(terminé) I'll be your girl tonight • |

Okay, il était paradoxal. Mais il n’y a pas cinq minutes, il n’avait pas avalé le verre de trop. Il était encore plus ou moins conscient de ses actes. Là, à présent, cela paraissait être peine perdu. Jamais Eichi n’aurait demandé ça en étant sobre. Il n’avait même pas besoin de ça habituellement puisqu’il se fichait de ce genre de choses. A croire que l’alcool avait réellement un étrange pouvoir sur les hommes, ça avait le don de les transformer et voilà que lui, il se retrouvait à vouloir que quelqu’un le satisfasse. Où aller le monde ?! Fallait dire que la dernière fois où il avait autant bu remontait à il y a longtemps maintenant. Il n’était plus habitué. Certainement que le garçon aurait préféré l’être plutôt qu’avoir des idées aussi sordides. Si encore son vis-à-vis était compréhensif, qu’il voyait qu’il n’était pas dans son état normal et le convainquait d’arrêter de déblatérer de telles sottises, ça aurait été d’une grande aide. Néanmoins, cela n’avait pas l’air d’être le cas et assurément qu’Eichi devrait faire ses prières pendant qu’il en avait encore le temps. Puisque le jour suivant lorsqu’il se réveillerait, tout ceci ne serait pas sorti de son imagination ou d’un vulgaire cauchemar. Cela serait réel sauf que pour le moment, déconnecté de toute réalité, le garçon ne s’en rendait absolument pas compte.

Le pourquoi il lui avait adressé un sourire des plus innocents avant d’hausser les épaules. Cela n’empêchait pas le fait que tout était de sa faute, que c’était lui qui l’avait provoqué, qui avait tenté de le charmer, l’embrassant dans des endroits plus sensibles que d’autres. Donc oui, il devait remédier à ça. C’était toujours plus agréable lorsque c’était une autre personne qui le faisait que soi-même. Jooheon devrait comprendre ça, non ?

« J’en veux pas finalement » Avait déclaré Eichi à propos des vêtements.

Il était déjà assez serré comme ça pour s’enfermer plus pressement dans un autre pantalon. Si ça ne tenait qu’à lui, il aurait retiré son boxer également. Hors, il n’était pas dans son appartement, il ne pouvait pas faire ça. Ah ? Peut-être avait-il encore un minimum de lucidité... A moins que cela ne soit son inconscient qui le retenait d’agir complètement n’importe comment. Ca aurait été bien que ce dernier se ramène à d’autres moments et pas uniquement quand lui avait envie de se mettre à poil. Il aurait pu venir l’empêcher par exemple de lui demander littéralement de le satisfaire, ou encore lui faire comprendre qu’il devait simplement partir d’ici, qu’il était avec un homme et que ça rimerait à rien de bon. Mais non, dans ces instants là, son inconscient ne réagissait pas. A croire qu’il éprouvait un malin plaisir à le laisser se ridiculiser.

Eichi ne réagit même pas lorsque le jeune homme l’embrassa, si ce n’était cette esquisse malicieuse qui avait étiré sa bouche et qu’un soupir d’aise s’était enfui dans le baiser à la sensation de cette main dans son boxer. Sensation qui disparu aussitôt quand le garçon s’arrêta. Ah ! Et il aurait voulu le frapper pour n’avoir rien fait. Il avait demandé gentiment en plus, non ? Et puis quoi encore ? Pourquoi c’était à lui de le faire ? Il avait quémandé ce service en premier, chacun son tour.

- Eh je suis pas ta bonne, c’pas à toi de me donner des ordres ! Si t’as envie que je le fasse, fait le d’abord !

C’étaient quoi ces enfantillages, Eichi ? Sérieusement... Et pourtant, plutôt que de le laisser lui répondre, il avait obligé leurs lèvres à s’unir de plus bel dans un échange bien plus sauvage que précédemment. Sa langue se battait à chercher la sienne, à s’entremêler avec celle-ci, se perdant dans une danse endiablée. Ses mains quant à eux se posèrent sur ses épaules afin de l’obliger à vaciller et de se retrouver allongé sur le canapé. Heureusement qu’il avait dit quelques minutes plus tôt qu’il n’avait envie de rien faire... Alors pourquoi se retrouvait-il au-dessus de lui à présent, hein ? Parce qu’il lui avait demandé de le « sucer » et que ça l’avait énervé ? Pas vraiment. L’envie était peut-être un peu plus débordante que ce que le garçon aurait pu imaginer.

Sans interrompre le baiser, ses phalanges s’abandonnèrent sur son pantalon qu’elles déboutonnèrent sans le moindre remord. Cela serait peut-être bizarre mais au fond, il était trop ivre pour se rendre compte de tout ça. Il pourrait toujours accusé l’alcool plus tard. L’abaissant légèrement, il n’hésita pas une seconde de plus à glisser sa main dans l’antre de son boxer, le caressant sensuellement sur son entre jambe tandis qu’il se décalait subtilement pour reprendre son souffle. Jooheon avait aussi besoin d’être aidé ? Très bien, il était en train de le faire alors que ce dernier ne s’en plaigne pas et finisse par lui rendre la pareille.

Les yeux rivés vers le plafond, reprenant doucement son souffle, le garçon restait extrêmement silencieux. Toutes ses pensées étaient troublés par un amas d’émotions, par ce qu’il venait de vivre et par l’alcool qui lui retournait quelque peu l’estomac. Lui non plus n’était pas doué pour la parlotte, principalement avec tous les grammes qu’il devait avoir dans le sang. Puis même, s’il avait été sobre, rien n’était certain qu’Eichi aurait pu prononcer quoi que ce soit. Il aurait largement de quoi avoir honte... Le faire avec un mec, apparemment, il n’avait pas trouvé mieux pour rendre son existence un peu plus palpitante. Hors comme on dit, il fallait bien une première fois à tout et pour une première, clair qu’elle avait été riche en émotion celle-là.

Le remerciant, le conseiller ne refusa pas la cigarette qui était si gentiment proposé. Il n’était pas un « accro » de tabac seulement une fois de temps en temps il n’était pas contre. Puis après tant d’effort, cela ne pouvait que le détendre, si bien qu’une fois allumé, il souffla d’aise après avoir inhalé quelques bouffées de nicotine. Le silence plana ainsi pendant plusieurs minutes avant qu’il ne détourne le regard vers son vis-à-vis qui émettait un nouveau commentaire. Jooheon était chanceux qu’Eichi était fatigué sinon probablement qu’il aurait riposté à sa réflexion. Comme s’il comptait laisser traîner ses affaires dans son appartement, il serait rentré comment sinon ? A poil ? Cela aurait pu être une idée, ça ne l’aurait même pas dérangé mais se faire arrêter pour exhibitionnisme, c’était de suite moins enchanteur. Voilà pourquoi, il avait haussé les épaules après avoir écrasé son mégot et avoir également enfilé son boxer. Son esprit était trop flou pour qu’il puisse penser correctement et il s’était machinalement rallongé, à une distance raisonnable de son amant d’un soir. Il ignorait comment il devait réagir alors plutôt que de se comporter n’importe comment, le garçon avait opté de ne rien faire du tout.

Les paupières closes, il les avait rouvert lorsque son interlocuteur repris la parole, l’invitant à dormir dans une proximité un peu plus profonde. Son corps avait agi de lui-même, sans qu’il ne puisse contrôler quoi que ce soit, il avait souri avant de se retrouver blotti contre lui, sa tête posée délicatement contre son torse tandis que ses yeux regagnaient à nouveau l’obscurité. Il s’était endormi ainsi, sans avoir prononcé le moindre mot néanmoins il n’avait pas su quoi dire de plus et épuisé, le sommeil avait finit par l’accaparer.

Quand il ouvrit les yeux le matin suivant, Eichi ne put que grimacer à cause du mal de crâne qui le faisait souffrir avant de réaliser quelques minutes plus tard qu’il n’était pas tout seul. Observant le garçon à ses côtés, il ne lui fallut pas longtemps pour réaliser la situation jusqu’à ce que les souvenirs lui reviennes en flèche les uns après les autres.

- Putain, Chuchota-t-il principalement pour lui-même, Bordel.

Il en restait bouche bée, choqué. S’asseyant, avec un peu de difficulté quand même - et oui c’est ça quand on n’est pas habitué - ses phalanges s’agrippèrent à ses cheveux alors qu’il tentait durement de se convaincre que tout cela n’était que le fruit de son imagination. Malheureusement, ce n’était pas le cas et il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même au bout du compte.

Puis, après s’être levé, enfilé les affaires que le jeune homme lui avait prêté, embarquer les siennes - pour les chaussures, on lui pardonnerait de marcher pied nu - et il s’en était allé ainsi. Sans un mot, sans un bruit, il avait simplement quitté l’appartement, y effaçant toute trace de son passage. Il ne pouvait pas rester ici, il ne saurait pas quoi lui dire puis de toute manière, Eichi n’avait aucune envie de discuter. Donc oui, il était parti.