choice and chance (noa)

Ootd. Un coup de chance, ou un coup du destin. Nanako aime penser que c'est un peu des deux. Qu'il n'y a pas qu'un seul chemin tout tracé pour chacun de nous, qu'on a tous aussi des cartes à jouer. Des années plus tôt, le destin lui avait amené Noa sur sa route, qui s'était perdue dans la sienne. Mais c'était le choix de Nanako de faire quelque chose, de faire de son mieux avec son peu de moyens pour aider cette inconnue, cette fille qui sortait de nulle part et qui n'avait nulle part où aller. Plus tard c'est la vie qui les a séparées, Nanako a perdu la jeune Nao de vue, et à force du temps, l'a un peu oubliée, laissant le visage fin et délicat s'effacer peu à peu de sa mémoire. Jusqu'à ce qu'elle tombe sur le nom de Kim Noa dans une annonce quelconque sur internet, et des Kim Noa il y en a pas mille. Et Nanako n'en connait qu'une. Un coup de théâtre cette fois, et elle n'a pas hésité. Elle ne s'est pas demandé si c'était une bonne idée, ce qu'elle allait pouvoir lui dire, si elle se rappellerait d'elle. Nanako, plantée au beau milieu de la rue, compose machinalement le numéro indiqué sur la page. Elle porte le téléphone à son oreille, et de vieux souvenirs en sépia lui reviennent en tête. Le jour où elle a connu Noa, les premiers mots qu'elles se sont dits, le deuxième jour. Et le dernier où elle l'a vue. On peut jamais savoir, un jour aussi normal que celui-là, que c'est la dernière fois que l'on voit quelqu'un. On peut pas penser à lui dire ce qu'on pourra regretter de ne pas lui avoir dit. Parce que la vie s'en fout de ça. Elle éloigne les âmes sans états d'âme. Un premier bip la rassure. Le numéro fonctionne. Nanako sent sa gorge se nouer. C'est pas de la peur, elle n'y croit simplement pas. Que Noa soit là, quelque part, sous le même ciel, peut-être à quelques pas de là. Que la vie ait décidé de les réunir à nouveau. Et cette fois le choix de Nanako est simple. Elle laissera pas passer cette chance. Moshi moshi ? Un second bip lui répond. Nanako se remet à marcher, sans direction. Deux autres bips. Une voix féminine décroche. Noa ? Elle l'a reconnue tout de suite, et le visage de Noa s'éclaircit dans son esprit. Les souvenirs de sépia retrouvent des couleurs. C'est Ogawa Nanako. Je sais pas si tu te souviens de moi, depuis le temps... Qu'elle se souvienne d'elle, qu'elle ne l'ait pas oubliée. J'ai vu ton numéro sur internet, du coup je t'appelle pour... Pour quoi, en fait ? Pour prendre de ses nouvelles, ou pour être sûre que c'est bien elle, pour être sûre que Noa existe toujours réellement ?

Ootd.
Est-ce que les choses allaient mieux maintenant ? Elle regardait à travers la fenêtre depuis son sofa. Maintenant cela faisait des jours qu’elle avait évité le silence de son appartement et elle était incapable de dire si les choses allaient bien ou non. Elle imaginait que oui, rien d’assez grave n’était arrivé pour qu’elle ait des raisons de s’effondrer en tous cas. Détournant le regard de la fenêtre pour le poser sur la table basse lorsqu’elle entend son portable vibrer, elle se penche légèrement pour regarder l’écran de celui-ci ; ce n’est pas un numéro qu’elle connaît. Pourtant, elle ne donne pas son numéro de téléphone facilement. Dernièrement ses amis s’amusent à donner son numéro quand l’alcool a pris la moitié de sa tête. Partager son numéro sur les réseaux sociaux ou même le vendre n’est pas très malin. Une fois par exemple, elle a reçu tellement d’appels de fans et de psychopathes qu’elle a dû changer de numéro au bout de quelques heures… Le regard accroché à ce téléphone qui sonne toujours, elle finit par décrocher ;

Noa – Oui… Elle dit d’un ton déjà légèrement exaspéré, elle se reprend un instant et ajoute Oui c’est moi… Qui est à l’appareil ?


Elle a beau ne pas avoir de mémoire pour les choses futiles- et ne pas avoir la mémoire facile tout court, il y a des choses et des prénoms qu’elle n’oubliera pas. Il lui faut se redresser sur le sofa car l’espace d’un instant elle a l’impression que le sang ne circule plus correctement dans ses veines. Laissant la jeune femme poursuivre, elle a l’impression une fois redressée de s’être redressée trop vite et ne tente même pas de se lever pour marcher de peur de tomber aussitôt.

Noa – …Excuses moi, je suis toujours là, je- Tu as trouvé mon numéro sur internet ? Un soupir silencieux s’échappe de ses lèvres Ils se sont encore amusés à partager mon numéro… Elle dit en passant une main sur son visage avant de se reprendre et lancer Comment est-ce que tu vas Nanako ? Tu es toujours sur Tokyo ?