Qu'est-ce qu'il foutait là ? Qu'est-ce qui lui avait pris de dire oui ? Franchement... Il allait bientôt porter plainte contre lui-même si ça continuait ; c'était pas possible d'être aussi con. Il aurait dû dire non. Il aurait dû dire qu'il était occupé. Parce que bon, il était occupé le garçon, mais aussi parce qu'il n'avait pas envie d'être là. Ca devait se voir d'ailleurs.
Il ne fallait pas compter sur Kei pour venir en costume, habillé sur son 31 et brillant de partout comme la plupart des autres invités. Non, non. Un jean, un pull assorti et sa veste en cuir, et voilà, le tour était joué. Kei n'aimait pas porté des costumes. Déjà parce qu'il trouvait que ça ne lui allait pas. Il était pas ce genre de mecs capable de mettre un costume et de ressembler à quelque chose avec. Voilà ce qui amenait au second point : il ne voulait pas ressembler à un pingouin, ou plutôt à un canard dans un costume de pingouin. Ou l'inverse, il savait pas trop... Il ne voulait juste pas avoir l'air cloche. Là, au moins, il se démarquait du lot... et pas qu'un peu.
Il se démarquait aussi des autres parce qu'il était, sans doute, le seul dans un coin à attendre que le temps passe. Il restait là, debout contre un mur, et observait les gens, les bras croisés sur son torse. Il ne cessait de râler intérieurement sur sa propre bêtise, s'en voulant presque d'être ici et se maudissant. Son regard scannait la foule, s'arrêtant parfois avant de repartir dans sa course folle. Voir tout le monde de si bonne humeur ne le dérangeait pas spécialement.. mais l'ambiance lui paraissait presque lourde. Enfin, plutôt que d'être lourde, l'ambiance était surtout un peu trop niaise pour être vraie. Les mariés allaient finir par divorcer un jour ou l'autre alors pourquoi s'ennuyer à les féliciter et à fêter l'évènement, hein ? Kei, ou l'optimisme à l'état pur.
Une faible grimace s'installa sur son visage quand l'un des invités s'approcha de lui pour lui parler. Il ne le connaissait même pas, et l'autre se permettait de lui raconter sa vie. D'ailleurs, il était persuadé de ne pas connaître la moitié de la salle. Voir plus. Qui invitait autant de monde à son mariage de toute manière ? Si un jour il se mariait, sa liste d'invités serait plus vite faite que le reste. Un soupir bruyant lui échappa, et l'invité s'en alla au bout de quelques minutes. Il le suivit du regard avant de le voir attraper un autre verre de champagne ou d'un autre alcool ; il ne savait pas, ne voulait pas savoir et encore moins goûté. L'eau, c'était très bien. Et c'était bon. Cet invité-là n'était pas le seul d'ailleurs à se reservir un petit quelque chose. Vu comment ça partait, il était certain qu'au moins la moitié des invités finirait avec la tête dans la cuvette des toilettes. De toute manière, il allait surveiller tout ça : il n'allait pas laisser quelqu'un rouler sous l'influence de l'alcool. Et s'il le fallait, il les mettrait tous en cage, point barre.
Levant les yeux au ciel et soupirant une nouvelle fois, il détourna le regard pour voir ce qui se tramait de l'autre côté, là où il y avait le buffet. La plupart des invités se pavanait devant les mariés, les félicitant, ou bien se servait à boire pour discuter joyeusement avec les autres... sauf lui. Et cette femme près du buffet. D'ailleurs, vu tout ce qu'elle mettait de côté, elle prévoyait de grandes choses dis donc. Autant de nourriture dans un corps si petit, était-ce possible ? Il fit doucement le tour, évitant les invités présents sur son chemin et surveillant la demoiselle du coin de l’œil. Sauf que plus il la regardait, plus elle lui rappelait étrangement quelqu'un... C'était quand même pas... !? Non, pas possible.
Il s'approcha alors d'elle, discrètement, et se pencha légèrement, observant son visage avant d'ouvrir la bouche pour finalement la refermer. Eh bien, c'était possible. Il se décala alors et se mit à côté d'elle, laissant son regard se poser sur son visage. Il l'observa un moment, toujours dans le silence, s'attendant à ce qu'elle remarque sa présence. Mais apparemment ce n'était pas le cas, elle devait être bien trop concentrée dans le tri de sa nourriture. Ou alors lui ne dégageait juste aucune présence, c'était possible aussi.
« J'aurais pas pensé te recroiser un jour. Autre part qu'en prison, je veux dire », déclara-t-il, en la fixant toujours, « Tu comptes nourrir les monstres sous ton lit avec tout ça ou tu fais juste ton stock pour l'hiver ? »
Ha, Kei... chaleur, douceur, amabilité... non ? Non. Bien qu'en soit, Saori devait être habituée à cette façon d'agir. Kei avait toujours agi et parlé de la même façon. Au lycée déjà, il ne s'inquiétait pas des « bonjour » le matin ou des « à demain » le soir après les cours, surtout pas avec Saori. Non, avec elle c'était plutôt des « T'es pas en prison toi ? » ; « Si t'es pas là demain, t'en fais pas, je connais l'adresse, je viendrai te rapporter des oranges » ou encore « Ils t'ont libérée pour venir à l'école et ils te recherchent après, c'est ça ? » … ou pour dire les choses autrement, Kei avait toujours connu des soucis pour communiquer. Chose qui ne s'était pas arrangée avec le temps ; le pauvre enfant.
Ah, les mariages. Elle adorait ça. C’était beau, c’était fantastique et ça avait le don de la faire rêver bien qu’au fond, Saori se posait souvent la question de savoir si l’amour pouvait vraiment être éternelle ou non. Certains répondraient que oui, que l’âme soeur de chacun résidait quelque part, qu’il suffisait d’être patient avant de la rencontrer pour au bout du compte finir le restant de ses jours à ses côtés. D’autres diraient qu’il s’agissait là de véritables balivernes, que le seul grand amour qui existait, on le trouvait dans les romans ou dans les films mais qu’il n’existait pas. En ce qui la concernait elle, la jeune femme ne le cherchait pas. Elle avait déjà aimé par le passé, elle avait déjà souffert également cependant elle espérait tout de même qu’un jour, elle rencontrerait l’homme avec qui elle finirait sa vie, celui qui lui passerait la bague au doigt et à qui elle dirait oui. Rien que pour devoir porter une sublime robe, elle voulait se marier. D’ailleurs, la mariée d’aujourd’hui était sublime et elle ne mentionnait pas la robe qu’elle avait choisi. Une tenue qui lui allait à merveille et Saori n’avait pas cessé de la féliciter. C’était plus une connaissance à elle qu’une grande amie néanmoins elle ne s’était pas gênée de lui parler avec enthousiasme.
Quand elle songeait à cette demoiselle qu’elle était par le passé, elle ne pouvait s’empêcher de penser ô combien elle avait changé. Autant par sa manière de concevoir les choses, que sa façon d’agir. Elle était devenue plus adulte, moins tapageuse, elle avait un métier qui l’occupait grandement et qui la passionnait grandement. Certes pour en arriver là, la jeune femme avait du en traverser des évènements cependant elle n’en parlait jamais et afin d’aller de l’avant, elle préférait se dire qu’il s’agissait là d’une expérience comme une autre. Ca l’avait rendu plus forte et toutes ces personnes qui avaient fait partie de sa vie autrefois, elle ne les voyait plus désormais. Ils n’avaient jamais été comme elle de toute façon et avec tout ce qui s’était passé, elle n’aurait pas été en mesure de faire confiance en qui que ce soit. Des séquelles qui lui restaient encore en mémoire à l’heure actuelle puisque la demoiselle se méfiait beaucoup plus qu’à cette époque. Elle n’avait plus autant d’amis et le peu qu’elle avait dans son entourage lui suffisait amplement.
Elle était venue à ce mariage parce qu’on l’avait invité, parce qu’elle savait que ça serait quelque chose de grand mais aussi parce qu’il y aurait sûrement énormément de nourriture luxueuse. On l’appâtait si facilement lorsqu’il était question de son estomac. Voilà pourquoi plutôt que de la voir en train de discuter joyeusement avec d’autres invités, on la retrouvait près du buffet à remplir autant qu’elle le pouvait son assiette d’amuse-gueule divers. Elle préférait la viande mais un rien la contentait. Un à un, elle les plaçait dans son plat sans prêter attention à ce qui l’entourait si bien qu’elle sursauta légèrement lorsqu’on lui adressa la parole. Ca, alors... Kei Nakamura. Elle n’aurait jamais cru le recroiser un jour celui-là. Est-ce qu’il voyait toujours Eichi d’ailleurs ? Lorsqu’ils avaient tous deux quitté le lycée, le contact avait fini par se perdre de lui-même au fil du temps et s’il adorait Eichi, en ce qui le concernait lui, c’était plus compliqué. A chaque fois que l’un et l’autre étaient présents, il y avait toujours des étincelles qui éclataient tellement qu’on osait à peine intervenir dans leurs querelles puériles et enfantines.
- Non c’est pour moi, Répondit-elle d’un sourire moqueur, Il faut dire qu’en prison, on ne mange pas beaucoup. Je rattrape le temps perdu vois-tu ?
Si elle avait déjà fait de la garde à vue, elle n’était jamais allé en prison. Kei avait vraiment une mauvaise image d’elle, surtout qu’en grandissant, les gens changent. A moins que lui était encore le même abruti qu’autrefois ? Ce qui ne l’étonnerait pas au fond.
- J’ai pris ta part peut-être ? Ce n’est pas grave, au vue du bide que tu as, je pense que c’est mieux que tu ne manges pas trop.
Sans gêne, en répliquant ses paroles, la demoiselle avait machinalement tapé son ventre en souriant.
- T’as jamais pensé à faire un régime ? Pour poursuivre les criminels, il vaut mieux éviter les touches de gras, hum ? Tu vois, je pense à ton avenir moi !
Dit-elle en levant son assiette sous le nez du garçon avant d’en manger un morceau. Elle ignorait si Kei était entré dans la police ou non cependant à l’époque, il déclarait souvent qu’il en ferait son futur métier. Tout comme il lui disait aussi qu’elle finirait en prison et que si elle continuait ses bêtises quand il exercerait, il serait le premier à l’arrêter. Ah, la jeunesse... Maintenant, elle serait la première à venir le sauver s’il avait de graves ennuis, qu’il se blessait ou qu’il mettait le feu chez lui. Parce que c’était son métier. La vie avait le don d’être surprenant parce que jamais par le passé, Saori n’aurait imaginé son avenir tel qu’il l’était à présent. Hors ce n’était plus pas mal, elle était vraiment devenu quelqu’un de bien. Et ce, aussi étonnant que cela puisse paraître.
electric bird.
«Invité»
Invité
Mer 23 Mar - 22:31
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Un mariage pas comme les autres Saori & Kei
Il répondit doucement d'un simple hochement de tête. C'était bien connu que l'on mangeait mal en prison. C'était pour cela qu'il lui proposait toujours de lui ramener des oranges à l'époque, pour qu'elle ait au moins quelque chose de décent et bon pour la santé dans son assiette. Probablement qu'aujourd'hui encore il viendrait lui rapporter des oranges. Des bananes même peut-être. Un bout de pain, pourquoi pas. Il était tellement généreux comme garçon que les anges là-haut devaient se rouler dans les plumes de leurs ailes. En parlant d'anges... qu'est-ce qu'il faisait là, sérieusement ? Il ne cessait de se poser la question parce qu'il ne trouvait aucune réponse convenable à sa présence ici. Peut-être qu'Eichi avait pris le contrôle de son corps pour accepter à sa place ce jour-là. Ou alors un autre démon au nom douteux. Ha... tout était possible dans ce monde de fous. Il ne se souvenait même pas avoir dit oui, d'ailleurs. Enfin, il devait l'avoir dit et en avoir conscience, sinon il ne serait pas là. Mince, il aurait dû dire qu'il avait oublié, quelle andouille. Il pourrait tranquillement être dans son bureau au poste. Ou plutôt chez lui, à supposer que son patron l'aurait viré à coup de pieds au derrière.
Il haussa un sourcil à la remarque de la jeune femme. Pardon ? Lui prendre du ventre ? Elle devait avoir du poisson dans les yeux en plus de ne pas les avoir en face des trous. Kei n'était pas un glouton, il mangeait à bonne dose. Enfin, d'après lui, il mangeait à bonne dose. Il ne mangeait pas trop, mais pas trop peu non plus. Le juste milieu. Quoi que cela faisait quelques semaines qu'il n'avait plus avalé un vrai bon repas. Pas qu'il n'avait pas envie de cuisiner ou quelque chose du genre, juste qu'il n'avait pas le temps. Il était trop concentré sur son travail et comme sa mère lui disait parfois quand elle venait lui rentre visite, ça le tuera probablement un jour. De toute façon, il fallait bien mourir de quelque chose. Kei, ce serait à cause de boulot, voilà tout.
Il bougeait beaucoup dans son travail. On pourrait croire qu'il passait sa vie derrière un bureau alors que non. Toute la journée, il ne cessait de bouger, allant ici et là, faisant ci et ça. Rares étaient les fois où Kei pouvait poser son derrière sur le fauteuil confortable de son bureau. Et quand il le faisait, c'était juste le temps d'écrire un rapport. Bref, ce n'était pas comme s'il était un inactif à temps plein. De plus, il se rendait quelque fois à la salle de sport, histoire d'être en bonne forme et dans la meilleure condition qu'il soit pour mener à bien son travail. Il était sérieux -un peu trop- et ce, jusqu'au bout. Alors il n'allait pas laisser Saori démonter ça en une seule phrase ou deux et quelques sous-entendus, oh !!
Néanmoins, un regard offusqué vint perturber son visage neutre alors qu'il tournait machinalement la tête vers la demoiselle. Non mais... Pardon !? Elle insinuait quoi là, hein ? Qu'il était trop gros c'est ça ? Qu'il ne pouvait pas être un bon flic à cause de ça ? De quelques kilos fictifs en trop ? Honnêtement, Kei n'avait jamais pensé qu'il pouvait avoir des kilos en trop. Il se trouvait bien comme il était, pas parfait évidemment, mais juste bien. C'était comme ça qu'il s'appréciait et pas autrement. Et puis comme il était grand, il avait besoin de force. Elle ne pouvait pas comprendre, elle était petite. Et puis hein, oh, de quel droit elle se permettait de le toucher là comme ça ? Pudique comme une sainte, voir pire, Kei se décala légèrement pour éviter un autre geste du genre. Non pas qu'il n'aimait pas qu'on le touche mais... il n'aimait pas qu'on le touche, voilà. Et surtout pas au ventre. C'était un bien personnel, son ventre. On ne le touchait pas sans autorisation signée et datée.
« C'est très généreux de ta part », répondit-il finalement, « En attendant, c'est pas moi qui engloutit un amuse-bouche l'un après l'autre, hein... », continua-t-il en montrant l'assiette pleine du doigt.
Il soupira faiblement ensuite, laissant son regard se poser sur toute la nourriture posée sur le buffet devant lui, avant qu'une grimace ne vienne son visage. Rien que l'idée de manger ce qui se trouvait là lui donnait envie de vomir. Ou alors c'était le trop plein de niaiserie autour de lui qui lui donnait cette envie ? Il ne savait pas vraiment. Il savait juste que pour le moment, il n'avait pas envie d'avaler quoi que ce soit. Il laissait sa part à Saori... enfin, elle devait probablement déjà l'avoir mangée.
« Qu'est-ce que tu fais alors en ce moment ? A part te goinfrer, bien sûr »
La délicatesse Kei, la délicatesse. Ce petit ne connaissait pas ce mot. Même avec un coup de dictionnaire sur le front, il ne le connaîtrait pas. Une cause perdue, voilà ce qu'il était.
« Et j'espère que tu mâches avant d'avaler. Ce serait con que tu t'étouffes », surtout maintenant. En plein mariage. Et devant lui. Bon, si cela devait se produire, il serait certainement le premier à lui venir en aide ; il n'était pas pompier mais il connaissait les bases. C'était toujours utile. C'était aussi un peu un défaut professionnel, de vouloir venir en aide à tout le monde. Enfin, dans sa tête, ça sonnait plus comme une qualité. Et personne n'allait lui dire le contraire, ou bien ?
Il se fit ensuite silencieux, étant donné que le marié demanda gentiment que tout le monde se taise parce qu'il avait soit disant quelque chose d'important à dire. Et Kei le sentait gros comme une maison, le discours sans fin, dégoulinant d'amour, d'eau fraîche et de licornes. Et il ne s'était pas trompé...
« C'est d'un niais... », râla-t-il, désespéré ; mais qu'on vienne le sortir de là bon sang !! « C'est pire qu'au pays des Bisounours ma parole... »
Saori n’avait aucune honte à manger autant devant ce garçon. A l’époque déjà elle mangeait beaucoup mais probablement moins que maintenant. Aujourd’hui, avec tous les efforts qu’elle faisait en journée, la nourriture était ce qui lui permettait de compenser. Parce que le feu, secourir les blessés tout ça tout ça, ça augmentait obligatoirement l’appétit n’est-ce pas ? La jeune femme ne se refusait jamais rien et n’avait pas peur non plus de prendre un kilo en trop puisque de toute manière, elle le perdrait le jour suivant en allant sur le terrain. On pouvait bien la critiquer là-dessus, elle n’en avait que faire. Elle assumait amplement chacun de ses actes et se moquait du regard d’autrui. Surtout ce lui de « Mister » Nakamura d’ailleurs. La raison pour laquelle la demoiselle lui avait souri de toutes ses dents, ne se gênant pas de lui faire comprendre à quel point c’était bon. Elle pourrait avoir plus de tenue, probablement que si ça avait été quelqu’un d’autre Saori aurait fait attention cependant avec lui, elle n’en avait pas envie. Il était comme un vieil ami sortit tout droit du passé bien qu’à l’époque, ils ressemblaient à tout sauf à deux bons vieux camarades. Ils se prenaient la tête constamment, l’un clamant haut et fort l’injustice, l’autre se fichant entièrement des lois et préférant s’amuser à faire n’importe quoi de son adolescence. Elle les avait enchaîné les bêtises et elle lui en avait fait voir de toutes les couleurs à ce garçon mais aujourd’hui, elle avait grandi, elle n’était plus cette enfant stupide du passé même si elle n’était pas en mesure d’arrêter de le taquiner. Certainement des restes de l’époque et c’était plus fort qu’elle. Puis, même s’ils se chamaillaient souvent à cette période, elle ne pouvait s’empêcher de penser que ça lui aurait fait bizarre si d’un coup, Kei n’avait plus été là. Elle s’était habitué à sa présence, c’était devenu comme une routine et au bout du compte, c’était même assez drôle. Ca pimentait ses journées.
« On ne t’a jamais appris à mieux parler aux femmes ?! » Avait riposté la demoiselle en le frappant gentiment derrière la tête.
Bon, elle était peut-être un peu trop tactile cependant c’était lui qui avait commencé à la chercher après tout.
« Je te l’ai dit, je sors de prison ! »
Non mais sérieusement, Saori. Sauf qu’on pouvait le lui pardonner, elle n’avait pas envie d’être sérieuse, pas avec lui.
« Et toi, hm ? T’es devenu un justicier en herbe ? Dommage, il te manque le slip rouge ! »
Dit-elle en désignant son entrejambe. Non, elle n’avait aucune gêne non plus. C’était à se demander si cette personne était bel et bien une femme au vue de l’attitude stupide qu’elle adoptait. Pour le reste, elle n’avait pas cherché à lui répondre, se contentant d’hausser les épaules puisque comme on lui avait si bien appris, il valait mieux répondre aux imbéciles par le silence. Et vu que Kei en était un grand, le premier même, Saori avait choisi volontairement de se taire, écoutant ensuite le discours du marié. Pour le coup, elle était bien d’accord avec son ancien camarade, c’était trop niais. Elle avait beau avoir envie d’épouser un homme un jour, porter une robe blanche, elle n’aimerait pas tomber dans une niaiserie aussi folle. Ca lui donnait envie de vomir.
L’homme n’eut guère le temps de finir son discours que des cris de panique se firent entendre dans la salle, une jeune femme se retrouvant étalé sur le sol. Sans même réfléchir, Saori devança son ami pour rejoindre la victime, demandant aussitôt aux gens autour de se décaler afin de la laisser respirer. Le premier geste qu’elle fit fut de mesurer son pouls avant de poser diverses questions à la demoiselle qui était consciente mais qui se tenait affreusement son ventre rond tout en pleurant. Il n’y avait pas besoin d’être un grand médecin pour comprendre ce qu’il se passait en analysant le liquide transparent qui coulait sur le sol. Elle la plaça dans une position plus adéquat pour elle, l’interrogeant sur le bébé afin de s’assurer que tout était en ordre, pas d’accouchement prématuré ou autre. Ensuite, elle s’occupa de la réconforter, lui déclarant qu’elle appelait une ambulance, que les pompiers ne tarderaient pas et qu’elle-même était du métier. Elle resta au côté de cette jeune fille jusqu’à la venue de ses collègues, s’occupant soigneusement d’elle tout en faisant attention à ce qu’il n’y ait aucune complication. On vint la chercher quelques minutes plus tard et la demoiselle se redressa enfin, se séchant la sueur de son front avec son bras, déclarant qu’il n’y avait plus d’inquiétude à voir, que c’était la fête donc qu’il fallait en profiter. Très vite, le mariage battit à nouveau son plein puis elle, elle retourna à sa place précédente afin de grignoter à nouveau.
- Même en congé, je me retrouve à travailler, c’est fou ça ! Déclara-t-elle au jeune homme qui lui tenait compagnie depuis le début, ne résistant pas à rire ensuite, Navré de te décevoir, je ne sors pas de prison. Je suis devenu un ange maintenant.
Ô oui, ça se voyait. Un vrai ange. Et lui, il était la reine d’Angleterre.
electric bird.
«Invité»
Invité
Lun 28 Mar - 22:54
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Un mariage pas comme les autres Saori & Kei
Elle avait pas bientôt fini ? Il grogna faiblement, se frottant discrètement l'arrière de la tête alors que ses sourcils se fronçaient ; ce garçon aura des rides avant l'heure. Il l'observa silencieusement, voulant lui répondre quelque chose avant de soupirer finalement. Ce n'était même pas la peine. Il savait parler aux femmes. On lui avait appris à bien se comporter face à elles. Il savait être gentleman, malgré les apparences. Mais Saori n'était pas une femme. Elle ne lui donnait pas l'impression d'en être une, plutôt. Il savait que c'en était une, mais il s'agissait de Saori, alors non, il n'allait pas lui parler bien. Il n'allait pas non plus l'insulter, non, Kei était tout de même bien éduqué. Mais la demoiselle était une exception. Il savait qu'il pouvait dire tout ce qu'il voulait comme il le pensait. Tout du moins, ils avaient toujours fonctionné ainsi, et il ne voyait pas agir autrement en sa présence, c'en deviendrait perturbant. A l'époque déjà, ils se parlaient déjà de cette manière-là. Kei n'avait jamais réellement fait attention à ce qu'il disait face à elle. C'était ainsi qu'était leur relation. Il en avait vite pris l'habitude ; puis au fond, il avait toujours trouvé cela agréable que quelqu'un lui réponde. Les autres filles s'offusquaient d'un rien quand il disait quelque chose, tandis que Saori, elle, répondait. Ca avait été plaisant. Ca l'était toujours un petit peu... Ca montrait surtout qu'aucun des deux n'avait grandi... Ha, les adultes qu'ils faisaient.
Il leva simplement les yeux au ciel tout en hochant légèrement la tête. Ah oui, elle sortait de prison. Il en avait l'air mais il était pas con non plus. Il se doutait bien qu'elle ne sortait pas de prison... quoi que. Elle avait peut-être tué quelqu'un sur le chemin pour venir. Ou elle s'était invitée ici toute seule. Ou les deux. Ou alors elle attendait le bon moment pour braquer tout le monde... Il laissa rapidement la dernière idée lui échapper ; elle ne pouvait pas cacher des armes sous sa robe. Pas qu'il irait vérifier, mais bon, ça lui semblait logique.
« J'suis pas aussi con que Superman pour porter mon slip sur mon pantalon », puis de toute façon, il préférait les boxers ; bien qu'elle devait en avoir rien à faire de ses préférences en sous-vêtements, « J'ai juste besoin de ça, ça suffit », lâcha-t-il en décalant quelque peu sa veste pour pointer rapidement son badge du doigt.
Ce n'était même pas étonnant que cet acharné du travail ait son badge. A un mariage. Durant un jour de congé. Il avait déjà prévu de se faire enterrer avec ; son badge l'accompagnerait jusqu'au bout. A la vie à la mort, ils se l'étaient promis. Il n'avait cependant pas pris son arme. Pas besoin de faire paniquer la foule s'il en venait à lever les bras. Il avait sa deuxième arme de service bien cachée dans sa voiture, au cas où quelque chose se passait.
Il n'eut pas le temps de râler encore une fois à propos du discours du marié que son attention fut happée par un autre événement un peu plus loin. Les cris de panique l'ayant alertés, il commença à s'élancer vers l'endroit d'où ils provenaient mais fut rapidement devancé par Saori. Qu'est-ce qu'elle allait faire !? Elle croyait qu'ils allaient tous faire un casse à la banque pour être aussi pressée ou quoi ? Clignant rapidement des yeux, il reprit conscience et arriva à la hauteur de Saori et de la femme à terre en quelques enjambées. Il observa la jeune femme du coin de l’œil, quelque peu perplexe... avant de l'entendre dire qu'elle était pompier. Elle, pompier ? Vraiment ? S'il ne la voyait pas faire son boulot à la perfection sous ses yeux, il n'y aurait pas cru. Allez, d'accord, il allait lui accorder le fait qu'il était surpris. Il s'était attendu à presque tous les métiers... sauf celui-là.
Il retourna discrètement à sa place, les mains dans les poches, alors que les ambulanciers et les pompiers s'occupaient de la future maman. Son regard se perdit sur la foule alors que celle-ci recommençait tout doucement à se remettre dans l'ambiance de la fête. Il jeta un rapide coup d’œil à côté de lui, et ne put s'empêcher de secouer la tête. Elle, un ange ? Ben voyons. Si elle était un ange, ça faisait de lui un Dieu alors, voilà.
« Un ange... », répéta-t-il, le coin de ses lèvres faiblement haussés, « Eh bien, je pensais pas entendre des choses aussi drôles à un mariage »
Encore un peu et il la remercierait presque d'être là et de le divertir autant.
« T'as décidé de devenir pompier parce que t'as finalement remarqué que les rayures ne mettaient pas ton teint en valeur ? », qu'il la questionna, une légère esquisse aux lèvres.
En soit, il se sentait presque rassuré. Parce que Saori avait choisi une autre voie que celle du crime. Il avait presque le sentiment d'avoir gagné ce combat, alors qu'il le savait, ce n'était pas lui qui avait fait changer Saori d'avis. Il n'avait rien fait, et pourtant, cette impression grandissait.
Il souleva légèrement la manche de sa veste pour regarder l'heure, avant de soupirer encore. Ce garçon semblait avoir tellement d'air dans les poumons. Une nouvelle fois, son regard tomba sur la table pleine de nourriture. Il hésita un instant avant de grimacer et de se tourner pour s'éloigner. Il revint quelques minutes plus tard, deux verres -d'eau- à la main. Il en posa un devant la jeune femme dans une question silencieuse et porta le sien à ses lèvres pour en avaler une longue gorgée.
« Sinon, t'as encore d'autres trucs drôles à raconter ? Histoire que la soirée passe plus vite », parce que oui, il pensait vraiment que le temps lui paraîtrait moins long s'il discutait avec elle.
Elle ne voyait pas en quoi c’était si choquant. Bien sûr qu’elle était devenue un ange. Si on la comparait à celle qu’elle était autrefois, certainement que même les anges étaient moins sages qu’elle aujourd’hui. Certes, Saori avait conscience au fond d’elle qu’elle était très loin d’être sainte, qu’elle avait beaucoup de défauts mais tout autant de qualités. Disons qu’elle s’était calmée avec le temps, qu’elle avait réalisé que cela ne lui apporterait rien de bien de se rebeller, que ce n’était pas ainsi qu’elle se ferait remarquer par ses parents, surtout qu’au bout du compte, elle avait dû les inquiéter tellement de fois. Elle ne saurait jamais comment les remercier pour tout ce qu’ils avaient fait pour elle. Elle leur devait tellement et si elle avait changé, qu’elle avait pris sa vengeance contre la vie, aux yeux de la jeune femme ce n’était jamais assez. Ses parents avaient beau lui répéter sans arrêt qu’ils ne lui reprochaient rien, qu’ils étaient fières de ce qu’elle était devenue, Saori avait toujours ce sentiment au fond d’elle d’avoir une dette immense les concernant. C’était normal après tout, tout parent s’en fait pour ses enfants et se démèneraient pour ce que celui-ci soit heureux. Néanmoins, c’était également son devoir à elle de se sentir redevable.
« Je sais, je sais. J’avais pensé à devenir comique aussi mais j’avais peur de te tuer de rire alors je ne l’ai pas fait. »
Voilà... Encore une fois, elle pensait à lui, à sa santé, à sa vie. Cette demoiselle était décidément trop généreuse pour ce monde. Surtout que son vis-à-vis ne lui montrait aucun signe de reconnaissance, il ne la remerciait même pas et elle aurait du s’en offusquer. Hors non, Saori s’était contentée de lui adresser un grand sourire, un sourire des plus innocents qui soit et qui était signe qu’elle était fière de chaque bêtise qu’elle racontait. Ca devait être drôle avec elle sur le terrain tous les jours, elle devait mettre l’ambiance au sein de ses collègues cependant c’était sa façon d’être, sa façon de prouver sa force, sa détermination et de rassurer les personnes dans le besoin, les encourager également. Elle pouvait avoir l’air idiote avec ses paroles cependant tous ceux qui la connaissaient savaient à quel point elle était loin de l’être, que derrière ce caractère se cachait une jeune femme intelligente, avec le coeur sur la main, courageuse, prête à abandonner sa vie pour celle d’un autre et qui savait également quand était le moment d’arrêter de plaisanter et s’amuser. Elle n’était plus une enfant, pas même une adolescente, elle était devenue adulte. Elle avait grandi, changé, pu expérimenter plusieurs choses pour avancer au sein de son existence. Et sa personnalité d’aujourd’hui en était la preuve la plus profonde. La raison pour laquelle, sûrement, contre toute attente, à la remarque de son interlocuteur, Saori n’avait pu s’empêcher de lui répondre le plus naturellement, comme si son coeur avait parlé d’elle-même avant qu’elle ne puisse maîtriser quoi que ce soit.
« Hum, non. » Avait-elle rétorqué d’une voix étrangement calme « Pour avoir une raison de vivre... Je dirais. »
Ou plutôt, pour donner un sens à sa vie, pour se sentir vivante et se venger de ce passé qui l’avait meurtri. Pour devenir plus forte également et ne surtout par se laisser abattre. Elle aurait pu plaisanter, déclarer qu’en effet elle en avait eu marre des rayures néanmoins c’était plus fort qu’elle, elle n’était pas en mesure de taquiner sur un tel sujet. Elle s’excusa brièvement pour être devenu si sérieuse mais fronça les sourcils quelques instants plus tard à la vue du verre d’eau que le garçon déposait devant lui.
- Non, je n’ai rien de drôle mais... Juste une question. Pourquoi tu me sers un verre d’eau ? Demanda Saori, faussement outrée, C’est une fête. Un mariage. Et tu sais en règle général, dans ce genre d’endroit... On boit du champagne.
Elle lui tapota gentiment l’épaule en guise de compassion, hochant légèrement la tête avant de s’éloigner à son tour et de changer son verre contre une coupe de champagne.
- On ne t’a jamais dit qu’en plus, trinquer avec de l’eau, ça portait malheur ?
Et en plus, c’était vrai.
- T’as peur de te rouler par terre parce que tu seras ivre ?
Elle plissa les yeux avant de rire subtilement, amusé.
- Un héro qui ne tient pas à l’alcool, c’est sûr, ça serait triste. Mais au moins, t’aurais une bonne raison de porter un slip par dessus le pantalon, hm ?
Rien qu’à imaginer Kei saoule en train d’essayer difficile d’enfiler le slip de superman sur son jean, la jeune femme osait admettre que ceci serait très certainement épique.
electric bird.
«Invité»
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Lun 4 Avr - 23:00
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Un mariage pas comme les autres Saori & Kei
Une raison de vivre ? Eh bien, elle avait bien choisi ; aussi étonnant que cela puisse être, d'ailleurs. Elle avait au moins laissé la criminalité de côté pour se concentrer sur quelque chose de plus sérieux. C'était sans doute mieux ainsi pour tout le monde. Sérieusement, quand Kei y pensait, ses parents avaient dû se faire un maximum de cheveux gris à cause d'elle. Ou alors ils les avaient tous perdus, à force de se les arracher... Il se demandait d'ailleurs pourquoi ils ne l'avaient pas aidée à se remettre sur le droit chemin ? Ou alors ils avaient essayé, mais échoué. Cela dit, c'était un peu ridicule de baisser les bras, pour des parents. Kei savait que ses parents ne l'auraient pas laissé tranquille jusqu'à ce qu'il soit sur la bonne voie. Son père, du moins, vu son métier, n'aurait jamais laissé passer ce genre de comportement immature. Un regard en biais vers la jeune femme et il se mit à se questionner : avait-elle fait cela pour attirer l'attention ? Il n'obtiendrait sans doute jamais de réponses ; et ce n'était même pas dit qu'il avait envie d'en avoir.
Avalant doucement une petite gorgée d'eau, il se tourna vers Saori. Pourquoi un verre d'eau ? Eh bien... pourquoi pas. Et puis, l'eau, c'était mieux. Il y avait moins de chance de finir ivre, à chanter des chansons douteuses sous la table, ou à finir la soirée avec son caleçon sur la tête. Oh bon sang... il n'avait vraiment pas envie de voir ça. Il allait tout faire pour quitter cet endroit avant que ça n'arrive. Il n'avait pas envie de voir tous ces bons gens (il allait les définir ainsi, ça valait mieux) dans un état pitoyable. Surtout qu'il serait presque obligé de les arrêter, si jamais l'un d'eux aurait dans l'idée de conduire en état d'ivresse. Comment ça, c'était un coup vache ? Ils n'avaient qu'à pas boire, voilà tout. Kei ne faisait que son métier, même quand il ne travaillait pas. Pas sa faute si les gens ne savaient pas se tenir, d'abord.
Il baissa son épaule quand elle se mit à lui toucher doucement. Elle semblait adorer toucher les gens. Une nouvelle passion ? Chacun son truc, après tout. Sauf que ce n'était pas le truc de Kei. Il était sûr que s'il lui demandait d'arrêter, elle continuerait, exprès. Tant pis. Il allait souffrir en silence et prendrait son mal en patience.
« Qui t'as dit que j'allais trinquer, de toute façon ? », demanda-t-il, un sourcil haussé, avant qu'il n'avale une nouvelle gorgée.
Concrètement, à part elle, il n'y avait personne. Et puisqu'apparemment ça portait malheur, eh bien... Il ne trinquerait pas ; honnêtement, ce n'était pas comme s'il en était très triste.
« Aussi étrange que cela te semble, je tiens très bien l'alcool », répondit-il avant de boire le reste de son verre et de poser ce dernier la table devant lui, « Je suis juste du genre à penser qu'on a pas besoin d'alcool pour fêter quelque chose, et encore moins s'amuser. C'est mal ? », qu'il lui demanda en se tournant vers elle.
Ca sonnait peut-être vieux jeu mais c'était sa façon de penser. C'était sans doute aussi à cause du métier qu'il exerçait. Combien de fois était-il intervenu sur un accident de voiture causé par l'alcool ? Combien de vies avait-il vu s'éteindre à cause de l'alcool ? Et à chaque fois, le plus avait été d'aller annoncer la nouvelle aux parents, aux amis, à ceux qui comptaient dans la vie du défunt. Comment de fois avait-il fait face à des parents inquiets que leur fils, ou fille, était mort(e) dans un accident de la route à cause de l'alcool, parce qu'il/elle avait trop bu, parce que leur ami(e) avait trop bu. Ou parce qu'un adulte, quelqu'un qui était sensé être responsable, avait trop bu et leur était rentré dedans de plein fouet ? Il avait arrêté de compter, parce que, selon lui, c'était trop fréquent chaque année... Et malheureusement, rien ni personne ne pouvait réellement l'en empêcher. Les campagnes de prévention avaient un message fort, touchaient les gens, mais au point qu'ils changent leurs habitudes.
Il alla se servir à nouveau un verre d'eau, étant sûr que s'il continuait comme ça, il allait être le seul à vider la carafe. Au moins, ça en faisait plus pour lui. Il revint ensuite aux côtés de la jeune femme, buvant une gorgée d'eau d'un air las.
« Ca se finit vers quelle heure en général ce genre de trucs ? », pas qu'il n'avait pas vraiment l'habitude de venir à des fêtes mais... oui, c'était probablement l'un des premiers mariages où il était invité. Dingue qu'on ait pensé à lui. Sinon il avait connu des fêtes : célébration d'une promotion d'un autre policier, départ à la retraite, ce genre de choses... Évidemment, que des « fêtes » en rapport avec son travail, sinon ce ne serait pas drôle.
« T'es une experte en mariages ? », demanda-t-il soudainement, « Je veux dire... Il me reste quoi comme trucs niais à supporter ? »
Une fine grimace ébranla les traits neutres de son visage ; il s'imaginait le pire...
Oh, que Kei se détrompe, elle était tout à fait d’accord avec lui. Saori n’était pas le genre de femmes qui avait forcément besoin de boire pour s’amuser. Elle était vive d’esprit, elle n’avait pas peur du ridicule et n’était pas prête à se rendre ivre sous prétexte que c’était drôle. Elle avait conscience plus que quiconque à quel point l’alcool pouvait être destructeur, que ça pouvait bousiller la vie d’une personne et qu’il n’y avait aucun intérêt à enchainer les verres. Elle n’avait jamais été en mesure de cerner ce type d’individus qui avaient toujours besoin d’un remontant pour s’amuser. Elle en avait vu des gens mourir sur le coup ou sur le trajet vers la clinique parce qu’ils avaient trop bu ou parce que, au contraire, ils avaient été renversé par quelqu’un dont le taux d’alcoolémie était élevée. Saori ne conduisait jamais si elle avait bu et faisait toujours très attention. Toutefois, elle trouvait ça triste de se rendre à une fête, à un mariage et de ne pas trinquer avec une bonne coupe de champagne. C’est le symbole même d’une célébration non ? Puis, c’était bon. Ces petites bulles qui pétillaient contre le palet avant de se frayer un chemin dans la gorge et d’y laissé un léger goût sucré.
« Non, je pense comme toi. » Avait-elle déclaré en souriant « Mais c’est que dans ce genre d’évènements que je me permets de boire un petit peu alors personnellement, je profite. »
Autrement dit, de part ses mots, la jeune femme souhaitait expliquer qu’habituellement elle faisait attention, qu’elle ne jouait pas sur ce sujet là, qu’elle avait conscience de la gravité et que si elle n’avait rien contre une bonne bière devant la télévision, elle avait ses principes.
« Tard, non ? »
Qu’est-ce qu’elle en savait elle à quelle heure tout ceci était censée finir ? Elle était loin d’être une habituée des mariages bien qu’elle connaissait plus ou moins comment les fêtes se déroulaient en général ? A force de regarder des séries japonaises ou des films à l’eau de rose, on devenait vite des experts même si en ce qui concernait Saori, elle avait un penchant plus particulier pour le science fiction. Quand ça bouge et qu’il y a de l’action, c’est toujours mieux que ce qui est typiquement niais. Un peu de niais ne fait pas de mal parfois cependant elle avait du mal à croire en la réalité de ce genre de film. La science fiction elle avait le sentiment que c’était l’avenir. Un jour, peut-être qu’elle ne serait plus là pour le voir, mais les voitures voleraient dans le ciel, les robots seraient capable de tout faire au quotidien, l’informatique serait ultra développé et tant d’autres choses.
- Je ne suis pas une experte mais comme truc niais, euh... Le bouquet, peut-être ?
En soit, cela n’avait rien de « niais » mais la jeune femme n’avait pu s’empêcher de penser à cela parce qu’elle ne saisissait pas la volonté de la gente féminine à propos de ce bouquet de fleur. Elle aussi elle avait envie de se marier, rencontrer l’homme de sa vie tout ça, tout ça, néanmoins elle ne croyait pas trop en ce genre de truc. Cela la faisait plus rire qu’autre chose.
Et donc, en parlant de bouquet, il arriva plus vite que prévu, après qu’ils aient mangé chacun tranquillement et pendant qu’on coupait la pièce montée. Magnifique pièce montée d’ailleurs. Toutes les filles célibataires s’étaient retrouvés à l’extérieur, attendant le moment fatidique néanmoins rien ni personne ne l’avait réellement vu venir. La mariée s’était tournée dos à la foule, lançant le fameux bouquet - un peu trop fort - et lorsque les demoiselles regardèrent autour d’eux, c’est une expression choquée qui se refléta sur leur visage. Il n’y avait que Saori qui se reprit rapidement, s’éclatant de rire sans pouvoir se retenir alors que l’individu à avoir reçu les fleurs n’était personne d’autre que son ami l’inspecteur. Ah... Elle en avait mal au ventre tellement elle rigolait. Se frayant un chemin, elle lui tapota amicalement l’épaule, non pas s’arrêter de rire.
- J’aurais du m’en douter que ça serait toi, Se moqua Saori, Tu ferais une jolie femme ! Je t’aiderais à choisir la robe si tu veux ! Qui est le futur mari ?
Ca, ce n’était pas très gentil. Mais, c’était plus fort qu’elle, elle regrettait de ne pas avoir de caméra pour filmer cet instant mémorable.
electric bird.
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Mer 13 Avr - 22:17
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Un mariage pas comme les autres Saori & Kei
Il avait juste envie de sortir son badge tout en déclarant que la fête avait assez duré. Sérieusement, ça prenait autant de temps que ça, un mariage ? C'était pas possible. Un faiblement grognement effleura ses lèvres alors qu'il levait les yeux au ciel. Mais pourquoi avait-il dit oui ? Pourquoi avoir répondu positivement à l'invitation ? Il était un homme occupé. Son emploi lui prenait tout son temps, toute sa vie même. Il aurait facilement trouvé une excuse valable pour ne pas être présent ce soir. Haaa... quel idiot il avait été. Il se retrouvait donc coincé ici. Partir maintenant serait sans doute mal vu. Alors il allait devoir se forcer. Il ne resterait pas jusqu'au bout, cela dit. Saori venait de dire que ça se finissait tard. Et il n'était pas prêt à subir tout ça jusqu'à pas d'heure. Il savait prendre sur lui mais il avait des limites tout de même.
Il haussa rapidement un sourcil, scrutant sa camarade quelques secondes, avant de regarder la foule à nouveau. Le bouquet... Bon sang il avait complètement oublié ce truc. Il en avait entendu parler, ou plutôt il l'avait vu dans un film une fois. Et il allait certainement mourir. Pas parce qu'il attendait ce moment, ce serait mal le connaître, mais plutôt parce qu'il allait très sûrement mourir d'ennui. Et d'un trop plein de niaiserie. Il ne serait pas étonné si des licornes venaient se joindre à la fête, tiens. Un long et puissant soupir lui échappa alors que ses épaules se baissaient légèrement. Mais pourquoi avait-il dit oui ?
Le dîner arriva rapidement. Kei n'avait pas vraiment touché à son assiette et n'avait pas trop fait attention à ce que les gens autour raconter. Pas que ça ne l'intéressait pas... d'accord, il s'en fichait. Il ne connaissait pas ces personnes et n'avait pas spécialement envie de tout connaître de leur vie. Sérieusement, avait-il l'air intéressé de savoir que la fille d'un avait réussi à prononcer Papa avant Maman ? Ca lui changeait la vie ? Non, donc... Il s'était accoudé à la table, et avait hoché la tête de temps en temps, pour faire croire qu'il écoutait alors qu'il ne pensait qu'à une chose : son travail. Son bureau lui manquait. Ses dossiers aussi. Même les criminels commençaient à lui manquer ! La fin du repas arriva enfin et il put souffler un moment. Moment qui fut de courte durée : la mariée décida que c'était le moment de lancer son bouquet. Génial. Il en était ravi, youpi. Levant les yeux au ciel il avait tout de même suivi la foule, pour ne pas paraître trop dans son coin non plus. Il fallait se se montrer social de temps en temps ; même si depuis le début, il montrait clairement le contraire.
Il observa toutes les filles collées les unes aux autres dans l'espoir d'attraper le bouquet. Il secoua plusieurs fois la tête, soupirant une nouvelle fois. C'était pathétique. Niais et pathétique, c'était bien sa chance. La jeune mariée lança son bouquet et Kei détourna un instant le regard... avant de voir du coin de l'oeil quelque chose venir en sa direction. Par pur réflexe, il rattrapa l'objet. Puis laissa son regard glisser dessus pour découvrir de quoi il s'agissait. Sérieusement, le bouquet !?
Un regard blasé collé au visage il se tourna vers Saori, la regardant sans broncher. Non, ce n'était pas drôle. Alors pourquoi riait-elle autant ?
« Ha. Ha. Ha », dit-il plus blasé que jamais, « T'as mangé un clown ce matin »
Il regarda le bouquet quelques secondes, avant de lever le regard et d'observer la foule. Ils avaient quoi tous, à le regarder ? Ils avaient jamais vu un homme tenir un bouquet ? Qu'ils redescendent un peu de leur délire, eh ! Il lança plusieurs regards froids ici et là dans la foule. Il soupira, encore, avant de prendre la main de Saori et de lui remettre le bouquet.
« Toutes mes félicitations, t'es la prochaine », déclara-t-il dans une voix faussement enjouée.
Il croisa ensuite les bras sur son torse et fronça les sourcils. A retenir : ne plus jamais, ja-mais, aller à un mariage. Il ne voulait plus connaître ce genre de moments gênants. Pourquoi ça lui était arrivé à lui, franchement ? Si ça ne voulait pas dire clairement que la vie se moquait de lui, il ne savait plus quoi en penser, là. Il tourna lentement la tête vers un homme non loin de lui qui continuait de ricaner. Apparemment, si un regard pouvait tuer, c'était bien celui qu'il portait au visage actuellement. L'homme cessa immédiatement de rire, faisant semblant de discuter avec la personne la plus proche de lui. Oui, ça valait mieux...
« Je ne reviendrai plus jamais à un mariage », souffla-t-il à voix haute, « C'est niais, c'est long, c'est ennuyant... »
Et il avait encore toute une liste, mais il préféra s'arrêter là.
« Et en plus fallait que j'attrape ce foutu bouquet... », termina-t-il dans un chuchotement à peine audible, légèrement agacé.
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