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[FB] Show me what you can do /Hyakuko/

«Invité»
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Lun 18 Avr - 14:31
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SHOW ME WHAT YOU CAN DO -FLASHBACK-
ft Hyakuko
Tenue

Il avait bavé sur elle. Nagamura, le boss de Eisen était tout sauf un homme bien élevé et plein de bonnes manières. Il est tout au plus poli, le strict minimum mais sa misogynie vulgaire faisait de lui une créature se rapprochant du porc en costard, au grand damn de Eisen, qui restait aveugle à cet état de fait, avec les années. On s'habitue à tout n'est-ce pas. Non. Par contre on apprend à les accepter comme une chose évidente. Cette fille est ravissante et son regard est blindée d'une perdition peu commune. Eisen n'aime pas ces regards. Ce ne sont pas ceux des filles qui sont juste des bonnes à rien pas foutues de prendre les rênes, qui se droguent et font de leur vie un détritus. C'est le regard d'une gamine à qui la vie a fait un coup de pute et qui se retrouve ici comme seule solution à son repas du soir... Il reste en retrait comme à son habitude et quand Nagamura tourne la tête et lui fait un signe du menton, il comprend que ce soir, il va devoir tester le produit. Nagamura ne choisit pas n'importe quelle garce et quand elles sont moches ou peu ragoutantes, il ne les fait que rarement testé et les envoie dans les pires patelins. Quoi qu'il fait ça aussi avec les jolies, par le biais de Eisen qui en voit des vertes et des pas mûres et qui prient toujours pour que ces putains de capotes soient solides.... Parfois, c'est une belle nuit qui se profilent, parfois, c'est un film d'horreur... Mais ce sont les ordres. Sans compter que ça le fout de mauvais poil, et qu'il est encore plus exécrable avec ceux à qui il va chercher les dettes ensuite. Nagamura le fait exprès, il a bien vu qu'il n'aime pas ça, mais il le veut virulent et en rogne et Eisen est un des rares mecs qui ne se blasent jamais.

Il vire sa veste noire, en avançant dans le fond d'un grand couloir de l'immense appartement de fonction de Nagamura, là où se trouve une dizaine de chambres et prend celle du fond. Ici tout est parfait, les poufs privées du boss, faisant le ménage constamment et veillant à ce que tout soit parfait. Eisen pose sa veste d'un geste ample sur une chaise en entrant et remonte ses manches blanches de chemise sur ses coudes, le visage fermé. Il se sert un verre d'alcool dans un coin, pour mieux faire passer cet ordre foireux et s'allume une clope, la laissant entrer à sa guise. "On va considérer que je suis ton client. Règle numéro 1: toujours sexy. Règle 2: tu ne dois jamais demander le nom du client. Tu es juste là pour leur faire plaisir, uniquement sur les critères qu'ils ont choisi. Y'a pas de cadeau, de faveurs, et ils n'ont pas le droit de te taper sur la gueule ou tu nous montres les marques et j'm'en charge. Le reste, tu te démerdes. Certains sont des salopards, des pervers, des vieux de soixante dix ans ou des gamins de dix sept ans puceaux. Tu auras des femmes aussi, des trans, certains ont des pratiques bizarres. Si c'est dans les compétences qu'on t'a attitré, t'as pas le droit de dire non s'ils paient. Si un client refuse de te payer, tu ne finis pas ta nuit et tu nous appelles directement et je débarque. Tu n'as pas le droit d'aller dans un secteur autre qu'on te donne, et tu ne dois être ni camé si complètement soule. Tu demanderas à tes futures collègues c'que ça leur fait quand je leur tombe dessus. Et crois-moi c'est pas à coup d'bite."

Poétique? Poli? Doux? Pourquoi faire? Pas la peine de lui beurrer le dos, elle savait trés bien pourquoi elle était là. Pour être une pute et la ménager ne la rendrait pas plus performante, ça ne ferait qu'entraver sa confiance en elle et sa capacité à bien baiser, et donc à ramener la tune. C'est pas un exam en lettres modernes avec des encouragements qu'on fait ici, c'est une préparation d'une fille qui va faire le tapin. Pas la peine de lui mentir non. "Tu vas probablement chialer, te sentir plus sale que jamais, plus bas que terre et je ne ferai rien pour te remonter de ça, c'est pas mon job. Si t'es là, tu as pris la décision, t'assumes comme une grande. Les mecs viendront pour ton cul et ta bouche, pas ce que t'as dans la tête, ils laissent ça à leur bonne femme pas foutu d'baiser." Il se retourne vers elle et s'appuie contre le meuble du salon, croisant les bras sur son torse, la cravate un peu desserrée et tape sa clope, penchant un peu la tête. Elle est jolie mais ce n'est pas suffisant. Il s'éloigne vers un cellier réservé à ça, et ouvre en grand. A l'intérieur, pas mal de tenue sexy pour jeune femme. "Viens là. Hyakuko c'est ça? T'as un quart d'heure pour te trouver un faux prénom, un pseudo si tu préfères et essaie de te saper sexy, choisis. J't'attends." Il ressort de la petite pièce et ferme la porte coulissante, s'éloignant vers la baie vitrée qui donnait sur le quartier en pleine effervescence. Cinq minutes... dix ... il l'entend vaguement , mais ne dit rien, attendant qu'elle revienne.

 


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Mer 20 Avr - 1:04
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SHOW ME WHAT YOU CAN DO -FLASHBACK-
ft eisen
tenue

elle est tannée par cette journée et pourtant c’était une autre de ces journées vides dont on ne voit pas le bout. de toute façon elle ne voit plus le bout de grand-chose ces derniers temps. elle reste assise sous son pont, elle se pique en soufflant l’air froid qui forme de jolis volutes de fumée blanche. y a plus que ça de joli dans sa vie d’ailleurs. parfois elle monte sur le pont et elle regarde les voitures passer jusqu’à ce que la nuit tombe. perchée, bancale et dans son monde elle se délecte du camaïeux de couleurs qui s’allument les unes après les autres. elle aime cette ville autant qu’elle la déteste. si jolie mais pourtant si sombre, elle se déguise comme n’importe quel être humain. si chacun porte un masque alors elle est maîtresse de l’hypocrisie. quand elle redescend de son perchoir qui lui offre épisodiquement cette fragile sensation de maîtresses du monde elle tire sur un millier de bâtons de nicotine. elle noircit ses poumons comme on tache une feuille immaculée. elle s’évertue à achever de se détruire, mais ce connard qu’elle appelait son amour a déjà bien fait avancer les choses. un soupir, une dernière volute de fumée grise que le vent frais lui vole et il est temps de partir. non pas qu’elle en ait vraiment envie mais elle n’a pas spécialement le choix. elle a galéré pour obtenir ce rendez-vous. elle a besoin de came, elle a besoin de tunes et elle a donc besoin de ce job aussi honteux soit-il. ça ne l’enchante pas vraiment mais il ne reste pas grand-chose en elle qu’on puisse encore détruire. l’innocence s’est déjà fait la malle il y a un bon bout de temps en lui laissant un goût âpre dans la bouche alors à quoi bon se soucier du peu qui reste ? pas grave d’être une catin quand on est déjà un fantôme des rues.

plus-tard elle se retrouve dans une chambre au fond d’un bâtiment plutôt peu recommandable. elle essaye de rester calme, de respirer avec détachement. elle a choisi d’être ici. enfin c’est la vie qui l’y pousse un peu mais elle aurait aussi pu se laisser crever sur un bord de route. enfin avant ça elle aurait surtout souffert des symptômes du manque et pour les avoir déjà effleuré elle n’a aucune envie de revivre ça. alors peut-être que non au fond, elle n’a pas vraiment la choix. elle va devoir se plier aux exigences, passer le test, et réussir pour survivre. elle relève la tête quand un inconnu pousse la porte. on lui a dit qu’elle allait être testée. ça lui a pris quelques bonnes minutes pour digérer que maintenant elle n’était rien de plus qu’une marchandise. un morceau de viande de plus. un numéro. il lui faut renier qui elle est au moins le temps de cette nuit pour espérer pouvoir le faire toutes les autres, mais contre de l’argent cette fois-ci. elle sert un peu les poings et écoute diligemment ce qu’il lui dit. elle a du mal à le regarder. elle ne sait pas si c’est de la timidité ou de la simple gêne mais elle n’est pas à l’aise. c’est surement normal, elle ne doit pas être la première à se sentir comme ça dans une telle situation. elle espère juste que ça s’estompera. elle le regarde allumer une cigarette. elle aussi aurait besoin d’un peu de nicotine pour destresser, ou de quelque-chose de plus fort pour ce qu'elle en sait. mais elle se contente de se mordiller les lèvres en hochant docilement la tête. petite poupée obéissante. chien qui courbe l’échine devant son nouveau maître. elle est frustrée de ne pas pouvoir au moins lui demander son nom. et elle réfrène d’autres questions dans la foulée. c’est bien, gentille fille. oublie que tu as une personnalité propre pour devenir une pute comme les autres, une ombre. alors elle ne pipe pas mot pour le moment.

elle assimile les informations, elle cligne parfois des yeux comme un lapin qui s’est égaré dans la lumière des phares mais elle tient bon. elle tique seulement quand il parle de larmes. « vous en faites pas je vais pas chialer. » pas tout de suite tout du moins. elle chiale quand elle a mal au cœur et pour l’instant elle n’en a plus vu comment il a été salement piétiné. elle se préoccupera plus-tard ce qu’il peut éventuellement ressentir. peut-être qu’il y aura des larmes amers avec le temps mais pour l’instant elle est trop déterminée pour y penser. elle veut se croire forte, au moins pour ça. mais elle n’a aucune idée de ce qu’est vraiment le métier et d’à quel point il peut l’enterrer encore plus dans la noirceur et le sale. elle lève de nouveau les yeux, elle passe une main un brin nerveuse dans ses cheveux. quand il lui demande de venir elle s’approche. son émotion est blanche, indéchiffrable. mais elle sent qu’il peut voir l’angoisse dans ses yeux. il doit être habitué aux petites nouvelles. à celles qui ne font pas l’affaire ou ne tiennent pas le coup également. et elle ne veut pas être de celles-ci. il l’amène dans un cellier et là la noie encore d’informations avant de quitter la pièce. il est bizarre ce type, on dirait une tornade calme. il fait posé quand on le voit ainsi mais elle devine qu’il est tempétueux quand il veut. sauf qu'elle se pose surement trop de questions, elle n’aura pas le droit de s’en poser autant sur ses clients. elle soupire et enfile une robe en mousseline assez transparente, fendue jusqu'au haut de la cuisse droite et assez révélatrice de sa poitrine. elle termine par une paire d’escarpins noirs et retourne le voir. « c’est bien comme ça ? » elle marche encore un peu pour le rejoindre près de la baie vitrée. « dites-moi à quoi ça sert de bien s’habiller quand tout ce qu’ils veulent voir c’est ce qu’il y a en-dessous pour mieux se glisser entre nos cuisses ? » son ton n’est même pas amer, elle s’informe juste. après tout elle a besoin de tout savoir pour être exemplaire. elle est déterminée à s’illustrer brillamment, ce serait dommage d’échouer maintenant qu’elle est ici.

 


«Invité»
Invité
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Ven 22 Avr - 1:39
Invité
SHOW ME WHAT YOU CAN DO -FLASHBACK-
ft Hyakuko
Tenue
MUSIC THEME

Elle ne va pas chialer, mais il la voit angoissée. Il notait tout. Et qu'elle ne pense pas qu'il n'a pas vu ses pupilles dilatées. Elle se drogue peut-être , ou bien elle a pris une dose pour faire passer la pilule, mais ça ne changera rien. Il a un boulot à faire c'est tout. Son visage, son regard, ses courbes, sa démarche, elle n'a rien de celle qui l'a déjà fait avant. Fait la putain. Vendu son cul à un gros pervers, ou bien coucher avec une collègue pour le fantasme d'un seul homme, ou encore tailler une pipe à un mec qui s'lave jamais... Elle aura mal, il le sait. Très mal. Elle va chialer, se haïr, se sentir sale, vouloir s'arracher la peau même, parce que ce job c'est la déchéance, pire, c'est le pétrole qui prend possession de chaque cellule pour la beauté d'une femme.

Il en a conscience à chaque fois. Fou est celui qui pense qu'il ne comprend pas. Rien que l'idée de mettre Haru à la place de cette fille lui arrache les tripes et le fait se détester un peu plus, mais il préfère ne rien voir, encaisser. On est tous des pions. Lui, est aussi un pion pour lui-même. Elle était vraiment belle cette poupée perdue... Il avale sa salive et la laisse partir dans le cellier, concentré un temps sur la fenêtre. Plusieurs années déjà... tout défile, et il continue de piétiner cette vinasse collante qui rapporte du fric... Le silence, outre le froissement des vêtements et sa clope soufflée dans un air un peu trop froid. Il écarte le bras et allume le chauffage. Lui non plus ne finira pas habillé ce soir.

Quand il la voit revenir et hausse les sourcils. oh... très joli... Il descend ses yeux sur elle, l'approchant lentement. Cette fleur là... ça lui tourne presque le moral en berne de la foutre sur le bitume. "C'est...très bien. Viens... " Il pose sa clope et la prend par la main, pour la reconduire vers le cellier. "Si tu veux satisfaire la clientèle masculine, il faut qu'tu penses comme eux... qu'est-ce qui les exciterait? Pour un clien privé et prévu, ce genre de tenue est parfaite, mais dans la rue, choisis davantage les tenues "short, jupe courte ou legging sexy", bottines etc... la raison, c'est que c'est le tapin, tu vas rester debout toute la nuit. Le trottoir pur et dur, tu dois juste appâter les mecs. on risque de t'demander de tailler de pipes dans une ruelle, de t'faire baiser dans les chiottes d'un bar, ou dans un hôtel dégueulasse. Si la tune est là, tu ne peux pas refuser, c'est comme ça." Il ne la ménage pas. Si elle craque , c'est maintenant pas sur le trottoir.

Il fouille dans quelques tiroirs. "Retourne toi, donne moi tes cheveux." Sa tignasse de sauvageonne n'allait pas le faire non plus. Habitué à coiffer sa petite sœur, mais ça, on ne le dira. Ses doigts glissent dans ses cheveux, les enroule le long de ses paumes marquées par une vie noyée par les péchés et de violence, pour finir emprisonnés par une pince, il repasse devant elle et lui lâche plusieurs mèches. "Ne t'néglige jamais. T'es peut-être une catin, mais t'es pas une esclave dégueulasse. C'est ton job, t'es payée pour. Nagamura va te faire la misère si tu merdes. Et il m'ordonneras de le faire, et à mon tour, ce job ne me laisse pas le choix. Même si ça te parait difficile d'admettre de devoir être jolie pour t'faire baiser et dessaper. Il y a d'autres putes qui n'sont pas à nous. Votre job, c'est de les éjecter du terrain et d’appâter un max de clients. Une pute qui ne ramène rien, finit par prendre sur la gueule. Après.... " Il pousse la porte du cellier. "On va considérer que je suis un client privé, ça arrive, donc je veux une fille de joie de luxe. Tu pourrais être de ce pannel un peu moins merdique si tu réussis. Ta tenue est très bien mais t'as oublié un détail à ne jamais omettre si tu joues ce rôle. "

Il reprend sa clope et déplie une paire de bas et un porte jarretelle de la couleur de la robe. "Cette petite chose là fait bander le trois quart des hommes plus vite qu'un âne en manque. Ne l'oublie jamais. " Il lui prend la main et lui pose dans le creux des doigts. "tu es LA séduction, quand t'es avec ces clients là... Tous ne sont pas que de gros porcs mal baisés... certains sont là par choix, et sans femme. Des hommes d'affaires bien souvent, trop seuls. Et ces mecs là, ils ont besoin que tu leur vendes du rêve... " Il se recule. "Alors vends moi du rêve. Je reviens. J'vais m'chercher un café en fait. Enfile ça, et quand je reviens, ... je suis ton client. Il va falloir que tu improvises."


**

Il lui laisse juste cinq minutes. Il aura besoin de ce café en fait, pas de l'alcool. Il est crevé mais ça, Nagamura s'en branle un peu, il dort au milieu de ses foutues poufs de compagnie grasses comme des oies. Quand Eisen revient avec un mug vient rempli comme si tout était normal, il ferme la porte à clef et baisse un peu la lumière pour se poser dans un fauteuil et souffler un peu, se massant le front de la main. A partir de là, le jeu commence, et il ne va plus parler ou presque. Il se conditionne pour être le client il l'a tellement fait, même si dans le cas présent , le jeu s'avère plutôt intéressant vu le contexte particulier que la demoiselle a généré par son choix de tenue. Il relève les yeux, la clope tapée sur le coté, et penche un peu la tête pour l'observer de nouveau... elle a de trés belles jambes en plus cette gosse des rues... "C'est quoi ton nom..."
Voyons voir si elle n'a pas oublié de se choisir un pseudo de boulot... Il lui fait un léger signe de main pour qu'elle approche. Une fois à sa portée, il se met en appui sur ses genoux...une main tenant sa clope dans le vide, ses pupilles dévorent le ventre de la belle. Il relève les yeux sur elle, puis les rebaisse sur ses jambes, penchant un peu la tête... avançant une main lente et calme sur l'intérieur de son genou qu'il caresse du revers de doigts, jusqu'à mi cuisse à la limite du bas, sous le tissu de la robe, et redescend sur le mollet... l'épousant de toute sa main. Un frisson lui parcourt la nuque. Même le toucher est grisant. Cette fille est surprenante par cette force vomissant aussi une fragilité cuisante.



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Sam 23 Avr - 13:05
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SHOW ME WHAT YOU CAN DO -FLASHBACK-
ft eisen
tenue

elle est surement moins forte que ce qu’elle veut bien croire. évidemment que pour l’instant elle joue les angelots que rien ne peut atteindre. si elle ne peut pas prétendre être d’une pureté immaculée elle n’a quand-même jamais versé à ce point dans la noirceur du monde. après tout ça elle rejoindra la couche la plus basse de la société, les chiens qu’on piétine et sur lesquels on crache. les plus pathétiques de tous. mais elle se rassure un peu en se disant que ce ne sont pas des travers volontaires. elle n’a pas le choix et ne fait que s’offrir pour survivre. c’est l’instinct humain qui veut ça, elle se le répète pour ne pas perdre pied. déjà que malgré sa surprenante immobilité elle a l’impression de tanguer. même la petite dose d’héro absorbée par ses veines une heure avant de venir n’est pas suffisante pour surmonter l’épreuve, elle le sait. désormais sa volonté est seule décisionnaire et atteindre ou non le point de non-retour est de son seul ressort. trop gracieuse encore pour ce monde de déchéance. elle garde en elle un peu de lumière, sauf que les taches de nuit qui la parsèment risquent fort de devenir galaxie. mais pas une belle comme celles auxquelles on rêve la nuit, plutôt une galaxie sale que rien ne destine à recevoir l’amour du genre humain. parce qu’après ça on ne le mérite plus. quand elle y réfléchit bien elle a surtout peur de la suite. elle se dit que si aujourd’hui par chance elle passe le test décisif, rien d’autre de ce qu’elle vivra par la suite ne ressemblera à ça. le futur sera bien plus impitoyable et douloureux. c’est quand elle constate ça que les larmes sont à deux doigts de menacer ses jolis petits yeux. mais elle les retient. si elle ne se montre pas un minimum forte elle a tout perdu, et c’est hors de question pour elle de perdre encore une fois dans le grand jeu de la vie. elle veut gagner même si la récompense n’a rien d’enviable. au moins pour ce qui lui reste de fierté.
mais lorsqu’elle se change dans le cellier elle profite de son absence pour laisser glisser le long de ses joues blafardes de poupée quelques perles salées qui viennent sceller le deal d’une vie. lorsqu’elle ressort elle ne se sent pas plus prête mais tout de même un peu différente. soulagée en quelque-sorte.

il s’approche d’elle et finit par la reconduire vers le cellier après un petit commentaire sur sa tenue. il lui explique ce que les gens normaux, et ceux que la société recrache autant qu’elle va bientôt la recracher, veulent voir. elle s’est bien leurrée en se disant qu’elle pourrait sans cesse jouer les petites poupées. enfin, disons plutôt qu’elle espérait. mais à chaque fois qu’il ouvre la bouche la vérité qui en dégouline lui met un coup au cœur. ce même cœur qu’elle a presque au bord des lèvres à force de noter mentalement toutes les horreurs auxquelles elle doit s’attendre. mais là aussi elle tient. elle se mord les lèvres alors qu’il ne peut pas voir son visage et serre brièvement les poings avant de les relâcher. hors de question de craquer. « ouais je vois. c’est mieux pour moi si je fais au plus facile pour les faire bander. c’est noté. » les mots lui écorchent presque la bouche mais pour l’instant ce ne sont que des mots. elle composera avec plus-tard quand ils prendront sens. quand elle aura pour de vrai à se retrouver à genoux contre le bitume.

elle lui obéit et se retourne avant de sentir sa main passer dans ses cheveux pour les nouer habillement. ses gestes ne vont pas tant que ça avec la rudesse de ses mots. elle constate qu’il a retenu sa chevelure tempétueuse à l’aide d’une pince. elle se demande un instant si elle est jolie puis réalise assez rapidement qu’on s’en fout complètement. elle doit être une paire de cuisses et une bouche, pas la dernière mannequin à la mode posant dans les magasines. elles sont l’élite semblable à la lumière du soleil, elle est le reflet opalescent de la lune sur les bas-fonds du monde. « c’est pas difficile à admettre, c’est pire que ça. mais j’ai vraiment besoin de ce taff alors ne vous inquiétez pas, je ferais tout ce qui m’est demandé. même avoir l’air d’une poupée pour pourtant me diriger vers l’abattoir. » trottoir et abattoir, c’est drôle ça se termine de la même manière. c’est un signe peut-être, en plus d’être la preuve qu’elle ne se fait clairement pas d’illusions. désormais elle sait à peu près où elle va et ce qu’on attend qu’elle soit. et puis elle n’a aucune envie d’essuyer les représailles si elle merde. c’est déjà assez dégradant d’être là, ça le serait encore plus de porter les marques d’échecs consécutifs. il lui donne l’accessoire clé pour compléter sa tenue et lui parle un peu des clients privés. elle se dit qu’ils doivent se sentir bien seuls en effet et que quelque-part leur vie est sans doute aussi triste que la sienne. mais elle balaye ses réflexions aussi vite qu’elles se matérialisent. pas le temps de penser à la manière dont la tristesse devient parfois la seule épouse des gens. elle hoche doucement la tête à tout ce qu’il lui dit et reprend le chemin du cellier pour enfiler les bas et le porte-jarretelles. c’est la dernière ligne droite avant que son anéantissement commence.

—-

lorsqu’elle revient dans la pièce principale il est assis dans un fauteuil avec un mug de café à la main. elle n’a levé les yeux que brièvement. maintenant que les choses sérieuses sont vraiment sur le point de commencer elle est de nouveau intimidée par sa prestance. il lui demande son nom et elle doit se mordre la langue pour ne pas que le vrai sorte spontanément, se rappelant qu’elle s’en est improvisée un tout nouveau pour devenir une autre. c’est pas plus mal de créer cette forme de dissociation. ça doit aider un peu, même si ce n’est que psychologiquement. « …mikoto… » ça veut dire précieux et noble. quel beau mensonge. lorsqu’il lui fait signe d’approcher elle obtempère dans le silence. l’envie que la terre s’ouvre soudainement pour engloutir sa fragile carcasse l’effleure furtivement mais encore une fois elle balaye tout. elle essaye de se vider l’esprit du mieux qu’elle peut. elle sent son regard sur elle qui se promène partout et qui lui brûle la peau. elle se force à le regarder calmement. lorsqu’il pose une main sur l’intérieur de son genou elle sursaute un peu. tout son corps lui crie qu’elle n’a pas envie que nombre d’inconnus posent leurs mains sur elle, même pour d’aussi simples caresses. mais elle s’exhorte à se calmer et à respirer calmement. à le regarder également. il n’est pas l’un de ces gars putrides des rues. il est beau, ce serait insensé de le nier, et aujourd’hui il joue le rôle d’un client privé. il n’y a aucune raison que les choses se passent mal, si ? il remonte jusqu’à mi-cuisse puis dessine habilement la courbe de son mollet. un petit frisson la parcourt mais elle est tellement perdue qu’elle ne serait pas dire s’il s’agit de rejet ou de simple réaction épidermique. par ailleurs elle n’a aucune idée de la marche à suivre et de ce qu’elle doit faire. peut-être qu’il peut lire un peu de panique dans ses yeux à l’idée de décevoir.

 


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Jeu 9 Juin - 19:16
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