spoke to you in a hundred silent ways (feat. sena hiroki)
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Sam 23 Juil - 1:43
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Cela fait tellement longtemps qu’elle n’a pas vu Hiroki, passant beaucoup de temps avec sa bande. C’était étrange l’idée d’appartenir à un groupe, elle ne s’y faisait toujours pas d’une certaine façon. Puis elle avait son cousin, elle ne compte plus les appels qui ont fini sur son répondeur sans qu’elle ne laisse de message ; elle n’aimait pas le concept de laisser un message, préférant la conversation. Comme elle n’aimait pas l’idée de laisser trop de temps passer ; alors aujourd’hui sans prévenir son assistante elle avait décidé de partir le voir, se souvenant à peu près du chemin bien qu’elle ait été habituée à y aller en voiture. Oh, elle ne prétendait pas être douée pour ça ou mais elle sentait que quelque chose n’allait pas dans le bon sens ; C’était déjà arrivé il y a quelques années, elle ne se sentait pas bien alors elle est restée à la maison et pendant ce temps-là, le monde n’a pas cessé de tourner et des malheurs sont arrivés.
Descendant du bus, elle tente de retrouver ses marques et met quelques minutes avant de trouver la bonne rue ; les bâtiments si flous apparaissant comme des dessins, elle tente de reconnaître le bon avant de s’en remettre aux indications de son portable. Airi est généralement une personne animée de tant d’enthousiasme qu’il est impossible de la voir d’une autre façon, seulement, lorsqu’elle sonne et qu’elle entend une voix différente de celle d’Hiroki à l’interphone, tout cet enthousiasme s’envole alors qu’elle lance « C’est Airi ». Il ne faudra pas s’attendre à d’autres paroles de sa part et Ryu a peut-être fini par le comprendre au fil du temps ; la porte s’ouvre alors et elle presse un peu plus le pas vers l’ascenseur. Une fois arrivée devant la porte qui s’ouvre, elle se contente d’entrer sans adresser un regard au plus âgé, enlever ses chaussures à l’entrée et se diriger d’un pas pressé vers la chambre d’Hiroki.
Airi – Hiroki, Hiroki ! Moh, je t’ai appelé une bonne trentaine non cent…-
Elle s’arrête devant la porte et sans pouvoir dire pourquoi ce mauvais pressentiment s’amplifie alors qu’elle enclenche la poignée. D’une voix un peu plus calme alors teinté d’inquiétude elle demande ;
Airi – Hiroki… Est-ce que tu es là ? Je… Je n’arrive pas à voir correctement alors… Ses mains longent la porte avant de s’appuyer contre les murs pour éviter de se cogner. S'il te plait dis quelque chose.
i've been thinking too much h e l p ` m e Lève tes yeux vers le miroir. Observe-là, dansant dans ses jupons noirs ; la mort divine s'emparer de tes traits. Les joues creuses, le fossé noirâtre dessine tes yeux rougies par les p u t a i n de conneries que tu t'enfiles à longueur de journée. Pour oublier, pour ne pas ressentir cette douleur qui t'prends aux tripes, qui t'serres la gorge à chaque fois que tu penses à lui. T'as tellement pleuré, t'es assoiffé, le corps à la dérive - et toi aussi. Tremblant sous les effets d'une substance pas trop sûre, mais tu t'en fous parce que là, devant ton ombre, tu sens plus rien. Les yeux vitreux fixent ton propre reflet sans vie. Elle a gagné, cette pute de f a u c h e u s e. Elle a réussi à bouffer ton âme, à t'pousser à bout, et t'en viens à te demander pourquoi elle ne t'as pas encore emmené avec elle. Ce n'est plus qu'une question de temps, alors tu fais demi-tour et rejoins ta chambre négligée.
Ryu tape une énième fois à la porte. Il lui demande s'il veut manger et reçoit un silence mortel en guise de réponse. Il a laissé tomber au bout de quelques jours ; impuissant devant le chagrin d'Hiroki. Hiroki inconsolable, dévasté depuis la mort de son f r è r e, une partie de lui arrachée vulgairement un mardi matin, alors que les pétales des cerisiers décoraient les chemins marbrés tokyoïtes. Le tapis rouge de Takeshi, direction le paradis ; parce que pour lui, l'enfer était sur terre. Et l'endeuillé baigne dedans, ses ailes ont été brûlées et seul son cadavre demeure. Enfoui dans son lit, la tête tourne et les oreilles sifflent, les veines tapent, éclatent par la came défectueuse qui coule en elles. Le téléphone vibre, sonne, clignote, les appels se multiplient toujours plus et Hiroki ne sait pas comment éteindre cette m e r d e, alors il ignore, plonge sa tête dans ses draps jusqu'à manquer d'air. Le silence flotte dans l'obscurité, seul son ventilateur constamment en route brise ce parfait mutisme, mais il ne l'entend plus. Tout ce qu'il entend, ce sont les appels stridents de sa cousine qu'il reconnait malgré son esprit embrumé, et il soupire dans son coussin, bouche ses oreilles dans l'espoir que le silence vienne de nouveau le noyer. Pourtant sa voix retentit encore une fois, plus forte, elle lui transperce l'échine tandis qu'il grogne dans sa barbe. « Casse toi. » c'est sec, cruel et sans tact, aucune pitié pour Airi à moitié handicapé. Pas l'temps pour la pitié, tout ce qu'il veut, c'est être seul ; se laisser m o u r i r sans être dérangé. Et la voix est tremblante, les dents claquent et les poings se serrent. « Vas-t'en, Airi. J'veux voir personne ! »
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Sam 30 Juil - 15:43
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Quelque chose cloche, quelque chose ne tourne pas rond et elle le ressent avant même qu’il ne serait-ce qu’un mot ; les paroles du plus âgé sont plutôt dures mais il n’est pas vraiment le genre de personnes à dégouliner d’amour… Elle qui vagabondait dans sa chambre sans direction précise tente de se concentrer sur le son plutôt que le contenu de ses paroles, et malgré elle, elle se cogne maladroitement contre un meuble avant de se redresser convenablement comme elle a l’habitude de faire après chaque chute. Elle a réellement l’impression d’être aveugle dans cette pièce, ce qui, dans une autre situation l’aurait mise dans une angoisse inexplicable ; dernièrement c’est un de ses plus grand cauchemars, se retrouver dans le noir complet.
Ses mains effleurent tâtent finalement le lit avant qu’elle ne finisse par prendre place sur le bord de celui-ci. Ses mains tremblent, elle les serre doucement avant de monter silencieusement sur le lit. Pendant les premières minutes, elle ne parvient pas à dire quoi que ce soit, ni trouver quoi que ce soit à dire. Pourtant elle était venue ici avec l’intention de le sermonner ; l’ambiance a dévoré tous ses mots il faut croire. Silencieusement, l’ambiance a dévoré tout ce qu’elle avait préparé… Doucement, sans qu’elle ne réfléchisse trop, sa main vient caresser ses cheveux avant que finalement les mots viennent. L’espace d’un instant elle pourrait croire que sa gorge a rouillé.
Airi – Hiroki… Elle murmure S’il te plait expliques moi ce qu’il se passe hm. Elle marque une pause et ajoute Tu devrais pas rester tout seul avec trop de choses dans la tête, tu vas finir par devenir cinglé… Elle écarte finalement sa main et finit par s’allonger à ses côtés laissant un peu d’espace entre eux Je suis là maintenant, tu t’en balances probablement mais je suis là ok ? Je suis là alors...
i've been thinking too much h e l p ` m e La gamine en a strictement r ` à foutre de tes demandes. Tu sens toujours sa foutue présence flotter dans la chambre. Putain, c’qu’elle est c h i a n t e, pas vrai Hiro ? T’as pas l’habitude toi qu’on s’soucie de toi, à part les textos ignorés qu’tu reçois quotidiennement – d’ailleurs, comment ça s’fait qu’ton téléphone soit toujours chargé après tout c’temps ? – personne est là pour venir consoler ta foutue âme en perdition. Ouais, maintenant que Takeshi a c l a m s é comme une pauvre merde au fond d’une ruelle, t’as plus personne. Y’a Isa qui t’appelle, il t’envoie des messages et oh ! quel miracle, tu lui réponds, à lui. Pour lui dire que ça va, qu’tu peux pas parler – c’est bizarre ça, tu peux jamais parler en c’moment, il doit se poser des questions. Mais tu fais ça dans le simple but qu’il ne vienne pas, tu repousses le moment fatidique où il verra cette putain d’épave que tu es, ce déchet moribond qui shlingue à des km à la ronde. Mais on s’en fou, Hiro. Parce que tu nous as à n o u s. On t’laissera jamais, nous. Nous, on mourra avec toi, d’ailleurs, on attend patiemment que vienne ce moment depuis des années. Putain c’que t’es robuste quand même, Hiroki.
Le gamin sent le bord de son lit s’alourdir sous le poids plume de l’intruse. Il ne retient aucun grognement pour cacher son mécontentement, gigote sous sa couette, trop faible pour la repousser. Dégage, putain ! » voix tremblotante et défaillante, il se mord les lèvres pour retenir ces perles rondes enragées qui menacent d’exploser de ses petites mirettes cernées. Et il écoute sa cousine parler, sa voix de crécelle pourtant si apaisante retentit en ses tympans comme un murmure insolant. Le f e u a trouvé refuge dans ses entrailles, il se crispe lorsque les doigts sans-gêne de la poupée s’aventurent dans ses cheveux graisseux…Et il s’énerve, notre gosse empaillé. Se redresse pour la première fois depuis de longues heures pour allumer la petite lampe de chevet qui manque de s’exploser au sol suite à la brusquerie de son geste ; et lorsqu’il ose la regarder, ses yeux sont rougies par le chagrin et la pute dans ses veines, la fatigue, la rage… ces émotions qui marinent en lui et qui explosent sans crier gare. Notre Hiroki n’est plus que l’ombre de lui-même et au fond de lui, il remercie les Dieux qu’Airi soit à moitié aveugle pour ne pas avoir à assister à cette tragédie. « Putain, tu comprends pas que justement, j’préfèrerais que tu ne sois pas là ? » il cri un peu trop fort, Ryu doit sûrement l’entendre de la cuisine et secouer la tête avec mépris. Et le gamin fixe sa cousine allongée à côté de lui en tentant de se calmer, la respiration dure et cinglante secoue son torse émacié. « Qu’est-ce que tu fous là ? Pourquoi t’es venu ? Qu’est-ce que t’en as à foutre de c’qu’il se passe !? » trop de questions dévalent de ses lèvres gercées...il les mord beaucoup trop fort. Passe ses doigts tremblants dans ses cheveux qu'il tire faiblement, les coudes posés sur ses genoux alors que la pièce devient noire devant ses yeux clos. « J'suis déjà cinglé... »
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Lun 1 Aoû - 8:56
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L’existence de chaque personne se mélange aux palettes d’un peintre ; celle d’Airi se résume aux rêves d’étourdissantes aventures fourmillantes de danger. Parce que le temps est compté et qu’elle n’aura probablement pas le luxe d’atteindre ses vingt ans et encore moins ses vingt-cinq ; mademoiselle n’a pas le temps d’attendre et le monde n’attendra pas non plus pour elle.
Si on regarde Airi sous cet angle, elle paraît presque insensible au comportement du jeune homme. Là de terribles souvenirs fleurissent dans sa mémoire ; comme la première et dernière fois qu’elle était passée le voir à l’hôpital après ce terrible accident. Ce n’était pas avec exactitude la même chose, mais son comportement n’était pas si différent. Si elle avait pu revenir à ce moment-là, évidemment elle aurait fait les choses autrement ; elle serait restée au lieu d’envoyer des vidéos.
Finalement il y a de la lumière, les traits de la pièce se dessinent sous cet éclairage, et puis à côté d’elle il y a cette silhouette dont elle se contente d’imaginer les traits. Il est arrivé à Airi pendant l’espace de quelques secondes de voir les choses telles qu’elles étaient, sans floutage ; ce genre d’évènements se produisant sans prévenir, elle n’a jamais eu l’occasion de voir le visage d’Hiroki. Juste le deviner. Cette lumière l’apaise d’une certaine façon et entendre le plus âgé hausser le ton ramène très vite la demoiselle à la réalité, posant alors toute son attention sur lui ; elle le regarde comme si elle pouvait réellement le voir mais en réalité, elle ne peut le voir qu’à travers ce qu’elle entend. Sa gorge se serre légèrement alors qu’elle tente de placer des paroles qui pourraient apaiser la situation, seulement elle ne les pense pas du tout ; elle ne sait même pas ce qu’il se passe alors comment est-ce qu’elle pourrait promettre quoi que ce soit naïvement, dire que la situation allait s’arranger ? Elle ne pouvait pas se résoudre à dire ce genre de bêtises ;
Airi – Non, tu es juste stupide, elle dit dans un murmure Vu sous cet angle, on dirait qu’il s’agit d’une simple discussion anodine, juste pour alléger l’atmosphère elle ajoute d’un ton moins alourdit par la tristesse. Et puis comment ça qu’est-ce que je fous là ? Est-ce que j’ai besoin de motif pour venir te voir ? Est-ce tu serais devenu le président du pays entre temps ? Elle marque une pause reprenant Ma vue est sans doute merdique mais aucune secrétaire ne m’a stoppé à l’entrée... A moins que ce soit Ryu ? ... Franchement, si c’est lui tu ferais mieux de le virer illico’ ! Elle se redresse et ajoute alors Et aucun cinglé n’avoue être cinglé, imbécile ! Et puis…Et puis-
Malgré son intention de bien faire, elle n’est pas capable de jouer la comédie aussi longtemps qu’elle le voudrait, elle a la gorge qui se serre à nouveau. Elle mord doucement sa lèvre inférieure, puis inspire légèrement avant de dire dans un souffle ;
Airi - Puis comment ça qu'est-ce que j'en ai à foutre...
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