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Goodbye Daddy

«Invité»
Invité
Anonymous
Ven 8 Juil - 23:42
Invité

Goodbye Daddy
Hikaru & Bo
(tenue.)
SMS :
Citation :
Bonsoir, j'espère que je ne te dérange pas. je voulais savoirs si tu avais envie qu'on soit seul à deux ce soir ? je t'attendrais à l'entrée de Yoyogi vers 18h

Je rentrais des courses lorsque Hikaru m'envoya un message pour me donner rendez-vous. Heureusement que j'étais déjà apprêtée; et c'était à peine rentrée que je dus ressortir.

Une demi-heure de transport en commun me séparait du parc Yoyogi. Hikaru n'avait pas choisi l'endroit le plus proche pour une rencontre nocturne. Il était d'ailleurs assez étonnant, pour sa part, qu'il soit libre à ces heures-ci. Ne travaillait-il pas? Bien des femmes devaient attendre ses services. Je ne pouvais m'empêcher de frémir à cette pensée: des femmes au foyer, des travailleuses, des jeunes, des veilles, des belles, des moches, toutes autant désireuses de sa voix et de ses soins. Il était comme une prostituée; il était intimement lié à ses clientes avides et assoiffées. Je n'osais imaginer ce qu'il pouvait leur faire, tard le soir... Je n'avais jamais vu tel métier à Lanzhou.

Rien ne m'était plus ennuyant que le bus japonais. Les vieux vous regardaient à vous en faire rougir, scrutant la moindre parcelle de peau visible, interprétant chaque partie dénudée de votre corps comme une invitation. Les étudiants prenant exemple sur leurs anciens, admiraient les courbes des jeunes filles avec plus de discrétion, seule l'iris frétillante de leurs yeux trahissait leur envie fertile. Les filles, elles, de leur voix aiguë, ripostaient par un simple bruit de gêne, semblable à tous ces bruits que l'on entend au fond des bars et des clubs nippons - dans les couchettes les plus obscures de ces bâtiments aux allures démoniaques. J'avais l'impression d'être dans un mauvais scénario de ces affreux anime pornographiques.

L'arrivée au parc se fit si longue. Mais, comme promis, à l'entrée du jardin, Hikaru se tenait debout devant les portes. Je n'étais pas en face de lui que je vis, à son visage pâle et aminci, que quelque chose n'allait pas. Néanmoins, rien dans son attitude ne laissait trahir ce quelque chose... Il se tenait normalement, les mains dans les poches, attendant simplement que je daignai à avancer plus vite vers lui - ce que je fis évidement.

- Bonsoir. Ça va? Pas de travail cette nuit?

Je m'étais respectueusement légèrement inclinée vers lui, afin de le saluer. Mes notions de japonais restaient maigres et je peinais à m'exprimer correctement. Mais, il était habitué à mes difficultés.


Emi Burton


Spoiler:
«Invité»
Invité
Anonymous
Mar 12 Juil - 0:51
Invité

Goodbye Daddy
Hikaru & Bo


Ce soir, je ne travaille pas , ma patronne ayant appris , par je ne sais quel moyen, le décès de mon père, a décidé de me laisser 2 jours de congé . J'ai bien tenté de refuser ... mais je ne pouvais pas lui expliquer qu'en réalité je vivais dans la rue , et que c'était pour cette raison que je devais travailler le plus possible. J'ai donc fini par accepter ces 2 jours de repos imposé.
J'en ai donc profité pour voir cette fille , Bo. Une très jolie femme. Au départ , je ne l'ai vu que comme une cliente , une simple cliente venue au club pour oublier la routine et se faire draguer par des charmants jeunes hommes. Mais j'ai découvert en elle une sorte de mystère. Quelque chose de simple, quelque chose qui m'a de suite intrigué. Son coté détaché et un peu ... méprisant ? Elle me donne la fausse impression d'être compris ... peut être est-ce parce que moi-même je me sens détacher de moi et que je me méprise plus que quiconque ? Je ne sais pas ... au départ , je ne voulais lui porter aucune attention de plus que celle que je suis censé porter à mes clientes. Mais j'ai doucement appris à la connaître , du moins à essayer. J'ai un petit peu cerné sa personne , mais elle est tellement plus difficile a cernée que la plupart de ses femmes complètement vénales et infidèles que je côtoie chaque jour. Ce soir , je ne voulais pas être seul ... mais je n'avais pas non plus envie de boire avec un pote, ni quoi que ce soit d'autre, ce soir j'avais envie de la voir , dans un endroit calme.
 Je lui ai donc simplement demandé de me rejoindre ici , et elle a simplement accepté.
C'est donc pour cette raison que je suis la , adossé au muret juste à l'entré du parc, les mains dans les poches, observant inlassablement les quelques pétales de fleure de cerisier qui glisse sur le sole , poussé par le vent. Nous sommes en pleine saison des sakura , je trouve cela vraiment magnifique , tellement poétique. Cette planète à tout de même de belles choses à nous offrir ... des choses tellement plus jolies que l'être humain qui l'habite.
De loin , je vois Bo arriver , un léger sourire , presque invisible s'étend sur mes lèvres, je n'ai pas besoin de jouer les dragueurs made in manga lorsque je suis avec elle. Je le sens , je peux rester totalement naturelle. Elle s'incline légèrement devant moi , je lui rends son salut et lui répond brièvement, d'un ton calme et un peu lasse.
« Oui ça va , et toi ? »
Non ça va pas ... mais je ne veux pas l'inquiéter tout de suite
« Ma patronne m'a laisser 2 jours de congé »  
Je vais lui dire pourquoi ... en réalité , je ne me l'avoue pas, mais je sais que si j'avais envie de la voir ,c'était pour me livrer , percer l'abcès d'une autre façon qu'en me retrouvant à moitié mort dans le fond d'une ruelle a Roppongi ... un frisson me parcours ... mauvais souvenirs.
Ensuite, je lui dis simplement , comme une sorte d'aveux , comme si je ne voulais pas avouer cette faiblesse , comme si cela était une secret :
«  ça me fait plaisirs de te voir »
Je lui souris un peu plus , car je ne vais pas tirer la tête toute la soirée. Je me mets simplement à marcher l'incitant à me suivre d'un simple regard.
Je me dirige vers un des bancs , pas très loin ... je n'ai pas envie de marcher , juste de me poser et de profiter de cette douce soirée de début d'été
« Tu as passé une bonne journée ? »
Ma voix est totalement différente de celle que j'utilise lorsque je demande cela à l'une de mes clientes juste dans le but de lui donner l'impression que quelqu'un sur cette terre s'intéresse réellement à elle ... là je suis vraiment intéressé  par sa réponse , j'espère que sa journée , sa vie entière même, fut meilleur que la mienne.


AVENGEDINCHAINS
«Invité»
Invité
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Mar 12 Juil - 13:04
Invité

Goodbye Daddy
Hikaru & Bo
J'avançai tranquillement et rapidement, jusqu'à me retrouver en face de lui et de son visage blême. Ses paroles étaient des mensonges, je le sentais par son regard fébrile et furtif. Avait-il autant de torts à cacher son mal, ou était-il simplement mauvais acteur? En Chine, je faisais toujours attention à mes proches, à leur mimique et attitude. A force, j'avais appris à discerner les changements dans leur comportement, au point de savoir quel changement était lié à quel état d'esprit. Il était difficile de se déguiser avec moi; cette habitude d'analyse était devenue comme un automatisme. Même avec les étrangers j'étais capable de détourner les masques.

Son masque je l'avais vu, perçu dès le premier instant. Pourtant je n'allais pas le forcer à m'avouer ses problèmes... On m'avait appris que si les autres avaient secrets, c'était qu'ils ne devaient pas être révélés au risque de nous faire de mal; la vérité est parfois néfaste. Néfaste pour eux, néfaste pour nous...

C'est ainsi que je répondis par un simple hochement de tête à sa question et à ses paroles. Des paroles en l'air, d'autres mensonges qui brouillaient la réalité.

Il m'emmena prêt d'un banc; il ne semblait pas désirer marcher davantage. Il était dommage d'être venu dans un si grand parc pour s'asseoir sur l'un des premiers sièges venus. Il y avait tant d'arbres et de passants sur l'allée principale. Les cerisiers fleurissaient encore, et je n'aimais pas leur couleur violacée, couleur ornant toutes les cartes postales trouvables en librairie, couleur touristique. J'avais hâte de voir ces belles fleurs faner, tomber au sol. Ce temps ne tarderait pas.

Il ne choisit pas le meilleur endroit pour discuter - car j'estimais qu'il m'avait appelée pour cette raison. Le banc se trouvait sous les branches d'un de ces arbres roses, et son ombre rendait l'air humide. Mais j'en ferais abstraction.

- Tu as passé une bonne journée, me demanda-t-il l'air de rien.
- Oui, mieux que toi, je vois.
(Oui, meilleure que la tienne à ce que je vois).

Je lui adressai alors un petit sourire, assez léger et pas trop forcé, signe que je compatissais. J'espérai que ma remarque ne fut pas trop brusque ou blessante. Mais c'était un homme et tout homme se devait de cacher ses faiblesses, comme les femmes.

Du regard et d'une grimace, je lui fis comprendre que c'était sa tête qui faisait peine à voir, et que j'avais compris que, contrairement ce qu'il m'avait dit quelques minutes plus tôt, il n'allait pas bien.

- Tu veux raconter?

S'il m'avait contactée, c'est qu'il y avait une raison derrière. Pourquoi moi plutôt qu'une autre? Il avait des dizaines, peut-être même des centaines, de clientes qui seraient ravies de l'aider. Peut-être qu'il estimait pour une tierce raison que j'étais d'une meilleure écoute. Enfin, ce rendez-vous, sa posture, son but, tout me surprenait.

Cependant Hikaru avait l'air vraiment mal au point, et son visage déformé fit se serrer mon cœur. Je n'étais pas spécialement proche de lui, mais voir les autres tristes me rendait aussi triste, surtout lorsque je ne pouvais comprendre leur peine. Je lui tendis alors ma main, assez timidement. Il pouvait la prendre ou la repousser, ce geste signifiait à mes yeux que j'étais là pour lui.


Emi Burton
«Invité»
Invité
Anonymous
Mar 12 Juil - 16:03
Invité

Goodbye Daddy
Hikaru & Bo


Mieux que moi?je souris de façon ironique à cette remarque ... C'est comme si elle lisait dans mes pensées , comme si elle avait deviné avant même que je ne puisse dire quoi que ce soit. Je suis doué pour jouer la comédie , vraiment , toute ma personnalité est construite sur cette facette de mon caractère . Mais je ne sais pas , elle arrive à briser le masque avec une telle facilitée, c'est très surprenant. Peut être est-ce moi qui décide involontairement de ne pas tout cacher a 100% ? quoi qu'il en soit , elle a tout deviné. Je me contente de toujours regarder le sol, comme si je cherchais les mots , comme si je ne savais pas quoi dire. C'est moi qui l'ai convier , et au final, on dirait que je n'y étais même pas préparé. En général , lorsque je revois une cliente ... ce n'est absolument pas pour parler. Cette pensées me dégoutte moi-même. Je n'ai donc pas l'habitude.
C'est alors que je cherchais les mots, qu'elle me demande simplement de raconter. Mon regard se plonge automatiquement dans le siens , cette fois je ne souris plus , je suis juste surpris. Cette femme est vraiment très surprenante. Je n'ai tellement pas l'habitude que l'on s'intéresse à moi.
Elle me tend sa main, je la fixe , comme en pleine réflexion. Suis-je censé la prendre ? Je la regarde pendant une bonne trentaine de seconde , comme plongé dans un débat intérieur . Je la prend ? Ou pas ? Serais-ce mal poli de ne pas la prendre ? Prendrait-elle cela comme une forme de rejet ? Je décide de ne pas la prendre , de faire simplement comme si je n'avais pas remarqué son geste. Ce n'est pas bien ... mais je ne veux pas admettre cette forme de faiblesse, alors que je sais pertinemment que j'en ai peut-être besoin.
Je fronce les sourcille et me contente juste de dire :
« Tu te rappelles du séisme ? »
Question idiote , comment ne pas s'en rappeler ? Comment oublier cet événement qui remuât tout le Japon, comment oublier la catastrophe qui plongeât tout un pays dans un deuil national ?
Ma gorge se sert ... je ne vais pas encore pleurer , il va falloir que j'arrête de pleurer ! Il va falloir que je décide d'être plus fort que ça ... mais pour qui ? Pourquoi ? Mon regard toujours plonger dans le siens , aucune larme , aucun vacillement, même pas une lueur de tristesse.
Vais-je cela dit arriver à lui dire le reste ? Lui dire tout ?
«C'est a cause de ça que ma patronne m'as donné congé»
je détourne le sujet , comme si je ne voulais pas dire cette fameuse phrase, comme si dire ces quelques mots rendrait la situation plus réelle. Comme si je n'arrivais pas à faire face à une réalité qui me fait beaucoup trop de mal.
« Mon père est mort »
Ma voix a vaciller , un rien , d'une façon presque inaudible ... mais elle le remarquera. Je me force donc d'un coup de sourire , j'avale ma salive , comme si je tentais d'avaler cette boule qui s'y es loger depuis quelques jours. Je ne pleure pas , je ne pleurerais pas ! Pas aujourd'hui , pas ce soir. Pas parce que je refuse qu'elle me voie ainsi ... du moins je crois.
Je passe ma main dans mes cheveux , respire un grand coup et parviens à me détendre. Je ne veux pas mettre de malaise dans notre échange.


AVENGEDINCHAINS
«Invité»
Invité
Anonymous
Mer 13 Juil - 14:37
Invité

Goodbye Daddy
Hikaru & Bo
Son hésitation à saisir ou non ma main m'amusa. Evidemment, je n'affichais aucun rictus, au risque de le blesser. Il est vrai que mon geste était assez surprenant en soit. Je n'étais pas du genre tactile, du moins ici, au Japon, et je devais n'avoir jamais montré de marque de sympathie à l'égard d'Hikaru. Il était, sans aucun doute, très surpris par cette main réconfortante qui se présentait à lui; et son regard perdu face à la décision qu'il devait prendre me le confirma davantage. Après avoir pesé le pour et le contre, il choisit de repousser mon geste. Cela ne me dérangea pas, au contraire, je le pris plutôt bien.

- Tu te rappelles du séisme?

Drôle de question. Bien sûr que je m'en rappelais. Comment oublier un aussi tragique événement? Toutes ces personnes victimes des aléas de la nature... J'admirais cependant la ténacité des Japonais; tous préparés à ce type de catastrophes, ils avaient eu les bons réflexes pour s'abriter et se mettre en sécurité. Mêmes certaines infrastructures avaient tenues. Mais l'impact du tremblement avait été terrible, de nombreuses rues furent ravagées. Néanmoins les reconstructions démarraient déjà malgré le deuil national annoncé quelques semaines plus tôt à la radio.

Alors j’opinai seulement à sa question, les images des corps ensanglantés s'imposant à ma mémoire. Les bâtiments encore debout ne suffisaient pas à me dire que ce n'était peut-être pas si grave que ça. Non... Il y avait tous ces hommes, toutes ces femmes et leurs enfants écrasés par les éboulements, coincés entre le bitume et les pierres.

Je buvais les paroles d'Hikaru en attendant d'entendre la raison de son mal. Il avait l'air de d'être confronté à lui même dans un combat intérieur; devait-il m'en dire davantage ou pas? Il s'exprimait en examinant avec attention chaque mot qu'il employait. Tout était soigneusement pesé. Il vacillait entre hésitation et obstination, se demandant quelle tournure dédramatiserait le problème. Mais tout ce comportement qui me semblait si mesuré et attentif découlait d'une inattention totale au monde qui l'entourait. Il ne se rendait pas compte d'à quel point il était lent dans ses paroles, lent dans son regard, lent dans sa position sur ce banc. Il combattait encore quelque chose, qui cette fois-ci, n'était pas la façon dont il devait me présenter ses malheurs.

- Mon père est mort.

Les mots tombèrent aussi lourdement que chaque pétale de cerisiers s'écrasant l'automne venu. Je voyais tous les arbres à nus, le parterre d'herbe devenu soudainement tacheté de rose et de blanc. Hikaru était également couvert de fleurs, comme le reste des jardins. Le paysage était magnifique... Mais il ne sortait que de mon imagination. En réalité rien n'avait bougé. Les pétales étaient restés à leur place, sur les branches, et Hikaru était là à me regarder sagement, comme s'il était soulagé d'un poids qui avait été si lourd à porter.

Mais, ce poids je le sentais dès à présent. Il écrasait ma cage thoracique et ma gorge. Les mots ne passaient plus; ses mots et mes mots. Il m'était impossible de m'exprimer, et mes lèvres s'étaient simplement entrouvertes sans laisser un seul son traverser. Mon visage palissait froidement, comme si la grippe m'avait brusquement attrapée. La souffrance m'avait éprise. Je souffrais pour Hikaru.

Alors aussi surprenant soit-il, je plongeai dans ses bras. Mes cheveux s'étant envolés par la rapidité de mes mouvements, retombèrent lourdement sur nous. Il me semblait qu'ils avaient fait un boucan terrible, mais il s'agissait d'une impression; le sang tapant dans mes oreilles rendait mon ouïe aussi sensible que brouillée.

Mes doigts s'accrochaient à ses épaules, ma joue s’appuyant contre le haut de son torse. Je le serrais aussi fort que mes muscles me le permettaient, jusqu'à ce que des brûlures me forcèrent à reprendre ma place initiale.

- Je suis désolée, réussis-je à balbutier, toutes mes condoléances, ajoutai-je dans ma langue natale.


Emi Burton
«Invité»
Invité
Anonymous
Lun 18 Juil - 17:22
Invité

Goodbye Daddy
Hikaru & Bo


Après avoir largué la bombe , laisser sortir ces quelques mots si douloureux , je continue de la fixer , attendant sa réaction. Elle blanchit , son visage devient grave, elle semble touchée par ma confidence. Je culpabilise soudainement , je n'aurais pas dû lui dire , j'aurais dû garder ce fardeau pour moi ... mais j'avais envie d'en parler. Je suis peut-être égoïste ? J'ai pensé à moi avant de penser à elle. J'avais pensé que peut-être si cela ne lui faisait rien ... cela pourrait aussi ne plus rien me faire ? Mais je me suis trompé. Je me sens soulagé .. mais en même temps coupable. Comment ai-je pu imaginer que cette situation ne la toucherait pas ? Peut être ai-je essayer de me convaincre ?
Soudainement , je sens son corps s'écraser contre le mien. Une curieuse sensation de chaleur m'emporte , je me sens d'un coup très bien. Et son odeur ... ce n'est pas une odeur habituelle , cela change des parfums de super marché que je sens a longueur de temps ... là, c'est raffiné , léger, agréable.
Je n'enroule pas mes bras autour d'elle , beaucoup trop surpris par ce geste. Geste qui en général me laisse de marbre. Mais la c'est très différent. Il me donne comme une sensation de réconfort, je ressens presque l'envie de rester comme ça pour toujours. Je n'ai jamais ressenti un tel sentiment ... c'est très étrange. Elle me sert si fort, c'est tellement ... réconfortant ! Je ferme automatiquement les yeux , je profite de ce moment. Moment qui me semble si court lorsque finalement , elle se détache de moi pour me regarder à nouveau. Mon regard est surpris , peut être même un peu plus calme , signe que son initiative n'a pas servis à rien.
Elle me dit qu'elle est désolée , ensuite elle me parle dans une autre langue , du chinois je présume. Je souris donc simplement , un sourire calme , un sourire très étrangement sereins. Je n'ai pas compris ce qu'elle a dit , mais cela ne me pose aucun problème.
« Merci »  
Ma voix est calme, je me sens mieux ... pourquoi cette fille que je connais à peine parviens à me faire cet effet la ?
D'un coup , je me lève , et lui dit simplement
«  Tu veux marcher un peu ? »
Oui , maintenant je veux marcher , je ne veux plus rester sur ce banc , a cet endroit , je veux laisser le paysage défiler sous mes yeux au rythme de mes pat.
« Merci d'être venue »
Je ne sais plus quoi dire exactement, est-ce que je dois lui dire que je vis dans la rue désormais ? Que lorsque je l'aurais raccompagné chez elle , je ne sais pas du tout où j'irais ? Que ce séisme a littéralement pourris ma vie ? Non ... je pense que ces choses la ne sont pas importantes.
Je me contente de lui sourire , attendant qu'elle se lève pour me suivre.
«  Tu as déjà visité ce parc ? »
J'agis comme si de rien étais ... Pourquoi ? Pourquoi j'ai cette soudaine impression que parce qu'elle est la ... tout va bien aller ? Elle est qui pour moi ? On se connaît à peine.  

AVENGEDINCHAINS
«Invité»
Invité
Anonymous
Dim 24 Juil - 12:42
Invité

Goodbye Daddy
Hikaru & Bo
- Merci, répondit-il très simplement.

Il me proposa alors de marcher un peu, marcher dans ce parc qui me paraissait si triste dès à présent. Je détestais cet endroit; il me dégoûtait d'autant plus qu'il en était endeuillé. Je ne voulais plus voir de fleur de cerisier, des sakura comme ils les appelaient ici. Il s'agissait, en plus, d'un prénom assez courant au Japon, et pourtant il m'était désormais insupportable de l'entendre. Je fus désolée pour Hikaru, j'eus tant de pitié pour lui... Jamais je ne pourrais me mettre à sa place; perdre son père, le pilier d'une famille, doit être l'épreuve la plus difficile à surmonter pour toute une fratrie. Je n'osai imaginer la douleur que me causerait la perte de mon propre père. M'en remettrais-je un jour si cela m'arrivait?

Le calme de son visage, le visage de cet homme que je devinais de blanc et de solitude, me fit comprendre qu'il voulait quitter ce banc, là où il avait choisi de larguer sa tristesse. Je sentais cette aura de mélancolie, l'halo du deuil qui s'était échappé de son corps et de son esprit, si ce n'était l'âme de son père qui veillait sur lui, et attendant que mes réactions soient justes, rendait l'atmosphère si lourde pour moi mais si légère pour Hikaru. Il reprenait des couleurs, la vie avait de nouveau envahit ses yeux, bien qu'au fond il restait une étincelle encore éteinte, une étincelle qui ne se rallumerait pas de si tôt, comme si sa confession ne résoudrait pas tout.

Je me levais, le suivant dans l'allée principale presque bondée. Il faisait bon, et les Japonais s'étaient donné rendez-vous au parc pour profiter de la tiédeur des nuages cotonneux et de la couleur de ces fleurs qu'ils chérissaient tant. De l'autre côté du paysage, rien n'était ensoleillé, les arbres cachaient la misère des ruines restantes et le noir des prunelles des derniers habitants encore seuls et fous. Alors que la ville entière semblait s'être attroupée ici, Hikaru et moi marchions lentement, débouchant dans les plus petits chemins moins fréquentés. Il était redevenu un moulin à paroles - je parlais si peu ici que tout le pays était pour moi peuplé de pipelettes, et enchaînait les questions pour faire s'éloigner la douleur.

- Tu as déjà visité ce parc?
- Non.

Mes réponses étaient courtes, brèves, vidées de réflexion. Je ne savais que lui dire de plus, à part que les cerisiers ne me plaisaient pas, et que désormais ils étaient pour moi la représentation d'un terrible deuil. Mais rien de cette explication l'aiderait, lui ferait oublier sa tristesse. Plus rien ne me paraissait naturel, tout ressemblait à un enterrement: les pétales tombants, la réunion des Japonais, le blanc de mon t-shirt, la passivité de mes expressions. Il fallait se ressaisir...

- Et toi? Venir ici... te plaît-il?

Comme toujours, dès que je faisais une phrase de plus de trois mots, je m'étais arrêtée en plein milieu pour réfléchir à la construction de la suite. Le japonais était compliqué... Enfin il m'était compliqué car je ne faisais aucun effort pour l'apprendre correctement. Cependant, j'étais assez ravie de constater que, pour une fois, mes mots avaient du sens. Au bout de sept mois à vivre ici, il était temps que je me fasse enfin comprendre.

Nous continuons de marcher, Hikaru et moi, traçant notre route parmi les dizaines de personnes qui avançaient à contre-sens. Un nouveau paysage se montrait à nous; sur le côté, une petite étendue d'eau artificielle avait son apparition, elle était surmontée d'un pont en bois. Les saules et autres verdures la cachaient plutôt bien, seule l'embouchure du chemin vers le petit pont rendait le point d'eau visible de là où nous étions. Je choisis de prendre ce chemin-ci, car en plus d'être désert, le lieu dégageait une atmosphère apaisante, une sorte de jardin zen sans en être un.

Une fois sur le pont, je m'accoudai à ses barrières afin d'observer tranquillement l'eau en compagnie d'Hikaru. Face à nous, sur l'autre rive, se dressait un arbre aux fleurs rouges - une sorte de prunier certainement. Cette tâche bigarrée contrastait totalement du vert pâle des feuilles de ses compagnons. Je n'avais jamais vu de prunier d'un si beau rouge.

- Chez moi, c'est la couleur du bonheur, lui dis-je en désignant l'arbre du regard. C'est beau, tu crois? ... Tu crois... Tu crois pas? C'est beau, tu crois pas?

Je lui adressais un sourire, parfois mes lacunes m'amusaient moi-même.

- Ici, le rouge c'est aussi le bonheur?

La culture japonaise et chinoise étaient si proches et si éloignées à la fois. Les Japonais avaient pris beaucoup de coutumes aux Chinois, en plus des kanji. Mais en même temps les Japonais avaient aussi forcé les Chinois à s'adapter à leur culture. A vrai dire, je n'étais capable de savoir qui avait exactement prit quoi; heureusement que beaucoup de traditions étaient toujours différentes. Sinon, comment les étrangers nous différencieraient-ils?


Emi Burton
«Invité»
Invité
Anonymous
Ven 29 Juil - 19:27
Invité

Goodbye Daddy
Hikaru & Bo


Nous marchons simplement , la douceur du vent porte nos pas , alors que j'ai la sensation d'être écrasé sur le sole. Elle n'était jamais venue ici avant. C'est triste, je l'emmène dans un endroit qui est si agréable en temps normale, pour lui partager mon chagrin, je me sens de nouveau un peu coupable. J'avais imaginé que le calme et la simplicité de ces lieux me ferais me sentir plus à l'aise. Et pourtant, je me sens si lourd. Comme si , une fois le boulet largué , il restait enchaîné à mon pied. Je le traîne , il me suit , mais elle est là, entre lui et moi. Cette peine ne disparaîtras peut être jamais, Mais la présence de cette femme , étrangère à ce pays , étrangère à ma vie me laisse croire que peut être autre part , loin d'ici ... tout va bien.
Sa façon de poser sa question me fait sourire, parler japonais est si difficile pour les autres peuples de ce monde , et pourtant je trouve qu'elle se débrouille vraiment bien , même si ses paroles ne sortent pas encore de façon naturelle.
« Quand tu vis dans une ville aussi animée que celle-ci ... venir ici, fait l'effet d'une pause, comme si j'étais dans un autre monde. Il fait un peu plus calme ici »
Ma voix est calme et je n'ai pas besoin de faire semblant. Est-ce cet endroit qui me fait cet effet ? Ou le fait d'être avec elle ? Pourquoi elle ? Toujours la même question.
Soudainement , je me sens coupable. Extrêmement coupable, mon père aussi aimais le calme, le vent , les fleurs... et alors que moi je suis la , en vie , à profiter partiellement du beau temps... lui ne pourras plus jamais se balader, sa bière à la main dans les parcs de Tokyo.
Je me mords la lèvre... pourquoi mon esprit s'obstine il à me faire penser à ce genre de choses ? Pourquoi ma conscience refuse elle de simplement passer à autre chose ? Comme si passer a autre chose était possible. Je soupire lentement, il faut que je vive avec.
Nous marchons simplement , en silence. Je ne trouve pas ce silence lourd , je le trouve simple, peut être même nécessaire , car ni elle , ni moi ne savons quoi dire.
Elle décide de quitter l'allée principale pour prendre les plus petits chemins , plus calme encore , moins peuplé, je la suis simplement.
Nous arrivons sur un pont , elle s'accoude à la barrière de celui-ci, je viens simplement me mettre à côté d'elle , dans la même position. Comme je suis plus grand , je me rends tout de suite compte que cette position n'est pas du tout confortable pour moi , je me redresse donc simplement , me plaçant debout à côté d'elle.
L'arbre face à nous est magnifique , d'un rouge puissant. Un beau rouge.
Elle bafouille une phrase dans un japonais un peu ... originale ? Elle me sourit , je souris à mon tour. La couleur du bonheur ? Le rouge ? Moi cette couleur m'évoque toujours quelque chose de plus violent , de plus agressifs. La couleur rouge , couleur du sang.
Je lui souris simplement
« Ici , le rouge représente l'amour, la passion , indirectement , certainement aussi un peu le bonheur »  
Je n'ai jamais pensé que l'amour et bonheur pouvaient toujours aller de paires ... La preuve: mon père était fou de ma mère ... et regardez le résultat. Femme infidèle et vénale... si je devais la peindre en rouge cela m'évoquerait la couleur de la haine. Cette pensée me sors un peu de mon état de calme et je dis un peu froidement , sans vraiment prendre attention à ce que je dis
« Le rouge va bien aux femmes »
Je souris ironiquement. Si on ne prend que mes paroles en compte ... on dirait que je suis dans mon rôle d'hôte... on croirait presque à un compliment... alors qu'en fait , pas du tout, si on lit bien entre les lignes
« Moi je préfère le bleu nuit »
Bleu nuit , couleur sombre et colorée , couleur calme et mystérieuse . J'aime le bleu.
Mon cerveaux fonctionne a 100km/h ... je pense à une chose , puis à une autre , comme si je fuyais quelque choses , comme si je refusais de penser ... et donc de ce fait je pense trop.

AVENGEDINCHAINS
«Invité»
Invité
Anonymous
Sam 30 Juil - 20:34
Invité

Goodbye Daddy
Hikaru & Bo
- Ici , le rouge représente l'amour, la passion , indirectement, certainement aussi, un peu le bonheur, me répondit-il plongé dans sa réflexion.

J'avais réussi, aussi surprenant soit-il, à trouver un sujet de conversation. Hikaru semblait bien parti à continuer de comparer les couleurs. Il oubliait, grâce à ces phénomènes bigarrés que seuls nos yeux pouvaient admirer, le drame qui anéantissait actuellement sa vie.

- Le rouge va bien aux femmes, ajouta-t-il quelques secondes après en me tirant de mes propres pensées.

Ses paroles avaient été sèches, et j'eus du mal à les déchiffrer. Son expression avait été si rude, pour des mots qui sonnaient si simples à mes oreilles d'étrangère. Ma propre expression faciale changea dès lors, et fronçant des sourcils, je tentai de comprendre... et soudainement, je vis où il voulait en venir. C'en était presque logique!

- Oh! Parles-tu de rouge à lèvres?

Il était normal que je ne vis aucun rapport entre le rouge et les femmes, le peu de connaissances que j'avais en japonais m'avait bêtement poussée à mal comprendre ce qu'il avait dit. Il dut  sans doute parler de maquillage. J'avais entendu "rouge" mais omis "à lèvres", qui devait être au dessus de mes compétences linguistiques; mon cerveau avait alors automatiquement effacé ce mot de la phrase d'Hikaru. Cependant, le drôle de sourire qui conquit son visage me poussa à croire que j'étais en fait à côté de la plaque.

- Rigoles-tu de moi?

Un sourire tout aussi béat que le sien apparut sur mes lèvres, et je retournai ma tête vers l'étendue d'eau afin de revoir l'arbre qui était la source de notre nouvelle conversation.

J'acceptais mes lacunes, et je savais que parfois elles menaient à de drôles de quiproquos. Cette situation n'était pas une exception, elle était presque de mon quotidien, ici, au Japon. Mais il fallait avouer que cette fois-ci, c'était un peu différent. Mes difficultés faisaient sourire un homme triste. Cela, me faisait quelque part, chaud au cœur. Même si je n'aimais pas ce pays, même si j'espérais au plus profond de moi-même rentrer à Lanzhou, j'avais pour une fois ma place, ici; j'étais utile. Qui aurait cru, qu'un jour, je serais finalement utile, que je balayerai mes jugements? N'était-ce pas un pas en avant? Ou était-ce juste mon empathie qui me rendait soudainement si ouverte? Peut-être que demain, je ne voudrais plus réconforter Hikaru, que je le rejetterai en lui répétant à quel point ses activités me répugnaient... Ou finirais-je par voir sa profession comme telle... Certainement pas. Jamais je ne pourrais comprendre son choix de métier; jamais il ne pourra m'en parler sans éveiller ma colère et mon dégoût. Voilà un point sur lequel je ne pourrais m'ouvrir davantage.

Le vide s'était soudainement écrasé sur nous. J'avais laissé notre conversation en suspend, ne répondant plus à Hikaru. Nos sourires avaient disparu depuis de longues secondes, des secondes lourdes qui me rappelèrent le deuil qu'il vivait.

Je me focalisai à nouveau sur le prunier, face à nous, ne voulant pas revoir la tristesse d'Hikaru.

- Le rouge c'est beau. C'est mon pays. Cet arbre me rappelle la Chine. C'est comme notre drapeau et la cité interdite. C'est rouge. On aime le rouge en Chine. Les Japonais aiment le rose. Le rose de leurs cerisiers. C'est faux? Et toi, tu n'aimes pas le rose comme les autres? Pourquoi tu aimes le bleu?
(Le rouge est beau, c'est la couleur de mon pays. Le rouge de cet arbre me rappelle le drapeau de la Chine et la cité interdite. Les Chinois aiment le rouge autant que les Japonais aiment le rose des cerisiers, non? Pourquoi n'aimes-tu pas le rose comme les autres, pourquoi préfères-tu le bleu?)

Nous parlions auparavant de couleur, et repartir là dessus était une bonne idée. Je ne pouvais lui parler d'autre choses; je ne savais quel sujet était sensible et quel autre ne l'était pas. J'avais néanmoins compris qu'il ne fallait pas laisser Hikaru se taire, se mouvoir seul dans ses pensés. Il y verrait des choses sombres... et s'il m'avait appelée, c'était pour qu'elles disparaissent, qu'elles s'effacent de son esprit.

- Parler et marcher, tu veux? poursuivis-je. Ou, peut-être ne pas trop marcher pour ne pas être fatigué en rentrant?

J'avais avancé de quelques pas avant de poser ma dernière question. Nous avions parcouru un bon bout de chemin avant d'arriver ici, et peut-être qu'il devait garder des forces pour rentrer chez lui, plus tard. Je n'avais aucune idée d'où il logeait, et même si je ne doutais pas de son énergie, je ne voulais pas qu'il finisse avec des jambes en compote.

Emi Burton
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Mer 3 Aoû - 15:22
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Goodbye Daddy
Hikaru & Bo


De rouge à lèvre ? Je souris, un sourire qui se voulait amuser , elle lie les informations d'une façon plutôt originale , n'a-t-elle peut-être pas compris où je voulais en venir ?Je trouve ses fautes de japonais et sa façon de me comprendre tellement adorable, elle ne se prend pas la tête ! Elle s'adapte juste à notre langue à sa façon , et de mon avis , je pense que tant que je peux la comprendre , et qu'elle me comprend aussi, même de façon parfois approximative , c'est ce qui compte ! Et puis , ce n'est pas de sa faute ! Je ne suis pas toujours claire dans mes propos.
Sans s'en rendre compte , je trouve qu'elle vient de créer une belle métaphore. Rouge à lèvre rouge , lèvre recouverte de la couleur de l'amour ... se transformant en haine ! On dit toujours qu'il n'y a qu'un pas entre l'amour et la haine.
Elle me sourit , un sourire qui soudainement me rend léger, son expression étais devenue si grave à l'instant où je lui avais annoncé le drame de ma vie , et maintenant elle me sourit , et je lui souris aussi. Des sourie humble , pas exagéré ... juste d'une simplicité inexplicable.
Nos regards se replongent alors d'un même mouvement sur notre précédente découverte et le silence s'installe. Un silence qui devint soudainement un peu lourd. La conversation avait été stoppée net. Pas de sa faute , ni de la mienne. Juste nos esprits qui repartaient de nouveau se perdre. Et alors j'y repensais, à mon père ... car c'est la seule chose à laquelle je peux penser lorsque rien n'occuper mon esprit. Il est mort sans jamais avoir pu répondre à la question de sa vie. Qui est sa soit disant fille ? Où est-elle ? Ne devrais-je pas moi aussi la rechercher ? Non ! Sûrement pas ! Même si intérieurement je sais que ce serais juste pour lui que je le fasse , je refuse de retrouver une demi-sœur cachée qui pourrait être le fruit des malheurs de mon défunt père, fruit des tromperies de ma mère.
Elle devrait avoir 5 ans aujourd'hui , petite fille n'ayant rien demandé à personne ... que pourtant je déteste autant que ma mère. Sait-elle que son fils se retrouve seul ? ... me considère t-elle encore comme tel ? Est-ce que moi je pense encore avoir une mère ? Non ... pour moi , elle aussi est morte.
Mes pensées défilent de nouveau de manière frénétique , je sers les points , mon sourire s'éteint... pourquoi esprit ne te concentres-tu pas juste sur les couleurs de l'arc-en-ciel ?
Soudainement , Bo reprend la parole , sa voix me tire de mes pensées et je la regarde alors tout en écoutant ce qu'elle avait à dire.
Je me concentre sur ses mots , mot sortis de manière aléatoire , donant une phrase que je m'efforce de décrypter dans ma tête... chose que je parviens à faire. Son japonais n'est pas parfait , mais il n'est pas totalement abstrait non plus
« Le fait que les japonais aiment forcement le rose est un cliché »
je dis ça de façon calme, c'est un peu comme si je lui disais que tous les Chinois se baladaient avec un appareil photo autour de cou.
« En réalité , beaucoup de japonais aiment cette couleur , le rose des sakura , cela nous signale que le beau temps est enfin arrivé , que la saison des pluies est terminée ... j'aime le rose, mais je préfère le bleu »  
Je sais que le rose ne ferais pas fuir le mauvais temps qui semble s'être encré dans ma vie .
« Je préfère le bleu car il représente plutôt le calme, la nuit, l'océan ... peut être un peu la liberté ? »
je parle beaucoup pour pas grand chose , ce n'est pas mon genre en temps normale , mais là je tente de fuir , je fuis le tourment de mes pensées, m'imprégnant pleinement d'un sujet de conversation totalement banal.
Elle veut marcher , je commence automatiquement à reprendre le pat , suivant simplement la direction que nous avions prise au départ , quittant le pont , nous enfoncent un peu plus dans le parc.
« Non non c'est bon , je travaille tard demain donc je pourrais me lever tard »
me lever où ? Comment ? Dans quelle état ? En réalité , une fois que je l'aurais quittée , je retournerais dans cette gare de Shibuya récupérer le vulgaire sac qui me sert de bagage que j'ai rangé dans un casier . Contenant mes affaires de boulot et mes quelques sous-vêtement.
Je ne vais sûrement pas beaucoup dormir cette nuit , peut être même pas du tout ... ou alors j'irais encore une fois demander à Izô de m'héberger ? Non , je ne veux pas être un fardeau pour lui et ses colocataires. Je resterais à la gare , ou dans un bar , attendant que le jour se lève pour aller me doucher dans un onsen , et laver mes vêtements dans un lavoir automatique. Mes quelques yens que je dépense de façon peu logique vont aussi peut être passé dans un repas ... depuis quand n'ai-je pas manger ? Pourquoi n'ai-je plus aucun appétit ? Je connais la réponse, mais je refuse d'y penser.
Sans m'en rendre compte j'étais encore partis loin dans mes pensées, je reprends soudainement prise à la réalitée , marchant au côté de Bo.
« La Chine ne te manque pas de temps en temps ? »
Je lui pose une question simple, le mal du pays , tous les étrangers ressentent cela au moins une fois. Je n'ai jamais quitté le Japon ... mais j'aimerais beaucoup
« J'aimerais beaucoup aller voir la Chine un jour »
ma phrase sonne comme un projet , alors qu'au fond je sais que c'est une idée un peu utopique... comme si un jour j'allais quitter cet enfer .
« C'est comment en Chine ? C'est très différent du Japon ? »
Je lui parle de ce qu'elle connait , en vérité , je suis très intéressé par le sujet. Nous marchons alors simplement entre les arbres au feuillage déjà devenu vert et nous discutons.  

AVENGEDINCHAINS


ps:
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Mer 3 Aoû - 22:17
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Goodbye Daddy
Hikaru & Bo
Il avait accepté de marcher en ma compagnie, prétextant qu'il aurait sa journée pour se reposer. Étonnement je n'y crus pas une seconde. Pourquoi? Tout simplement parce qu'il me paraissait très logique qu'il soit devenu insomniaque. Sa silhouette frêle, son visage décoloré, et ses vêtements devenus amples, tout laissait croire qu'il passait ses journées à vivre tel un fantôme errant dans Tokyo, la mine triste, les yeux humides, à la recherche d'une personne à laquelle se rattacher. Il me mentait, et cela me blessait; il ne se reposerait pas, comme il le faisait depuis des jours, et qui savait s'il se nourrissait encore? Il vivait en pleine tragédie, tragédie plus tragique encore que l'engloutissement de la ville par la terre: l'engloutissement de sa famille par la terre. Était-il capable d'habiter cette maison où...

Cette maison qui, en fait, n'existait plus. Je n'y avais pas songé; pas à un seul moment je m'étais posée la question. Hikaru ne vivait plus car il n'avait plus de quoi vivre. Sa maigreur, sa tristesse: il avait tout perdu. Son père était mort à cause du tremblement de terre, décédé sous les pierres de leur propre chez eux. C'était si logique dès à présent, aussi limpide que n'importe quelle eau de source. Depuis le début je n'avais pas saisi...

Je le baratinais depuis une heure avec ces histoires de couleurs, de sakura et de cité interdite. Les Japonais aimaient le rose, les Chinois aimaient le rouge et lui, qui aimait le bleu, n'avait plus rien... Jamais cette discussion aussi inutile que banale ne lui rapporterait sa maison et encore moins son défunt père. Je me sentis si sotte... J'étais si sotte.

- La Chine ne te manque pas de temps en temps? J'aimerais beaucoup aller voir la Chine un jour. C'est comment en Chine? C'est très différent du Japon?

Il me bombarda de questions, changeant radicalement de sujet sans même que je puisse m'en rendre compte. J'avais été si plongée dans ma bêtise, dans mon inconscience naïve, que j'avais totalement délaissé sa présence; qui était, aussi paradoxal soit-il, ma principale préoccupation.

- Euuh... Oui, la Chine me manque... Beaucoup, tentais-je de dire. C'est... C'est bien la Chine, tu devrais venir voir. Différent ça l'est, oui. Rien n'est comme ici. La culture... C'est pas la même. Il faut aller à Lanzhou, c'est là d'où je viens. Beijing c'est trop pollué... Il y a des nuages gris. Mais il y a tout le patrimoine là bas. C'est une belle capitale... La plus belle!

Je lui lançai un sourire qui paraissait un peu trop forcé. J'étais gênée... Cela me faisait plaisir de parler de la Chine, mais mes pensées étaient désormais ailleurs; elles étaient centralisées sur un élément bien précis du Japon: Hikaru. Je m'inquiétais pour lui... et je ne savais comment aborder le sujet. J'aurais voulu lui dire qu'il pouvait vivre chez moi pour un temps, y manger et s'y reposer. Jamais je ne pourrais le laisser seul dans ce parc, sachant parfaitement qu'il s’assiérait sur un banc jusqu'à la fin de la nuit. Les services de secours étaient tous débordés, je l'avais vu aux informations. Il ne trouvera jamais un logement d'appoint; et encore, avait-il cherché à en obtenir un?

Un froid presque glaciale s’immisça entre nous. Le silence s'était cruellement installé, et ma réticence commençait à se faire dangereusement sentir; mes yeux étaient vides d'expression extérieur, bien trop braqués vers mes inquiétudes intérieures, je ne répondais plus de rien, avançant comme une sorte d'automate tout juste programmé pour aller de l'avant: un pas, puis un deuxième, un troisième et ainsi de suite...

Craignant qu'Hikaru eut le souhait de se défiler, je m'arrêtai subitement. Je levai mes yeux devenus piquants et emplis de tristesse vers sa tête à peine plus haute que la mienne. Mes lèvres s'entrouvrirent mais ne laissèrent rien passer... J'avais peur de lui faire du mal. J'attrapai alors son bras d'une main, le serrant légèrement sans trop appuyer; il ne devait vraiment pas s'enfuir.

- Hikaru... Ton père... Ta maison... Tu sais... Tu peux venir chez moi vivre. Le temps que... que... ça soit mieux pour toi. Regarde comme tu es maigre... Viens manger à la maison...

Quelques larmes coulèrent sur mon visage, elles accompagnaient un léger sourire; sourire bien plus sincère que le précédent, il se voulait réconfortant. Je ne pus m'empêcher de replonger dans ses bras, lâchant celui que je tenais au dépit de son dos que je serrais contre moi. J'étais désolée pour lui, désolée de n'avoir rien compris... Je pleurais à sa place; je pleurais pour lui et son père.

Emi Burton
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Dim 7 Aoû - 19:42
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Goodbye Daddy
Hikaru & Bo


Soudainement , je me rends compte que son attitude change de nouveau ... aurais-je dû ne pas lui parler de son pays ? Ressent-elle beaucoup de peine au fait d'être ici et pas chez elle ?
Elle répond d'une traite à toutes mes questions , j'écoute ses paroles avec beaucoup d'attention. Elle me sourit , un sourire forcé... je crois que j'ai dit un truc qu'il ne fallait pas. Je fronce un peu les sourcille , cherchant une échappatoire à la situation , changer de sujet pour ne plus la déranger.
Elle devient pâle , plus aucun sourire , plus aucune expression. Cela me donne une sensation de stresse , comme si j'avais fait quelque chose de mal , comme si cela était de ma faute. Nous marchons dans un silence de mort que je ne peux expliquer . ... Pourquoi d'un coup tout redeviens si lourd ?
Elle se stop net dans sa marche , je fais de même et alors que ses yeux remplis de tristesse et presque humide se jette dans les miens , je me sens soudainement mal ... très mal. Cette tristesse dans son regard, c'est comme si je pouvais voir en face ma propre peine au travers de ses yeux. Elle attrape mon bras... pourquoi aussi soudainement ? Je ne comprends pas sur le coup . L'atmosphère était devenu d'une lourdeur presque insoutenable, je me sentais de nouveau écraser sur le sol alors que ses paroles redessinaient le schéma désastreux de ma vie.
Aller chez elle ? On se connaît à peine ... je ne veux pas la déranger ! Ma maigreur ? Je ne m'en étais même pas rendu compte.  
Elle se met à pleurer face à moi , en souriant. Je déglutis douloureusement, la boule qui s'installait de nouveau au fond de ma gorge persistait à me faire ressentir cette douleur , mes yeux devint un peu trop brillant , mais je ne pleurerais pas !
Elle avait tout deviné , je n'avais rien dit pourtant. Je sens de nouveaux ses bras s'enrouler autour de moi ... mais cette fois , d'un mouvement presque automatique , j'enroule à mon tour mes bras autour d'elle , elle me sert et je la sers moi aussi. J'ai aussi envie de pleurer , d'encore me laisser aller , mais je ne veux pas ! Je regarde alors vers le ciel, lorsque je lève les yeux très haut , je parviens à contenir mes larmes.
Je me sens faible , encore plus faibles qu'avant ... comme si je n'étais qu'une pauvre demoiselle en détresse. Je n'aime pas ça.
Le temps c'est arrêté, je n'entends plus rien , ni le vent dans les arbres , ni les rare personne qui emprunte ce chemin et qui nous dévisage allègrement. Je suis comme dans une bulle , une bulle sombre de tristesse infinie. Le fait qu'elle prononce ces mots m'as fait l'effet d'une claque. Et va savoir pourquoi ...j'ai envie de m'excuser. Je suis désolé de la faire pleurer , je suis désolé d'être dans cette positon de faiblesse si désagréable , je suis désolé de soudainement devenir un poids pour elle.  
Je plonge ensuite mon visage dans ses cheveux ... pourquoi son odeur apaise elle à ce point ? Et je murmure simplement , d'une voix presque sourde .
« d'accord »
J'accepte sa proposition alors que mon esprit me crie de refuser . Je suis égoïste ... je lui impose ma souffrance et je profite de sa proposition, je ne devrais pas ... mais j'en ai besoin.
« Merci »
je murmure presque , comme si cette douleur qui écrase ma poitrine refusait de me laisser parler.
Je me détache un peu d'elle et tente de lui sourire du mieux que je peux , alors que mon visage est fermé , mes yeux brillants et mes lèvres abîmée sous l'assaut de mes propres dents.
« tu es sûr que ... »
je fais une courte pause dans ma phrase , comme si je ne devais pas la terminer
« ... je ne vais pas te déranger »
je ne devrais pas profiter ... mais au fond de moi , bien cacher sous l'auto-persuasion du fait que je vis bien le fait de vivre comme un SDF, je rêve d'un foyer.  

AVENGEDINCHAINS
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Lun 8 Aoû - 22:12
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Goodbye Daddy
Hikaru & Bo
- Non tu ne me dérangeras pas., lui répondis-je en maîtrisant ma voix du mieux que je pouvais.

Il m'avait serrée d'une étrange façon, comme s'il n'avait jamais accepté cette tristesse. Sa surprise dans son regard était étonnante, et sa manière de s'accrocher à moi avait été tendre et timide à la fois. Il ne savait comme réagir, et je le comprenais parfaitement. A vrai dire, je ne savais que trop faire... C'était nouveau pour moi mais il avait besoin de soutien, de quelqu'un qui accepterait de le faire sortir de ce gouffre. Je m'en sentais capable. Certes, cela ne sera pas facile. Il me faudra redoubler d'effort pour communiquer, et je devrais m'occuper de lui comme je m'occupe de moi. Partager ma nourriture, ma douche, mon lit, la totalité de mon appartement, et même mon argent... Surtout, je ne devrais pas faire de remarque sur son métier - que je ne cesserai jamais d'haïr. Sa place dans le monde du travail était bien la seule chose qu'il n'avait pas perdue...

- Tu as des affaires à récupérer?

Une question bête, peut-être douloureuse. Mais il opina comme si finalement, il avait des choses à prendre avec lui. Alors, Hikaru, son deuil et moi commencèrent à sortir tout doucement du parc, nous dirigeant vers l'endroit où il avait entreposé ces seuls biens.

Ce soir il habitera avec moi.

Le soleil déclinant tristement, les pétales chutant gracieusement; le paysage apocalyptique semblait fatalement beau et calme.
Une nouvelle vie forgera Tokyo et  Hikaru se forgera une nouvelle vie.


Emi Burton
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