You don't belong to me but I won't share ± Eien

Tu ne lâches pas le palet des yeux, tu glisses avec aisance sur la glace comme si tu étais destiné à être là, comme si t’étais né avec des patins aux pieds. T’évites et contournes tes adversaires avant d’en plaquer un contre la vitre qui sépare ton terrain de jeu des spectateurs. Le choc est violent, ta propre puissance t’entraîne contre ton adversaire mais tu te relèves rapidement pour repartir de plus belle après ce palet. Tu te concentres sur lui et seulement lui, tu sais que si ton équipe marque un autre point, la victoire est à vous. Tu finis par intercepter le palet avant de faire une passe à un autre attaquant.

La sensation de joie et d’excitation n’était toujours pas redescendue tandis que toute ton équipe entrait dans le bar en riant, annonçant votre présence à tout ceux déjà présents. Ton co-équipier a réussi à marquer un but, celui qui signifiait que la victoire était à vous. La première fois que t’avais joué avec l’équipe de hockey de ton université, tu doutais de leur capacité, après tout, le hockey était maître chez toi et tes voisins les Canadiens, qu’est-ce que des Japonais pouvaient bien valoir? Il s’est avéré que tu avais eu tort, il n’y avait pas que des Japonais, il y avait des étudiants comme toi, d’autres Américains et Canadiens qui ne pouvaient pas se passer de ce sport et les étudiants Japonais de ton équipe avaient de quoi rivaliser avec les équipes Américaines et Canadiennes que t’avais pu côtoyer par le passé. C’était une claque dans ta face, encore, une qui te réveillait et te faisait te sortir de tes préjugés que tu t’entêter d’avoir.
À présent, tes co-équipiers étaient tes camarades, des personnes en qui tu avais confiance et sur qui tu pouvais compter. Verre d’alcool en main, tu te dirigeais vers la table où ils étaient assis, remarquant les regards langoureux que la gente féminine te lançait. “Ben alors Wellsy, t’es tout seul ce soir? Ta copine est pas là?” Ils disaient ça pour te taquiner, pour te charier parce que tu savais qu’ils t’enviaient. “C’est pas ma copine. J’en sais rien où elle est, elle a pas à me le dire.” C’est vrai, c’était pas ta copine, vous aviez pas mis un terme sur ce que vous étiez; amis mais pas que. Les joueurs continuaient de t’embêter avec ça, d’insister sur le fait que tu devrais les laisser avoir leur chance avec elle alors mais t’étais bien trop fier pour leur dire d’aller se faire foutre, qu’Eien, tu leur la laisserais jamais. Tu bus ton verre d’un coup sec puis celui de ton voisin parce qu’il t’avait bien fait chié avant de te lever d’un coup sec et d’aller vers une demoiselle qui te plaisait fortement et qui ne semblait pas insensible à tes charmes. Ils pensaient que t’allait finir ta soirée tout seul, ils avaient torts. “Hé, ça va? Je t’ai vu tout à l’heure et je me suis dis qu’il serait temps de faire connaissance.” Ta voix était suave, tu t’approchais d’elle, collant presque ton corps contre le sien et tu lui offris un sourire qui en faisait fondre plus d’une, ce sourire qui te permettait de les mettre à moitié dans ton lit.

tenue + Les étoiles  dans les yeux, pendus à la scène déchaînée qui se déroulait devant eux, la bouche entre-ouverte,  les lèvres lourdes sous la tension, le palpitant démesuré, frénétique et haletant, perdu dans les déboires de l’excitation : Eien était à fond dedans. Il faisait froid, sa peau dénudée sous sa veste lui faisait ressentir la température ambiante mais cela n’affectait pas son humeur joyeuse surtout lors de la victoire de l’équipe qu’elle supportait et son joueur favoris avait été incroyable, et incroyablement sexy : il fallait le féliciter. Si tout cela ne tenait qu’à elle, la brune aurait déjà sauté sur la glace pour le rejoindre et lui sauter dessus, mais dans la société de nos jours, il paraissait qu’il fallait bien se comporter, et que ce genre de réaction était mal venue.

C’est donc ainsi qu’elle se retrouva dans un restaurant plutôt bondé où les phéromones féminines étaient en ébullition à cause de la testostérone sexy des joueurs de hockey présent. Son sourire quitta son radieux visage lorsque la cible de son éventuel câlin s’amusait à mouiller la culotte d’une frivole, d’une de ces pimbêches refaites dont le silicone dans la poitrine était l’un de ses meilleurs amis, manquait plus que le botox une fois la trentaine atteinte. Oh, elle n’était pas en couple avec ce Samuel – dont les tétons étaient vraiment mignons soit dit en passant – mais elle n’aimait pas partager, rien du tout, et surtout pas lui, son… cette relation non-identifiée à laquelle, il faut l’avouer, elle n’avait pas tellement envie de donner de nom. Alors, sans aucune gêne, la youtubeuse poussa les deux corps collés pour les séparer à l’aide de ses bras. « Excuse-le. » Commença-t-elle en s’adressant à la concurrence faible. « Mais il a un peu bu, il a pas les yeux en face des trous, te fais pas trop d’espoir. » Cela signifiait bien un ‘’casse-toi grosse vache’’ mais elle tentait de rester un temps soit peu polie, ma foi. Puis elle chopa le poignet de son… ami ? pour le coller contre elle. Eien entoura la nuque du jeune homme de ses bras avant de lui embrasser la joue. « T’es vraiment un goujat. » Même pas capable d’attendre qu’elle arrive pour aller draguer de la mocheté. Elle se recula vivement avant de s’approcher de la table des vainqueurs, une bouteille de champagne à la main qu’elle secoua vivement pour l’ouvrir subitement. « ALLEZ LES MAUVIETTES FAUT LA FETER BIEN CETTE VICTOIRE ! QUI VEUT UN BISOU ?? » Fallait bien qu’elle se venge, non ?

T’étais tellement concentré sur la fille qui se trouvait devant toi et ton objectif de la mettre dans ton lit que tu fus surpris de te sentir te faire pousser en arrière. Tu t’apprêtais à envoyer chier la personne qui avait osé se mettre entre toi et ta conquête du soir mais tu t’arrêtas net en voyant une Eien pas du tout ravie. Malgré son air énervé, tu ne pouvais pas t’empêcher de la regarder de haut, admirant sa beauté qui te rendait trop faible à ton goût et ses longues jambes dénudées que tu adorais. Ton attention se porta cependant sur son visage lorsqu’Eien décida de te foirer ton plan et ce, sans que tu ne puisses rien faire. Ta tête tournait entre Eien et la fille qui commençait à se barrer, et toi, tu te tenais là, entre les deux comme un con, la bouche ouverte. Tu sentis une pression sur ton poignet puis tu te retrouvais coller contre Eien, tes bras se mettant instinctivement autour de ses hanches tandis qu’elle passait ses bras autour de ton cou. Décidément, Eien avait une sorte de pouvoir si elle était capable de te réduire au simple état de statut, incapable d’agir. Elle avait un peu trop de pouvoir sur toi mais honnêtement, tu ne savais pas si tu devais vraiment détester ça…ça t’attirait en quelque sorte. Comme le fait qu’elle se montre jalouse ou du moins, qu’elle n’aime pas te voir avec d’autres filles alors qu’elle le nie quand tu lui fais la remarque. Un petit sourire se dessina sur ton visage mais il disparut aussi rapidement qu’il était apparu lorsqu’Eien décida de se venger et de draguer ouvertement tes coéquipiers. Rapidement, tu te collais contre la Japonaise par derrière et passais un bras autour de sa taille, ne laissant aucun espace entre elle et toi, et de ton autre bras, tu pris la bouteille de champagne des mains de la youtubeuse. “Hahaha, je pense pas non.” Si les regards pouvaient tuer, les autres joueurs de l’équipe seraient sûrement morts vu le regard que tu leur lancer et ils l’avaient bien compris. Si certains avaient eu l’espoir de passer une soirée arrosée avec Eien, tu venais de ruiner leur plan. Même si Eien n’était pas tienne, tu ne voulais pas la partager. “Si l’un d’entre vous pense recevoir, ne serait-ce qu’un bisou sur la joue, je lui enfonce la lame de mes patins dans le crâne…” C’était peut-être un peu trop mais tu voulais être clair.

Tu n’attendis pas leur réaction pour prendre Eien par le bras et l’éloigner de la table de hockeyeurs qui ne pouvaient s’empêcher de jeter des regards rempli d’envie sur la jeune femme. Si ça continuait comme ça, tu finirais par en frapper un alors tu préférais t’éloigner. Tu finis par trouver un coin tranquille autour d’une petite table sans chaises ni tabourets. Tu y posas la bouteille de champagne et attrapa Eien par la taille, la rapprochant de toi. “Tu voulais te venger hein…” Ton ton était taquin et tu feignais être blessé. Ton visage se rapprochait dangereusement du sien et tu t’arrêtais à quelques centimètres du sien. “Sache que je n’aime pas partager, je pensais que c’était clair…” Tu murmurais tes mots à présent et ton étreinte sur ses hanches se fit légèrement plus forte, pour marquer tes mots.