殴傷, OUSHOU
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rei vagabondait l'esprit léger dans les rues sombres de shinjuku, à l'heure de pointe de la nuit. le rayonnement de la lune faisait luire à la vue de tous, le sourire satisfait et fielleux qui trônait sur son visage. il frottait contre ses mains comme le fière bâtard qu'il était, l'épaisse liasse de billets qu'il venait de ramasser cette nuit aux combats de rue qu'il avait organisé, dans ce quartier même. rei ne se souvenait même plus depuis combien de temps il faisait cela ; des mois, des années peut-être, la chose dont il ne doutait pas, c'était qu'il en avait préparé un très grand nombres et qu'il y prenait toujours le même plaisir malsain. voir des gens se battre jusqu'à sang pour cet argent qu'il affectionnait tant, mais dont il n'avait jamais eu à faire le moindre geste pour en posséder en quantité, lui faisait ressentir un sentiment de puissance inégalable et dont jamais il ne pourrait se lasser. rangeant l'argent qu'il venait de gagner dans une des poches de son jean large, alors que rei comptait rejoindre la ruelle dans laquelle il avait garé sa moto un peu plus loin, son regard fut attiré par une grande bâtisse illuminée : l’hôpital de shinjuku. regardant l'heure sur sa montre -bien trop chère pour qu'il puisse la mériter, il se demanda si renji avait déjà terminé le boulot : 23h55, il sembla à rei que ce dernier lui avait dit une fois, achever sa journée de travail dans les alentours de cette heure. ça faisait un moment que les deux garçons ne s'étaient plus vus, sûrement à cause de leur quotidien trop chargé. renji était l'une des rares personnes qu'appréciait rei. se ressemblant psychologiquement sur de nombreux points, notamment sur leur passion commune pour la bagarre, c'était tout naturellement qu'ils avaient sympathisé. il était une connaissance de longue date et malgré le tempérament lunatique et complètement connard à plein temps de rei, renji était toujours son ami, quoique le terme amant serait plus judicieux étant donné les plusieurs nuits quelque peu torrides qu'ils avaient pu passer ensemble.
se rendant au bas des escaliers de l'entrée de l’hôpital, rei attendit quelque minutes la tête ailleurs, avant que la voix familière de renji n'interrompt ses pensées.
mais qu'est-ce que t'fou là toi? j'me fais stalker ou c'est comment? il ne put s'empêcher de relâcher un mince rire. renji avait de la chance que rei soit actuellement de bonne humeur -vu que ses combats de la soirée s'étaient parfaitement déroulés, aussi non il n'aurait sûrement pas laissé passer ces mots aussi facilement.
te stalker ? tu penses avoir une aussi grande place dans ma vie pour que je le fasse ? avant que rei ne puisse continuer sa phrase, renji lui balança son grand sac du taff dans les bras.
attends maintenant qu't'es là tu vas être mon porteur. j'ai passé une sale journée j'en peux plus j'suis à bout. le brun ricana encore légèrement, avant de passer le sac sur son épaule. rei se rappelait à présent de pourquoi il arrivait à si bien s'entendre avec l'être devant lui : c'était parce qu'il était aussi chiant que sa propre personne. commençant à marcher et à donc s'éloigner de la bâtisse, il vit renji le dévisager probablement en train de se questionner sur la raison de sa venue en ce lieu, tout en lui passant la seconde clope qu'il avait sorti de son paquet. rei ne fumait pas souvent, mais une de temps en temps et surtout quand elle était partagée avec renji, il n'allait sûrement pas cracher dessus.
je passais dans le coin et je me suis souvenu que tu travaillais dans cet hôpital. et vu que ça faisait un bail qu'on s'était pas croisés, j'me suis dit que ça te ferait peut-être plaisir de passer rapidement chez moi. rei arrêta sa phrase, de toute évidence remplie de sous-entendus, avant de reprendre pour se faire plus convaincant.
puis vu que t'as passé une sale journée, tu peux venir taper quelque poings dans ma salle de muscu pour te défouler si tu veux. j'ai même ma moto pas loin. ses derniers mots faisant clairement référence au fait que rei n'avait pas manqué -de son regard bien trop observateur, le moment où renji avait cherché un taxi des yeux sans y parvenir.