itô sosuke // ドラマジルギー

le deuxième. statut gravé sur le front, chiffre implanté dans ses yeux. sosuke n'est qu'un numéro. mais il est encore trop petit pour le comprendre, les yeux trop ronds brillant d'une curiosité enfantine quand on lui soumet le mot "futur" au visage. mais ce qui le fait rire, c'est la grimace de son grand frère dans le dos de son père. les plaisanteries immatures, ils s'en alimentent à deux, parce que tout est trop strict et que c'en est épuisant. sosuke s'en fiche, il ne voit que le sourire pétillant de takeshi. il ne voit que lui. un modèle dans une famille qui ne se soucie que très peu de qui il est réellement, le plus jeune est persuadé que son frère sera toujours le seul à lui tendre la main. il ne fallait qu'être qu'à ses côtés, s'infiltrer dans sa chambre le soir, écouter toutes les histoires absurdes qu'il avait à lui raconter - et que le garçon écoutait, absorbé. pourtant, le plus petit restait sage. presque muet, il ne faisait part de sa voix qu'à son grand frère. il fallait qu'il rentre dans la case étroite qu'on qu'on avait bâti juste pour lui. "il ne ressemble pas beaucoup à takeshi." mais sosuke n'écoute pas. il ne connaît pas la jalousie, ne l'a jamais frôlée, trop plongé dans une admiration aveuglante. un petit garçon solitaire, mais jamais en proie à une once de négativité. on lui donne des livres, on lui offre un piano, les outils principaux pour combler un vite prématuré, et se construire une bulle plus solide que prévue. s'il s'applique, il deviendra classe comme takeshi, beau comme takeshi, intéressant comme takeshi, drôle comme takeshi. puisqu'il ne peut impressionner ni papa ni maman, il aurait voulu voir les yeux de l'être qu'il aime le plus rien que sur lui.

« takeshi ne reviendra plus. »
il se souvient encore des larmes acides qui lui brûlaient le visage.


quand sa mère fixait ses yeux, sosuke savait qu'elle ne le regardait pas lui. éprise des ombres, elle cherchait un reflet familier, une obscurité absente depuis maintenant trop longtemps. il en avait l'habitude, à un tel point qu'un profond désintérêt s'était creusé dans sa poitrine. (tant pis pour toi.) il s'en fiche, de la femme malheureuse. il s'en fiche, de la mère seule qui se cramponne à ses chimères. s'il la serre encore dans ses bras, et qu'il lui murmure encore que tout ira bien., c'est uniquement parce qu'il est animé par la terreur de devoir subir une nouvelle perte. papa est mort, takeshi est dans l'ombre, maman est une carcasse vide. et sosuke est juste, là. comme toujours. il passe le monde sous ses yeux, ennuyé de devoir encore vivre sur une terre qui n'a jamais appelé son nom. je ne dois rien à personne. et le monde lui doit peut-être tout. si las, si contrarié et pleinement frustré d'un quotidien qui ne lui a jamais correspondu. il faut toujours attendre, jouer le même morceau, le même son nostalgique qui vrille ses tympans sans aucun ménagement.
tant pis tant pis tant pis tant pis.
ça sert à rien de pleurer.
tant pis.
la colère, ça se dompte pas.
il faut juste attendre encore un peu, non?
et souhaiter fermement que tout sera moins terne le lendemain.




je déteste tout ça.