Sato Keishi - watch evangelion and tear your soul

Le p’tiot il est dans le groove, sa tête bouge et elle, elle roule les fesses comme une sybille en transe. Ses lèvres pulpeuses s’ouvrent pour qu’elle-même s’ouvre au monde blanc, blanc d’une pureté asservie au vice. 

C’est sa première expérience d’homme, de vrai. Keishi a 8 ans, mais lui, il est déjà grand, beau et fort parce qu’il l’a vue, cette fille, cette beauté d’une lividité extrême, il l’a vue rosir puis se tendre, la jeunesse dans la peau. Il a vu ce que font les adultes quand ils se croient seuls. Une nounou de remplacement parce que la vieille est en vacance. Une nounou de remplacement qui remplace maman aussi dans le lit de papa. Le p’tiot il hausse les épaules, lui aussi plus tard, il remplacera sa femme dans le lit puisque ça semble faire du plaisir aux hommes. 


Un dragon azuré s’engouffre dans un puits de nuages, s’enrage contre un éclair et s’étale au sol, la queue entre les jambes aux pieds de l’héritier. Kei’ lui tend un pied pour que l’animal le lui baise. Ça chatouille alors, pour une fois, on entend son rire de gazelle féline. Assis sur son trône mouvant, il règne sur le monde, au dessus de tout, il crache sur un zombi qui passe par là et remet son délice en bouche.

15 ans. La belle vie. La richesse, la beauté et la découverte d’une douceur euphorisante. D’un cône aux goûts de chiottes à la fraise une fois qu’il prend aux tripes. Kei est une nouvelle fois un homme un vrai, parce qu’il le sait, qu’avec ses cheveux bleus, lui, même s’il rit parce qu’il est fait, il a pas l’air con. Parce que Keishi, il est trop classe, c’est pour ça que le dragon est à ses pieds. Dracarys.


Des étincelles de lumières capturent son grain de peau. Des bouches colorées s’épanchent dans des confusions langagières pour flatter l’originalité. Un sourcil se dresse, les épaules se voûtent, le regard est noir et les vêtements dans les couleurs d’un arc-en-ciel pastel : et paraît-il que c’est parfait. Pour fêter ça, champagne et cachet et pourquoi pas une maigrichonne qui traîne par là ? Parce qu’ici, y a que ça. 

Rien à voir avec ses études, Kei il traîne avec les modèles. Il se laisse prendre en photo et sa tête se retrouve partout. Et son père laisse faire parce qu’étrangement, ça lui fait une pub positive dans ce monde étroit d’esprit. Mais ça dure pas longtemps. Ça c’était pour le fun. Kei il arrête subitement, non définitivement. Mais il s’est donné une autre priorité : remplacer le King et devenir le vrai roi Sato. 


Il pleut dehors. Lumières éteintes dans la nuit, il n’y a que des ombres et la sienne aussi. Son regard perdu dans le loin mouillé, un soupire laisse une marque sur la vitre de la baie. La fumée de la cigarette dessine une toile abstraite dans les airs. A quoi tout ça rime ? 

Non, à tout ça, Keishi n’y pense pas. La seule chose qu’il prévoit, c’est de gouverner son petit monde. Il n’a pas le temps de tergiverser. Alors quand il observe un point fixe, qu’on lui donne une expression pensive et qu’on s’extasie de le penser tel un philosophe, on se trompe. Parce qu’il se donne simplement une pause où il ne pense plus à rien sauf à admirer le paysage qu’on lui offre à voir, et à l’apprécier tel qu’il est, sans salir ce moment de mots et de pensées. 


Le monde a changé. On a vu de loin les ailes brillantes d'Icare le consumer dans la nuit tombante. Sa chute fut longue et lente, elle n'a pas encore atteint le fond du gouffre. Le courroux paternel s'abattit sur le déchu. Mi-chagrin mi-soulagement, il lutte. Les yeux aveuglés par la lumière solaire, le corps aspirant douloureusement à cette chaleur. On apprend pas toujours de ses erreurs.

Le père Sato a changé d'aîné. L'héritier n'hérite plus mais le rejeté s'en sort bien dans sa nouvelle vie matérielle. Normalement...