déchéance et illégalité

(a)esthetic Ils sont là dans le froid, le vent hivernal leur brûlant les joues, rougissant leurs mains enfuient dans les poches. La fumée qui s’échappe d’entre ses lèvres attire son attention, la captive. Enfant innocente émerveillée par les banalités de la vie, elle s’amuse à souffler l’air chaud que contient ses poumons afin d’en provoquer la réaction thermique une fois confronté au froid extérieur. Ils sont là dans le froid, à marcher vers l’inconnu, vers le hasard, se laissent guider par leur pas. Ils sont là mais ils sont pas là. Intrus de la foule, exclus de la société, tâche sur la toile. Une bulle créée par leur silence, le monde autour n’existe pas, il n’y a qu’eux. Ils savent pas pourquoi ils sont là, il y sont c’est tout. Parce que Hiro c’est un des seul à pouvoir faire sortir Petra. Sinon Petra elle reste chez elle, elle reste cloîtré dans sa chambre, musique à haut volume jusqu’à ce que les voisins tapent au mur ou appellent la police pour tapage nocturne. Musique à haut volume pour pas entendre sa mère et sa compagne, pour pas entendre leurs voix qui la font frissonner de déplaisir. Parce que Hiro c’est le seul avec qui elle se sent aussi bien, parce que Petra elle est elle-même quand elle est avec Hiro. Elle doit pas jouer de rôle, elle doit pas faussement sourire. Parce qu’avec Hiro, elle est naturelle, parce qu’avec Hiro elle peut exprimer ses émotions dans leur état le plus pur.

Puis ils s’arrêtent au détour d’une ruelle. Ils s’adossent contre un mur, et Petra elle essaye de réchauffer ses mains presque violacées et paralysées par le froid. Ses yeux se perdent sur son ami. Et Petra elle est tentée. Tentée par l’illégalité qu’il tient du bout des doigts, ce morceau de plaisir et de liberté qu’on frôle du bout des lèvres. Lèvres pincée, hésitation et anxiété. Petra elle a jamais voulu essayer l’illégalité, parce que Petra elle a peur de l’inconnu. L’inconnu lui fait peur autant qu’il l’attire, complexité ambivalente. « Hiro.. » sa voix douce qui s’immisce dans la pénombre de la nuit comme un murmure, sa voix douce qui veut attirer l’attention sur elle. Le regard incertain qui dévie entre les iris de l’autre et le sol. « Je peux essayer ? »