night full of lies. (nomei)

outfit + une légère brise vînt se poser délicatement sur tes jambes dénudés, tu frissonnas à la sensation de cette froideur soudaine contre ta peau. c'était l'une de ses nuits où la solitude devenait trop pesante, où ton moral étais au plus bas alors tu décidais de sortir; de prendre l'air ou plutôt d'aller boire un coup. c'était toujours agréable de noyer ses problèmes dans les boissons alcoolisées, tu adorais cela, sentir ce liquide à la fois amer et sucré traverser sauvagement ta gorge, étancher qu'à moitié ta soif mais te procurer un plaisir qui devrait-être interdit. tu te dirigeas vers le bar le plus chic du coin, arborant une rue déjà remplie d'ivres. comme à ton habitude tu allais t'asseoir au bar et boire comme un trou jusqu'à la limite du coma éthylique, le barman commencerait alors gentiment à échanger le liquide qui t'as mis dans un tel état et pour lequel tu portes trop d’intérêt, par un liquide moins dangereux. mais, même lorsque tu étais saoul, le cerveau engourdi, tu restais perspicace il fallait  avec toi éviter que le changement sans trop brusque ou tu risquais de devenir hystérique. le rosé, la bière, la vodka coca, the sex on the beach se transformait en cocktail sans alcool puis le liquide sucré laissait place à de l'eau plate. en réalité, cela faisait un long moment que tu t'étais aperçue de cette ruse mais tu étais toujours trop mal pour te révolter et crier haut et fort que c'était ton corps, ta vie et que si tu voulais te détruire dans l'alcool c'était ton choix. peut-être était-ce en fait ton subconscient qui t'empêchait de répliquer et qui te forçait à faire comme-ci de rien n'était. subconscient ou non, cette soirée n'allait pas se dérouler comme prévu car elle était là. tu avais à peine pénétré le lieu que tu l'as reconnu, sa silhouette était exactement la même qu'autrefois. la jeune femme était assise au bar en face du barman probablement entrain de lui faire les yeux doux pour avoir des boissons gratuites alors qu'elle possédait plus que les moyens de se les payer seules. tu partis en direction du bar et t'assis à quelques centimètres d'elle, divisée entre l'envie d'entendre sa conversation et celle de rester le plus éloignée possible de la jeune femme. ce n'était pas que tu étais curieuse, tu étais juste... intriguée parce que cette connaissance du passé avait bien pu devenir, parce qu'était devenue kim noa après toutes ces années sans lui laisser aucunes nouvelles de toi.

outfit +



Son aisance à communiquer avec les gens l’emmène souvent ici ; il lui arrive même de venir toute seule comme ce soir. D’une certaine façon, elle ne supportait pas le froid de son appartement vide. Pourtant elle savait bien qu’il ne s’agissait pas du froid en lui-même ; c’était tout autre chose, pire. Un sourire sur commande se dessine sur son visage, si bien qu’on ne se douterait pas de ce qui tourne dans sa tête à l’heure actuelle. Ce n’est pas à proprement parler une habituée mais certaines personnes n’ont pas du mal à la reconnaître ; que ce soit d’un magasine ou simplement de la télé elle reconnaît ces expressions sur le visage des gens, elle les a vues tellement de fois, se contentant de répondre d’un faible sourire. Un verre gratuit pour mademoiselle Noa, un et elle l’accepte bien parce qu’il a été servi devant elle ; avec le temps elle a fini par se méfier avant même de voir quoi que ce soit, incapable de comprendre la folie des gens.

Elle regarde son portable rapidement tout en entamant son verre- Oh, le barman a lu son interview dans le dernier magasine dont elle faisait la couverture, ou il a eu de la chance, elle ne sait pas trop. La main hésitante, elle finit par mettre son portable sur vibreur plutôt que l’éteindre. « Pas ce soir » elle se dit en le posant à portée de sa main gauche. Distraitement elle regarde autour d’elle et ne tarde pas à apercevoir un visage familier juste à côté d’elle. Qu’est-ce qu’il s’est passé au juste ? Comment deux personnes comme elles deviennent des inconnues ? Rien de particulier pourtant. D’une façon ou d’une autre, elle se serait rendue compte de ses erreurs si elle en avait fait. Mine de rien Noa une fois toute seule réfléchit beaucoup à ce genre de chose ; la relation qu’elle entretien avec les autres, avec ses proches, sa famille, voir le monde. Regardant la jeune femme avec intensité elle finit par lancer avec un sourire polit ;

Noa – Alors comme ça, tu dis plus bonjour Mei ?


Elle a l’air si détendue et pourtant la tournure de la situation lui fait perdre de son énergie ; cela dit elle se gardera bien d’en dire quoi que ce soit. Elle s’accoude légèrement au bar, tournée vers elle. Noa n’a jamais eu de mal à regarder les gens droit dans les yeux, ce n’était pas intimidant, cela lui permettait de les voir sous toutes les coutures.

outfit + tu l'observas quelques instants comme si de rien était, comme si la jeune femme n'allait jamais s'apercevoir de ton regard braqué sur elle. alors comme-ça, noa n'avait pas eu à lui faire les yeux doux pour avoir un verre gratuit, c'était limite si le barman ne lui avait pas supplié pour qu'elle accepte. tu la regardas porter son verre à sa bouche, c'était assez étrange mais tu n'avais rien de mieux à faire. tu aurais pu lui faire la conversation, ne serait-ce qu'une salutation de simple courtoisie mais tu avais comme un nœud dans la gorge qui empêchait tout mot de sortir de ta bouche. c'était toujours comme cela avec toi, tu n'arrivais jamais à faire le premier pas. c'est que tu avais un peu de mal avec la société , tu ne souffrais pourtant d'aucune maladie, tu n'étais pas agoraphobe et encore moins une ermite. tu n'avais pas choisi ce mode de vie c'était ce mode de vie qui t'avait choisi. tu t'étais alors habituée à être solitaire et méfiante, il y avait toujours des exceptions, mais même avec celle que tu appelais meilleure amie , tu hésitais parfois à te confier, tu te perdais dans tes émotions jusqu'à en oublier comment se conduire en véritable amie.  

Heureusement, que toutes ces étranges personnes qui peuplaient notre planète bleue n'était pas tous comme toi. il restait encore sur terre, des humanistes qui croyaient toujours que l'Homme possédait un bon fond (ils n'avaient peut-être pas tort), des extravertis, des personnes qui feraient passer le bonheur des autres avant le leur ou tout simplement des personnes sociables qui n'avaient pas peur de dire un simplement bonjour. C'était apparemment le cas de Noa qui venait visiblement de te reconnaître. « Alors comme ça, tu dis plus bonjour Mei ? » Tu ravalas ta salive; un malaise venait de s'installer. Tu comptas dans ta tête, un, deux, trois... inspiration, expiration. Tu te tournas machinalement vers elle passant l'une de tes mèches de cheveux derrière ton oreille. Un sourire crispé vint alors se poser doucement sur tes lèvres teintées de rouge. C'était la merde. Elle avait dû comprendre que tu l'avais reconnu et elle allait maintenant s'en servir contre toi. Il ne fallait pas que tu laisses l'anxiété d'atteindre, « S-salut.. » enfin un mot était sorti de ta bouche, tu avais légèrement bégayer mais tu t'en étais plutôt bien sortie. Tu avais réussi à employer un ton surpris.« Je ne t'avais pas reconnu... » Mensonge, vous le saviez pertinemment toutes les deux mais pour une personne franche tu jouais fantastiquement bien la comédie, c'était l'un de tes nombreux paradoxes. Toi, que les personnes percevaient comme quelqu'un de franc tu étais aussi, en réalité, une manipulatrice hors-paire. Le plus impressionnant était que tu avais réussi à garder une expression impénétrable, impassible malgré les grands yeux de Noa plongés dans les tiens.