Cela fait un petit moment que tu le vois te regarder. Avec une certaine insistance. Quand bien même, il te dévore du regard, si tu oses t'avancer sur t'es propos. Tu ne le connais pas. Tu ne saurais même pas le reconnaître si tu le croisais ailleurs, que dans cette rue que tu empruntais chaque jours. Mais ses pupilles ne te trompes pas. Ne se voilent pas. Alors te voilà, un verre à la main, à l'intérieur de ce bar trop animé. Tu n'es pas majeur, personne ici ne le sait. Le vigile te laisse toujours rentrer parce que tu es un ami, plus ou moins. Ou il sait pertinemment que s'il s'oppose à toi, il ne rentrera pas indemne ce soir. Des corps trop serrés, tu te laisses aller, éperdu par la luxure et la perversité du monde. Tu t'fais plaisir, mais tu sens que quelque chose est différent. Ce même regard. Tu en cherches la source. Ton visage légèrement tourné vers la droite, tu le vois assis. Tu ne souris pas. Tu restes sage. Parce que cela ne durera pas et tu le sais très bien. Tu as envie de jouer, de t'amuser. Il te cherche. Il va t'trouver. Tu t'éclipses hors de sa vision, saluant quelques connaissances au passage avant de finalement te faufiler derrière ce jeune homme, assis. Tu passes ton bras sur son côté, ta main s'appuyant au comptoir. T'es lèvres son proches de son oreille afin qu'il puisse t'entendre, au travers du vacarme incessant. Alors mon beau, me mater devient ta passion? Un sourire narquois orne t'es pulpes alors que tu oses, rapprocher ton torse contre son dos. Et ne commence pas à nier quoi que se soit, l'artiste.
L'artiste était doué pour repérer les beautés captivantes. De la plus petite fille au plus vieil homme, il trouvait toujours un détail magnifique sur le visage de quelqu'un. Certains étaient différents d'autres, l'intéressaient moins, et d'autres l'intéressaient beaucoup plus - comme ce garçon, qu'il ne faisait que croiser par inadvertance. Ce beau garçon, qui avait tout de suite captivé le jeune artiste. Qui était tombé sous le charme. Tombé. Ses yeux le cherchaient constamment, peu importe la rue dans laquelle il était ; il savait déjà que le garçon vivait un peu partout. Et quelle surprise, quelle surprise de le voir dans ce bar. Il n'y croyait pas, ou plutôt, il faisait comme si ce n'était que le fruit du hasard. Non, il n'avait pas remarqué que le vagabond y entrait souvent - il ne l'avait pas du tout observé, jamais. Alors, les yeux rivés sur lui, ses lèvres en coeur légèrement entre ouvertes, il suivait les mouvements du garçon - beau, magnifique, merveilleux. Putain. P-pardon ? Dakho était un pervers invétéré, et il n'avait plus tellement honte de ça. Combien de fois avait-il fantasmé ce moment ? Leur rencontre, torride, au possible. Et le voilà, derrière lui, à lui chuchoter la stricte vérité au creux de l'oreille. L'artiste était sous le charme. Je.. En fait, en réalite.. Disons que je.. Cherche juste un model et.. Tu corresponds à ce que j'aime. Niveau.. physique. Se ridiculiser était aussi une chose dont Dakho n'avait plus tellement honte. Tu, j'ai chaud, tu permets ? Enfin, tu veux bien.. bouger un peu ? Sentir le torse de l'autre contre son dos lui procurait beaucoup trop de frissons - son rêve devenait réalité, et il devait calmer ses hardeurs. La première impression devait être la bonne. Tu t'appelles comment ? Ou peut-être pas.
P-pardon ? Un petit air sophistiqué sous une gêne qui sûrement n'en était pas une. Une petite voix qui t'arrache un rictus plus pesant. Tu le sais, que tu vas t'amuser. Je.. En fait, en réalite.. Disons que je.. Cherche juste un model et.. Tu corresponds à ce que j'aime. Niveau.. physique. Ce ne sont que des mots. Des fables qui te font rires comme les rois d’en-temps. Mais c'est un artiste. Alors tu semble le croire ; du moins, en apparence. Tu, j'ai chaud, tu permets ? Enfin, tu veux bien.. bouger un peu ? Et un petit rire t'échappes. Mesquin, moqueur (un peu), taquin (un peu trop). Tu t'écartes donc comme il te l'a demandé. Avec ses petits airs au semblant coincés. Toi ça t'excites. C'est mal partit, pour ton vis-à-vis. Tu t'appelles comment ? Un petit curieux qui n'attends visiblement pas son reste. Tu oses t'asseoir à côté de lui, le regardant avec un peu plus d'attention, détaillant ses traits. Il est mignon. Un peu trop peut-être. Des formes au touché poupin. T'as juste envie de passer t'es doigts sur sa chaire trop blanche, remarquer par toi-même sa douceur et puis pourquoi pas, les passer dans sa chevelure ébène. Soren. Tu te tais, un peu. Pour qu'il assimile le prénom de son bourreau à en devenir. Bourreau que tu vas te faire le plaisir de lui laisser découvrir, sous t'es sourires, t'es regards et t'es gestes parfois trop lubriques et sans gênes. Et toi ? T'as juste envie d'lui demander d'se lever pour qu'tu puisses mater son p'tit cul ; qui à l'air d'aller avec le reste de sa si belle et petite personne. Mais tu ne dis rien. Tu bois juste ton verre d'un trait, un autre venant sous un geste de t'es doigts. Et comme ça, je serais ton type. Parce que t'as très bien compris, qu'y'a pas qu'le côté artistique des choses qui planent dans ses pensées et ses envies. Dis-m'en plus.
Soren, Soren. Dakho devait déjà être assez épris pour assimiler son prénom à sirène - le garçon était enchanteur, sans gêne, tellement sans gêne qu'au fond, ça excitait Dakho. Pauvre artiste, qui devait se contenir pour faire bonne image, ne pas passer pour un queutard, car il ne l'était pas, pas du tout - pas encore, en tout cas. Calmant ses ardeurs, le coréen imitait le vagabond, attrapant lui aussi un verre, qu'il sirotait dans un silence gêné. Il savait pas comment agir ; il n'avait pas prévu ça, non, jamais. Pourquoi l'avait-il abordé ? Putain, il en avait, des couilles, le Soren. A sa place, l'artiste se serait enfui - un type qui nous fixe continuellement, c'est pas effrayant ? Oh, je m'appelle Dakho. C'est coréen. Agir comme si l'autre était bête Second verre, troisième, quatrième, déjà, alors qu'il tente de contrôler la chaleur que son corps commence à trop bien connaître, et que l'alcool augmente, contrairement à ce qu'il pensait, comme un idiot. Mon type ? Rire nerveux ; non, non, pas du tout, Soren n'était pas du tout son type. Ce n'est pas comme si l'artiste s'était imaginé, de nombreuses fois, avec lui. C'est.. Gros, comme.. Terme. Disons juste que t'es pas.. dégueulasse, ouais. Il devait passer pour un imbécile heureux, à avoir autant de difficulté pour causer. Aussi, il avait son fantasme sous les yeux ; comment parler convenablement ? T'as un beau visage, et un corps qui a l'air d'être plutôt.. Intéressant ? Bandant. Tu peux dire bandant, Dakho, tu peux. Et j'ai sacrément envie de te déshab- dessiner, te dessiner. O-oui, te dessiner. Tu veux bien que je te désha- putain, merde- Arh. Dessine. T'as capté ?
T'as des couilles et tu vas sûrement lui montrer, à proprement parler. A bat la poésie et les mots doux. Tu vois bien qu'il n'en a que faire de ces petites phrases accrocheuses, parce que t'as littéralement l'impression qu'il te déshabille déjà rien qu'en te regarder. Ça t'amuses, ça te met déjà les choses en bouche. T'as déjà envie de jouer, d'apprendre à t'amuser avec lui. Mon type ? Son rire nerveux : tu ne sais pas si c'est de la timidité ou de la gêne. Tu n'arrives pas à savoir, ce qu'il peut ressentir si ce n'est son envie d'te sauter d'ssus. T'es humble, mais là ... N'importe qui pourrait le remarquer. C'est.. Gros, comme.. Terme. Disons juste que t'es pas.. dégueulasse, ouais. Et ça t'fait rire. Légèrement taquin et provocateur. Damn... Tu le murmures pour toi-même. Tu vas véritablement passer du bon temps, ne serait-ce qu'à le regarder galérer à trouver ses mots. T'as un beau visage, et un corps qui a l'air d'être plutôt.. Intéressant ? T'as juste envie d'le provoquer. D'le voir bafouiller une nouvelle fois. Tu gardes ton rictus, alors que tu joues avec ton verre, de t'es longs et fins doigts. Tu voudrais l'voir, hein ? Tu pouf légèrement, terminant ton énième verre en posant ensuite ta main à plat sur le siens, lui empêchant de le porter à ses lèvres. Et j'ai sacrément envie de te déshab- dessiner, te dessiner. O-oui, te dessiner. Tu veux bien que je te désha- putain, merde- Arh. Dessine. T'as capté ? Tu l'regardes. Provocateur. Arrête de boire. J'voudrais bien continuer à t'entendre parler normalement. Tu le cherches ouvertement et ça t'fait plaisir. Tu lèves légèrement ta main jusqu'à ses lèvres, ton indexe frôlant ses pulpes, avant de la récupérer. J'pourrais bien t'offrir c'que tu veux. Tu termines ton dernier verre, indiquant au serveur qu'il sera ton ultimatum. Mais j'veux d'abord te voir un peu à l'oeuvre. J'veux voir, savoir, si le petit artiste est joueur. Tu attends de voir s'il comprend. Parce que toutes t'es allusions sont sexuelles. Et tu l'vis bien. Sincèr'ment.
Quelle idée de demander à Dakho s'il voulait voir son corps ; ça paraissait évident, le petit gars ne faisait que mater le vagabond depuis qu'il l'avait croisé. Sa musculature semblait ne pas être partielle - et mieux encore, il s'assumait tellement que Dakho était certain d'adorer le spectacle. Il ravala sa timidité, qu'il n'avait pourtant jamais, et qui était sûrement due à cette foutue surprise qui ne quittait pas son esprit. Puis il marmonne, yeux rivés sur le liquide de son verre à moitié vide ; O-ouais, j'aimerais bien le voir. Ton corps.. nu, enfin, ouais.. Ouais. Dur de retenir ses bégaiements, il les maîtrisait pas, pas encore. M'entendre parler... normalement ? L'artiste suivait pas, suivait plus, et sa présence s'en alla lorsqu'il sentit le doigt de son coup de coeur caresser ses lèvres pulpeuses ; c'était pas si dérangeant, mais il frissonnait, parce qu'être touché, c'était pas quelque chose qu'il subissait souvent, aussi frustré cela sonne-t-il. Pire encore ; être tripoté par quelqu'un d'aussi attirant à ses yeux, il ne connaissait pas, ou peu. Alors, le manque d'habitude, mélangé à l'attirance physique provoquait un sacré cocktail d'excitation dans le corps du gars. Gars qui ne comprenait pas ce qu'on lui racontait. Me voir à l'oeuvre ? Qu'entendait-il par là ? Jouer ? Dakho haussa un sourcil, puis fronça les deux, penchant sa tête sur le côté. Il n'avait pas trop saisi la chose, et préférait terminer son verre, qu'il comprit comme étant le dernier, pour fixer l'autre homme - ou garçon. Tu veux que je joue avec toi ? Frisson d'excitation. Le peintre était définitivement au bout de sa vie. Et.. Tu, veux jouer à quoi ? Putain ce qu'il savait pas être excitant, l'bordel. Incapable d'agir d'une manière aussi provocatrice que Soren. Il approchait son visage du sien, tentant lamentablement d'avoir l'air d'un homme, d'un vrai. Si j'accepte de jouer à tes jeux, tu poses pour moi ?
O-ouais, j'aimerais bien le voir. Ton corps.. nu, enfin, ouais.. Ouais. Il joue un peu avec t'es nerfs. Toi, le gamin trop impulsif et violent. Sa gêne, son stresse, sa surprise créer quelque chose qui sûrement pimente les choses. Habituellement, t'es pas attiré par les hommes, ou pas plus que ça. Il t'arrives d'en accepter un dans t'es draps de temps en temps. Mais pour la majorité de t'es nuits, se sont des courbes féminines qui oses te faire languir. Mais ce soir, tu n'as pas envie. Parce qu'il te plaît bien et que tu as le désir et la curiosité de t'en rapprocher. Et.. Tu, veux jouer à quoi ? Ton rictus vient s'élargir doucereusement, lentement. D'une manière dès plus perverse et abusive. Et il se rapproche de toi. A-t-il prit son courage à deux main, pour oser agir de la sorte ? Si j'accepte de jouer à tes jeux, tu poses pour moi ? Donnant, donnant. Un service pour un autre. Un désir pour en combler un second. Pourquoi ne pas commencer à jouer en partant de cela. Alors faisons comme ça mon beau. Tu ne dis rien de plus, le laissant ainsi dans le flou, te levant simplement, les mains dans les poches. Suis-moi. Un ton autoritaire qui ne te quitte jamais. Parce que malgré ton âge, tu sembles beaucoup plus vieux, de par t'es agissements, de par t'es manières de voir le monde, de par aussi, t'es gestes et t'es paroles. Tu n'es pas un gamin qui s'en prend à la vie parce qu'elle t'a pourrit. Non. Tu fais ce que bon te semble : tu te laisses guider par tout, et n'importe quoi. Parce que tu présumes ainsi que ton existence sera comblée. Tu passes dans le long couloir aux lumières tamisées qui se trouve au fond du bar, stoppé à l'entré par un vigile qui finalement te salue et te laissant passer. Toi, et ton artiste, lorsque tu lui as indiqué qu'il était avec toi. Marchant sereinement, trop souvent maître des lieux, tu finis par entrer dans une pièce, verrouillant derrière le brun. Tu t'assoies à ton aise, sur la banquette, t'es pieds sur la table basse en face. Tu attrapes une bouteille à ta droite, que tu ouvres sans grand mal en prenant une gorgée de l'eau bénite, peut-être un peu trop alcoolisée. Si tu veux voir mon corps, montres-moi d'abord le tiens. Le voilà. Ce même sourire perché sur t'es pulpes. Pervers. A n'en plus pouvoir. Lâche toi un peu.
L'artiste n'était pas d'un naturel très obéissant, mais l'ordre de Soren sonnait comme une demande à ses oreilles. Il le suivait donc, dans un silence religieux (alors qu'en réalité, il se demandait ce qu'il était en train de foutre). Il suivait un parfait inconnu, qu'il matait depuis des jours déjà, et qui l'avait abordé comme si de rien n'était. Et si Soren était un pervers sexuel ? Dans quelle merde se trouverait Dakho ? Il préférait ne pas imaginer, le suivant tête baissée, non sans se surprendre de la facilité avec laquelle le vagabond passait partout. Qu'est-ce qu'il faisait ? Aucune idée - mais il devait être proche de certaines personnes de ce bar, si bien qu'il avait un tas de privilèges. Verrou, le garçon s'assoit, et Dakho reste là, à le fixer, bouche bée, comme un con. Ok. Ils font quoi, maintenant ? L'artiste ne pensait pas être seul dans une seul, encore moins dans ce genre de salle, avec l'autre mec. Bon, quand il lui a dit de le suivre, il se doutait bien qu'ils n'allaient pas faire des crêpes, mais, même. Te montrer mon corps ? Haussement de sourcils, l'artiste regarde autour de lui. Il saisit pas, ou plutôt, il préfère ne pas saisir ; il s'expose pas souvent, et encore moins devant un mec aussi canon. Il voulait quoi, au juste, Soren ? Un strip-tease ? Me lâcher ? Haussement de sourcil, sourire lubrique, Dakho tente de dissiper sa timidité mal foutue, son stress qui n'a pas sa place, sa surprise trop marquée. Alors, il s'approche du beau garçon, leurs genoux se touchant ; puis il attrape les pans de son propre haut, ondulant doucement son corps ; il n'a jamais fait ça, il l'a déjà vu, mais il ne l'a jamais fait. Alors il doit paraître maladroit, presque gamin, malgré son âge - faite que Soren ne se foute pas de lui. Puis, merde. Ne se sentant pas excitant pour le moins du monde, le garçon s'occupe plus de poser son derrière à côté du japonais, croisant ses jambes. Tu.. Tu veux bien me donner à boire ? J'en ai besoin pour te bai- Me déshabiller, enfin, jouer, t'as capté. Donne.
T'as l'impression de voir une putain d'pucelle. Et ça t'fait rire. Pas méchamment cependant. C'est peut-être toi au final, qui est trop ouvert, trop pervers et trop naturel. Trop sans gêne aussi, mais cela restera sous silence. Alors tu le vois se rapprocher d'toi, un peu trop. Il tente un truc. Tu ne le juge pas. Tu le regarde, simplement. Et tu souris en le voyant venir s'asseoir à côté d'toi finalement. Tu.. Tu veux bien me donner à boire ? J'en ai besoin pour te bai- Me déshabiller, enfin, jouer, t'as capté. Donne. Tu peux pas t'empêcher d'le trouver mignon sous sa gueule aux semblants peu agréable. Son visage fait stricte, froid. Mais ses traits perdus et légèrement désemparés offres un tout autre spectacle. Donne ? Tu le prends au mot et ça t'excites de le torturer. Parce que tu attrapes alors sous t'es mots son col, l'obligeant à venir au dessus de toi - à califourchon. Cette dite main finit alors sur son fessier, posée, naturellement et comme si de rien n'était. Les ordres c'est moi qui les donnes l'artiste. Un ton ironique, moqueur mais véridique. Et t'attrapes là, à la volé ses pulpes, glissant en même temps dans sa main la bouteille ; malgré le fait que tu le lâche pas. Tu t'es pas trompé, ses lèvres sont charnues. Agréables. Douces. Elles procurent, une sensation inébranlable. Tu finis cependant par mettre fin à cet échange, chaud et passionnant, le regardant finalement avec attention. Redressé, ta main se retrouve alors sur sa cuisse, ta seconde attrapant ton paquet d'clope. Tu l'allumes. Tu profites de cette vue. Et de ce corps au dessus du tiens. Tu vois. Je les verrais bien plus bas, moi. Ton regard dit tout. Tu vises ses lèvres, tu vises ta virilité. Et puis au final, c'est toi qui le domine et il doit le sentir. Pauvre enfant, qui vient se perdre entre t'es bras trop brusques.
S'il pensait que Soren lui obéirait et lui donnerait la bouteille sans discuter, Dakho semblait s'être planté un doigt où je pense, et bien profondément, vu la réaction du garçon. Après avoir hoqueté en sentant son col être saisi, le coréen manquait presque de rougir lorsqu'il se retrouvait assis à califourchon sur l'autre. Panique, panique, panique. Panique encore plus lorsqu'il pose sa main sur sa fesse. Panique beaucoup plus lorsqu'il pose ses lèvres sur celles de l'artiste. Respiration coupée, il ferme les yeux un court instant ; d'abord il hésite, puis finalement, il répond au baiser du garçon, parce que putain, il en crevait d'envie, et merde, il embrassait bien - il pouvait bien s'laisser aller une fois dans sa pauvre vie, non ? Pauvre Dakho, toujours là à s'abstenir, à regarder, à adorer, à vouloir, et à ne pas avoir. Là, il s'abstenait, il regardait, il adorait, il voulait, et il avait. Alors il saisit la bouteille, râlant uniquement lorsque ses lèvres se séparaient des siennes. Il but quelques gorgées, comme ça, se foutant pas mal qu'il y ait des verres ou non. Il ignorait, aussi, royalement sa précision concernant les ordres ; Dakho était toujours là pour contester n'importe quelle demande. Pas souvent non plus - mais si Soren lui demandait de se déguiser en je ne sais quoi, il pouvait être sûr de se faire envoyer chier. Plus bas ? Dakho baisse les yeux, sa main, la pose là, plus bas, sur ce qui fait de Soren un homme pour sûr, n'appuyant que très légèrement. N'a-t-on pas dit un service contre un autre ? Alcool, alcool, je t'aime, tu facilites tellement la chose. Elles iront satisfaire tes parties intimes une fois que tu auras satisfait mes yeux, le vagabond. Putain, alcool, qu'est-ce que t'es beau.
Gamin capricieux aux milles facettes ; il t'inspire et te donne une certaine satisfaction. Tu le regardes boire sans retenue ; tu récupères ton du ensuite. Ton sourire ne s'éclipse pas. Belle bête de foire que voilà. Plus bas ? Et c'est sa main qui vient t'taquiner. Il te cherche, baignant dans l'inconscience ; forme dérivée d'une certaine innocence. Et ça t'plaît, petit à petit, toujours plus. N'a-t-on pas dit un service contre un autre ? Tu prends un air légèrement surpris, terminant la bouteille grisée entre t'es doigts, Elles iront satisfaire tes parties intimes une fois que tu auras satisfait mes yeux, le vagabond. et tu finis par répondre à ses provocations. Bien. Il a été réglo avec toi, alors tu le seras en retour ; jusqu'à ce que tu n'es plus envie. Tu retires ta veste, tu la délaisses. De la même manière que ta pauvre vie. Tu retires ton haut, jeté Dieu ne sait où. Il le voulait, ton corps. Il l'avait, face à lui en cet instant si lubrique. L'alcool l'aidait, l'alcool ne le sauverait : en aucune façon. Maint'nant tu fais c'que tu veux. Bien sûr que non. Sa liberté, tu la tiendras au moins le temps d'une soirée. Mais il l'a dit : un service pour un autre. Tu le laisses cependant profiter de la vue. Tel un prédateur gisant sur sa belle petite proie, la fixant en attendant le meilleur moment pour lui sauter à la gorge.
Surpris mais agréablement, Dakho fixait le corps de l'autre se dévoiler sous ses yeux gourmands. Timide, il n'osait quand même pas dire honnêtement qu'il appréciait le spectacle. Musclé, bien foutu et divinement sexy. Le gamin qu'il avait sous lui était d'une beauté à en faire pleurer une Reine. Mais il restait timide, gêné, il savait pas comment faire, il hésitait. Il voulait toucher, profiter, mais hors de question de passer pour un mec facile. Surtout pas auprès de lui, pas auprès de Soren. Parce que Soren était d'une beauté inouïe. Il l'attirait. Comme un aimant. Un amant. J-je.. C'est qu'il fait moins le malin, là. Il pensait pas qu'il allait céder, enlever le haut, et lui dire qu'il était libre de faire ce qu'il voulait. Il pourrait fuir, partir, l'ignorer, dorénavant, mais putain, il avait une occasion dingue qui caressait la pulpe de ses doigts. Mais s'il passait pour un vulgaire queutard ? Non, il voulait pas. Il l'aimait pas non plus, mais il l'admirait, il le trouvait si beau, si divin, si merveilleux. L'artiste soupire, ses joues toujours teintées de rouge. Tant pis. Il relève alors le visage de l'autre, collant ses lèvres aux siennes. Elles dansent, se rejoignent, se font l'amour, presque, du moins, vu le contexte, se baisent. Il va respecter sa part du deal, le petit, parce qu'il est aussi réglo que l'autre. Alors, il caresse son torse du bout des doigts, lentement. Puis il glisse ses lèvres sur son épaule, descend, lentement, toujours aussi lentement. Il veut profiter, il a jamais fait ça, il adorait ça, pourtant. Alors il descend, continuellement, plus bas, toujours plus bas, goûtant sa peau, son torse, musclé, beau. Et il finit à genoux, entre ses jambes. Dakho n'aimait pas la soumission, il n'aimait pas être dans cette position. C'était le genre de gars qui, même s'il l'avait dans le derrière, préférait être au dessus qu'en dessous. Qualité ou défaut, ça reste à voir. Le petit humecte ses lèvres, déboutonnant son jean, pour tenter de faire face à son boxer. Il savait pas comment faire, il maîtrisait pas ce genre d'actes, il savait même pas s'il était bon à ça ou pas. Et il priait qu'il le soit, bizarrement, qu'il soit une bonne suceuse, aussi vulgaire cela soit-il. Il embrassait alors son bas ventre, préférant fermer ses paupières pour ne pas avoir affaire à son regard, à ses envies. Autant être égoïste tout en partageant, autant profiter tout en se restreignant. Alors, il commence à poser ses lèvres sur le tissu qui couvrait l'intimité de l'autre, qui les séparait encore de la luxure certaine. Et il allumait, encore, encore, se cachant sous une allure fière alors qu'au fond, il avait peur, il savait pas où s'placer, quoi faire, comment. Il voulait plaire et il plaisait, mais à quel prix ?
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