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Y avait peut-être bien un quelconque moyen de se sortir toutes de là, cependant, la libraire venait à se demander si tout ce chahut n'était pas que le fruit de son imagination tourmenté...Si seulement ce n'était que ça, il suffirait d'un claquement de doigts afin de brusquer son esprit trop bruyant. Cependant, alors qu'elle recherchait parmi un Tokyo poussiéreux, sa frêle silhouette titubait machinalement au gré des fortes secousses...La Terre semblait bien périlleuse. Tellement qu'elle en prit également un coup, écorchant ses genoux d'une blancheur absolue, eux qui se fissuraient sur le bitume pointu. Et puis, parmi tout ce chaos, il y a avait cet homme dont l'identité lui était inconnue (Hikaru) dont elle ne comprit que la moitié des dires, probablement trop embrouillée, se contentant alors de répliquer qu'à l'intérieur de la boutique, se trouvait un cas davantage important que le sien qui n'était que futile à présent. « J'vais bien, vous inquiétez pas. » A peine avait-elle saisi l'opportunité de cracher ces mots, qu'une énième silhouette se détournait en sa direction, comme si le temps ne faisait que s'accélérer... A travers ses pupilles larmoyantes, Moe put reconnaître les traits de cette fleuriste au teint de porcelaine (Nanako), celle qui avait tendance à la zieuter par curiosité lorsque ses pas se dirigeaient vers sa boutique. « Qu'est-ce que...Qu'est-ce que tu fais là, tu vas bien ? » La libraire se redressait, non sans difficultés. Dégageant les quelques débris pouvant s'immiscer malencontreusement au sein de la fine chevelure, elle agrippait aussitôt Nanako par les épaules, probablement dans le but de se maintenir en équilibre. « Tu as perdu quelqu'un ? T'en fais pas, on va la retrouver... » La vérité était qu'elle n'en savait dorénavant plus rien, si ce n'était pas les dégâts qui s'accumulaient, c'était la foule en délire qui accentuait cette folie.    

Tout n'était qu'euphorie, dans l'espace temps démesuré. Dehors, les cris assourdissants se décuplaient, la panique relevant les plaques sur lesquelles le pays du soleil levant reposait de manière frêle et y titubait parfois d'ailleurs, tel qu'à ce moment précis. L'extravagance de la situation aurait pu résonner telle une plaisanterie, cependant, ce n'était nullement le cas présent, entre les blessures imposantes semblant s'inscrire en l'épiderme de la plus touchée du duo, les débris semblant commanditer le liquide rougeâtre impliquant ses plaies. « Putain. » Elle se mordit la lèvre inférieure, comme à chaque fois qu'une grossièreté ne s'apparentant nullement pas à son esprit candide osait franchir la barrière de sa chair rosée, subitement interpellée par la présence de celle qui manquait cruellement au contexte, Mami. « J'ai jamais été aussi heureuse de te voir que maintenant, t'as rien de grave ? » s'attardait la libraire auprès de la rescapée, demeurant toutefois au chevet de Hinami, celle-ci pleurant son désespoir lourdement. Moe se leva brusquement, le firmament poussiéreux d'une pagaille sans précédent venant chatouiller sa gorge, l'incitant à dégager ses poumons de toute encombre, toussant à en crever s'il le fallait. « Je sais qu'il faut la sortir de là, je vais aller chercher de l'aide dehors et je reviens au plus vite, fais attention Mami, d'accord ? » Une légère tape d'origine réconfortante étant accordée à l'épaule de la concernée, ainsi qu'un geste attendrit sur la chevelure de la blessée se voulant rassurante, Moe s'immisçait au cœur des abysses que ce vacarme incandescent était en mesure d'offrir de manière satanique, défiant les ruines de verre, la noirceur de la fumée poussiéreuse. Et elle s'éloignait, juste afin d'espérer revoir la lumière du jour, rencontrer des personnes dignes de les secourir.  

Au grand damne de la brune qui ne savait pas ce qu'elle fichait en ces lieux, regorgeant de gadgets fantaisistes, parfois désignés comme malsains, la plaisanterie de ses amies aurait pu s'avérer efficace, emplissant la libraire d'un amusement quelque peu agrémenté d'une once de désespoir vis-à-vis de leurs idées ahurissantes. Elles pourraient s'adonner à des ricanements trop endiablés, des remarques qui fusent envers le comportement de l'autre, savourer une journée entièrement consacrée à des déboires féminins... Cependant, il semblerait que la plaisanterie soit mal tombée ; la Nature reprenant ses droits, dérangeant la naïveté des faibles mortels, malheureusement bien trop usés à ces secousses maudites. Et soudain... le néant.
Elle observait le monde s'affoler, le vent ne pouvant qu'à peine rivaliser, futiles lumières se brisant sur le sol, la vue troublée... A l'extérieur, l'ensemble des vestiges nippons se trouvait affecté par la situation. Ses mèches enfantines recouvrant avec humidité, les contours de ses pommettes, son ouïe se voyait attisée par les cris sourds d'une voix familière.  « Hina ? » rampant jusqu'à cette silhouette meurtrie au sol, pleurant sa douleur.  « Merde Hina, bouge pas surtout, bouge pas. » Prise de panique, la crainte émergeant abondamment, elle saisit les frêles épaules de son amie, l'encerclant par derrière. « T'inquiète pas, les secours seront bientôt là j'en suis sûre... Enfin, j'espère. » La libraire se trouvait malgré tout tiraillée parmi une horde de sensations confuses, ne souhaitant aucunement savoir si son épiderme est indemne pour le moment. « Mami... Où elle est ? »  Ses pupilles avaient beau parcourir la multitude de débris encombrant la boutique, les restant de cette vitre de verre les faisant saigner, il n'y avait aucune trace de la concernée... Ou la fumée émanant des environs bousillés était peut-être trop importante afin de la discerner au milieu de ce panorama presque apocalyptique.