blow ((ayame))

Il s’ennuie, Akira. Il faut croire qu’il n’y a rien à faire, un mardi soir, et il est blasé, lassé de rester chez lui à ne rien faire. Il verrait bien son amoureux, mais ce dernier, trop fatigué, l’a gentiment envoyé balader. Il a fini par comprendre, Akira, que la soirée se résumerait à manger, se doucher, aller se coucher, il a dû se résigner, renoncer. Même plus envie d’aller en ville, pour palier à sa frustration - l’échec le ferait bouillir, et puis, il fait bien trop froid pour sortir.

Alors, il vit cette soirée comme le ferait une personne âgée. Bol de nouilles sur le canapé, bien installé devant sa télé, le portable sous le coude pour discuter. Il rassure l’amoureux - non, il ne voit personne ce soir, oui, il l’aime, non, il ne lui en veut pas trop de ne pas venir le voir. Et peut-être un sourire amusé, il aime tant toute cette attention qu’on lui porte, ça calme un peu ses hormones. Un peu, seulement.

Sonnent vingt-deux heures, il s’ennuie tant qu’il se sent piquer du nez, raisonnable, il n’attend pas plus longtemps pour aller rejoindre Morphée. Dans la chaleur des draps, il ne tarde pas à trouver le sommeil, sombrer dans l’inconscience jusqu’au lever du soleil - ou du moins, il le croit.


Les yeux qui peinent à s’ouvrir, le sommeil qui refuse de partir, mais moins tout de même, reposé, le voilà éveillé. Dieu maudisse l’être damné qui a osé venir sonner à sa porte à cette heure si tardive - la regarder sur le cadran de son réveil lui donne envie de pleurer.

Un coup d’oeil à travers le judas de la porte, et il soupire, Akira, avant d’ouvrir. Les yeux qui en disent long sur ce qu’il faisait il y a tout juste un instant, l’air agacé, un peu blasé, il fusille du regard son invité. Maudit soit Ayame.

“Putain, il est une heure du matin là...tu me veux quoi.”

La voix lasse, il est bien loin de son habituelle joie de vivre, Akira, mais très honnêtement, il s’en fiche, sur le moment.

“J’espère que t’as une bonne raison de me déranger,”

Il râle, il hésite presque à le virer. D’un côté, le blond est peut-être la distraction qu’il attendait.