UEHARA ISAO — 夜

uehara, un nom qui n'est pas inconnu pour les experts en santé. hiroshi uehara est un neurologiste nationalement connu, réputé pour ses recherches fructueuses, ses prises de décision rapides et efficaces face aux urgences. il se marie en 1995 avec la femme de sa vie ; may, une infirmière américano-coréenne, et donnent ensemble naissance à leur fils : isao.
isao n'a rien du fils qu'ils auraient aimé avoir. dans leur monde de faux-semblants et de superficialité, on voit d'un mauvais œil le caractère d'isao. tempétueux, anti-conformiste, le garçon en fait voir de toutes les couleurs à sa famille et aux jeunes femmes employées pour le garder. brutalement honnête dès son plus jeune âge, très attiré par les jeux de mains avec ses camarades, par tout ce qui est dangereux, rebuté par les conventions sociales, les faux sourires, les flatteries hypocrites, isao est rapidement envoyé chez un psychologue. ses parents sont certains que les soucis de comportement de l'enfant sont rattrapables, mais isao est un électron libre et son psychologue, plutôt que d'aller dans le sens de ses parents, choisit d'aider le garçon à s'épanouir tout en lui apprenant à jouer au bon garçon de famille. mr. takeuchi devient le premier adulte fiable aux yeux d'isao, et le seul.

chez lui, isao s'enferme dans son monde, il veut fuir les regards désapprobateurs de ses parents et leurs remarques, qu'il feint toujours de ne pas percevoir. il passe des heures derrière des livres ou à écumer des pages internet traitant de divers sujets, faisant de lui quelqu'un de cultivé et de très curieux. il aime comprendre, et s'intéresse à tout ; astrologie, psychologie, sociologie, biologie, tout ce qui lui permet de comprendre un peu mieux son monde est bon à apprendre. le touche-à-tout a besoin d'oublier les murs et le sol blanc de la maison familiale, les surfaces lisses et brillantes, il a besoin de se rassurer et de comprendre qu'il y a bien d'autres choses autour d'eux, plus importantes que l'argent et que la blancheur immaculée de ce qu'on dit être le « bien ». avec le temps, il se passionne pour les imperfections. les troubles psychologiques, la noirceur du monde, les thrillers qui dépeignent la folie humaine, tout ce qui touche à l'imperfection humaine le fascine. dès son plus jeune âge, au collège déjà, ses fréquentations et ses petites amies le prouvent ; les outcast, les misfits, il les veut tous et toutes. il les étudie, les analyse comme des expérimentations. tout ce qu'il souhaite, c'est comprendre le fonctionnement de l'humain, mais il ne fait pourtant pas preuve d'empathie avec ses camarades ; manque de tact, phrases blessantes l'empêchent de forger de véritables liens avec ses amis, et il s'en moque, il a l'habitude d'être seul.

toute sa scolarité se passe sans encombre, discret en classe, isao est aimé des professeurs bien qu'il ne cherche pas à l'être. ses capacités naturelles lui permettent d'avoir de bonnes notes sans avoir à travailler, mais ses parents ne sont pas satisfaits, ils ne le sont jamais.
le diplôme à la fin de ses années en tant que lycéen signe sa liberté. il quitte la maison familiale pour rejoindre tokyo, trouver un petit boulot dans un izakaya —brasserie japonaise— et louer un studio. enfin seul, isao peut voler de ses propres ailes et la première chose qu'il fait, en tant qu'homme indépendant, est de s'inscrire à des cours de boxe, sport qu'il rêvait de faire mais que ses parents refusaient de lui payer.