(flashback) back home //&mayuko

Elle avait totalement ignoré son commentaire à propos du nom de son chien, se détournant vers la fenêtre pour camoufler au mieux la coloration légère que ses joues prenaient en conséquence de l'embarras qu'elle ressentait, mais au moins elle n'eut pas subir cette gêne bien longtemps, puisqu'ils arrivaient très vite aux logements qu'il habitait sans doute. Sans aucun doute oui, parce qu'il arrêtait la voiture et en sortait, la poussant à faire la même chose, se hâtant de déboucler la ceinture pour se glisser hors du véhicule, le laissant relâcher son chien qui semblait plus qu'heureux de sortir de l'étroit habitacle. Elle n'était même pas inquiète en le voyant filer, sachant bien qu'il n'allait pas aller bien loin même si Ryûsei n'arrivait pas à le retenir, mais ce dernier y arriva plutôt facilement, ce qui lui arracha un petit sourire, l'animal gémissant avec des yeux piteux, essayant de charmer le jeune homme. Elle sursauta lorsqu'il referma la portière qu'elle avait laissé ouverte, le suivant sans dire un mot à l'intérieur.

Une fois à l'intérieur, elle se permis de relâcher une certaine tension, soupirant presque de soulagement, se sentant presque déjà chez elle même si elle savait très bien que ce n'était pas vraiment ça. Elle avait déjà une place pour se loger, et elle y avait déposé ses choses, décorer, et pourtant... elle ne se sentait pas aussi à sa place qu'elle l'était en ce lieux qu'elle découvrait pourtant pour la première fois. Elle retroussa le nez alors qu'il lui décrivait la disposition de l'appartement, ne songeant même pas à protester lorsqu'il affirma qu'elle allait dormir là le soir. Non pas que ça lui pose problème, elle se sentirait probablement beaucoup moins seule et isolée qu'elle l'était à son propre appartement. « Tu ne me demandes même pas mon avis ? » marmonna-t-elle quand même, gonflant les joues de manière enfantine tout en le suivant docilement, perdant en chemin quelques effets qui ne lui était pas nécessaire. « Après tout j'ai un logement moi aussi. » insista-t-elle même si elle n'avait pas tant envie d'y retourner, dans cet appartement là. Elle savait de toute façon qu'il y avait peu de chance que son ami revienne sur ses paroles et la laisse partir, surtout si tard le soir.

Elle ne fut pas difficile à convaincre lorsqu'il lui proposa de fouiller dans ses vêtements, probablement pour trouver un truc dans lequel elle pourrait dormir, ne perdant pas une seconde pour se mettre à la recherche du pull le plus énorme et le plus chaud qu'elle puisse trouver dans toutes sa garde-robe, tombant finalement sur ce qu'elle souhaitait obtenir, et serra le vêtement contre sa poitrine, tournant le regard vers lui. « pour être honnête... je suis presque sûre qu'aucun de tes pantalons me fait. » dit-elle en arquant un sourcil presque dubitatif, penchant la tête. « mais de toute façon ce truc va m'arriver aux genoux alors bon. » elle haussa une épaule et hésita un instant avant de lui faire signe de quitter la pièce d'un geste de la main, attendant à peine qu'il ne se décide à partir avant de se changer rapidement, se demandant vaguement s'il avait l'intention de discuter plus longtemps de tout ça, ou s'il avait besoin d'un peu de temps pour avaler la pilule, ce qui ne serait pas vraiment surprenant venant de lui. Elle quitta la chambre affabulé du hoodie beaucoup trop grand pour elle, triturant le bord de ses manches presque nerveusement. « Tu... veux qu'on parle ? » car c'était initialement ça l'idée, même si elle avait presque espérer que ça se termine sans qu'elle n'ait besoin de s'expliquer en détail.

Le message était plutôt clair. Il hocha de la tête et se faufila hors de la pièce, tirant la porte derrière lui mais sans l’enclencher, se dirigeant de toute façon vers la cuisine. Il inspecta rapidement l’appartement au passage, attrapant quelques trucs pour les ranger au passage, vérifiant si sa colocataire était là ; la porte ouverte de sa chambre, totalement vide, lui indiqua que non. Pas qu’elle l’aurait dérangé de toute façon, mais ça lui assurait au moins qu’ils avaient un moment à eux deux, seuls, pour parler. Il le réfutait, ce moment, mais il avait besoin de savoir, de comprendre toute l’histoire. Depuis quand elle prévoyait s’établir à tokyo à nouveau, et pourquoi il n’avait pas été mis au courant d’abord. Un peu nerveusement, il se dirigea vers la cuisine, cherchant de quoi lui servir à boire. Il balaya rapidement l’intérieur du frigo, saisissant une bouteille de citronnade sans vraiment hésiter, versant deux verres. Il se dirigea ensuite vers la table de cuisine pour les y poser, puis leva la tête en l’entendant lui parler, clignant des yeux. Son regard se posa d’abord sur son visage, puis son sang se glaça un tout petit peu à la vue de ses jambes à moitié nue.
silence.
Les verres tombèrent un peu plus lourdement que prévu sur la table, le bruit le sortant de sa stupeur, et il soupira, secouant ses doigts trempés et les essuyant sur son jean, secouant la tête, décidant d’ignorer son manque de pudeur et lui tirant une chaise, lui indiquant de s’asseoir sans la regarder. Il fixait même la table, pour le coup.

« oui, je veux qu’on parle. » se contenta-t-il de dire, principalement pour ne pas commencer la conversation en la grondant. Ce n’était pas tellement grave, de toute façon, il savait bien qu’elle ne pouvait pas vraiment trouver de pantalon à sa taille… il se tira une chaise à lui aussi, face à elle, la table pas suffisamment grande pour trop les éloigner mais suffisamment pour la pudeur qu’il s’était retenu de lui reprocher. « je vais te laisser m’expliquer, et je poserai des questions après. » dit-il enfin, le plus calmement possible, attrapant l’un des deux verts posés sur la table entre ses deux mains et l’approchant de lui, une gorgée pour se préparer à la suite. Au moins, il était calme. En quelque sorte. L’énorme chien le stressait un peu, là au fond, dans son champ de vision, quand même.

Elle avait presque sentit le regard sur ses jambes, bien que particulièrement bref, et elle faillit rouler des yeux, s'attendant presque à ce qu'il ne lui fasse un sermon digne de sa mère pour le coup. Mais il n'y en eut pas, et elle fut un peu surprise à vrai dire, mais remercia le ciel pour ce petit cadeau. Après tout, il y avait bien plus important à discuter que de son absence de pantalon, dont la raison était déjà évidente de toute manière. Elle le lui avait même indiquer, alors bon, ce n'était pas comme s'il pouvait en rajouter. Elle s'installa sans ronchonner sur la chaise qu'il avait tiré pour elle, l'observant silencieusement s'asseoir face à elle, ses yeux accrochant le verre de citronnade sur la table. Elle tendit la main avec hésitation, refermant sa main sur le verre seulement quand il fit de même, sirotant le breuvage qu'elle avait toujours préféré aux autres en prenant le temps de réfléchir. Elle lui devait des explications, maintenant, et même si elle n'avait pas envie d'en fournir, elle savait qu'il avait le droit de savoir. Elle avait le devoir de lui dire, de toute façon, et elle l'avait fait attendre bien assez comme ça. Elle déposa le verre, faisant pianoter ses ongles dessus, le tintement presque relaxant pour elle. « Je ne sais trop comment expliquer ça... » Elle soupira, déposant son coude sur la table pour appuyer son visage contre la paume de sa main, se mordillant l'intérieur de la joue.

C'était si compliqué, comme histoire. Et elle avait temps à dire, à raconter, et elle avait peur qu'il ne prenne mal le fait que tout cela avait commencé depuis un très, très long moment. « Il y a deux ans. » commença-t-elle en entortillant les doigts de sa main libre dans la manche du pull qu'elle lui avait piqué. « deux semaines après le déménagement, mon père m'a présenté mon plan d'étude. Commerce et affaire. Il avait choisit l'université que j'allais fréquenter et le programme que j'allais suivre. C'était déjà un choc d'être partie du japon, mais ça, c'était trop. » deux semains après leur arrivée en Chine, elle avait eut la plus grosse dispute qu'elle n'avait jamais eut avec son père, et même avec sa mère. Elle était partie de la maison, et ses parents avaient mis deux jours à la retrouver chez une amie. « J'ai commencé à mettre mon plan au point... environ deux mois après le déménagement. Il me restait un peu moins de deux ans avant de commencer l'université. » Elle haussa une épaule, son regard fixement posé vers la table. Elle sentit le museau de ryuko se poser sur sa cuisse, et elle tapota sa tête distraitement. « j'ai tout préparé. Mis de l'argent de côté, payé mes études pour les trois prochaines années, j'ai même trouvé un appartement et j'ai payé d'avances pour les 5 premiers mois pour être sûre d'avoir le temps de me trouver un boulot... » elle resta silencieuse une seconde et soupira, ses épaules s'abaissant comme en signe de défaite. « je voulais t'en parler ! Je te jure. Ça été terriblement difficile mais... je voulais faire ça moi-même. Je ne voulais pas que personne ne s'inquiète. Et je ne voulais pas que tu essaies de m'en empêcher. »

il y a deux ans. un arrêt cardiaque, voilà ce qu'il manqua de faire lorsqu'il l'entendit le dire. deux ans ?! mais deux ans, c'était tout le temps qu'elle était partie, ça. ce que ça signifiait ? qu'elle le savait depuis longtemps, qu'elle l'avait peut-être même prévu avant même de quitter le pays pour aller en chine. outré, il avait entrouvert les lèvres, sur le point de lui répondre direct - mais il n'eut pas le temps. figé, il se força à l'écouter, même si, réellement, il n'avait qu'une envie ; lui faire la morale. lui dire qu'elle était irréfléchie. qu'elle aurait pu se mettre dans la merde, et qu'il aurait pu l'aider... mais, au fond, il savait bien qu'elle avait raison, et c'était bien pour ça qu'il avait sagement reposé son dos sur la chaise et croisé les bras, même si un air irrité et peut-être un peu boudeur flottait à présent sur les traits de son visage. crispé, il l'écoutait et tentait de trouver des points positifs dans son discours... mais le cœur n'y était pas. lui et le père de son amie ne s'étaient jamais vraiment appréciés, non pas sans efforts de sa part et pourtant ; il faisait de braves études. mais... pour une fois, il devait le dire, il n'appuyait pas l'avis de sa fille mais plutôt la sienne. il poussa un long soupir lorsqu'elle arrêta de parler, ses explications visiblement terminées, puis passa une main sur son visage, complètement découragé, cherchant les bons mots à employer parce qu'il avait réellement l'impression qu'elle venait de faire une grosse bourde. n'était-ce pas le cas ?

« mayuko... » débuta-t-il dans un gémissement, une plainte pleine de regrets. comment avait-il pu ne rien voir ? comment avait-il pu croire qu'elle resterait sagement là où elle se devait d'être sans faire une connerie du genre ? pendant un moment, il avait bien cru qu'elle avait grandit, maturé, mais au fond, elle n'était qu'une enfant et elle ne comprenait pas l'ampleur de ses gestes. après un long moment de silence, ses mains retombèrent un peu lourdement sur la table, et son regard se posa vers la plus jeune. « tu pouvais pas juste... revenir après tes études et... » ne pas dramatiser. c'était plus facile à dire qu'à faire, surtout quand il avait l'impression que la petite était en train de gâcher son futur. il secoua la tête. bien sûr, qu'elle ne pouvait pas attendre après ses études... à cet âge, la patience y était rarement. « et tu as opté pour des études en art... » finit-il par dire, concluant ce qu'elle venait de dire. ce n'était pas une question; il la connaissait trop bien pour ne pas savoir que c'était ce qu'elle allait choisir et préférer. elle avait tout pour se bâtir un avenir prometteur, mais elle le balançait par la fenêtre. les pauvres voulaient la notoriété et les riches voulaient l'anonymat et la galère. monde d'imbéciles. « tu aurais pu faire de grandes études et te lancer dans ce qui te passionne par la suite merde... avec l'argent tu fais tout ce que tu veux... mais regarde-moi merde... c'est pas suffisant pour comprendre, non ? tu m'as pas vu vivre dans la merde, c'est ce que tu veux ? » demanda-t-il sans vraiment s'attendre à avoir de réponse. c'était pour qu'elle réfléchisse, uniquement pour qu'elle réfléchisse. mais le mal était déjà fait et revenir sur ses pas était impossible. avec ses études payées, son appartement loué, et sa fugue déjà entamée... impossible de la renvoyer chez elle de toute façon. il ne la laisserait même plus retourner auprès de son père après ce qu'elle avait osé faire. il hocha à nouveau la tête, fatalement déçu, et même s'il aurait voulu la supporter et la rassurer, en l'occurrence, ce n'était pas comme ça qu'il allait l'aider. ce n'était plus ça, son rôle. « j'espère que t'es prête à ne pas avoir la vie facile. » conclut-il vraiment cette fois, la fixant sans un sourire, mais lui faisant comprendre qu'il n'avait d'autre choix que de l'accepter telle qu'elle était. parce qu'il avait beau grogner contre elle mais qu'est-ce qu'il pouvait bien y faire ? elle avait fait un choix, irréversible au fond, et il ne pouvait pas décider pour elle.

Elle se tendit dès que le ton de sa voix se fit entendre, ses mains se serrant sur les manches trop longues alors qu'elle attendait le sermon qui allait certainement suivre. Et elle ne fut ni surprise, ni enchantée par ce qui suivit en effet, ses lèvres se pinçant dès la première phrase, son regard s'assombrissant. Elle baissa la tête presque immédiatement, fixant la table obstinément alors qu'il continuait, ne lui accordant pas un regard, l'écoutant, bien entendu, mais sans réagir à ses propos, lui laissant le temps de dire ce qu'il avait à lui dire avant de répondre d'elle-même. Mais déjà, elle n'avait plus envie de cette conversation, de ce sujet, et elle se sentait mal à l'aise, regrettant presque la froideur de son petit appartement qui lui paraissait soudainement plutôt rassurant. Elle prit quelques minutes après ses dernières paroles pour se remettre un peu en place, se sentant se refermer sur elle-même après ses propos plutôt crus, et bien sûr elle savait qu'il n'avait pas tort, mais croyait-il vraiment qu'elle n'avait pas songé à tout cela, en deux ans de préparation ? Elle n'était pas stupide, et elle savait qu'il ne la croyait pas idiote, mais elle commençait réellement à douter de sa capacité à comprendre son geste. Loin de là, il semblait plutôt voir en cette démarche une certaine immaturité, alors qu'elle y voyait une libération. « je ne suis pas stupide. » lâcha-t-elle d'abord, d'un ton presque faible, mais ferme. Elle redressa la tête après quelques secondes, croisant les bras contre sa poitrine, signe évident qu'elle se refermait légèrement face à lui.

« Revenir après mes études ? Les études choisies par mon père ? C'est entre 5 et 8 ans d'université, Ryûsei. Et après, quoi ? Je me retape un autre 5 ans d'université, pour 'me lancer dans ma passion', c'est ça ? » Elle détourna la tête vivement, fixant le mur pendant un moment, les lèvres pincées, l'air dur, sévère presque. Elle n'était pas une imbécile, et elle n'avait pas envie de gâcher presque 10 ans de sa vie pour étudier quelque chose qui lui serait totalement inutile, puisqu'elle n'avait absolument aucune intention de se lancer en affaire après. Cela ne l'intéressait pas, pourquoi ferait-elle ça ? Faire plaisir à papa ? « Et visiblement avec l'argent on ne fait pas tout ce qu'on veut. Parce que j'en avais, et je n'ai jamais rien fait de ce que je voulais. Et si ça peut te rassurer, vu que tu penses visiblement que j'arriverai à rien dans la vie sans argent, je suis sûre que si je retourne en Chine et que je m'excuse, je vais pouvoir récupérer un compte en banque bien plein, faire de grandes études qui ne me plairont pas et vivre malheureuse. Content ? » siffla-t-elle entre ses dents, sachant très bien qu'elle dramatisait un peu vers la fin, mais elle était plutôt irritée, et un peu déçue, pour une raison qu'elle ignorait, qu'il le prenne ainsi. Elle savait très bien qu'ils avaient une vision très différente l'un de l'autre de l'argent, des priorités et tout cela, mais il avait toujours mis son bonheur à elle comme si c'était de la plus haute importance, et soudainement, il lui semblait que lorsqu'il s'agissait de quelque chose d'important, il devenait soudainement plus matériel qu'elle. Elle savait la provenance de ce besoin matériel, bien évidemment, mais... elle ne pouvait s'empêcher de se sentir trahie, en quelque sorte. Qu'il pense ainsi, qu'il pense réellement qu'elle aurait mieux fait de suivre les demandes de son père sagement, même si c'était pratiquement impossible pour elle. « Il aurait gaspillé son argent de toute façon, je suis bien trop idiote pour réussir des études aussi complexes. » marmonna-t-elle d'un ton sarcastique, lâcha un soupir de découragement. « Je savais que tu ne serais pas d'accord. J'ai bien fait de ne pas t'en parler avant. » conclu-t-elle d'un ton cassant.

Une fois de plus, son cœur s’arrêta. Pour d’autres raisons, ceci dit, cette fois. Sa façon de lui adresser la parole, par exemple, fit dresser les poils sur sa nuque. Son sang se figea dans ses veines, à l’aube d’une nouvelle crise de colère. De la rage à l’état pur, parce qu’il s’agissait de mayuko et non pas de n’importe qui. On aurait pu croire l’inverse, qu’il ne s’énerverait pas pour rien ave sa cadette… mais c’était, en vérité, tout le contraire. Elle le connaissait mieux que quiconque ne le connaissait. Il pouvait presque compter les grains de beauté de la plus jeune les yeux fermés. Mais ça… ça, ça ne passait pas. plus elle parlait, pire c’était, et moins il avait envie de formuler une phrase. Dépassé. Puis les derniers mots, le coup de grâce…
« mayu… » il entrouvrit les lèvres, mais aucun son ne vint. Il n’y avait aucun mot pour exprimer ce qu’il pensait, à quel point ses propos étaient erronés, à quel point il était fou de rage face à l’immaturité et l’incompréhension de celle qu’il considérait pourtant depuis des lustres comme sa petite sœur. Elle n’avait rien compris de ce qu’il voulait dire, au fond. ça ne servait à rien, si elle voulait tout interpréter à sa façon.
« whatever. » dit-il sèchement, se levant d’un coup et poussant la table au passage, cette dernière se déplaçant d’un bon demi-mètre avant de heurter le mur. Il fit un signe de main en guise d’abandon, puis quitta la pièce sans dire un mot de plus. Elle savait où se trouvait la chambre de toute façon. Il se laissa tomber sur le canapé, sans se soucier d’aller chercher oreiller, couvertures ou quoi que ce soit. Il s’en fichait. Dieu qu’il s’en fichait. Les bras derrière la tête, il ferma les yeux, tout comme il venait de le faire avec son esprit – plus rien. Il ne voulait plus rien entendre, ne voulait plus penser à rien, au moins pour ce soir. « j’me lève à cinq heures pour m’entrainer. j’laisse une note à mia, mais tu prends ton temps et tu fouilles si t’as faim. »  sur ces mots, il se tut pour de bon, au moins pour les prochaines heures.