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TENUE&CHEVEUX ✌ Souriant à son binôme, elle posa un énième verre sur le comptoir, remerciant le client, parfois sans même daigner lui adresse un quelconque regard, déjà trop prise par sa prochaine demande. Avec le temps, elle avait finit par s'y faire, à ce monde trop décalé de celui dans lequel elle avait grandit. Refuser les avances de certains, remettre à leur place d'autre. C'était devenu un quotidien pour cette jeune femme pourtant parfois trop douce. Un petit soupire. Elle était déjà fatiguée. Levant doucement ses pupilles sur l'horloge au dessus de sa tête : 21:00. Elle terminait à 23:00... Désespérée, il ne lui tardait qu'une seule chose : rentrer chez elle, se mettre dans son lit et mourir entre ses draps trop froids.
Une petit accalmie. Elle jeta un coup d’œil à son téléphone posé non loin des verres, sous le comptoir afin qu'il soit protégé mais toujours présent. Elle répondit à quelques messages. Puis, fronça légèrement les sourcils devant l'un d'eux. Une amie lui envoyant un lien lui indiquant de le regarder, c'était urgent et choquant. Ne comprenant pas sur le coup, elle laissa aller sa curiosité.
Une curiosité, qui chez l'homme en devenait un péché. Une curiosité, qui lui donna mal au cœur. T'as plus rien en commun avec ce type, pourquoi ça t'froisse ? Elle serra son téléphone dans sa main... Elle était plus énervée qu'autre chose. Se sentir trahit, quelque part, se sentit salit, aussi  . Un respect qu'elle lui portait qui n'était visiblement pas similaire. Elle ne supportait pas cela... Son collègue eut la malchance de revenir de sa courte pause. Tu m'remplaces, débrouille toi. J'te f'rais demain soir. Sèche, elle ne lui laissa pas le temps de rétorquer quoi que se soit qu'elle était déjà derrière, ayant jeté son tablier quelque part. Attrapant son sac et sa veste au vol, sortant par derrière, elle grimpa dans sa voiture.

(...) Elle connaissait ses horaires par cœur. Et cette route, également. Se garant devant le garage et non à l'intérieur, elle laissa ses affaires prises précédemment, fermant seulement sa voiture, son téléphone dans l'une de ses mains. Elle poussa la porte, d'un coup, et son regard tomba sur un jeune homme qui ne lui était pas inconnu. Un collègue de l'autre singe. Elle fronça les sourcils, alors qu'il venait l'accueillir. Elle ne lui laissa pas le temps de placer les formules de politesse : elle n'était pas là pour ça. Je viens voir Ryusei. Où est-il s'il vous plait? Il lui indiqua poliment qu'il se trouvait dans le bureau en face. Elle y vit deux silhouettes. Ce n'était pas le patron. Alors tout allait bien ?
Ses talons résonnèrent dans le grand hall, alors que d'un pas déterminé, elle pénétra dans la pièce indiquée. Celui qui n'était pas concerné se tourna et la salua. Pouvez-vous sortir s'il vous plaît ?  Polie. Elle le restait. Toujours. Mais l'homme n'avait pas l'air de vouloir comprendre... J'ai dis dehors! Il sursauta et sortit. Elle ferma la porte, la claquant presque.
Elle jeta presque son téléphone à plat sur le bureau en face de celui qu'elle pouvait prétendre encore aimer, l'écran affichant la photo vue précédemment. Tu fais c'que tu veux mais pas sous mon nez. J'pensais au moins qu't'avais un minimum de respect. Ca t'arrive de penser aux autres ?! (...) De penser à moi ?! Lui taper une scène au boulot alors qu'elle aurait pu attendre qu'il termine ? Non. C'était pour mieux lui faire comprendre sa position.

crevé. il n'avait plus d'énergie. il poursuivait machinalement, études, boulot, dodo, et la pilule pour recommencer le lendemain et faire passer le reste. les heures défilaient, trop lentement à son goût, mais pour le coup, il s'en fichait. il n'avait ni envie d'être au boulot, ni envie d'être chez lui, alors peu importe, puisque dans tous les cas, il ne trouvait plus que rarement le sommeil. sauf quand il ne le fallait pas, évidemment; comme là, par exemple, où l soirée plutôt calme lui permettait de s'occuper de paperasses dans le bureau, remplaçant du gérant pour la soirée. les paupières lourdes, il fixait les kanjis sans les comprendre sur le papier, sa tête partant vers l'avant et son front se heurtant brutalement au bureau, le premier sursaut causé par son soudain mal de crâne et le second par un client régulier qui venait prendre place dans le bureau, sans demander son avis au blond. le teint blême et l'air découragé, il lui fit signe de s'asseoir, usant des dernières gouttes de sa patience pour lui expliquer le coût des dernières réparations portées à son véhicule. mais c'était un client important, et il ne pouvait pas se permettre de le p- pouvez-vous sortir s'il vous plaît ? son sang se glaça en entendant la voix plus que familière de la jeune femme. son cœur s'arrêta, même, seulement pour reprendre de plus belle lorsqu'il l'entendit rappliquer, le client lui filant minablement entre les doigts sans qu'il n'arrive à dire un seul mot, cloué sur sa chaise une bonne dizaine de secondes après qu'elle eut laissé tomber son portable sous son nez. là, il comprit, avant même qu'elle n'hausse le ton, ses mots durs même si elle ne lui criait pas dessus à proprement parler. instinctivement, il sentit le sang lui monter à la tête et bouillir dans ses veines. des pensées et des mots qui défilaient trop rapidement pour qu'il ne puisse s'accrocher à quoi que ce soit. sans même le réaliser, il se levait de sa chaise, appuyant ses mains sur le bureau de qualité si minable qu'il plia presque sous la force qu'il avait employé, et il se pencha vers elle, son regard se figeant vers le sien. des nerfs, il n'en avait plus.

« c'est une blague ? » demanda-t-il au travers d'un rire jaune, haussant la voix, plus qu'elle encore. « tu fous le camp sans dire un putain de mot, tu veux plus rien savoir de moi, j'vaux rien du jour au lendemain et tu... » il tenta de respirer un bon coup, de mâcher ses mots, de ne pas s'emporter - mais il fit tout le contraire. son poing se referma pour frapper contre le pauvre bureau, et il le contourna, ce dernier grinçant dangereusement à son passage. si ça n'avait pas été du fait qu'il était responsable ce soir, il serait parti. l'avoir en face d'elle comme ça, maintenant, alors que rien n'allait comme prévu, que tout était contre lui, c'était carrément la cerise sur le gâteau. la rage au ventre, il fit les quelques pas les séparant, se retrouvant à peine à quelques centimètres d'elle, ses doigts se fermant et s'ouvrant répétitivement contre ses paumes de mains, prouvant qu'il tentait de se contrôler.
un minimum au moins....
« et toi tu débarques, tu fous le bordel avec un client important pour une putain de photo ?! » ce qui ne fonctionnait visiblement pas. il marqua une pause, mais ne lui laissa pas le temps de répliquer. pas encore. en fait, il n'avait même pas envie de l'entendre parler. par pure vengeance, il avait envie de lui faire mal; parce que c'était ce qu'elle lui faisait. trop orgueilleux, il ne réalisait pas que ce mal venait de lui. sa faute, il ne l'assumerait jamais, pour une bonne raison; on ne laissait pas tomber les gens comme ça. « ça... » il attrapa le téléphone toujours sur la table, et lui balança dans les mains. « n'en parlons même pas. ça te concerne pas, ce que je fais, kanae. t'as fait un choix. tu peux pas faire comme si j'existais pas et réapparaître dès que ça ne TE convient plus. tu vis avec les conséquences, maintenant. et ton respect, tu peux le mettre où j'pense... j'en veux plus de ton respect, tu l'as balancé par la fenêtre quand t'as décidé de balancer tout le reste. » lui adresser la parole ainsi ? c'était la première fois. il s'écarta et vint ouvrir la porte, tentant désespérément de voir le client mais... plus là. découragé, il referma la porte, s'appuyant contre et posant ses deux mains dans son visage, incapable de contenir le surplus d'émotions, de rage, de confusion dans sa tête. « bah voilà, t'es vengée maintenant. tu peux foutre le camp. tu sais faire ça. »

TENUE&CHEVEUX ✌ c'est une blague ?  Elle eut envie de lui répondre un Non connard, mais resta silencieuse, parce que le voir se lever ne la rassura aucunement. tu fous le camp sans dire un putain de mot, tu veux plus rien savoir de moi, j'vaux rien du jour au lendemain et tu... Elle aurait pu être outrée par ses mots mais elle sursauta lorsqu'il tapa le bureau. Elle le savait impulsif, violent. Mais avec elle ? Jamais il n'avait été ainsi et quand bien même, envers les autres non plus. Elle savait, qu'il se battait, qu'il avait des ennuis de temps en temps à cause de son caractère, mais jamais devant elle. Alors, se fut là une re découverte de cette personne tant chérie. Lorsqu'il le contourna, elle eut un réflexe : de recule d'un pas. Mais c'était inutile, elle le savait. Mais elle n'avait pas guidée ses jambes : elles avaient bougé seules. Le voyant ouvrir, fermer sa main ; geste nerveux, elle commençait a appréhender et se dire qu'elle aurait mieux fait de l'appeler et de lui crier dessus comme elle l'aurait fait normalement.
Mais comment ne pas réagir ? Parce qu'en voyant cette photo elle avait eut mal. Sans réellement le vouloir. Son cœur et sa raison trop opposés, elle se maudissait autant qu'elle l'aimait.   et toi tu débarques, tu fous le bordel avec un client important pour une putain de photo ?! Une photo qui veut dire tant de chose... Elle baissa légèrement les yeux, parce qu'elle n'assumait pas le fait de se sentir si oppressée, face au fait qu'il fasse sa vie de cette manière. Avec une autre.  ça...  Rattrapant son téléphone, le collant contre elle afin de ne pas le faire tomber, la demoiselle reposa son regard sur le blond. Courageuse ? Un peu. n'en parlons même pas. ça te concerne pas, ce que je fais, kanae. t'as fait un choix. tu peux pas faire comme si j'existais pas et réapparaître dès que ça ne TE convient plus. tu vis avec les conséquences, maintenant. et ton respect, tu peux le mettre où j'pense... j'en veux plus de ton respect, tu l'as balancé par la fenêtre quand t'as décidé de balancer tout le reste. Tu as été stupide Kana. Tu sais très bien qu'il ne reconnaîtra jamais ses fautes. Se sera toujours de la tienne, oui. Agacée. Blasée, blessée, aussi. Elle le suivit du regard. Pourquoi t'es aveugle ? S'il n'était question que de lui offrir une canne pour y remédier, elle ne se serait pas plaint. Mais c'était tout autre.  bah voilà, t'es vengée maintenant. tu peux foutre le camp. tu sais faire ça. Elle lâcha un gros soupire, audible afin qu'il l'entende, aussi. T'es bête. Elle ne pouvait pas l'insulter. Elle ne pouvait pas non plus le négliger; Parce qu'au fond, elle n'y arrivait pas. Quel intérêt j'aurais à me venger ? Si j'avais voulu le faire Ryûsei, je m'y serais prise autrement. Un ton calme. Alors que sa main droite, tenant le bas de son gilet trahissait son appréhension, ses sentiments et sa colère. J'ai toujours su que t'étais un idiot. Mais à ce point. Elle marqua un blanc, s'appuyant légèrement au mur derrière elle. Je ne me suis pas éloignée pour mon bon plaisir, sous prétexte que ta stupidité m'agaçait.   Elle était à semi sérieuse dans ses propos. Je veux juste que tu comprennes que t'es con parce que tu vois que dalle. Je suis partis parce que tu captes absolument rien à ce qui pouvait se passer entre nous deux. Tu t'en tapais. J'avais plus l'impression de te faire perdre ton temps que de te donner ce dont tu avais besoins. Et tu ne sais pas, à quel point c'est difficile de partir comme ça. Sans rien dire. Le fixant, elle ne se stoppa pas là. Parce que te donner raison serait trop facile. Cette putain de photo, comme tu l'appelle.. Rien que d'y pensait, ça l'énervait. Ah ! Et puis tu m'saoule ! Tu crois que chui revenue pour crier dans ton bureau sous prétexte que ça m'fait plaisir ?! Non ! Cette pute, elle a pas à être avec toi ; et t'as pas à faire ça sous mon nez ! T'es qu'un connard !  Impulsive, elle était juste un peu trop perdue, aussi. Entre la souffrance et la colère, l'amour et l'incompréhension. Un beau foutoir que voilà. Et puis je sais même pas pourquoi chui venue. - Ah oui. Et j'suis pas désolée pour ton client.  Sèche, elle ne pensait pas un seul de ses mots trop froid. Elle le poussa de la porte, l'ouvrant afin de sortir. Elle vit le collègue de son vis à vis la regarder. Elle lui lança un regard mauvais... Une femme. C'était dangereux, parfois.

j'ai toujours su que t'étais un idiot. à ces mots, il sourit. il aurait pu rire une fois de plus, mais la volonté n'y était pas. les femmes, de toute façon, ne pouvaient pas comprendre. les sentiments n'étaient jamais éternels, et tout devait se dérouler comme dans un film d'amour. mais seulement, voilà... le romantisme, chez le blond, ne primait pas. terminer ses études et s'assurer une qualité de vie, à lui et sa génitrice d'ailleurs, voilà ce qu'il désirait d'abord. une femme, mais pourquoi une femme maintenant ? il avait du mal à s'offrir deux repas par jour, parfois. il n'avait rien, rien à donner, tout à perdre en acceptant que cette femme s'installe dans sa vie. au final, elle avait bien fait de s'éloigner. peut-être. le fait était qu'elle ne pouvait patienter, comme toute femme. jugement. mais celui-là, il en était quasi certain. lorsqu'elle le poussa de la porte, sur le coup, il ne fit rien. puis comme toujours, elle lui fila entre les doigts, s'échappant, le laissant là, bête et confus, un peu plus brisé encore, comme chaque fois qu'elle apparaissait pour ensuite disparaître à nouveau. les poings serrés, il réfléchissait à toute vitesse.
tellement qu'il ne savait plus agir, tellement qu'il sentit la colère lui monter au nez, à nouveau, d'un coup, le garage ne devenant plus rien qu'une pièce vide où ils se trouvaient, un lieu par défaut, un endroit comme les autres. il bondit hors de la pièce et lui attrapa le poignet, la stoppant direct dans sa lancée, juste comme elle s'apprêtait à quitter les lieux. mais plutôt que de l'arrêter, il reprit le pas, la dépassant, la traînant à l'extérieur.

« fuck that » le dos de la belle se heurta à sa voiture. il prit un moment pour la regarder, l'observer, les yeux dans les yeux et la haine au nez. était-ce vraiment de la haine ? non, c'était plutôt un mélange de tristesse, de découragement, d'impatience, de colère, tout ça ensemble. il relâcha son poignet. elle était libre de partir vraiment si elle en avait envie, à vrai dire. il ne la retenait que par sa présence, et ses mains qui venaient attraper son visage, la forçant à le regarder dans les yeux elle aussi, refusant de la voir détourner le regard une fois de plus. « arrête. y'a rien que j'ai pas capté. » dit-il, les dents serrées, le grognant presque au final. il n'attendit pas de réponse. il se colla à elle, puis vint chercher ses lèvres. le besoin était là, toute l'envie qu'il avait de l'avoir à ses côtés, de la garder pour lui, de lui faire comprendre certaines choses auxquelles elle se refusait visiblement. il ne la lâcha pas de si tôt, jusqu'à ne plus avoir de souffle, jusqu'à ce que ses poumons lui crient de prendre une pause, ce qu'il fit, mais elle ne dura que quelques courtes secondes. « pourquoi t'es incapable d'attendre ? » juste le temps de marmonner quelques mots contre ses lèvres tandis qu'il attrapait les clés de sa voiture, déverrouillant la portière, mais il réclamait déjà ses lèvres à nouveau. même s'il ouvrait la portière. même s'il la poussait à l'intérieur, sa main au bas de son dos pour éviter de l'assommer et lui au-dessus d'elle, penché sur elle, la relâchant finalement alors qu'elle se retrouvait à demi-allongée sous lui, dans la voiture dans laquelle elle n'avait probablement pas accepté de se retrouver non plus. « pourquoi tu peux pas juste comprendre ? je fous rien en l'air. je prends le temps qu'il faut. j'ai rien à t'offrir, là, maintenant. et ta pote, elle frime. c'est à peine si je l'ai touchée. pourquoi ? mais pour toi bordel, kanae. »

TENUE&CHEVEUX ✌ Prise dans sa faiblesse, dans sa colère, sa tristesse, elle manqua un hoquet de surprise lorsqu'elle sentit la poigne du blond sur elle. Une décharge d'émotion - peut-être un peu plus de la crainte que de l'appréhension. Parce qu'un homme énervé était toujours imprévisible. Il faut se dire les choses ainsi, oui. Les yeux légèrement ronds,   elle le vit alors passer devant, pressant le pas afin de reprendre sa petite route. A ses yeux, Ryûsei c'était le genre d'homme, qui appartenait à cette catégorie d'inconnu. Elle ne savait jamais à quoi s'attendre, elle ne pouvait presque jamais prévoir ses réactions. A chaque fois quelque chose de nouveau. A chaque fois quelque chose de différent. Une petite touche, un petit détail qui l'avait sûrement aidé à voir en lui quelqu'un de bien plus important qu'à l'origine : un homme, et une femme. Non, c'était allait beaucoup plus loin, autrement, pourquoi serait-elle venue ce soir ?  fuck that  Son dos se heurtant contre la voiture du blond, elle s'y accrocha légèrement, ses mains posées à plat contre, proches de ses cuisses dénudées lorsqu'il daigna enfin la lâcher.
Partir maintenant ? Fuir ? Non. Elle voulait savoir ce qu'il voulait ou ce qu'il avait à dire. Après tout il avait le droit de se défendre. Elle vit au dernier moment, les mains du jeune homme venir jusqu'à son visage et elle ferma les yeux une fraction de seconde. Pourquoi est-ce que t'as autant peur ? Il ne t'a jamais rien fait... Peut-être par réflexe. Oui. C'était cela. Juste un putain de réflexe. Forcée à le regarder, elle se sentait mal à l'aise. Là, dans cette position. Et surtout, le fait de pouvoir être observée alors qu'elle venait de lui gueuler dessus deux minutes auparavant.  arrête. y'a rien que j'ai pas capté.
Comment répondre à cela ? Comment interpréter aussi, ces paroles? Mais ses questions, ses réponses attendront finalement. Elle sentit le corps de l'être aimé venir contre le siens et il en fut de même pour ses lèvres. Elle ne ferma pas les yeux tout de suite, plus surprise que choquée, mais un tantinet tout de même. Au final elle se laissa un peu aller, ses paupières clauses, ses mains se relâchant délicatement alors qu'elles rejoignirent le corps du blond. Pour la droite, se fut son bras, pour la gauche, son côté, mais plus sur son haut que sur le contact de sa peau.
Le manque d'air fut le dominant dans l'histoire, et lorsqu'elle récupéra ses lèvres, elle mit quelques secondes à s'en remettre. Parce qu'elle l'avait fuit pour ne plus avoir ce contact, cette envie. Elle avait fuit pour ne plus le toucher lui, pour ne plus avoir son parfum et sa peau contre sa personne. Elle avait fuit pour le fuir. Elle avait voulu le faire. Coincée entre son cœur qui lui disait de s'y faire et sa raison qui lui disait merde.   pourquoi t'es incapable d'attendre ? Ne s'attendant pas à ça, elle nageait dans l'incompréhension la plus totale.
Il ouvrit la voiture, la portière et elle n'eut pas le temps de suivre le mouvement et de comprendre ce qui se passait - tout trop brouillon dans sa tête, qu'elle se retrouvait allongée sous lui...  pourquoi tu peux pas juste comprendre ? je fous rien en l'air. je prends le temps qu'il faut. j'ai rien à t'offrir, là, maintenant. et ta pote, elle frime. c'est à peine si je l'ai touchée. pourquoi ? mais pour toi bordel, kanae. Elle le regardait. Choquée. Oui, parce que cela se lisait sur son visage. Mais sa colère avait disparue. Son cœur battait trop fort et elle priait pour qu'il ne le sente pas.

Finalement, elle se mit à sourire. Bêtement. Doucereusement. Et elle leva  délicatement ses mains, les posant tout d'abord sur les avants bras du blonds, puis, elle les laissa glisser le long de ses bras, passant sur ses muscles si souvent admirés, entourant ensuite sa nuque de ses bras afin de le faire venir contre elle. Agrippant légèrement sa chevelure, lui caressant en même temps, elle souffla un peu, pour elle-même.   Tu ne me l'as jamais demandé... De t'attendre.  Elle marqua un blanc, petit, avant de reprendre. Parce que je l'aurais fait... Et je le ferais... Le temps que tu voudras.. Douce, sincère. Elle pensait chaque mot qu'elle n'arrivait pas à peser. Je ne veux pas que tu m'offres quoi que se soit. Ton attention me suffis... J'veux pas d'un téléfilm à l'eau d'rose à deux balles... Elle serra un peu plus fort, cette chevelure teintée. T'es chiant... Le serrant un peu contre elle, la demoiselle ne cessa guère ses caresses.

Puis, elle se souvint alors du fait qu'elle n'était pas spécialement vêtue pour être dans une position pareil. Parce que le fait d'avoir l'étudiant sur elle avait relevé encore un peu plus le tissu. Et elle se mit à rougir sous cette pensée. Ryu... Lorsque tu te relèves... Ferme les yeux... Enfin, il devait le sentir de toute manière.
Cependant. Elle voulait le garder. Là, contre elle. A le cajoler comme elle l'avait fait un temps auparavant. Avec une douceur, une tendresse incontestée.

La tension s’était, visiblement, accumulée jusqu’à déborder. Il ne savait pas pourquoi il avait agit ainsi, pourquoi ça avait été si urgent, et encore moins pourquoi il lui avait dit tout ça. des choses qu’il aurait, à priori, préféré éviter de lui dire. En temps normal, du moins, mais pour le moment, il avait besoin d’un répit. De garder cette femme qu’il n’avait jamais voulu perdre un peu plus longtemps à ses côtés, taire les démons, même si ce n’était que pour cinq minutes. Mais la tension se relâcha, petit à petit, à commencer par le sourire qu’elle lui offrit, puis ses mains sur ses bras, sa nuque… ses paupières retombèrent naturellement, et il se détendit à son toucher, son front touchant son épaule alors qu’elle parlait à nouveau, sa voix plus douce, apaisante. « j’essaie juste de pas faire plus de mal… » fut sa seule réponse, parce qu’il n’avait pas spécialement envie d’élaborer plus qu’il ne le fallait. La vérité était qu’il ne savait pas encore où mettre ses priorités, quand serait le bon temps, et si le bon temps finirait par venir. Et si quand ce dernier se pointerait, il ne serait pas trop tard ; s’investir, ou demander à une autre de s’investir, c’était effrayant. Encore plus effrayant que le barreau du tribunal, pour la peine.
« mh ? » fit-il en l’entendant prononcer son nom, sa tête se relevant, lentement, pour l’observer alors qu’elle lui indiquait un conseil. conseil, consigne, peu importe puisque son premier réflexe fut presque naturel, un automatisme, son corps s’écartant un peu et sa tête s’inclinant, son regard balayant la demoiselle sous lui. puis un soupir, un hochement de tête, et il détourna le regard, se pressant un peu plus fort contre elle. Dieu, il allait se faire moine, pour vrai.
« t’es pénible avec moi… » sans cacher la plainte dans sa voix, il se força tout de même à diriger son attention ailleurs. Vraiment, de son point de vue, c’était plutôt difficile d’y voir quoique ce soit, et c’était bien comme ça, d’ailleurs. Il prit donc une inspiration, s’appuyant sur ses bras, la tête plus haute et le regard dirigé vers la fenêtre, quelque part vers l’extérieur, parce qu’il savait déjà très bien ce qu’elle pouvait lui causer, sans grand effort ni raison valable, évidemment. « entre nous, je pense que c’est toi la plus chiante, là, par contre. » il sourit tout de même, d’un air amusé, parce qu’il était visiblement incapable de la détester trop longtemps. « tu me fais possiblement perdre un contrat important pour venir m’engueuler en mini-short… » une phrase résumait tout. il n’arrivait même pas à mettre le doigt sur ce qui était le plus dérangeant, dans tout ça. en vérité, le plus dérangeant, ce devait être qu’il n’était pas particulièrement irrité, là. Il était plutôt bien. Malheureusement, heureusement, qu’importe pour le moment.
Tout doucement, il se décala, dans l’optique où elle avait raison ; ce n’était probablement pas très décent, de toute façon. Son nez sous son oreille, frôlant son cou, son buste, puis la quittant pour se redresser. Et contre toute attente, son regard se posa partout sauf sur ses cuisses, beaucoup trop dénudées maintenant qu’il n’était plus en colère, ou moins, en tous cas. « c’est pas tellement l’endroit pour ça de toute… tu veux peut-etre euh… » il envoya un doigt d’honneur à son collègue, le nez collé à la fenêtre, visiblement intéressé lui aussi. Puis il reposa son attention vers kanae, mal à l’aise de lui demander de ne pas juste s’en aller tout de suite. D’attendre, de le suivre ailleurs. Ou bien de s’en aller, maintenant, avant qu’il ne fasse une autre merde, parce que c’était forcément ce qu’il allait faire.

TENUE&CHEVEUX ✌ Elle lui demanda de ne pas regarder... Et que fit-il ? Tel un enfant, l'inverse. Alors elle se mit un peu à paniquer, posant ses mains sur les joues, ou sur le visage du blond afin de lui faire relever un tantinet plus vite. Mais pourquoi tu écoutes jamais quand on te parle ?   Et elle se mit à rire, un peu, sous une plainte quand même, parce qu'elle était désespérée. t’es pénible avec moi…  D'un air faussement fâché, elle le regardait avant de reposer sa tête sur le siège, légèrement penché en arrière, ses mains revenues sur les épaules du plus âgé.entre nous, je pense que c’est toi la plus chiante, là, par contre. La demoiselle lui tapa légèrement l'épaule. Trop de points négatifs d'un coup !   tu me fais possiblement perdre un contrat important pour venir m’engueuler en mini-short… C'était vrai. Elle venait de foutre un client dehors. Bon, sur le point qu'elle l'avait engueulé, elle ne regrettait pas. Ou un peu. Du moins, pas autant que pour celui mis à la porte. Et parce qu'elle savait que, contrairement à elle, il n'était pas né dans la simplicité d'une vie déjà toute tracée - qu'il se battait, et qu'il y arrivait, elle s'en voulait. Un peu plus. A chaque fois qu'elle y pensait.
Le sentant se redresser, la demoiselle sentit un long frisson parcourir son corps alors qu'il la frôlait à peine. Cela avait toujours fait le même effet. Lorsqu'ils avaient été seuls. Lorsqu'elle avait put profiter de ses bras. Rien que son touché : une vraie torture ! Alors elle le scruta un peu jusqu'à ce qu'il se soit convenablement redressé, faisant de même en remettant ses vêtements. c’est pas tellement l’endroit pour ça de toute… tu veux peut-être euh… Kanae se prêta pour répondre mais fut choquée (un peu) par le geste du garagiste envers son collègue. Ryû' !   Elle s'accrocha à son bras pour se donner l'impulsion afin de pouvoir se retrouver debout, face à lui. Reste poli. Le pauvre.   Ironique bien entendu, Elle fut tout autant amusée par la réaction du blond en ce qui la concernait. Il était maladroit, mais cela le rendait mignon. Enfin, ceci était sûrement ses pensées les plus intimes : garons nous d'un quelconque commentaire. Je voudrais peut-être, t'attendre. Oui.   Ses mains posées devant elle, comme par réflexe. - Elle n'était qu'une petite fille trop bien élevée, au fond. Mais je ne te prendrais pas non plus beaucoup de ton temps.  Comme à chaque fois qu'ils se voyaient, au fond.
Kanae respectait sa vie ; en dehors de lorsqu'ils étaient ensemble en passant outre son travail. Il avait des choses à faire. Sûrement. Jamais, elle ne lui demandera. Par pudeur aussi, surtout. Parce qu'au fond, elle était là. Devant lui, droite. Mais elle avait une crainte au fond d'elle qui était mêlé à une certaine timidité. Comment agir devant celui, pour qui nous avons des sentiments ? Comment accepter de pouvoir rester un peu avec lui ? Comment se comporter pour lui dire oui, pour lui dire non. Comment, interpréter ses paroles. Tout cela, tournait en rond dans sa petite tête et plus elle y faisait attention, et moins, elle se sentait sûr d'elle. Lorsqu'elle a osé se lancer dans son bureau en criant presque : c'était l'adrénaline. Sauf si tu as quelque chose de prévu déjà, bien entendu - et je comprends hein, c'est pas grave...   Un ton un peu stressé, mêlé à sa voix naturellement douce. T'es vraiment chiant... Parce que c'était de sa faute, si la petite musicienne qu'elle était se sentait si petite.
Puis, sans réellement attendre de réponse, elle leva doucement la tête, sa main droite posée - doucereusement sur le bras du blond, comme pour se tenir alors qu'en réalité c'était tout autre et elle lui prit délicatement ses lèvres, avant de s'écarter, n'ajoutant rien. Elle l'attendrait. Elle serait patiente. Ce soir, le lendemain. Les mois à venir. Elle ne pouvait savoir comment les choses allaient se dérouler mais qu'importe.
En attendant, elle allait sagement attendre qu'il termine sa journée. Elle voulait se faire pardonner aussi, de lui avoir faire perdre quelque chose d'important, vu comme un simple client.

reste poli. le pauvre. son attention se posa de nouveau vers la jeune femme qui s'était enfin remise sur pied, et il lui adressa un mince sourire, presque embarrassé à vrai dire. il n'avait jamais eu les meilleures manières ; il faisait de son mieux, franchement. mais il ne connaissait pas les étiquettes, la politesse, pas comme les gens de.. la haute. comme kanae, ou mayuko, ou pleins d'autres qu'il fréquentait, ironiquement. ses épaules s'affaissèrent, et il l'écouta parler, tel un chiot pris à faire des bêtises. elle affirmait qu'elle voulait bien l'attendre, ou du moins c'est ce qu'il en interprétait, et il dût se mordre les joues pour ne pas paraître trop excité. il l'avait nié autant que possible, mais elle lui manquait. tellement que l'entendre prononcer ces mots lui donnait envie de tout foutre en l'air, juste histoire de maximiser le temps qu'il avait en sa compagnie. il hocha doucement de la tête, puis lui adressa un nouveau sourire. ni amusé, ni mesquin. sincère, parce qu'elle lui apportait un peu de positif. juste ce qu'il fallait pour qu'il flotte au-dessus d'un nuage imaginaire, nuage éphémère mais qu'importe. il se racla la gorge, déjà décidé de l'endroit où il voulais l'emmener. pas chez lui ; c'était probablement la pire idée au monde. mais pour ça, elle devait accepter d'abandonner sa voiture un moment. il s'apprêtait à lui dire qu'il serait de retour d'ici une vingtaine de minutes, trente tout au plus - le temps de régler quelques trucs dans le bureau et de fermer le garage - mais ses lèvres vinrent chercher les siennes, et, trop faible, toutes ses bonnes intentions s'envolèrent. il prit un moment avant de lui répondre, mais leva le bras en direction de sa voiture, pointant une place vers le stationnement d'employés. « j'ai quelque chose de prévu, maintenant. gare ta voiture là, monte dans la mienne. j'arrive. » il lui balança les clés de sa voiture et disparu, à demi à la course, vers le garage. son collègue le lui devait bien, de toute façon.

plus ils approchaient de l'endroit, et plus il stressait. c'était stupide. il avait d'abord pensé à cet endroit parce que c'était calme, qu'on y captait des chaînes de radio un peu plus indie et que la vue sur tokyo était tout simplement sublime. il était venu là maintes fois avec de bons amis, à passer du bon temps des heures durant, avant de se rappeler de la connotation romantique que pouvait avoir cette plaine surplombant la grande ville, où il venait tout juste de garer la voiture. il y en avait une ou deux plus loin, qu'il ne pouvait qu'à peine distinguer, et c'était tranquille, comme toujours. le voyage n'avait pas été très long non plus ; une histoire d'une dizaine de minutes tout au plus, et il avait préféré lui laisser peu d'indices concernant l'endroit où il comptait la traîner. « on peut bouger ailleurs si tu veux, j'ai juste cru que ... » il coupa le moteur, laissant toutefois la radio jouer, à bas volume, juste ce qu'il fallait pour détendre l'atmosphère un peu. il avait cru que... c'était mieux d'être au calme et d'être capable de parler, plutôt que d'aller dans un endroit où trop de gens, trop de cacophonie l'empêcherait de profiter. parce qu'ils avaient sûrement beaucoup de choses à se dire. d'un autre côté... il n'avait pas non plus envie de s'étaler des heures sur les mêmes sujets, risquer des disputes inutiles. « bah c'est plutôt cool comme endroit... » marmonna-t-il, figeant un regard dubitatif vers le paysage en mouvement au loin. il n'en était plus tellement certain, à vrai dire.

TENUE&CHEVEUX ✌ j'ai quelque chose de prévu, maintenant. gare ta voiture là, monte dans la mienne. j'arrive. Surprise par autant de rapidité et d'une réaction impulsive (un peu) de la part du blond, la flûtiste rattrapa les clés au vol, ses mains collées sur le haut de sa poitrine. Elle hésita deux petites secondes avant de bouger, le regardant partir... Puis elle s'exécuta, avant de monter dans la voiture, presque en même temps que le plus âgé. Elle s'attacha naturellement, sans se poser aucune question : une confiance un peu trop aveugle, visiblement. Mais elle aimait les surprises, et avec lui, elle était gâtée, quelque part.

(...) La route fut agréable. Sa tête posée sur la partie du siège à cet effet, elle avait observé la route, sous un silence reposant et serein. Une dizaine de minutes, un bain de tranquillité avant de voir au devant une capitale nouvelle. Pourtant, elle y passait ses journées, à l'intérieur. Et là, c''était comme si elle se trouvait ailleurs. Les yeux rivés sur cette vue aux milles couleurs, un sourire radieux se logea sur ses lèvres, déjà détachée et légèrement avancée sur son siège afin d'en voir un peu plus.  on peut bouger ailleurs si tu veux, j'ai juste cru que ... bah c'est plutôt cool comme endroit...[ Elle osa alors se pencher doucereusement vers lui, embrassant tendrement sa joue.   Tu n'aurais pas pu trouver mieux, ne t'en fais pas.  Sincère, sa voix habituellement douce, peut-être un peu murmurée car intimidée, aussi. Puis, elle posa naturellement sa tête sur l'épaule de l'étudiant, son visage tourné vers l'horizon qui se mouvait encore et toujours.
Puis, elle vint chercher, timidement la main droite du jeune homme, la prenant des siennes en jouant avec ses doigts, comme elle avait toujours l'habitude de le faire. Mais aussi, pour garder - toujours, un contact avec lui. Parce qu'elle la tenait légèrement, également. Alors, sa seconde main, proche de l'autre se baladait lentement sur le bras du blond. Elle n'osa pas relever son visage pour le regarder, préférant continuer ses caresses. Comment vas ta mère?   Une femme qu'elle aimait. Une femme qu'elle admirait, aussi. Pour ce côté si maternelle et aimant. Parce qu'elle, n'avait jamais connu ça. Raconte moi.  Elle marqua un blanc, avant de lever finalement ses yeux sur lui, détaillant son visage qu'elle connaissait pourtant déjà par cœur. Raconte moi tout ce que j'ai loupé...  Parce qu'elle voulait connaître sa vie comme elle l'a connaissait avant. Parce qu'elle voulait essayer, de reprendre les choses en main en ce qui le concernait. Et la discussion était quelque chose de primordial. Car sans communication, rien de pouvait fonctionner entre deux personnes, n'est-ce pas ?

comme à l'habitude, le blond se faisait un sang d'encre à l'idée d'exagérer, ou bien encore de faire le mauvais pas avec elle. parce que c'était tout ce qu'il avait l'impression de faire, au final, des mauvais pas, lorsqu'il s'agissait de kanae. et pour une fois, il avait envie de lui donner une raison de rester un peu. égoïste, il ne savait même pas encore ce qu'il entrevoyait pour le futur. mais une relation ambiguë, sans rien de tangible des mois, des années durant, il se doutait bien que ça ne pouvait faire l'affaire que d'un handicapé de l'amour comme lui. et il comprenait, au fond. mais ses muscles se détendirent une énième fois lorsqu'elle vint poser sa tête sur son épaule et attraper sa main entre les deux siennes, la caresse sur son bras le relaxant presque instantanément, au point où il eut l'impression de respirer enfin. et c'est ce qu'il fit, discrètement, silencieusement, prenant une longue et douce inspiration alors qu'il posait sa tête sur la sienne, respirant le parfum de la belle et fermant même les yeux l'espace de quelques secondes alors qu'elle lui assurait qu'il n'aurait pu trouver mieux. un doux sourire flottait à présent sur des lèvres, et ses doigts se refermèrent en douceur sur sa main, la gardant là, heureux, au moins pour le moment. une petite trêve agréable, qu'il n'aurait jamais pu espérer même une semaine auparavant. comment va ta mère ? c'est un petit rire qui s'échappa de lui cette fois, tout bas, parce qu'il savait qu'elle et sa mère avaient toujours entretenu une bonne relation. une fille à marier, jeune homme. et elle n'attendra pas toute sa vie pour un idiot comme toi. il entendait la voix de sa mère si clairement dans sa tête, lui rabattant sur le nez, et ce chaque fois qu'il la voyait ou l'appelait, qu'il devait absolument lui demander sa main. parce que c'était bien évidemment la bonne façon d'officialiser les choses, et qu'elle ne cessait de lui répéter qu'elle serait probablement la meilleure belle-fille qu'il n'aurait jamais la chance de fréquenter.
« tu lui manques à elle aussi... » admit-il, parce que de toute évidence, il avait tout fait pour ne pas que sa pauvre vieille ne s'inquiète - également - à ce sujet. mais l'absence de la jeune femme s'était faite ressentir, et si elle lui demandait toujours quand est-ce qu'elle viendrait dîner à la maison et comment elle allait, il évitait la question du mieux qu'il le pouvait. de sa main libre, il vint détacher sa ceinture, se libérant afin de s'approcher un peu mieux lui aussi, plus confortable déjà. « elle s'inquiète toujours, ça ne change pas. mais elle va bien. elle t'invite à diner presque toutes les semaines. » il releva la tête pour la tourner vers elle, marquant une pause pour prendre un moment et l'observer, levant la main vers son visage et repoussant quelques mèches derrière son oreille, caressant distraitement ses cheveux au passage. raconte-moi. raconte-moi tout ce que j'ai loupé... cette fois, il soupira. plus par tristesse de ne rien avoir de bon à lui raconter qu'autre chose. qu'est-ce qu'il s'était passé, dans sa vie ? il avait fait des erreurs, des conneries, mais heureusement, rien n'avait affecté ni son cursus scolaire ni son boulot. est-ce qu'il avait fait des progrès ? pas vraiment. au contraire, en fait, mais à quoi bon l'inquiéter pour rien ? elle ne savait pas toutes les nuits qu'il avait passé à consommée d'une substance ou d'une autre, abusant jusqu'à ne plus se rappeler toutes les choses qui l'inquiétaient et le brisaient, tout en se convainquant qu'il n'abusait pas. jamais. « j'ai un chien maintenant. » voilà ce qu'il avait trouvé de plus sage à lui raconter. il sourit à nouveau, parce qu'il avait du mal à imaginer ce qu'elle penserait de lui en voyant la tête du petit chihuahua, auquel, finalement, le jeune homme s'était attaché. ça cassait la solitude, par moments. parce qu'il avait beau ne jamais être vraiment seul - malgré lui - il n'y avait rien comme la fidélité et la crédulité de son petit compagnon, demi-portion ou non. « il se nomme pepito et... » nouveau pincement de lèvres, mais pour éviter de rire, cette fois. il attrapa son téléphone pour chercher une photo, le déposant sur ses cuisses lorsqu'il afficha une photo de pepito qu'il avait prise quelques jours auparavant, visiblement assoupit sur son ventre. derrière cette photo, il y avait le pauvre ryûsei qui tentait de dormir en paix - mais ça, c'était une autre histoire.

TENUE&CHEVEUX ✌ tu lui manques à elle aussi... Sa belle mère et elle... C'était tout un art. La demoiselle avait trouvé en elle (et en peu de temps) le côté maternelle qu'elle n'avait jamais eut. Savoir qu'elle lui manquait lui faisait chaud au cœur. elle s'inquiète toujours, ça ne change pas. mais elle va bien. elle t'invite à diner presque toutes les semaines. Un petit rire lui échappe, parce qu'elle trouve ça mignon, adorable... Mais au fond, elle se sent un peu mal, un petit pincement au cœur. Cela prouve leur éloignement non désiré. Je l'appellerais alors. si tu me le permet. C'était sa mère, après tout S'il refusait, c'était légitime, pensa-t-elle. Elle le vit lever sa main vers son visage, son regard posé sur le siens. Son geste doux la fit frissonner, délicatement alors qu'elle venait de détourner ses pupilles l'espace de quelques secondes. Elle n'était pas gênée... Juste que cela lui avait manqué.
(...) j'ai un chien maintenant. La surprise se lisait dans son regard, un petit sourire sur le coin de ses lèvres... Alors j'en ai vraiment loupé beaucoup, des choses. Elle se demandait comment est-ce qu'il était. Elle se faisait le schéma d'un chien... Semblable au maître, comme l'on pourrait souvent le prétendre. il se nomme pépito et... Son sourire partit un peu en vrille sous le prénom. Allant de surprise en surprise... Fallait pas s'étonner qu'elle se mette rire. Il prit son téléphone, elle ne regarda pas : par respect. Le laissant chercher, sûrement une photo de l'animal ? Pas manqué. Elle se pencha pour regarder et ...
Un fou rire. Ce n'était ni méchant, ni moqueur. Un rire qui venait de loin. Un rire agréable, mignon prit sous la surprise induite par ce qu'affichait l'écran.   Oh non, Ryu ! Elle se tenait le ventre, parce qu'elle n'arrivait pas à s'arrêter, sa main droite au niveau de ses lèvres, l'autre tenant le bras du blond.
Elle était juste heureuse.
Il est trop mignon... ! Elle aimait les animaux. N'en avait jamais eut à cause de sa mère trop stricte sur ce point.   Je suis désolée. Soufflant doucement, elle passa ses doigts sous ses yeux humides. Mais je ne m'y attendais tellement pas. Pardon. Se calmant, petit à petit, elle ne pouvait s'empêcher de regarder la photo... Parce qu'en fond, il était là. Avec sa tête fatigué. Un sourire doux vint se percher sur le coin de ses lèvres et elle releva son visage sur lui. J'espère qu'il arrêtera de t'embêter lorsque tu te reposes.
Un doux baiser sur sa joue, elle osa décaler le téléphone afin de prendre sa place : à califourchon sur son aîné. Ses mains posées sur son cou, de chaque côté, elle caressait sa peau de ses doigts alors que son front c'était posé contre le siens, doucereusement. Merci Ryu...   Un murmure. Elle caressait son nez du siens. Les mi-clos, un sourire illuminant son visage. Comme avant.