Dur ces derniers temps d’être dans les bras de Morphée. Cinq heures maximum de sommeil pas seulement à cause du travail acharné. Tu bouffes que dalle, tu fumes à balle et tu termines mal. Clairement tu ressembles plus à grand-chose en ce moment, déjà de base t’as beauté n’est pas un truc flagrant. Rien à foutre des médecins, des psychiatres et tous ses bouffons qui vous bouffent votre argent en vous prenant pour des cons. T’as pas forcément envie d’changer, pas l’temps de niaiser, pas l’time pour changer, pour l’instant tu laisses couler. Revenant sur l’boulot, tu te bouges le fion pour te rendre à Shinjuku après deux/trois préparations.
Sur la route, tu mets à donf un son jazz posant l’ambiance, passant pour certains citoyens pour un gros naze. Bat les couilles de leur pensée hâtive à ton sujet, tu files sans t’en préoccuper, trop fast and furious pour les routiers.
Arrivé devant un vieux bar presque abandonné style grunge, style toi-même tu sais t’es pas asse stylé, tu gares ta bagnole pas loin de ce lieu mitigé et tu prends des escaliers, t’enfonçant dans une allée sombre, plongée dans l’obscurité. Première porte, tu pénètres dans un espèce de sous-sol aménagé en un studio bien stylé. Un groupe est en train de répéter et toi, tu viens les interrompre par ta présence sublimée. Tu salues tous les mecs et tu t’attardes sur la chanteuse aussi sec. Yo.
Des mots sur un vieux carnet et des pages arrachées. Des phrases raturées sur fond d'accords saturés. T'es l'écrivaine, la parolière entourée des compositeurs, ou presque. Presque toujours, là coup de folie sur coups de batterie. Assise derrière l'instrument, baguettes en main tu joues un refrain. Tu sais ce que tu veux entendre, tu sais ce que tu veux faire entendre. Entre le batteur, eux et toi c'est l'entente. Alors il y a le batteur qui reprend sa place. Il y a toi qui reprend la tienne, devant le micro cette fois. Trois accords placés sur la basse. A la guitare ça se déplace, de la salle insonorisée à la console de mixage. Tu fais pas dans la mélodie. A ce moment même tu gueules, tu cries. Tout à fond. Tous à fond et c'est tout bon.
Pause, une petite, se poser et boire un ou deux coups. Dans un coin, une pyramide de canettes de bières, dans un autre coin, toi, assises les jambes croisées, tes tatouages sur elles deux visibles. Le groupe parle tatouage. Une dernière gorgée et tu te lèves, apportant une bière de plus à l'édifice. Tu shootes dedans, d'un unique coup de pied t'envoie tout voler. Soudaine envie. Tu lâche un rire alors que derrière toi ça gueule, pas parce que tu mets le bordel mais parce que c'était de l'art putain, qu'il dit mot pour mot le guitariste. Fin de la pause.
Retour à la musique, ou pas. Il y a une tête que tu connais pas qui apparaît pendant que tu chantes. Tu restes silencieuse et le regarde saluer tout le monde. Non, tu ne le connais définitivement pas. Peut être qu'un membre du groupe le connaît et lui a parlé du studio, tu sais pas. Tu cherches pas. Lui il vient vers toi. « Salut. » Silence. « Tu veux quoi ? » Méfiante et directe, avoue tu peux faire mieux comme accueil.
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