Asshole. (I need you) ± Ryûsei

Un bras autour de ta taille qui te rapproche vers un corps qui ne t’attire pas mais tu ne réagis pas, tu gardes ton regard droit devant toi, tes mains serrent le verre qu’elles entourent un peu trop fortement mais personne n’y prête attention, personne ne te prête plus attention. Tu le sens se rapprocher de ton oreille pour l’entendre murmurer ses divagations dans ton oreille et tu coupes ta respiration lorsque tu sens son souffle atteindre ton nez. Un rire gras retentit, l’étreinte se ressert tandis que son autre main passe avec envie sur ton bras dénudé, laissant apparaître ta peau blanche comme de la porcelaine. Tu ne réagis toujours pas. Il fut un temps où tu te raidissais dès qu’un homme inconnu te touchait de cette façon mais tu as appris à ne plus rien ressentir, à te détacher de tes sentiments et à présent, c’était naturel, tu jouais de tes charmes, tu faisais semblant mais jamais tu ne dévoilais tes pensées, tu étais le personnage que ces hommes voulaient que tu sois.
Tu te tournais vers l’homme en face de toi, ses yeux te fixant, un voile d’alcool troublant sa vision, un sourire de loup sur le visage, il tentait de formuler des phrases, tentait de te convaincre qu’il n’était pas un type louche mais un homme respectable qui te traiterait comme une princesse et même si tu acquiesçais, tu savais que c’était un mensonge, si cet homme respectable, il ne traînerait pas dans les bas-fond de Tokyo dans ce bar miteux et ne tenterait pas de te mettre dans son lit. Tu avais appris à reconnaître ce genre d’homme, ceux qui mentaient sur eux-même, qui prétendaient être plus respectable que la vérité pour t’impressionner mais tu avais côtoyé les “respectables”, ceux que tu considérais comme tes sugar daddys et ils ne dégageaient pas le même aura. Seulement, tu ne les trouvais pas à tout les coins de rue alors tu te contentais de ces loups qui venaient te guetter pendant plusieurs nuits avant de tenter leur chance, sachant que tu ne les refuserais pas, tu avais besoin d’argent et ils étaient prêts à te le donner en échange d’une nuit.
Il t’entraîne loin du bar avec son bras autour de ta taille, indication qu’il est temps de quitter les lieux pour se rendre à l’hôtel le plus proche. Tu ignores le regard du barman, habitué à te voir partir avec un homme différent chaque soir. Il ne dit rien mais tu peux lire dans son regard qu’il s’inquiète, qu’il a envie de te dire de ne pas faire ça mais tu joues l’ignorante, celle qui ne comprend pas les signes qu’il t’envoie. La fraîcheur de la rue te surprend comparé à la lourdeur du bar et l’homme se rapproche de toi. Vous commencez à marcher mais tu te retrouves rapidement à le soutenir avant qu’il ne s’écroule sur toi.