i have mixed drinks about feelings. #daliya

bruit léger, distant, aussi lointain qu'il semblerait venir d'une autre dimension. les sens qui s'éveillent lourdement, prenant leur temps pour s'extirper d'une compote alcoolisée qui brûle le cerveau et assèche la langue. la fête fût forte, le lendemain se fait poignant, saisi par le mal de crâne grugeant la moindre neurone qui ose se mettre en activité. cette musique, tu la reconnais, mais pas assez tôt pour extirper un bras du lit pour retrouver le cadavre de ton téléphone puisque la pièce inconnue plonge de nouveau dans le silence. le timbre musicaux encore en tête, tu en reconnais l'assignation particulière et tu parviens à ouvrir un œil, les doigts s’élançant dans la direction de l'objet pour l’attraper. celui-ci vibre au creux de ta main sur un message de ryûhei s’interrogeant brièvement de ta localisation avant de souligner qu'il part avec sir biscuit, ton husky, séduire la gente féminine au parc le plus près de votre appartement. un grognement racle le fond de ta gorge, ignorant comment lui peut être dans un état aussi normal après la soirée d'hier. il a probablement moins bu, très certainement vu l'état de ta mémoire dans laquelle se loge un trou noir par rapport à la fin de ta soirée - ou plutôt de ta nuit. un contact dur contre ton autre poignet finit par attirer ton attention, tes sens n'ayant pas encore aboutit à tous se mettre en alerte et tu poses ton téléphone pour sortir ton bras de sous les draps. un poids mort accompagne la symphonie légère d'un métal quelconque avant que ton regard se pose sur la forme allongée à tes côtés. pendant une fraction de seconde, tout battement cardiaque cesse, la peur froide d'avoir commis une grave connerie t'étouffant. heureusement, tu ne mets pas bien long avant de reconnaître le visage barbouillé d'aliya et tout prend un peu plus de sens dans ton esprit brumeux. ces menottes découlent certainement d'une connerie, encore. et puis, t'es encore habillé, donc c'est un autre bon signe que t'as rien fait de déplacé avec la lesbienne de votre groupe. « aliya. » voix rauque d'avoir parlé trop fort, tu secoues doucement le bras en faisant gigoter le sien dans les airs dans une position des plus inconfortables pour la soutirer de ceux de morphée. « ali, t'es couverte de rouge à lèvres, t'en a foutu partout sur ton oreiller. » fait que tu constates avec une grimace, le rouge écarlate contrastant vivement avec le blanc des draps qui ne peuvent qu’appartenir à un hôtel.

et c’est comme si tu revenais d’entre les morts. un cri de désespoir s’échappe de tes lèvres tandis que tu ouvres difficilement les yeux, la lumière du jour te poignardant en plein visage. tu as l’impression de toujours y être, au club. l’odeur de l’alcool mêlée aux multiples parfums et eaux de cologne te donne encore la nausée, la musique tambourinante et grésillements des amplis te martèlent encore la tête. et pour en rajouter un peu plus à cette violente migraine, le moindre froissement de tissu est comme milles aiguilles se plantant sous ton scalp. un sursaut te secoue sous les draps lorsqu’une voix masculine résonne à tes oreilles. un rapide coup d’œil révèle l’identité de ton compagnon et tu pousses un soupir de soulagement en voyant que ce n’est pas un inconnu louche mais bien damon. un regard au dit oreiller et aux draps confirme les dires de ton acolyte et tes lèvres esquissent un sourire triomphant à l’idée d’avoir assurée hier soir, bien que tu ne t’en souviennes pas vraiment. d’un geste de la tête, tu le désignes à son tour. « et toi t’as une bite dessinée sur le front, un chef-d’œuvre vraiment. bravo l’artiste. » les membres ankylosés, tu t’étires comme un chat pour chasser toute trace de fatigue et le cliquetis métallique attire enfin ton attention. tes yeux se posent sur ton poignet, menotté étroitement à celui de ton ami et soudain, le sentiment que ce malencontreux accident est sûrement de ta faute commence à naître dans ton esprit. tu passes une main lasse, la seule de libre, sur ton visage tout en essayant de remettre de l’ordre dans tes idées. « ça va être la merde pour rentrer, je le sens. » un coup d'oeil à ton cellulaire te renseigne sur l'heure et tu pousses un gémissement. « je bosse ce soir... vaut mieux pour toi qu'on retrouve vite la clef de ce truc, sinon je te traîne avec moi à job et te force à t'habiller en soubrette. je suis sûre que tu aurais du succès avec tes gambettes à l'air ceci dit. »