« Drôle de soirée » | Elias ✖ Anzu

Mal au crâne, t'as la tête qui est sur le point d'exploser. Défaite, t'as pas le cœur à la fête. Tu ne sais pas ce qui t'arrive. Tu ne sais pas pourquoi d'un coup les coups sur la batterie deviennent insupportable pour tes oreilles. Tu ne supporte même plus d'entendre le son grave de la basse – ton instrument préféré – t'aime le groupe qui joue, tu les connais, tu ne veux pas les laisser. Tu veux les écouter, ils t'ont écoutée, t'as l'impression de leur manquer de respect, regrets. A tes côtés ta guitariste ne comprend pas ce qu'il t'arrive, tu lui expliques. Et toi qui d'habitude est si résistante tu laisses tes jambes te guider jusqu'à la sortie. T'es au sous-sol, t'as des escaliers à monter et la salle du bar à traverser. La musique en écho, en bruit de fond te fait regretter ton départ alors que la soirée avait si bien commencée. Dommage mais t'as vraiment de plus en plus mal. Dommage t'es pas vraiment dans le meilleur quartier pour ne plus avoir mal. Tu marches en plein Shinjuku. D'abord à la recherche d'une pharmacie de nuit. Enfin t'en trouves une, tu voles une boite d'aspirine et tu ressors comme si de rien était. Tu avales deux cachets et poursuis ta balade improvisée. Sauf que tu t'ennuies bien vite plus vite que le temps qu'il faut au médicament pour faire effet. T'en conclus que c'est le moment de rentrer. Tu ne sais pas vraiment où, t'improvise. T'attrapes dans ton sac de quoi écouter de la musique. Son à fond. Ta tête ? Ah oui c'est vrai. Son au minimum, tu montes à l'improviste dans le premier bus qui se trouve sur ta route. Tu vas vers le fond, tu t'assoies côté fenêtre, en face d'une tête occidentale blonde, tu le regardes sans un mot. Puis ton regard se perd dans la nuit et dans les lumières qui filent au fur et à mesure que le bus les dépasse. Brusquement l'autobus s'arrête, freinage brusque. T'en perds tes écouteurs, ton portable glisse par terre. Parait qu'il y a un obstacle et qu'il faut rester arrêté. En plein milieu de la route ? Sérieux ? Tu lâches un « Fais chier. » être bloquée là, manquait plus que ça. T'as qu'une envie obligé le chauffeur à ouvrir les porte et descendre.