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pillowtalk (izô)

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Dim 5 Juin - 18:29
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FLASHBACK.  Réveil. Désorientation. Tu n'arrives pas à reconnaître le décor qui t'entoure. Lassante habitude d'alcoolique, doublée d'inattention naturelle, triplée d'une gueule de bois, la soirée ne te revient par bribes, lentement. Nuit, bar, alcool, autres choses. Tu as du mal à te réveiller, en tout cas. Mais l’important : te voilà ici. Un peu fatiguée, courbaturée. Soulagée de voir Izô près de toi, vos corps emmêlés dans les draps. Un peu rassurée par le fait que tu n'aies pas envie de fuir aussi rapidement possible, avant son réveil. Tu l'aimes bien, un peu trop peut-être.  Pas de ghosting prévu pour l’instant. Tu n'as pas envie de faire une connerie avec lui. Encore un soupir. A force d’éviter les catastrophes, tu finis par tout niquer.  Il faudrait arrêter de trop y réfléchir, peut être.  // Autre souci : ton mal de tête. Premier réflexe : penser à boire encore plus, ce qui est forcément une mauvaise idée, il faudrait un peu éviter d'aggraver ton cycle éternel d'ivresse. Il te faut de l’eau, un truc à bouffer, une clope, aussi, peut être un café, pour te secouer. // Lentement, sans bruit, tu essayes de te détacher du lit, un peu trop confortable pour ton corps et esprit épuisés. Tu devrais aussi peut-être t’habiller, question de décence. Ça te demande trop d'énergie, mais tu cherches quand même à tâtons ta culotte et un top. Tu finis par tomber sur celui d’Izô. Pas la peine de chercher plus loin, alors. Deuxième étape : ton sac. Briquet, cigarettes, briquet, plaquette d’aspirine, téléphone. Tu refermes la porte de la chambre, pour ne pas déranger, avant de sortir. // Moment d’exploration. (Insérer le générique de Dora l’Exploratrice, ajouter alcool et névrose. Excellente manière de ruiner une enfance.) Tu cherches les toilettes, puis la cuisine. Tu bois la moitié de ton poids en eau, puis te fait un café, dans lequel tu fous un cachet d'aspirine, te plaignant intérieurement de l’absence de substituts de lait bovin ici. Bâillement. Tes sommeils profonds te manquent. Étirement. Tasse en main, tu es sur le point d'aller te poser au salon, quand ton téléphone sonne. Ce n'est pas vraiment vraiment quelqu'un à qui tu as envie de parler. A la place, tu danses, en attendant que ça raccroche. T'es pas bien dans ta tête.
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Mar 5 Juil - 22:55
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#FLASHBACK | Tu rêves, t'es ailleurs. Ailleurs, loin, loin d'ici. Ici c'est ton appartement, endormi dans des draps défaits et faits d'une nuit agitée. Les yeux fermés mais ouverts dans le subconscient, tu vis une seconde vie. Parfois un peu mieux que la vraie, souvent pire. Plutôt semblable, tu fais ce qu'on appelle des rêves réalistes. Tu rêves réalité. Actuellement, dans ton esprit le visage de la dernière personne que t'as vu avant de t'endormir. Haruka et des personnages secondaires flous. Un bar mais pas d'alcool. Un bar sans alcool, Des affiches qui interdisent les boissons alcoolisées sont placardées aux quatre coins du comptoir. Contradictoire mais tu ne peux rien contre l'imaginaire. De la pluie, des gouttes qui rentrent dans le bâtiment par la porte et les fenêtres, de grandes baies vitrées ouvertes, un début d’inondation. Toujours endormi, tu changes de position. Plus d'eau, plus d'Haruka, plus de rêverie banale dont tu ne connaîtra ni l'élément perturbateur ni la fin. Rien. Pourtant il y a toujours une fin dans tes illusions auxquelles tu préfères ne pas chercher de sens. Ne pas chercher à comprendre, la sensation d'une histoire de plus terminée est suffisamment perturbante. T'es perturbé. Au moment de te couché jusqu'au lever. Le reste du temps tu sais gérer. Le reste du temps c'est maintenant. Tu redescend lentement mais sûrement. Tes yeux s'ouvrent ils cherchent la brune qui a partagé ta nuit mais ne la trouve pas. Tu te relèves difficilement, t'es pas encore complètement redescendu de l'inconnu. Inconnue, une sonnerie non familière retentit. Tu t'étires, tu te lève et cherche de quoi te couvrir un minimum avant de sortir de la chambre. A la sortie une Haruka qui danse, doucement tu souris tout en l'observant. Tu ne te demande pas pourquoi elle ne réponds pas, tu t'approches juste d'elle déposant un baiser sur son front. « Bien dormi ? » Tu demande simplement, en te demandant à toi même si elle est debout depuis longtemps. A ton tour tu te sers de quoi couper ta soif. T'as un peu faim aussi, tu cherches de quoi grignoter. C'est toujours la surprise en ouvrant les placards, tu sais jamais s'il reste de quoi manger. Il reste, des gâteaux sans graisse animale, ton colocataire carniste ne s'est pas jeté dessus, tant mieux. « T'as faim ? » Tu proposes avant d'en attraper un. « Tu me dis si t'as besoin de quoi que se soit. » Tu rajoutes, sans répéter ce qu'elle sait déjà, qu'elle peut faire comme chez elle.
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Ven 8 Juil - 5:57
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FLASHBACK.  Tu continues de te déhancher sur la mélodie, sans te soucier de la personne qui attend ta réponse depuis trois bonnes minutes. T’as même pas envie de savoir qui c’est, forcément ta sœur, Hotaru, qui s’inquiète de ton absence, ou quelconque pote qui te croit disparue. T’as pas envie d’être interrompue dans ton calme (et mal de tête) matinal. // C’est Izô qui s’en charge, là, en te faisant sursauter avec un baiser sur le front, qui te fait sourire comme une conne malgré toi. Tu l’as forcément réveillé avec ton vacarme, et la surprenante joie de vivre, aussi minime soit-elle, qui te frappe. Un rapide bisou sur les lèvres, te mettant presque sur la pointe des pieds pour l’attendre. « Un peu oui, je t’ai réveillé ? » T’as peut-être mieux dormi que d’habitude, pour être honnête, aussi surprenant cela soit-il, vu ton cycle de sommeil complètement malsain. Tu t’étires à la pensée du sommeil, en essayant de ne pas renverser ta tasse. « Je t’ai volé ton t-shirt, d’ailleurs , je te le rendrais un jour.» Traduction : probablement jamais. Ça te fait juste plaisir d’avoir une pièce des autres chez toi, et il ne va pas faire exception à la règle. Ton estomac te surprend par un grognement presque audible à la vue de la nourriture. T’étais tellement prise par ton envie de café, duquel tu te ressers après Izô, que tu oublies qu’il serait raisonnable de manger quelque chose, peut–être. « Euh ouais, j’dis pas non à de la bouffe, merci » Tu te sers, de quoi finir ton café et caler ton estomac. T’es un peu gênée, tellement il est gentil avec toi, tu sais pas quoi dire. Tu te contentes de lui sourire. T’es pas vraiment habituée à ça, les mots d’amour, la pure bonté. Tu préfères décamper dès que tu atteins un semblant de stabilité, d’où ta présence même à Tokyo. C’est presque déprimant, peut-être même qu’un jour tu partiras de là, aussi, qui sait ? Autant se détruire soi-même que laisser les autres le faire. Soupir. Pas besoin d’être aussi émotive. Il est tôt, et tu as toute la journée pour remettre en question ton existence. T’as pas trop envie de ruiner le moment. « Viens on se pose au salon un peu, tu bosses aujourd’hui ? » T’as pas grand-chose à faire, toi. Tu prends même plus la peine de venir en cours : un certificat de ton psy et tes antécédents ont été suffisants pour qu’on te fasse plus chier pour ta présence, ou plutôt absence. Alors tu passes ton temps à te bourrer la gueule par-ci par-là (généralement là où bosse Izô qui te ramasse à la cuillère un peu trop souvent) ou à t’occuper de tes chats et plantes. Soupir. // Tu le devances, pour aller te reposer sur un fauteuil. T'as pas envie de faire un malaise pour être restée debout trop longtemps, c'est con mais ça t'arrive tout le temps. Tu as presque l'impression que ton corps refuse de fonctionner exprès, pour te laisser cloîtrée chez toi le plus possible. Jokes on you. Tu t'arrêtes un moment quand tu remarques tout le bordel de préparation d'affiches : peintures, flyers, banderoles, des trucs du genre. « C'est pour quoi ? » Ça a le goût doux-amer du passé.
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Dim 24 Juil - 16:30
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#FLASHBACK | Réveil ou plutôt mi-réveil, t'as encore un peu l'esprit ailleurs. Sans vraiment savoir où c'est ailleurs. Tu sors de ta chambre, tu observes la belle brune et tu lui dit bonjour d'un baiser sur le front. Vos lèvres se rencontrent furtivement. T'as les esprits retrouvés. Tu secoues la tête, un signe non pour lui répondre. Non, non elle ne t'as pas réveillé. Et puis même, si elle l'avait fait, qu'importe. Tu aurais eu un sourire aussi. T'es tellement loin des réveils bruyants qui t'arrachaient des nuits agitées du squat.Lointains souvenirs. « Un jour. » Tu ironises, cette expression veut tout et rien dire à la fois. De l'ironie mais rien de méchant. T'y vois pas d’inconvénients. T'y vois même un prétexte pour la revoir si jamais il te faudrait en trouver un, un jour. Enfun si un jour tu devenais le genre de mec qu'à besoin de prétextes. « C'est qu'il te va pas trop mal en plus. » Tu n'ironise plus, la t'es plus dans la plaisanterie tout en pensant ce que tu dis. « Tu peux le garder autant que tu veux. » Et un peu de sérieux en croquant dans un gâteau. Tu lui en propose. Avec d'autres mots tu lui dis que tu partages tout le reste aussi. C'est normal, tu ne te force en aucun cas, c'est naturel pour toi. Encore plus quand t'es en présence de quelqu'un que t'apprécie. Encore plus quand t'es en présence d'Haruka. « Je verrai si j'ai envie d'y aller. » Le patron du bar c'est ce qu'on appelle un ami de longue date. Le travail, il sait ce que t'en pense. Il pense pareil. Tu n'y vas que si tu en as envie, il fait de même et le bar tourne bien quand même. Direction le salon, ah c'est vrai que tout traîne par là. Tu te lèves, direction le par terre. Assis à même le sol, tu saisis deux trois flyers – sujets engagés, de la date d'une prochaine manifestation sur l'expérimentation animale à des notions d'anticapitalisme – dans ta main. Main que tu tends vers elle. « Pour ne plus vivre à genoux. » La vérité c'est que tu es loin de t'être calmé d'années en années. Pseudo stabilité. Rage reportée, emportée dans d'autres luttes que celle d'exister tel que tu es. Plus besoin de lutter pour celle là, après les tribunaux et la maison de correction, t'es devenu ce que tu es. A présent, lutter pour celles des autres, avec les autres. « Je fais des manifs. Souvent. » Tu ne sais pas vraiment quoi dire, les mots sont là coincés dans ta gorge mais tu ne sais pas ceux que tu veux dire et ceux que tu ne veux pas. Parler de toi c'est pas une habitude, parler de tes manifestations en est une. Alors tu expliques. « J'prépare ma prochaine manifestation. Sur les conditions de détention dans les prisons. » Tu as tout sauf l'air enjoué, il faut dire que c'est loin d'être le moins sensible des sujets. A priori et clichés. En face de toi, c'est jamais les mêmes réactions, t'as presque toujours droit à celles que tu n'attends pas.
Fumer, il est où ton tabac ?  
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Jeu 4 Aoû - 5:07
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FLASHBACK. Tu ris presque quand il te dit que le t-shirt te va bien. Tu flottes dedans, grand merci à tes formes inexistantes, ton hérédité défectueuses et une alimentation inexistante. Tu serais plutôt jolie, si tu faisais plus attention à toi, au lieu de passer ta vie mi-défoncée, mi-bourrée. T'as l'impression d'être un tas d'os ambulant, au sale caractère et sérieux problèmes. Ton estime de toi ne vole pas haut, c'est pas nouveau, ça. Mais tu souris quand même parce qu'il te trouve bien, peu importe ton état. une gentillesse et bonté que t'arrives pas à trouver en toi, perdue ou déjà inexistante. t'as besoin de ce rayon de soleil près de toi. peut-être qu'ils va arriver à éclaircir tes pensées. « Merci. » Pour tout. Tu l’enlaces rapidement, c'est pas le moment de se perdre dans ses pensées. Apprécies la réalité, un peu. Tu réfléchis trop. Réalité que tu essayes toujours de fuir, peu importe la situation. C'est peut-être pour ça tu choisis l'addiction pour remplir le soi-disant vide en toi et planer ailleurs. Réalité qui te poursuit, d'ailleurs. T'as dix-sept ans encore une fois, tu manifestes, tu scandes au nom de la liberté. Environnement. Droits LGBT+. Droits de la femme. Conditions de vie. Un cliché ambulant de la SJW. De l'espoir de pouvoir déraciner un système qui se nourrit de l'inégalité et du besoin. La religion de la consommation. Enrichir certains en appauvrissant d'autres. Éternelle oligarchie. ... Tu ne gardes que les vestiges de cette haine contre le système. Tu veux essayer de te fondre dans la foule, suivre le groupe, essayer de t'insérer dans une société qui remet en question ton existence même : une femme queer malade mentalement, incapable de contribuer à quoi que ce soit, si ce n'est que ta propre vie. Peut-être que tu reprendras contrôle ? Tu dois retrouver ton juste milieu. C'est pour ça que t'es ici. « Mon dieu, ça date, ma dernière manif.» Demos kratos. Le pouvoir est aux mains du peuple, et pourtant ils ne savent pas l'utiliser. Tu t'es souvent demandé si seules les voix sont suffisantes pour changer la réalité. Que des gens comme vous puissent causer un impact, quelque part. T'as presque plus d'espoir. "Pas assez de fonds pour financer l'amélioration de la situation". "Mauvaise gestion des budgets". "Ce n'est pas la priorité de nos projets en ce moment". "Ceci s'oppose à nos politiques actuelles." "Une initiative prendra place bientôt". Quand ? Jamais. La même disquette qui se répète. « C'est quand ? » Peut-être que tu vas y aller. Peut-être pas. Tu n'es plus habituée à ces foules, à être active, à faire quelque chose d'important. Tu te sens mal, t'as perdu une partie de toi, tes ambitions, pour le vide constant de ta réalité.
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