et doucement tu me fais voir les plus douces de tes histoires.

Le brun le tenait, là, contre son corps. L'orangé avait osé poser l'une de ses mains sur le haut du torse du plus jeune. Il était si bien... Il était aux anges. Il était au paradis. Un monde parfait, qui ne leur appartenait qu'à eux. Sous les questions parfois un peu farfelues de sa moitié, Isao riait quelque peu, lui répondant sans réellement comprendre si ça en valait la peine au final. Combien de temps était-ils restés ? Il ne savait pas. Il était perdu là, contre ce corps dont il avait si souvent rêvé. Contre ce corps et perdu dans cette étreinte, qui le faisait se sentir en sécurité. Le rouquin sentit au bout d'un moment les muscles de son amant se contracter. Alors, il s'écarta afin de le laisser se lever, lui, assis. A le regarder. Bon, est-ce qu’on peut y aller ? J’me gèle, puis j’ai l’impression de me faire bouffer le cul par des araignées. Hiroki et sa poésie. Un nouveau Baudelaire. Oui, sûrement. Souriant un peu, il baissa sa tête par réflexe sous la main de l'être aimé à travers sa chevelure. Merci. C’était cool, vraiment. Si cela lui avait plu, le libraire était heureux, satisfait. Il se leva à son tour, avec une certaine difficulté. Se rhabillant convenablement, retirant les quelques brins d'herbes de sur ses vêtements, il suivit le plus jeune. Rapidement sur la route, attrapant ses clés, son sourire se fit plus doux sous ses paroles. J't'aurai bien emmené quelque part aussi, mais... J'connais pas les bonnes adresses comme toi. Être avec toi me suffit pour me sentir bien. Je n'ai pas besoins de bouger, je n'ai pas besoins de partir. Toi, tu me suffi. Tu es mon tout. C'est avec toi que je m'échappe n'importe où. T'as intérêt à chercher. Le taquinant bien entendu, il regarda son téléphone tout en montant. 01:00 du matin. Déjà ? Le temps passait beaucoup trop vite. Le brun devait se reposer. Il se sentait coupable : à savoir que son temps de sommeil était très merdique.

C'est ainsi qu'il fit le chemin inverse mais cette fois-ci jusqu'à chez Hiroki, le ramenant chez lui. A cette heure-ci, tout le monde dormait à l'intérieur des demeures. Tout était calme. Parfaitement calme. Immobilisant son véhicule, le laissant descendre, l'orangé lui adressa un sourire - sur son visage angélique. J'espère que tu arriveras à te reposer. - Excuse moi, de te ramener aussi tard. Une petite moue. Et il osa le rapprocher de lui pour prendre ses lèvres avec légèreté et douceur, avant de le lâcher. Bonne nuit.

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Il est pas fatigué, Hiro. Sa journée vient tout juste de commencer, et il sait qu’il ne dormira pas avant le coup des six-heures, quand l’aube viendra chasser la nuit de ses grands yeux gris. Pourtant, allongé sur l’herbe mouillée, les yeux dans les étoiles, il pouvait sentir Morphée s’agripper à lui, l’attirer dans un sommeil lourd et sans rêves. Le souffle d’Isa est son somnifère, le remède à ses problèmes, et ça le terrifie. Mais il lui sourit, cache ses inquiétudes comme il le fait bien trop souvent, les pieds traînants sur les pierres et la poussière. Il reviendra ici. Souvent. Quand il le pourra, du moins. Pour un tête à tête avec ses pensées, à fixer l’horizon et la lune se refléter sur l’eau glacée. Il pourra jamais offrir quelque chose comme ça à son aîné. Juste de vieux tags ternis, mourants sur un mur vieilli dans un tunnel. Ou un vieux club merdique, maison de cacophonies assourdissantes, de mauvais remixes et d’âmes perdues à la vue brouillée. Le monde d’Hiro n’est qu’une masse crasseuse, une ombre dans celle d’Isa un peu trop scintillante. Mais il laisse couler, il s’dit qu’il pourra peut-être voler quelque une de ses lumières, un jour. Les lucioles commencent à mourir dans l’obscurité, un peu comme lui. Ca lui arrache un frisson alors qu'il enjambe la bécane.
Le retour se passe en silence, seul le bruit du moteur ronronnant dans la nuit se fait entendre, mais au bout d’un moment, il sonne comme un murmure lointain, il se fait oublier. Et Hiro sert la taille du bien aimé un peu trop fort, en se disant qu’il a juste peur de tomber.
Bunkyo est silencieux, les fenêtres sont éteintes à l’exception d’une ou deux aux reflets bleutés, signe d’une télévision allumée. Les bruits des criquets et du vent se mélangent à sa respiration entrecoupée lorsque ses lèvres rencontrent celles de l’orangée, premier baisé de la soirée, sûrement le dernier. Il fait un pas en arrière, recoiffant négligemment ses cheveux après un sourire en coin. Il hésite quelques secondes, lance un regard à la maison éteinte derrière lui. « Tu veux pas rentrer … ? » Une invitation timide et irréfléchie, la raison ne lui revient qu’une fois avoir prononcé la phrase. Il secoue la tête, mordille sa lèvre inférieure. « Quoi que, j’ai oublié l’heure. Tu dois sûrement travailler demain… Puis tu dois être crevé d’avoir couru dans tous les sens. » Il marche à reculons, lentement pour retarder le dernier regard, incline légèrement son buste. « Alors... Bonne nuit. » On devrait s’refaire ça, un de ces quatre. Ca lui brûle les lèvres, mais il ne dit rien. Pas envie d’lui montrer que sa dépendance renaît, doucement. Il s'rend même pas compte qu'elle ne l’a jamais quitté.


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Tu veux pas rentrer … ? Les yeux ronds, le rouquin resta stupéfait.  Même lorsqu'ils étaient ensemble, autant de "gentillesse" dans une seule soirée... C'était impossible. Il semblait rêver. Oui, rêver encore de lui et lorsqu'il ouvrait les yeux il pleurait encore, son visage dans son coussin à se maudire, lui, et son subconscient. Quoi que, j’ai oublié l’heure. Tu dois sûrement travailler demain… Puis tu dois être crevé d’avoir couru dans tous les sens. Il n'avait pas eut le temps de répondre, parce qu'il avait été tellement stupéfait sur le coup. Tellement, abasourdis. Le brun marchait à reculons, alors que le plus âgé le regardait... Le dévorait du regard, sans réellement s'en rendre compte.

Alors... Bonne nuit. Regardant son dos... L'orangé se mordillait la lèvre inérieure, avant déteindre son moteur, poser sa béquille et descendre en une fraction de seconde, ne courant pas, mais presque jusqu'au brun, entourant sa taille de ses bras en ramenant son dos contre son torse. Il stressait, de part son acte mais aussi par la réaction que pouvait avoir l'être aimé. Une réaction qu'il appréhendait tellement, qu'il laissa s'écouler deux, peut-être trois secondes avant d'ouvrir la bouche. Je veux rester avec toi... Délibérément accro à ce petit air de con pourtant si attachant, voilà ce que sa pensée lui disait à cet instant. Une critique formée par les douleurs du passé, une critique formée par ses ressentis et sa souffrance. J'ai souffert pour toi. Je ne souffrais, que, pour toi. J'accepterais toute chose venant de ta part, bonnes ou mauvaises. Mon cœur ne voit que toi. Et il ne verra, que toi. Que se soit dans le bonheur, ou dans le malheur. Que se soit ici ou ailleurs. Il t'appartient autant que je t'appartiens. Laisse moi... Au moins rester cette nuit... Juste cette nuit, pour que je puisses pleurer les autres durant jusqu'à ce qu'une nouvelle se présente. Je... Serais partis demain matin. Tu ne me verras pas, tu ne m'entendras pas, tu ne le sauras pas... Il ne voulait pas qu'il fuit de nouveau, alors il préférait mettre lui-même une distance. Une distance si grande qu'il se pénalisait seul. Mais il préférait pouvoir passer une nuit dans ses bras et les autres seuls dans ses draps trop froids et trop peu chaleureux, que de ne plus pouvoir sentir son corps contre le siens.

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Il s’est laissé aller, juste le temps d’une soirée. Tentant en vain de noyer  les pensées, les voix qui hurlaient sans cesse d’le repousser, d’aller se laisser aller dans les bras fluets de jeunes douceurs en fleur. Celles aux cheveux semblables à la soie, aux courbes majestueuses dont il s’amourachait autrefois mais qui le laisse de marbre, à présent. Les voix qui l’ont éloigné de lui en premier lieu, les vilaines,  les ennemies, celles qui le garde éveillé la nuit. Et bientôt, il devra se confronter à la dure réalité, seul dans son lit en fixant le néant. Et il sait qu’elles reviendront par milliers, accompagnées de leurs alliés les démons.
Il regrette (presque).
D’avoir perdu le contrôle (une nouvelle fois).
Et Isa, il sait pas qu’il peut faire c’qu’il veut de lui, là, tout d’suite. Et c’est p’t’être mieux comme ça.
Il se retourne en soupirant, tâtonne la nuit trop sombre, le pied se pose sur une marche d’escalier avant de sentir une nouvelle chaleur l’envahir. Isa, derrière lui, qui l’serre assez fort pour lui retourner l’estomac. Il descend de la marche, attiré comme un aimant, se mord la lèvre sous la surprise. « Je veux rester avec toi... » Les yeux fixent le sol tandis qu’un rictus entre-ouvert laisse s’échapper un soupir de soulagement. Faut pas lui montrer qu’il a le contrôle. Pourtant, son corps entier se détend et il s’laisse aller contre son torse en souriant. « Laisse moi... Au moins rester cette nuit... » J’voudrais que tu restes cette nuit, puis toute les suivantes, aussi. Mais on sait tous les deux qu’demain, tout s’ra détruit par mes mains sales et tremblantes sous la honte et le regret. Encore. Sa tête lui crie d’arrêter, d’lui dire qu’il pensait pas c’qu’il disait, qu’il devrait rentrer chez lui et l’laisser tranquille. Pourtant, il se retourne, baisse les yeux sur son petit gabarit –trop petit, comparé à lui. « Je... Serais partis demain matin. Tu ne me verras pas, tu ne m'entendras pas, tu ne le sauras pas... » Les mots qui font plus de mal qu’ils ne le devraient lui font rater un battement. C’est à moi d’te dire ça, Isa. Tu peux pas inverser les rôles, comme ça ! C’est toi, celui qui est censé souffrir, pas moi. Il déglutit, pose son front chaud contre le sien, le brun se mêle au roux tandis qu’une main timide vient chercher la sienne. « D’accord… » C’est tout c’qu’il trouve à dire. Pourtant, il voudrait le lui crier, d’pas partir. D’pas le laisser seul dans les draps trop froids du matin. Mais c’est mieux comme ça. Il a juste besoin d’une nuit, une nuit entre ses bras, avant de redevenir un putain de scélérat.
Il finit par le lâcher pour monter les marches, chercher les clés dans la poche de son pantalon en cuir trop serré, et déverrouiller la porte silencieusement pour ne pas réveiller son aîné. Les chaussures ôtées à l’entrée, il laisse le roux passer avant de refermer la porte aussi doucement qu’il l’a ouverte. « Fais comme chez toi, hein … Si t’as besoin d’quelque chose, sers-toi. » Il enlève son manteau, dévoilant des bras trop chauds suite à leur précédente étreinte, le pose sur le dos d’une chaise avant d’se retourner vers Isa, le sourire pendant aux lèvres. « Si tu veux te nettoyer, la salle de bain est juste là-bas. J’t’attends dans ma chambre… » Timidité soudaine, il n’ose pas s’approcher et posséder ses lèvres, se contentant de se diriger vers la pièce détentrice des nuits trop noires. Là, il déboutonne son pantalon avant de s’asseoir au bord des draps fraîchement changées par son frère trop attentionné, portant sa tête entre tes mains, les coudes posés sur les genoux. « Tu fous quoi, bordel… » Il s’murmure à lui-même, agacé par sa fragilité, sa putain de dépendance qui l’ronge un peu plus chaque jours, mais qu’il n’arrive pas à repousser. Un soupir de frustration, il s'laisse tomber en arrière et ferme les yeux avant de porter ses mains à son visage.  « T'es vraiment trop con... »

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Le petit homme au cœur beaucoup trop serré, profitait de cette étreinte comme si elle était la dernière. Son odeur s’imprégnant sur ses vêtements, dans ses pensées. Ce parfum, dont il était fou et qui le replongeait dans quelque chose beaucoup plus poussé, plus lointain. Leur passé. Il sentit cependant le brun se retourner. Son cœur manqua un bon. Puis un second : il ne l'avait pas rejeté. La tête relevée, parce qu'il était bien trop petit, il voulu mourir en sentant le front chaud de son amant contre le siens, sa chevelure se mêlant à sa jumelle. Isao sursauta presque mais retins son corps en sentant les doigts de l'être aimé contre le siens avant que ce ne soit sa main entière... Tu n'as pas le droit d'être aussi doux avec moi Hiroki... C'était une torture. Une douce torture qu'il voulait subir toute sa vie. Car cela me permettrait d'être avec toi. D’accord… Ses lèvres rosées et pulpeuses témoignèrent de son enchantement malgré le fait qu'il essayait par dessus tout de ne rien dévoiler. Mais voilà, un petit sourire ; discret mais pendant, témoignait de sa folie intérieure, de sa joie. De son remerciement et de son amour envers le plus jeune, de l'accepter, ne serait-ce au moins pour une nuit.

L'orangé suivit donc Hiroki, discrètement, comme à son habitude. Entrant en remerciant le plus jeune, retirant ses chaussures, il n'avait pas de veste. De nature non frileuse, il avait tendance à se balader trop peu couvert et avait la chance de ne pas tomber malade. Fais comme chez toi, hein … Si t’as besoin d’quelque chose, sers-toi. Mais on est chez toi Hiroki. Ce ne sera jamais, chez moi. Une pensée qui lui donna envie de pleurer parce qu'il était bien trop réaliste à son âge. Il n'avait juste qu'à prier pour se faire accepter, encore et encore. Pour essayer d'arriver à quelque chose. Alors il hocha simplement la tête sous une légère courbette afin de lui faire comprendre qu'il le remerciait, sachant que celui qui avait été son beau-frère sans le savoir dormait. Si tu veux te nettoyer, la salle de bain est juste là-bas. J’t’attends dans ma chambre… Suivant du regard les indications de son amant, il hocha de nouveau la tête en regardant la direction montrée. Il était un peu perdu ici... Puis il le regardait partir... Lui se dirigeant dans la salle de bain. Fermant doucement la porte derrière lui, il se laissa glisser contre cette dernière, son dos contre le bois. Pourquoi est-ce que tu n'es pas partis... Un léger murmure. Son coude posé contre son genoux, sa main tenant son visage, il était autant terrifié que perdu. Et maintenant, que vas-tu faire Isao ? Te plier en quatre pour le satisfaire, ne pas rester avec lui pour son bon plaisir ? Revenir lorsqu'il te le demande parce qu'il est trop fière, trop peureux ? Revenir auprès d'un type aussi con ? Oui. Il fera tout cela. Même pour le restant de sa misérable vie si cela lui permettait de la passer avec le brun. Soufflant un peu, il se releva lentement.

[...] Un coup d'eau passé sur son visage aux traits trop tendus par son stresse sûrement, il avait respirait durant cinq, six petites minutes, seule dans cette sale de bain inconnue. Traversant le couloir qui ne lui était pas inconnue, il pénétra dans la chambre du cadet en fermant doucement derrière lui, toujours aussi discret. D'ailleurs, tellement discret que le brun ne l'avait visiblement pas entendu. Il était là, allongé sur son lit, à moitié... Il semblait... Ailleurs ? Le rouquin afficha un doux sourire, le regardant avec amour. Mais il se reprit en avançant doucement. Quelque chose ne vas pas ? Ne sait-on jamais. Il aurait pu dire, il aurait pu faire, quelque chose qu'il n'aurait pas du. Ou une mauvaise nouvelle à l'extérieur ? Ah. Il n'était pas devin et parfois, aimerait sincèrement l'être ou le devenir.

S'essayant délicatement, il le regardait sans forcément s'en rendre compte, trop obnubilé par son être. Il se pencha doucement au dessus de lui, déposant un léger baiser sur ses lèvres - à l'envers. Puis, un second ; toujours volage. Il savait qu'il n'aurait sûrement pas deux occasions pareil. Profiter ? Non... Ou oui, un peu. Mais si Hiroki souhaitait le virer, il le ferait. Autant vivre l'instant lorsqu'il se présente. Car il prit là, en guise de troisième échange, un beaucoup plus poussé, laissant ses lèvres profiter généreusement de leurs voisines. Le teinté avait ses deux mains de part et d'autre du visage du brun, afin de se tenir. Bordel. Comprends que je t'aime.


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Il s’maudit d’avoir perdu pied comme ça, d’être revenu vers lui une fois de plus, une fois de trop ; il est parti, mais comme un chien dépendant à son maître, il finit toujours par revenir. Il maudit Isa, aussi, mais seulement d’être lui-même. La boule de lumière qui l’canalise malgré lui, détruit l’obscurité qui lui colle à la peau. Il soupire, masse ses tempes sous la frustration avant de sursauter à la voix du rouquin qui vient de s’inviter. Il se redresse sous la surprise, puis se relaisse tomber en arrière en soupirant. « Non. Tout va bien. » En fait, j’ai envie d’gerber, d’te foutre dehors, mais aussi t’embrasser. Tout ça en même temps. J’veux ton corps contre le mien et qu’ton soupir me chatouille le cou. J’veux que tu me serres un peu trop fort, qu’tu m’étouffes pour que j’puisse crever entre tes bras et plus avoir à subir les putains de châtiments de la vie, ceux qui m’obligent à beaucoup trop te désirer.  Il ferme les yeux, se mord la lèvre inférieure en soupirant tandis que ses doigts tapotent nerveusement le matelas moelleux. C’est trop silencieux, et étrangement, il s’sent pas chez lui, tout à coup. Mal à l’aise dans sa propre chambre, pourtant témoin de ses larmes et d'ses cauchemars, ses regrets, ses inquiétudes, son amertume. Témoin de la luxure et des draps souillés, des courbes innocentes étendues sur le lit, trop fragiles pour le gamin en recherche de brutalité. Des lèvres taisent les tourments, il ouvre les yeux brutalement, surprit par le geste inattendu en découvrant Isa qui s’est invité au-dessus de lui avant de les clore à nouveau, l’corps crispé sous un baisé un peu plus poussé. Il se redresse doucement, se retourne, à genoux sur le lit pour s’agripper à lui et tenir ses lèvres plus aisément. Les muscles se détendent enfin lorsque les langues se rencontrent, timidement, et il ne retient pas un sourire contre ses lèvres humides. Les siennes dévient finalement pour venir se nicher dans son cou trop chaud qu’il s’approprie, marque de coups de lippes entre deux soupirs entrecoupés.
Il a chaud. Il a froid, aussi. Il l’veut plus près, colle son buste au sien malgré toute les voix qui lui hurlent d’le repousser. Il l’veut plus loin, mais ses doigts se perdent dans les cheveux roux, les lèvres se rencontrent une nouvelle fois, s’redécouvrent dans un baisé un peu plus charnel, saccadé par des mots soupirés. « On… Devrait aller s’coucher… » Un murmure trop fort, annulé par des gestes contradictoires. Une main qui s’aventure en dessous de son t-shirt, redessinant du bout des doigts l’abdomen bien plus proéminent qu’autrefois qu’il redécouvre avec timidité, les lippes, elles, s’attaquent aux clavicules saillantes. Il espère juste qu'Isa finisse par briser le contact, approuver ses dires avant qu'la luxure ne prenne le dessus. Parce que lui, il peut pas. Isa, repousses moi, dis moi d'arrêter, parce que j'commence à plus réussir à m'contrôler.  « Tu dois t’réveiller tôt, demain… »



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Il avait osé, tel qu'Eve, gouter au fruit défendu. Se laisser porter, se laisser aller : profter des pulpes si généreuses et parfaits du japonais. Il devenait fou. Il en était, fou. La sensation qu'il lui procurait - cette oppression dans son coeur, dans son ventre, dans son bas-ventre. Mais c'est alors que le brun se redressa. Isao cru que c'était la fin - qu'il avait déjà assez profité et c'était vrai, malgré le fait que, comme tout enfant, il en voulait toujours plus, qui était une notion cependant insuffisante également. La surprise fut si grande lorsqu'il le vit venir presque contre lui. Par réflexe, l'orangé glissa ses mains au niveau de l'arrière des cuisses du plus jeune, lui agrippant avec douceur. Là, avec une timidité affolante, leur langue se rencontrèrent. Il avait chaud. Trop chaud. Intérieurement, il mourait. Ne prenant pas en compte le petit sourire que son bourreau prit lors de cet échange bien plus que personnel, le teinté souffla chaudement en basculant légèrement son visage sur le côté, lui laissant son cou - avec un plaisir non dissimulé.

Il se perdait, dans toute ses sensations. Elles lui semblaient aussi nouvelles que lointaines : une redécouverte dont il n'aurait jamais soupçonné l'existence. Lorsqu'Hiroki se colla contre le son buste, les mains du rouquin montèrent, sur les deux fesses de son cadet, lui laissant ses cheveux, ses lèvres : soumis à tout acte présents. On… Devrait aller s’coucher… Alors pourquoi cette main ? Isao rentra par réflexe son ventre pourtant bien trop musclé pour un homme de son âge et de sa profession. Un corps, qui ne laissait qu'entre-voir le désir qu'il lui portait. Les lèvres du linguiste sur sa clavicule lui arrachèrent un autre soupire, plus chaud encore. Tu dois t’réveiller tôt, demain… Tais-toi. Quitte à ne pas dormir de la nuit, fais-moi ce que bon te semble.

Reprenant peu à peu ses esprits, malgré une certaine difficulté, le métisse délaissa le fessier de l'être aimé pour monter ses mains à ses hanches, le soulevant un peu afin de le coller entièrement à lui - le faisant ainsi se retrouver à califourchon sur son corps. En même temps, il leva le haut du cadet, lui retira en le jetant quelque part, dans la pièce - trop occupé à venir manger son cou puis le haut de son torse, qu'il ne se priva pas de marquer. Je t'ai toujours appartenu. Mais tu es à moi. Ses doigts ses glissèrent délicatement, contrastant avec les morsures, le long de son torse, puis sur son bas-ventre, avant de toucher l’élastique de son boxer, jouant quelque peu avec, son pantalon déjà ouvert. Abaissant lentement le vêtement de cuir, sa langue quant à elle rencontra pour une énième fois la peau de son amant. Combien de fois ai-je rêvé de cela ? Combien de fois t'ai-je désiré en silence ? Tu me rends fou. Mais je pense que tu peux le ressentir, n'est-ce pas? Mais ainsi, ai-je répondu à t'es questions?


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Et maintenant, il est là. Le torse trop chaud, une jambe qui pend dans le vide, l’autre dans les draps souillés par une nuit de pêchés. Ses yeux fixent l’astre plein et les nuées froides qui couvrent les étoiles. Temps triste qui déteint sur le nippon au souffle encore lourd, tandis que l’aîné le serre un peu plus fort. Il attend. Deux minutes. Puis dix. Quinze. Et il s’lève, se détachant de l’emprise d’Isa sans douceur avant de s’asseoir au bord du lit pour lui tourner le dos. Il ose plus l’regarder, alors qu’il prenait plaisir à s’approprier chacun de ses traits quelques temps plus tôt. Sans mots, il revêtit son sous-vêtement avant de se diriger vers la salle de bain pour laisser couler l’eau fraîche sur son visage trop chaud. Se nettoie. De la saleté de la journée, et de toute la souillure regrettée. S’regarde dans le miroir, l’envie d’cracher sur sa propre réflexion. T’es pas gay. T’es pas un putain d’pédé. Tu t’rends compte que tu viens d’enculer un gars, là ? Tu t’rends compte que t’es amoureux d’un homme ? Un mec trop bien, un mec qu'tu mérite pas. Toi, c'est une vieille pute ramassée sur un trottoir qu'il t'faut. Des pensées trop crues, trop vives et remplies de rage, démons refaisant surface. Il soupire, éteint le robinet pour revenir dans la chambre, reprendre sa place sans parler. Attrape une clope dans le paquet posé à côté, sur la table de nuit et l’allume sans penser à la gêne qu’ça pourrait occasionner au roux à côté de lui, sûrement endormi. Il sait pas. Il l’regarde pas. Trop peur d’tomber encore plus amoureux et s’casser la gueule, comme toujours. Il s’contente de tirer sur sa belle en laissant les démons s’inviter, trop fatigué pour les combattre. Est-ce que ça va toujours s’passer comme ça ? Est-ce qu’un jour il arrêtera d’merder, ou au contraire, finira par s’assumer ? Est-ce qu’il pourra l’repousser une bonne fois pour toute, ou enfin l’accepter dans sa vie trop négligée ? Coincé dans l’entre-deux. L’envie d’aller dormir sur l’canapé, mais aussi de serrer le petit corps de l’homme dans ses draps. Petite chose trop dépendante au monstre qu’est Hiro. Alors s’contente de rester immobile, rouge de honte alors qu’il repense au prénom de l'orangé susurré dans les soupirs effervescents.

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