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use somebody / hiroshi

«Itô Takeshi»
young god
Itô Takeshi
date d'installation : 25/11/2017
messages : 356
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avatar + © : taehyung + cez
emploi/études : takeshi n'est rien sinon un marginal, un pouilleux aux airs grandioses. un artiste de génie perdu dans une esprit de déluré, d'idéaliste à la grande gueule et aux mots tranchants. un artiste talentueux à l'estomac qui crie famine, aux mains qui dénoncent la connerie humaine. what i create is chaos...
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et si tu crois encore qu'on peut
SAUVER NOTRE 
ETOILE

You’re dripping like a saturated sunrise, you’re spilling like an overflowing sink. You’re ripped at every edge but you’re a masterpiece and now i’m tearing through the pages and the ink. Everything is b l u e : his pills, his hands, his jeans and now i’m covered in the colors pull apart at the seams and it's b l u e. Everything is grey : his hair, his smoke, his dreams and now he's so devoid of color, he don’t know what it means. And he's b l u e.

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Jeu 30 Nov - 21:59
Itô Takeshi

someone like you, somebody
s o u n d
tenue C’était sa respiration chevauchant ses poumons dans un état léthargique. C’était son regard, humecté par les astres superficiels de la ville, vagabondant sur les lignes qui éclairaient la route de leurs traces évanescentes. Semblable à des étoiles filantes mécaniques, elles dévalaient à toute vitesse le goudron tâché de bleu nuit. Takeshi s’amusait parfois à faire quelques vœux, derrière le capot d’une voiture effarée, derrière sa présence déjà effacée…c’était la solitude léchant ses membres avec avidité, saignant son cerveau, tripotant son cœur avec amusement. Avec la malice qui enorgueillissait tant les démons, ensauvageait tant les anges. Peut-être le froid d’un début de mois de décembre amplifiait le poids de ce monstre que le Itô redoutait parfois…souvent…lorsque les étoiles l’observaient, se demandaient, qu’était-il advenu de l’enfant solaire. S’était-il éteint, perdu dans les marées de riz gonflant ses pieds, bousillant ses chaussures…S’était-il épuisé sous la chaleur de l’été, les mains rugueuses et écorchées de tant de corvées quotidiennes.  S’était-il éteint ? Elles se regardaient entre elles les innocentes, chuchotant à la mère Lune ô combien le fils doré n’était plus si beau qu’auparavant, plus si  fascinant. Il avait perdu de ses rayons, n’embrochait plus autant les silhouettes et les ombres. C’était le travail ou bien l’usure ? On jetait les dés et tentait de gagner, on tentait de comprendre où s’était-il éclipsé. Derrière le toit de sa caisse, voguant dans les veines d’une citée qu’il avait tenté d’oublier…voguant dans les rétines de ces visages qu’il avait voulu noyer encore et toujours dans les seaux d’eau ayant formé et structuré son dos durant quelques-mois. Des douleurs aux épaules lacérant encore les fibres de son être, comme ce manifeste funèbre qu’il portait, cette croix qu’ironiquement l’antéchrist traînait. Cette amère solitude aux traits répugnants. Il l’accueillait pourtant si bien avant cette amante de toujours, mais le mauvais gamin s’était fâché en cette soirée. Lisant sur les paumes de ses mains, il n’avait vu que le brouillon d’une utopie mal pensée, qu’une destinée déjà naufragée entre Scylla et Charybde. Coincée dans les bras de sirènes idéales chantant les louanges d’un monde qu’il ne pouvait jamais toucher du bout des doigts. Et puis ces sillons étaient étroits, laids, brouillés, ils s’entremêlaient, n’avaient aucun sens. Il en avait ri lorsque Seira la voyante clodo avait froncé ses sourcils en les voyant. C’était illisible, semblable à l’écriture d’un morveux essuyant avec sa manche les erreurs d’orthographes. Les erreurs trop strictes pour son petit cerveau volage. Puis son ton concerné n’avait lâché qu’un simple « Au diable ! », roulant des yeux, les orteils recroquevillés, la bouche entrouverte telle une morte. Seira était la folle du coin. Celle qu’on évitait…celle à qui on jetait des pierres quand on était gamins, puis à qui on tirait les cheveux pouilleux. Seira avait tout perdu. Famille, argent, enfants, parce que son salopard de mari avait pompé jusqu’à son entière vitalité. Jusqu’à son cœur qu’on n’entendait plus tambouriner. Et on ne savait pas très bien si c’était les conneries qu’elle s’injectait ou bien la cire dont elle s’empiffrait qui lui donnait des airs de prêtresse dionysiaque en sacrifice à la dégénérescence. Puis lorsqu’elle le voyait, à lui…à ce Takeshi, elle le pointait de son maigre doigt, une dent décrochée de sa mâchoire, criant des remontrances maternelles. Il fallait se couvrir quand elle, elle ne possédait qu’un maigre drap. Il fallait manger quand elle, elle se délectait des restes pourris qu’on voulait bien lui donner. Il fallait vivre quand elle, elle avait déjà le droit de visiter les fosses communes.
Takeshi s’en était allé, les mains dans les poches pour cacher, peut-être pour une fois une certaine honte. C’était la solitude qu’elle avait pointé cette fois-ci, dessinant sur les rivages de sa peau, le crépuscule de ses amitiés.
Takeshi avait souri devant elle, lui disant qu’elle était peut-être devin, qu’en savait-on…ou envoyée d’un certain dieu auquel il ne croyait plus. Takeshi avait rebroussé chemin vers sa bagnole, trempant son sang dans de la nicotine enfumée. Puis il était parti, parce que c’est ce qu’il faisait de mieux : courir, fuir, partir loin…et souvent rêvait-il simplement de s’envoler. Et dans ses rêves, ses ailes brisaient des bâtiments, détruisaient des avions, faisaient battre le ciel et ravageaient le ton morose d’un univers lapidé.
Les doigts serrant d’un côté du corps le volant, les autres jouant avec une clope provenant d’un paquet volé, la tête liquéfiée, s’échappant de ses épaules…ruisselant sur son torse, humidifiant ses vêtements…était-ce du plomb ? Pourquoi était-elle si lourde ? Etait-ce dû à ce nœud de pensées s’agrandissant de jour en jour ? Etait-ce dû à cette langue dégoutante qui giclait des mots grossiers à la gueule de tous ceux qui traversaient l’horizon de sa raison. Il fallait craindre de s’y noyer…dans cette tête-ci…dans ce cerveau-là, ce gigantesque océan de vulgarité et de passions décadentes. On ne savait pas très bien si on y trouverait des monstres dans les profondeurs, ayant creusé un refuge dans l’ivoire de son crâne. La peur de l’eau…Il fallait en avoir peur.
Instinct basique que de voiler ses iris d’une fumée grisâtre, de remplir l’atmosphère de son habitacle de toutes ces émotions trop grandes pour ses os…ça pourrissait le lieu, s’incrustant dans les dessins noirs, dans les habits délaissés, dans les bouteilles et canettes déversées sur le sol. De la moisissure qu’il fallait nettoyer…Mais Takeshi n’en avait pas le temps, ni l’envie peut-être…de se débarrasser de ces poubelles. De tout ce qui remplissait son poitrail de couches superflues de flammes et de colère…de peine et de remords. Il en était fatigué, il avait abandonné la lutte bien longtemps…il avait appris à vivre avec ses fantômes et son esprit. Il avait appris à le détester comme le brandir tel le flambeau pouvant guider l’humanité entière loin de cette brume noirâtre dans laquelle elle s’était perdue. Comme l’unique étoile d’un univers entier. Comme le soleil…cet enfant astral.
Puis la nuit venait et on ne savait plus très bien s’il était solaire ou lunaire. On n’avait jamais su déterminer la nature de ses anneaux…l’ADN qui le composait de fougue et d’omnipotence. D’arrogance et d’insolence. Il aurait dû manger plus d’OGM, ça l’aurait rendu moins vivant, qu’on sortait à chaque détour de rue. Il aurait dû suivre l’école correctement, ça l’aurait dépouillé de ses neurones superflus. Il aurait dû ressentir la gêne lorsqu’il hurlait, et la peur lorsqu’il se battait. Mais c’était ainsi…anesthésié aux bêtises des autres, à la connerie humaine, aux croyances, à l’esclavagisme moderne et aux croisades pour les terres saintes du pétrole : il construisait son propre enfer et n’avait besoin de personne pour détrôner Lucifer.
C’était con de voir tous ces immeubles défiler devant lui, réfléchissant leur grandeur sur la vitre de sa voiture…sur la glace de ses globes oculaires. C’était con tout ce qu’on avait construit pour sceller les lèvres, pour faire semblant de se soucier des autres…du petit peuple. C’était con de frauder dans le métro, et voir tous ces visages grisonnant à l’aube de la jeunesse…du fusain pour tous les dessiner, il n’avait besoin que de ça…aucune couleur. C’était con de se faire juger par des hommes en chemise cravate qui épuisaient des familles entières pour pouvoir nager avec les baleines le week-end prochain.
Ouais tout ça était putain de con au final. Et puis cette solitude…ce besoin terrible d’en parler à quelqu’un, de dire à quel point il y avait quelque-chose qui ne tournait plus rond avec la Terre. S’était-elle stoppée aux temps des monarchies ? Déguisée sous des airs libéraux, l’argent devenait le seul roi soleil. Fallait en chier pour être heureux, dépenser ses ptits sous dans des accessoires et gadgets rigolos pour sentir le bonheur nous étriper. Ou était-ce la faim parce qu’on avait oublié, entre temps de remplir le frigo ? Ouais fallait se payer un sourire, et envoyer des messages pour masquer l’isolement.
Et Takeshi observait la foule trainer des pieds, sur les trottoirs éclairés…couvrant de contraste saturé leurs grimaces funèbres. Et Takeshi était comblé, oubliant sa solitude, comblé d’avoir ces mains irréfléchies, ces mains brouillonnes…ces courbes insensées. Il était content d’être le seul dérangé.
Puis il y avait cette figure familière, suivant la masse de moutons…tirant ses pieds vers des ailleurs dont il ne connaissait pas les structures. Puis il y avait ce fantôme avec lequel il n’avait pas très bien sympathisé…cette présence hantant le côté passager de la caisse, redessinant avec aigreur les motifs qu’ils avaient tracés dans l’intérieur de l’engin.
Il y avait cette tête familière et ce terrible orage qui le suivait. Déviant sur le côté trottoir et arrêtant l’engin, il sortit pratiquement en trombe du véhicule manquant une marche. C’était peut-être pour combler la solitude de laquelle il avait voulu se jouer, ce sourire qu’il avait feint de faire exister. Un rictus couronnant le coin de ses lèvres, il s’avança, posant ses pieds sur le goudron adverse, sortant de la poche de sa veste un paquet de cigarettes. « Hé Hiro, attrape ! » Et il lança son seul bien vers le petit garçon à la mine renfrognée. « C’est mon dû, jte rembourse ! » Levant sa main, dévoilant sa paume ignoble, il reprit « Parole de scout, c’est c’qu’on dit pas vrai ? » Takeshi…sans pudeur, ni moral. Takeshi qui prenait trop de place dans ce monde, qui inspirait trop d’air et expirait que de la poussière. Takeshi qui n’appartenait…tout simplement pas. Qui ne comprenait les codes que pour les enfreindre, qui se délectait des règles que pour les briser entre ses doigts. S’adossant contre sa voiture, sa voix rauque et grave retentit de nouveau, effrayant quelques passagers silencieux, « Ouais jsais y en plus que quatre, mais c’est parcqu’j’les ai volé à un mec dans un club-là… » Il tenta en vain un sourire, ce même sourire qui avant les faisait marrer parce que c’était le début d’une grosse bêtise. D’une merde dans laquelle ils plongeraient jusqu’au cou juste pour le simple plaisir de désobéir et faire trembler les autorités. « Jt’emmène quelqu’part ? » Tapotant sur le toit de sa bagnole, le froid mordait ses joues les empourprant de malice et d’enfantillage. Semblable au gamin qui donnait des coups de pieds aux oies qui les persécutaient dans le jardin public, puis qui partait en courant attrapant la main de son complice, criant l’aide d’une grande personne. Ces sales bêtes…Takeshi les détestait toujours autant. Fallait entendre leurs hurlements quand il s’approchait du petit lac pour y jeter les pommes dérobées aux comptoirs marchands. « Pour les canards ! » chantaient-ils en chœur. Parce que ces deux enfants n’avaient que ça…parce qu’eux ils ne mangeaient pas ces pommes.
Eux se nourrissaient de liberté. S’abreuvaient de sottises.
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