Fujiwara Saika + which side are you ?

Kyoto, l’ancienne capitale nippone, mais aussi la ville reconnue pour ses Geishas qui attirent des milliers de touristes tous les ans. On ne sait pas grand chose de ces femmes qui sont aussi furtives que des ombres. On dit que si vous croisez une geisha dans la rue, vous êtes très chanceux. Il l’est encore plus de pouvoir assister à leur présentation de danse ou théâtre, même la cérémonie du thé qui vous coûte un bras. Et pourtant, c’est totalement par hasard que le père de Saika, Fujiwara Hironobu en déplacement d’affaire à Kyoto croisa le chemin de la geisha qui deviendra plus tard la mère de Saika: Taka Mayuko. Si vous pensez que les geishas sont des prostituées, elles ne le sont pas. Ayant des règles de vie très strictes et au vue du nombre faibles de geishas, celles-ci sont étroitement surveillées par leur aînées.

Malheureusement, la vigilance des anciens leur échappa quand la jeune geiko tomba enceinte de cette homme pour qui elle eut le coup de foudre. Malgré leur différence, leur statut trop éloignés, ils se côtoyaient discrètement, en vain. Mais une grossesse n’est jamais facile à cacher. Mayuko fut radiée des geishas, sans revenus, sans abri. Et soudainement, ce bonheur qui lui paraissait si facile, elle se mit à le détester. Détester ce bébé qui l’avait éloignée de son voeux de devenir geisha, de servir les arts et la tradition.
Mais il était trop tard pour avorter. Saika naquit un jour de mai en mille neuf-cent quatre-vingt quatorze. Elle tenait de la beauté de sa mère, avec ses cheveux noir de jais, ses pommettes rosées et ces yeux marrons qui ne sont que innocence…La mère ne peut se résoudre à l’abandonner. De plus son père tient fermement à la garder. Il la nommera Saika.

La petite famille débarque à Tokyo, ville natale du père de Saika. L’enfance mouvementée de la petite est en partie due à sa mère qui visiblement la tient à l’écart d’elle autant que possible. Malgré ce manque affectif d’une mère, on lui inculque les bonnes manières, l’art de se tenir. Comme une geisha.
Cette éducation stricte incitera Saika à profiter de sa jeunesse encore plus lors de son adolescence, quand son père meurt brutalement lors d’un accident de voiture, laissant sa compagne indifférente, et sa fille meurtrie. Hironobu avait tant aimé sa fille, l’avait tant chérie et la protégeait tant bien que mal de sa mère qui la traitait comme une étrangère. Il est hors de question qu’elle vive avec une femme qui se fiche bien de sa propre progéniture. Mère et fille sont séparées quand elle a seize ans. Et elle ne prendra jamais contact avec cette femme qu’elle a tant essayé d’intéresser.
Elle fuit, chez son premier copain avec qui elle connaîtra les premiers plaisirs de la chair, où elle décida de devenir réellement qui elle voulait.

Elle arrête l’école, trouve des petits jobs avant de quitter son copain qui ne supporte plus de la voir se faire accoster par tous les autres mecs en chaleur. Elle emménage seule dans un studio à Harajuku. C’est dans cette période que Saika adopte ces couleurs de cheveux particulières, dans le boom des années 2010 où la culture nippone atteint son paroxysme en occident qu’elle devient excentrique. Manque d’attention, d’affection, la jeune femme cherche de la stabilité. Mais elle n’en trouve que quelques temps. Que ce soit avec les hommes, les jobs, ou même sa propre vie. Enfin, elle succède à l’une de ses patronnes qu’elle aimait bien, qu’elle aurait pu prendre pour sa mère. Un bar branché à Shinjuku, animé, en proie à la débauche et à l’excès chaque soirs où Saika venait servir ses clients au bar. Cette vie lui plaît, elle est fraîche et pimpante. Elle a vingt ans et dans la fleur de l’âge. Rétrospectivement, elle se dit fière d’avoir construit sa vie sans personne. Car si personne ne pouvait l’aider, alors elle le ferait d’elle-même.