, petite chose. » Susurrais-je au creux de son oreille tout en prenant une mèche de ses cheveux. J'humais puis le tira dans le corridor. C'était maintenant ma marionnette et j'en étais plutôt fier de cette petite prise.

Ainsi, je vagabondais dans les couloirs jusqu'à mon bureau. Le bruit de la clé qui déverrouillait la porte. Un grincement et je refermais derrière nous avant de le plaquer contre la porte, une main sur cette dernière. Jamais je n'avais autant maltraité ma porte. La pauvre, je lui manquais incroyablement de respect. « Alors? Tu te sens... Piéger où ça te plait plutôt bien? » Oui, on pouvait dire que j'avais les mots pour décoincer -ou décontenancer, je ne savais pas vraiment le verbe approprié- les personnes. Cela me menait toujours à de très bonne conclusion et j'avais vraiment hâte de connaitre celle-ci.

Peut-être que l'on ne se verrait plus après ça, ou peut-être qu'il deviendra l'un des réguliers mais aujourd'hui, le futur m'importait. Comme je le vivais car j'étais de ceux que l'on appelait les épicuriens. Je profitais de la vie qu'on me donnait, parfois ça allait, d'autres fois non. De temps en temps il fallait prendre la vie comme un médicament dégueulasse ; soit tu l'avale directement et comme ça tu as à peine le goût sur ta langue, soit tu prend ton temps mais ferme fébrilement les yeux. Au choix. Je choisissais souvent la première option l'autre étant trop offensive pour un caractère de feu comme le mien. Enfin, pour ce genre de choses. Ma main attrapa sa nuque, celle où nous étions liés tous les deux. Je la caressais doucement en ne cessant de le déshabiller du regard. Ma foi, si je ne pouvais simplement faire cela alors je m'en contenterais au moins j'eus le plaisir de l'avoir acquis qu'une seule fois dans ma vie.

Mes lèvres se posaient sur son cou tendu et mes crocs, jaloux, ne tardaient pas à sortir sur cette peau blême que je rêvais de tâcher. Par l'engouement de ma férocité, je me retrouvais à le coller. Là-dessus, aucune chance de partir à moins qu'il me pousse mais encore là, il partirait avec moi dû à notre lien métallique.

Putain. Le con. Il aurait du s’y attendre, ça sonnait l’évidence à des kilomètres qu’il ne s’en sortirait pas si facilement, que Jooheon trouverait un moyen pour « jouer » encore. Et bordel, Eichi se surprenait de ne pas y avoir pensé avant. Les menottes, c’était commun chez les policiers en plus. Pour sûr que l’autre jeune homme adorait ça mais de son point de vue à lui, il appréciait moyennement. Être à la merci de quelqu’un d’autre, ce n’était pas ce qu’il aimait plus néanmoins s’il en jugeait la situation, il était toujours maître de ses actes puisqu’il gardait une main libre et que ce très cher agent avait choisi d’attacher la sienne. Pas question de lui donner satisfaction, le garçon lui arbora un sourire des plus innocents à la contestation de ce geste cependant la minute qui en suivit, il ne put guère rester impassible. Ses sourcils s’étaient machinalement froncés par ses propos. « Petite chose ? » Jooheon souhaitait réellement voir ce qu’elle pouvait lui faire la « petite chose » ?! Oui, sa fierté, il ne fallait pas l’oublier et le jeune homme n’appréciait pas à ce qu’on l’insulte de la sorte. Il n’était pas une chose, il n’était pas un jouet, pas même un objet non plus.

« Comme si ça m’importait » Avait-t-il répliqué cependant en haussant les épaules.

Qu’il ait sa liberté ou non, qu’est-ce que ça changeait au bout du compte ? Cela ne l’effrayait pas d’être emprisonné, ni même d’être privé de la vie banal qu’il avait jusqu’à aujourd’hui. Il le répétait assez pourtant, la vie n’était qu’un jeu et dans ce jeu, on peut tomber à n’importe quel moment seulement on peut tout aussi bien se relever et s’en sortir. S’il n’était pas libre de suite, ce n’était pas grave, il serait patient - pas trop certes - et trouverait toujours un moyen de s’échapper si jamais son vis-à-vis se comportait d’une manière qui ne lui plaisait pas.

A présent dans le bureau, le conseiller ne broncha pas non plus lorsque son dos heurta à la porte cependant ses prunelles se nichèrent dans celles de son interlocuteur, étincelant une certaine froideur mais toujours avec cette brise de provocation.

« Aucun des deux. »

Il ne se sentait pas piéger, si Jooheon pensait pouvoir le terrifier, il faudrait sûrement plus que ça. Et si ça lui plaisait... Peut-être qu’une partie de lui appréciait la situation, particulièrement la proximité entre leurs corps toutefois il y avait toujours ce sentiment désagréable qui lui faisait penser qu’il n’était qu’une chose. Ce qui autant dire ne lui plaisait pas du tout. Son regard restait ancré dans le sien, le laissant faire ce qu’il désirait à sa guise allant même jusqu’à tendre son cou lorsque le policier l’embrassa à cet endroit. Un frisson le parcourut dans son être tout entier, un faible soupir s’échappant de sa bouche avant qu’un sourire malicieux ne vint étirer ses lèvres. A l’aide ses pieds et de sa main libre, il le repoussa légèrement afin de pouvoir inverser les rôles et le plaquer contre la porte. Parce qu’il paraît frêle, il donne l’impression de ne pas avoir de forces ? Ne jamais se fier aux apparences.

- Tu considères tout le monde comme des pantins ? L’interrogea alors Eichi d’une voix dure mais qui contrastait avec l’expression qu’il affichait.

Son sourire ne traduisait rien de sain, son regard brillait encore et toujours de malice avant que ses doigts libres n’aillent soulever subtilement sa chemise pour lui caresser sensuellement le torse. Ainsi, il s’approcha de son visage, quelques centimètres les séparaient et il pouvait sentir son souffle chaud brûlait ses lèvres.

- Je ne suis pas... Ta « chose », Souffla-t-il tout en fermant charnellement ses phalanges sur sa peau, comme une légère mais fébrile griffure.

Et il était clair là-dessus. Si Jooheon avait envie de le considérer comme un jouet, qu’il le fasse, hors dans ce cas ci, cela serait sans son consentement.

TENUE & CHEVEUX ☽ S'attendre à pas mal de choses faisait l'objet de pas mal de secours. Voilà pourquoi j'imaginais toujours le pire. Sauf que là, je n'étais effectivement pas prêt. Poussant un couinement de surprise -putain oui chose très viril en soit surtout lorsque l'on porte ma carrure-, je grimaça ensuite lorsqu'il me plaqua finalement contre la porte. Mais c'était quoi cette force?! Mes yeux cherchaient un moment les siens, déboussolé de ce changement sans préavis. « Tu considères tout le monde comme des pantins ? » UUUH? Je fronçais les sourcils et m'apprêta à parler lorsqu'il renchérit. Putain lui une fois lançait on l'arrêtait plus. « Je ne suis pas... Ta "chose". Ouh MÔNSIEUR se vexait. Heureusement qu'il n'était pas dans ma tête car je crois qu'il en ressortirait choqué de comment je pouvais parler. J'avais du respect mais pas un dialecte à la hauteur de mon respect. Le regardant avec dépit je releva ma main menottée et lui posa mon doigt sur son front. « Non je ne prend pas des gens comme des pantins. Pourquoi tu me pose toujours des questions sur comment je pense ou traite les autres? » Non sérieusement j'étais intrigué. Ma tête s'inclinait sur le côté tellement mon interrogation était trop grosse pour y réfléchir maintenant. En temps normal j'aurais répondu un truc genre « on en parlera après. » mais j'avais comme la fâcheuse impression que si je ne réglais pas ça toute de suite jamais je ne pourrais définir ce que c'était entre nous. Et j'avouais que cela m'importait, me perturbait -ce serait le meilleur verbe, je pense.

Avec un peu d'entrain, j'arrivais à me défaire de la porte et attrapa son poignet pour le dégager de mon torse. « Quoi? C'est ça qui te met dans cet était? Le fait que je t'ai dis petite chose? Oh. C'est un surnom comme un autre. Mais soit, de toute façon je ne te sens pas totalement pour. Peut-être que tu as eu raison et que c'était rien du tout tout ça. » Je lui souris et chercha dans ma poche. UUUH?! J'écarquillais les yeux aussi rond que mon bridage pouvait me le permettre. Les clés?! Où étaient mes foutues clés ?! Je me tâtais n'importe où, même à la tête. Disparues. Elles étaient plus là en tout cas. Dans les précipitations, je marcha rapidement vers mon bureau entrainant Eichi avec moi. La lourdeur me fit partir en arrière. Je fronça les sourcils sur nos poignets enchaînés. Ah la merde. Mes bras l'attrapait et je le posa sur le bureau. « Avant que tu dise quoique soit non je ne te prend pas pour un patin ni une petite chose qu'on pose et dispose. Mais là c'est juste plus pratique tu vois. » Lui expliquais-je un peu nerveusement avant de me remettre à chercher dans les tiroirs. Merde, merde merde. « SALOPE! » Je me frottais les cheveux et me disais que bon... « Je crois que nous sommes liés jusqu'à ce qu'on trouve un autre moyen. Désolé d'être menotté avec un gars comme moi écoute. » Envoyais-je en m'asseyant à côté de lui. Putain et si je voulais aller pisser je faisais comment?