:: anciens rp Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

unfold me (ft. hiroki)

«Invité»
Invité
Anonymous
Lun 7 Mar - 10:19
Invité
pardon pcq j'ai edit le premier post et j'ai perdu tout le rp unfold me (ft. hiroki) 3374096003
«Sena Hiroki»
Sena Hiroki
date d'installation : 05/03/2016
messages : 1495
pseudo : c e z
avatar + © : jungkook - laulau.
emploi/études : /coming soon
jv détruire hiroki
Lun 7 Mar - 23:32
Sena Hiroki
« Putain mais nique sa mère là ! » Il a presque envoyé son téléphone déjà ébréché valser  contre le mur, tapisserie rose jaunie, désséchée par le temps et l’humidité. Il jouait à color switch le con, quand il a reçu le message qui a foutu en l’air son nouveau score. Réponse sèche et froide, témoignage amer de sa rancune. « Ok mais c’est qui en ft ? »
Miuna.
Le cœur se resserre.
Est-ce qu’elle va bien ? Les pieds commencent à taper sur le sol tandis les doigts martèlent nerveusement les fissures de l’écran à l’attente d’une réponse trop longue à venir. Petite musique, la luminosité se ravive, il lit environs quatre fois son message avant de répondre sans hésiter. « Je suis là dans une dizaine de minutes », c’est un peu ambitieux quand on est à l’autre bout de la ville.
Au final, c’est avec trente minutes de retard qu’il pénètre dans les rues de Meguro. Il les évite pourtant, parce qu’elles sont trop belles et qu’il fait tâche dans le décor avec son vieux jean troué, les phalanges abîmées, les cheveux emmêlées. Mais pour Miuna, il pourrait faire le tour du monde. Le pas est hâtif, la gorge boudinée, respiration saccadée, il tient maladroitement une clope à moitié consumée entre ses doigts secoués par le froid.
Elle est là, au milieu de la foule. Le vent frais embrasse ses joues rougies et entraînent ses cheveux ébènes dans une danse zéphyrienne. Une poupée de porcelaine fissurée de tous les côtés, on en vient à se demander comment elle tient toujours debout. Elle sursaute au craquement des branches, aux bruits des pas précipités.
Il s’approche, hésitant, avant de poser une main sur l’épaule de la nippone esquintée. « Miuna ? » Surprise par ce contact un peu trop soudain, trop brusque, trop maladroit, elle se retourne pour lui faire face et il recule d’un pas. « Je suis désolé, j’voulais pas te faire peur. Tu vas bien ? »



«Invité»
Invité
Anonymous
Mar 8 Mar - 10:06
Invité


unfold me


Le contact fait bourrasque sur son épaule. La gorge se serre.
Elle est pas prête, Miuna. Elle est pas prête alors elle se contente de souffler son soulagement en voyant que ce n’est que lui. C’est Hiro qui est finalement venu. Elle ne le connaît pas tant que ça. Elle a juste une affection sans nom pour lui, quelque chose qui s’est tissé en l’espace d’une fin de nuit. Dans les pleurs silencieux.
Elle a le sourire maigre. Mais une fille doit toujours souris. C’est impoli, une fille qui ne sourit pas –papa le disait en fronçant ses sourcils fournis.
Par réflexe, elle salut simplement, d’un mouvement de tête.
« Merci d’être là. »
Elle ne sait plus pourquoi elle l’a fait venir. Elle sait juste que comme le jour où il l’a trouvée, il fait effet d’un souffle frais sur ses brûlures.
Peut-être qu’elle va renverser ses émotions sur le pauvre Hiro. Le renverser dans ses émotions, lui aussi. L’y perdre au travers.
Elle s’éloigne un peu. Miuna ressent tout au centuple et le souffle éloigné d’Hiro, elle a l’impression qu’il est tout près, un peu trop près. Nauséeuse.
« Thé ? »
Elle connaît le salon par cœur. Elle connaît les alcôves privées, les salles prévues pour les groupes, la salle commune pour le commun des mortels. Miuna n’est pas le commun des mortels. Elle n’en est pas forcément fière. Pas spécialement friande des saluts clownesques qui agitent les travailleurs du salon. Bonjour mademoiselle Yū, voulez-vous une salle privée mademoiselle ? Et les regards furtifs en direction d’Hiro qui se contente probablement de suivre.
Elle oublie qu’il n’est pas particulièrement familier aux salons de thé comme celui-là.
On leur prépare une alcôve, prend leur commande, referme la porte coulissante sans bruit.
« Quand la commande sera arrivée, il nous laisserons en paix. »
Elle avait dit d’une voix éteinte. Le regard en direction du sol. Cheveux qu’elle ne dégage plus de son visage. Elle ne précise pas que c’est insonorisé –elle ne l’aurait pas traîné là, sinon.
« Désolée. C’était brusque et inexpliqué. J’avais besoin de voir quelqu’un d’autre que l’employé de la maison et le chauffeur. » et pas Yoshi. Pas ses sœurs. Pas son frère. Encore moins ses parents. Elle ne veut voir aucune de ces personnes. Elle ne veut même plus dormir chez elle. Chaque échange avec eux lui rappelle son secret trop bien gardé. « Si tu n’aimes pas la position traditionnelle, je peux demander une table et des chaises ... Hiro? »
T'es toujours là? Ou j'suis toute seule?
«Sena Hiroki»
Sena Hiroki
date d'installation : 05/03/2016
messages : 1495
pseudo : c e z
avatar + © : jungkook - laulau.
emploi/études : /coming soon
jv détruire hiroki
Mar 8 Mar - 21:19
Sena Hiroki
Miuna, elle s’contente d’éviter la question, quand on lui demande comment elle va –ça fait deux fois aujourd’hui. Elle s’pense peut-être rusée, que personne ne va remarquer. Mais Hiro, il sait. Il sait qu’au fond, elle est brisée, la poupée fissurée lâchée en haut de l’escalier. Il essaye de ramasser les morceaux avec toute la maladresse qui le caractérise, mais comment réparer quelqu’un quand on ne sait plus comment fonctionner nous-même ?
Il se contente de la suivre sans poser d’avantage de questions, intimidé par ces lieux bien trop grandioses pour la petite chose qu’il est. Miuna c’est un soleil. Y’a tous les regards qui s’illuminent quand elle rentre dans la pièce et personne ne semble remarquer qu’elle ne brille plus aussi fort qu’avant. Il n’est qu’une grosse masse d’ombre derrière elle, et comme une ombre, il suit ses pas en silence.
« Ben on est un peu dans un salon d’thé, t’es conne ou quoi ? » C’est c’qu’il aurait répondu à n’importe qui d’autre, mais à Miuna, il hoche la tête, à Miuna, il force un sourire un peu crispé mais plein d’bonnes intentions. Pour la mettre à l'aise, pour lui montrer qu'elle a pas besoin de faire semblant, avec lui.
Déchaussé, assis sur ses talons, il observe, découvre timidement la pièce en tatamis un peu trop grande pour leurs corps trop lourds. Ce sont les souvenirs qui pèsent sur le sien. Ceux des dimanches après-midi, quand maman, voulant s’accoutumer aux cultures nippones, l’emmenait dans des salons tout pareils. Peut-être moins beaux, définitivement moins pompeux, mais majestueux dans ses yeux d’enfant. L’encens l’enivre. Il fixe le chabana, là, devant lui, faute de ne pas pouvoir contempler la Yu à la tête baissée. Pendant une seconde, il revoit sa mère, fière dans son kimono en soie rose porter la tasse à ses lèvres délicatement rosée, pareilles à ses joues. Absence. « ... Hm ? Ah, non. T’inquiètes, c’est très bien comme ça. » N’importe quoi, pour rentrer un peu plus dans ton monde, dans ta tête. Il se redresse, les doigts pianotent nerveusement sur ses genoux repliés. « Miuna. Est-ce que tu veux en parler ? Ou est-ce que tu voudrais que j’te raconte une blague ? Que j’te change les idées ? » Il sait pas comment s’y prendre. Pas l’habitude, l’attention, c’est pas son truc. Il pense minutieusement ses mots avant de parler, trop peur de brusquer, d’foutre en l’air leur complicité naturelle. Il déglutit, regard sur la tête brune de la gamine démunie.



«Invité»
Invité
Anonymous
Mer 9 Mar - 11:53
Invité


unfold me
Miuna, elle est pliée. Elle s’est pliée sous le poids des évènements.
Alors les mots, elle n’veut pas les dire.
Les faits, elle n’veut pas qu’ils soient réels.
Peut-être qu’en les rendant réels, ils réapparaîtront, au coin d’une autre rue.
Elle a peur. Craintive de nature, elle était. Aujourd’hui, elle sursaute en s’entendant respirer un peu trop fort.
Elle regarde Hiro avec ses yeux entiers.
« J’ai peur. » elle lâche. Faussement simple. S’il savait comme elle a peur.
Elle qui avait l’habitude de gâcher l’enfer des autres avec son paradis désuet. Elle brûle sous les regards impassibles des passants, dans son nouvel enfer fleurissant. Qu’elle crève dans sa peur invisible aux yeux du monde, l’enfant-femme aux mimiques qui font mascarade.
« Je sais pas à quoi il ressemble. » elle accompagne ses mots de mouvements de tête qui vont de gauche à droite. Puis de droite à gauche. Encore et encore. « Mais j’ai peur de regarder les foules et de voir son visage. » disgracieux. Elle caresse les mots, n’effleure qu’une partie de ce qu’elle pense. Pourtant elle y arrive, elle arrive à les tracer, ces mots malgré la gorge enflée par les lettres qui l’obstruent.
Elle veut pas mettre mal à l’aise son nouvel ami.
Elle veut vraiment qu’il soit son ami –parce qu’il est là, parce qu’elle veut qu’il soit là.
Elle a besoin de personne d’autre –là, tout de suite. Juste un ami comme ça.
« Tout m’effraie. Les contacts, les souffles trop proches, les voix masculines, les regards. »
Alors elle continue de parler de sa peur, parce qu’elle prend trop de place. Elle envenime ses nuits, elle salie sa vision du monde.
La vie de Miuna est filtrée en sépia.
Elle regarde des scènes photographiées par ses regards farouches.
« J’avais jamais peur avant. Tu connais la peur, toi ? t’as déjà eu tellement peur que ta gorge s’écrase sous le poids des battements de ton cœur ? »
Elle lui demande. Ses yeux brillent. Les larmes n’coulent pas, elles  s’étalent, créent une surface humide, font briller ses yeux soulignés par les traits fatigués.
C’est son cœur qui hurle ; partage la peur avec moi, c’est un peu trop épuisant à supporter.
«Sena Hiroki»
Sena Hiroki
date d'installation : 05/03/2016
messages : 1495
pseudo : c e z
avatar + © : jungkook - laulau.
emploi/études : /coming soon
jv détruire hiroki
Jeu 10 Mar - 3:53
Sena Hiroki
Putain d’impuissance qui lui brûle l’intérieur. Ses doigts jouent nerveusement avec le fil de son jean troué, tête baissée parce qu’il ose pas la regarder. Pourtant il les sens, ses grands yeux candides fixer ses épaules trop lourdes. Il voudrait la prendre dans ses bras, juste un instant, échanger une chaleur, un réconfort. Lui montrer que, même si elle a rencontré la brutalité, la douceur est toujours là, quelque part, dans chaque personne –sauf le scélérat, celui qui a dérobé sa fleur trop précieuse.
Mais il est pas tactile, Hiro. Il est trop brute, maladroit, il risquerait de la briser rien qu’en la touchant du bout des doigts. Alors il s’contente de l’écouter en oubliant de respirer. Sans la couper, il se fait petit. Pour une fois, il s’prend pas pour le centre du monde. Il l’attaque pas à coups de « moi je », « moi c’est pire », « ben moi… ». Il pourrait lui dire. Mes parents sont morts dans un accident d’voiture et j’aurais dû crever avec eux. Ca me hante, j’me sens tellement coupable que j’remets la faute sur mon frère. D’ailleurs, j’m’entends pas avec lui, pourtant c’est la seule personne qui m’reste au monde. Ah, ouais, et j’peux pas dormir la nuit, aussi. Jamais.
Mais ses problèmes ont l’air tellement minimes quand Miuna ouvre la bouche, quand les larmes dansent dans ses iris et se battent pour ne pas dévaler sa joue teintée. « Miuna… » Il répète son nom, encore, toujours. Inconsciemment, comme pour lui montrer qu’c’est toujours une personne, même si elle fut traitée comme un objet, un jouet. « Je suis désolé. J’aurais aimé arriver plus tôt. J’aurais tellement aimé. » Mais ça devait s’passer comme ça. C’est l’destin, et parfois –souvent-, le destin est une pute. Est-ce que tout arrive pour une raison ? Une philosophie de vie qu’Hiro rejette depuis que la Yu faiblarde et éreintée s’est retrouvée sur son lit.
Il ose la regarder. Elle a les yeux humides, suppliants chaudes, larmes de tristesse –les pires. Il voit son âme toute entière et dévoile la sienne sans concession. Enfants terrifiés, face à face. Aucun artifice. La salle est tellement silencieuse qu’on entend leurs deux cœurs battre à l’unisson. « Oui. » Il l’a connait, la peur, un peu trop bien. Elle est sa meilleure amie. Elle l’quitte jamais, elle est toujours là, sur son épaule. Elle lui murmure à l’oreille. « Oui, Miuna. J’connais la peur. C’est pas la même que toi, tu sais. Mais au bout d’un moment, on s’y habitue. On apprend à vivre avec, parfois, on l’oublie presque. » Hésitation. « J’voudrais te dire que j’te comprends, mais ce serait hypocrite. J’pourrais jamais comprendre ce que tu ressens –ce que tu as ressentis. Est-ce que tu en as parlé à quelqu’un, depuis ? »



«Invité»
Invité
Anonymous
Ven 11 Mar - 10:02
Invité


unfold me
« Je suis désolé. J’aurais aimé arriver plus tôt. J’aurais tellement aimé. »
Miuna prend une gorgée du liquide chaud, laisse cascader dans sa gorge engourdie.
Ses lippes humides s’étirent, esquisse de sourire, quand elle entend ces mots. Douceur, violence, agacement. L’amertume se dégage de sa voix, comme un poing serré trop fort qu’on brandit pas assez haut.
Qu’on lui réponde en laissant jouer les émotions, ça la fait se sentir humaine. Qu’on lui réponde avec compassion, ça la fait se sentir loin de l’action qu’elle a su provoquer en s’laissant emporter dans ce tourbillon à dentelles, ces flashs en cascade, ricochets sur sa peau opaline.
Bordel. C’est de un peu de sa faute à elle, aussi.
Elle secoue la tête, les mèches ébène danse en rythme.
Elle en aurait presque oublié qu’elle est pas l’centre du monde.
Elle aimerait bien s’excuser, dire qu’elle n’veut pas inspirer la pitié, la tristesse, donner l’impression que tous les malheurs de ce monde n’sont rien en comparaison à sa mésaventure. Mais c’est plus fort qu’elle ; elle a besoin de sentir cette pseudo-compréhension qu’elle n’a pas trouvé ailleurs, faute de volonté. Parce que c’est tellement plus facile quand son interlocuteur sait sans qu’on lui dise.
« Je peux pas ? »
La phrase se fait question sur bout de sa langue. Le goût salé des larmes submerge ses papilles. Elle se sèche les perles salées avec les manches de son pull-over. Elle n’sait plus dompter ses larmes avides de liberté. Qui voudrait être enfermé à l’intérieur d’un fruit dont on ne voudra plus jamais ?
Elle déglutit.
« Je sais pas comment ... »
Elle soupire. Elle passe ses doigts sous ses yeux encore trop humides.
« J’arriverai pas à expliquer. Les faits. Tu sais ? Je pense que c’est facile avec toi parce que, t’as compris sans les mots, j’ai peur d’y mettre mes mots. Peur des réactions. Peur. »
Lèvres pincées entre ses dents, elle s’arrête un instant. Reprend son souffle. Plante ses ongles dans la paume de ses mains.
Omniprésence de cette peur kaléidoscopique.
Elle ouvre la bouche, aucun son. Réessaie.
« Je me sens guidée par la peur, tout le temps, constamment. »
C’est toute sa naïveté insouciante, sa candeur enfantine, qui se sont écrasées contre ce mur-débris. Puis son corps tout entier s’est abandonné aux peurs et aux craintes.
« Si bien que maintenant, j’ai peur de plus ressentir la peur. »
Elle croise ses bras, les serre fort. C’est le sentiment qui fait battre son cœur ; la peur. Et sortir retrouver Hiro aujourd’hui, ça lui a fait prendre conscience. Conscience que la peur, c’est son nouveau moteur. Que la peur, c’est ce qu’elle recherche. Pas n’importe quelle peur, seulement celle qui n’se concrétise pas. Ou à moitié.
« Hiro j’crois que … je crois que j’ai besoin de cette peur. J’arriverait pas à redevenir la Miuna d’avant, pas sans ça. Est-ce qu’on l’oublie vraiment, la peur ? on l’oublie ou on la transforme en énergie ? on l’oublie ou on la teste ailleurs, pour oublier nos pires craintes ? »
Miuna, elle s'est perdue dans ses pensées, ses mots, ses actes. Elle se contrdit. Elle doit le perdre aussi, Hiro. Mais elle avait juste besoin de dire ses pensées pour les empêcher de vomir noir pendant son sommeil. Puis c'est de ça dont elle veut parler, de ces choses qu'elle n'connaît pas.
Elle se rend compte qu'elle a trop dérivé. Ses joues virent rouge, son regard s'éteint, elle pince les lèvres.
« Excuse-moi. »
«Sena Hiroki»
Sena Hiroki
date d'installation : 05/03/2016
messages : 1495
pseudo : c e z
avatar + © : jungkook - laulau.
emploi/études : /coming soon
jv détruire hiroki
Ven 18 Mar - 2:27
Sena Hiroki
Son thé a un goût d’amertume, ça l’fait doucement grimacer. Il a pas soif, il a pas faim. Il a juste rage et colère, et sa main qui s’resserre contre le verre trop joli. Miuna en face de lui recrache ses pensées, glace la pièce, tiédie son thé.
Miuna à la jungle d’ébène emmêlée. A la dégaine un peu bizarre, un peu négligée (elle n’en reste pas moins belle).
Miuna, la luciole à qui on a lâchement volé la lumière. Enfermée dans un bocal ; elle étouffe, ça s’voit. Tombée dans les vices de la peur qui s’transformera tôt ou tard en terreur ; il connait ça. Et le sauvage l’aurait coupé plein de fois, si c’était pas Miuna. Mais il bouge pas, il reste assis les yeux rivés sur ses larmes salées -il rêverait d’y toucher. Y passer des doigts maladroits en lui disant d’pas s’en faire, qu’ça va passer. Mais ça va pas passer, ça passera jamais.
Il voudrait lui en dire des choses, sur la peur. Lui parler des nuits qui l’attendent, aussi blanches que noires, lui parler des démons qui viendront bientôt la hanter ; parce qu’elle croit sûrement qu’ils sont déjà là, la candide. Sauf qu’ils se multiplieront. Tels l’Hydre de Lerne, lorsqu’elle pensera s’être débarrassée d’eux, ils reviendront par milliers, inlassablement, jusqu’à ne laisser qu’une masse noire autour d’elle qui l’a suivra constamment.
Ce n’est pas que sa fleur qu’elle a volée, la vermine. C’est toute sa candeur, toute sa beauté, tout c’qu’Hiro n'a jamais pu toucher. Il ne connait qu’une seule Miuna ; l’apeurée, déboussolée, cambriolée lâchement par un homme dont elle ne connait même pas les traits.
Miuna, tu t’es faite violée. Salement, sans pitié. Voilà, les mots que tu cherchais. Un jour peut-être, t’arriveras à les prononcer. Il baisse la tête, rivée sur sa tasse entamée.
« C’est l’un des pires vices, la peur. J’comprends c’que tu ressens. T’en as besoin ; t’as l’impression que c’est ce qui t’aide à avancer. » Il sourit aux souvenirs, relève le regard éternellement noirci. « Sauf qu’au bout d’un moment, la peur, c’est pas assez. T’as besoin de quelque chose de plus fort ; de plus concret. Tu fous ta vie en danger et celle des autres au passage, juste pour ressentir cette étincelle, cette adrénaline qu’tu veux jamais voir disparaître. »  Jouer au chat et à la souris avec les sentiments trop forts, ou pas assez. Il baisse les yeux, déglutit, l’œsophage trop serré. Hésite. Trop longtemps, peut-être ; Miuna attend. Relève la tête brusquement, les yeux vitreux, la regarde sans la regarder.
« Je crois que… » C’est la pièce des secrets dont eux seuls ont la clé ; il fait confiance à Miuna. Peut-être trop aveuglement. « Je crois que j’aime les hommes. Et ça, tu vois, ça m’fait tellement peur que j’fous ma vie en l’air depuis des mois. J’dors plus, j’mange probablement pas assez, j’m’éloigne de mes potes. » C’est pas réel. Il a l’impression d’rêver, impassible dans sa voix, dans ses gestes, dans son regard. C’est la première fois qui l’dit à voix haute, et pourtant, il ressent rien ; juste le vide qui guette sa chute. « C’est ça, le piège. Quand tu suis la peur, elle te fuit. Mais quand c’est toi qui la fuis, elle te colle à la peau. » Il divague. Ramène les choses à lui, toujours. Un soupir, sourire forcé, il relève les yeux vers son vis-à-vis. « J’suis désolé. J’dis n’importe quoi. J’veux juste que t’ouvres les yeux et qu’tu demandes de l’aide. Qu’tu te laisses pas crever, comme moi. »


Spoiler:
«Invité»
Invité
Anonymous
Lun 21 Mar - 9:26
Invité


unfold me
L’océan tumultueux de ses pensées cesse un instant ses mouvements agités. Les brises ne font plus qu’en caresser la surface, l’accalmie se fait ressentir dans les gestes et les regards un peu moins vides de sens que Miuna jette par-dessus sa coupelle de thé qu’elle tient entre ses doigts encore frissonnant. Dans son regard, la gratitude. Dans son regard, le reflet des mots qui recouvrent ses blessures, ses plaies trop vives.
Ça lui était jamais arrivé à Miuna, d’parler d’elle pendant qu’on l’écoute, d’parler d’elle et de recevoir des réponses qui réconfortent, d’parler d’elle sans qu’on lui rie au nez en comparant ses problèmes de princesse-née à celui d’autres, dans un autre endroit du monde, dans les rues sales de Tokyo, dans les endroits qu’elle ne fréquenterait jamais.
Ça lui était jamais arrivé de parler à quelqu’un d’autre que son frère et d’être écoutée. Elle s’demande parfois comment ça aurait été si c’n’était pas Hiro qui l’avait retrouvée ce soir là.
Il dit ses mots et ses pupilles ne font qu’un avec l’iris sombre de ses orbes ternes ; elle voit son cœur épinglé sur son t-shirt, hors de sa poitrine, offert à sa farouche vue. Puis elle se rend compte qu’il n’est pas spécialement friand du regard des autres quand il s’agit d’exposer les bavures qui essoufflent son cœur. Miuna comprend pourquoi il parle de lui. Elle comprend l’fait qu’il prenne son propre cas comme exemple. C’est plus facile à sonder, quand on a déjà les mots dessus. Puis ça a rassuré la gamine qui le regarde par en-dessous dans ses yeux, précieuses pierres d’onyx posées sur leur drap lilial.
« Hiroki … »
Elle voit que le regard se relève. Les dernières paroles prononcées empreintes de cette sincérité naturelle, qui se tisse dans un ton de voix, un regard brillant qui se plante dans le sien. Et ses craintes se terrent dans cet endroit dont seule la nuit solitaire possède la clé. Cet endroit qui s’est fermé un peu grâce à Hiroki et son oreille attentive, ses conseils basés sur son expérience personnelle.
« Merci beaucoup. »
Elle lui donne ce regard, ce sourire, tous pleins de cette compassion, de cette compréhension dont elle a toujours eu le secret. Cette mimique apaisante qu’on dit signature de la gamine-soleil ; c’est son visage tout entier qui sourit et elle ose même prendre de ses mains une de celles d’Hiro.
Elle se contente de ça parce qu’elle se dit qu’en laissant ces mots s’échapper, des mots qui piquent la gorge, des mots-châtaignes dont les épines viennent effleurer la langue, on recherche pas toujours une réponse à ces mots. Elle trouve ça trop intéressant de se dire des mots, de s’échanger des mots plutôt que d’en écouter un livre entier sans jamais interrompre de ses propres lignes. Cet échange avec Hiro lui a redonné des envies qu’elle pensait à tout jamais disparues ; des envies d’ailleurs, le courage de sortir de sa chambre qui l’écrase entre ses murs trop hauts.
« On va pas crever, hein ? » elle dit, l’innocence dans le regard, la candeur dans la voix, les mains qui serrent sa main, les yeux qui sondent l’insondable. « Puis maintenant, tu as mon numéro aussi. »

dsl je sais pas ce que c'est jcrois que j'ai essayé d'faire une genre de final au rp, genre pour qu'on finisse et tout, mais ça ressemble à un rp kkesque fais-en cque tu veux
«Contenu sponsorisé»
Contenu sponsorisé
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
EMOJIS & CIE  :: anciens rp-
Sauter vers: