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(évent) 一日に夜, katsumi

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Mer 18 Mai - 23:00
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一日に夜
Le bruit assourdissant de la populace s'apaise lorsqu'il ferme la portière de sa voiture. Un soupire de bien être en s'en rendant compte de cela. Son téléphone en main, un sourire bête plongé sur le bout de ses lèvres. Il écrit à cette femme qui signifie tant et trop peu à la fois. Cette femme, qui l'a fait voyager, respirer. « Je suis là d'ici dix minutes, je viens de sortir du boulot. (évent) 一日に夜, katsumi 263a » Ni plus, ni moins. Rester courtois, parce qu'un débordement dans la vie d'un Homme arrive trop vite. Un débordement qui laisse à sa vie un goût trop souvent amer selon les expertises. Et il n'aimait pas la faire attendre. Non. Mais il n'avait pas pu fermer avant.
Le moteur de sa voiture - bruissement se mêlant aux autres, il prit naturellement la route jusqu'à l'orphelinat qu'il côtoyait depuis presque trois ans maintenant. Certains le voyait comme un ange, d'autre comme un saint. Certains comme une illusion, et puis peut-être une chimère, pour sa forme idyllique. Mais lui se dira juste humain. Parce qu'il aime un peu trop son prochain, parce qu'il aime un peu voir le sourire sur le visage d'inconnus ; dont il ne se souviendra peut-être même plus de leurs visages. Seulement de leurs traits.
Il arrive enfin. Tout cela le fatigue, à la longue. Le bruit, la ville. Les passages, les nouvelles têtes : la population. Parfois il rêverait de se retrouver seul. Isolé. Mais il sait très bien que l'être humain n'est pas fait pour errer dans la solitude la plus plate. Alors, il se contente de retrouver ceux qu'il aime. Et c'est en descendant de sa voiture qu'il fut accablé par une étrange sensation, dès plus agréable et dès plus harmonieuse. Deux enfants se jetèrent presque sur lui, à l'appeler naturellement, s'accrochant à ses jambes.
Cela fait trois ans qu'il les vois. Trois ans qu'il les aides. Trois ans, qu'il se fait passer pour le père noël sans porter de costume, qu'il se fait passer pour un lapin lorsque pâques approche (...) Et il se baisse en les serrant un peu, ses mains dans leurs chevelures. D'autres l'attendent sagement avec la maîtresse de maison. Mais lui, en se relevant, il pose son regard sur cette nymphe dont il pourrait redessiner les traits tant il les connais. Il lui sourit naturellement, avançant avec les deux bambins devant lui. Il passe sa main sur la hanche de son amie, lui embrassant le front. Dans une simplicité déconcertante et chaleureuse. Tu vas bien ?
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Sam 21 Mai - 18:31
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"How to dance
in blood and
remain sane?"

TENUE + Les rayons du soleil éclatant en millions de cristaux sur sa blouse luxueuse, la jeune femme se pressait parmi la foule morose. Elle semblait être une apparition envolée de ses nuages huchés sur les monts bleutés du ciel. Céleste était-elle, ses joues rougies par une démarche empressée, les lèvres se serrant, tentant de retenir le battement de son sourire candide. Un panier d’oseille encerclant son avant-bras, une atmosphère pastorale saillant sa silhouette pourtant apprêtée élégamment. Il la faisait revivre…il était le graal dont le seul rêve l’abreuvait de jouvence et de douceur. Le matin même s’était-elle empressée hors du lit, choisissant une tenue « officielle » telle une première dame avec langueur et retouchant la fournée de tartes qu’elle s’était amusée à préparer en compagnie de la servante de la maison Hasa. Elle se présentait alors à l’orphelinat comme le symbole de la charité religieuse de sa paroisse. Les yeux incrustés d’étoiles papillonnaient autour d’elle, alors qu’elle cueillait mielleusement tous les sourires, les rendant à son tour telle une reine. Pourtant son battant était ailleurs, il se serrait…manifestait sa joie, palpitant sous son sein haletant. La biche avait été transpercée depuis longtemps, sa plaie encore humide ne parvenait plus à se refermer…elle qui se divertissait avec la pointe de la flèche, l’empoisonnant de sentiments perdus. Les enfants se mirent à courir autour d’elle, faisant voleter le tissu léger de sa blouse argentée. Elle-même se joignit à eux, pressant le pas vers la sortie pour le voir. Stupide était-elle peut-être, de divaguer entre les vestiges d’un empire qu’ils avaient construit à deux. Entre l’exotisme de leurs mots musqués, leurs timides touchers frémissant sur sa peau d’albâtre,  entre leurs baisers lointains, échappant aux hivers enfouis en son âme torturée. Il s’était aventuré sur la glace de son être, la craquelant en quelques endroits, le torrent de son amour s’écroulant en-dessous de ses pieds. Et à présent, la reine des neiges cherchait sa chaleur dans tous les bras masculins. Elle baissa la tête avec « l’élégance d’une dame » comme maman disait, lorsqu’il fit preuve d’une intimité voluptueuse. Le jardin d’Eden fleurissait en lui. L’arbre prenant racine en son cœur, puisant le liquide vineux de la vie. Il répandait la sève enchanteresse par les branches bleutées et violacées en son corps, et ses lèvres, maudites soient-elles, regorgeaient du nectar défendu. En sa présence, lorsqu’il la tenait ainsi, dans le froissement de leurs étoffes, elle comprenait pourquoi Eve avait choisi un homme au lieu du paradis. «  Tu vas bien ? »  elle hocha simplement de la tête, un merci fendant ses lippes. « Et toi ? » ses yeux s’aimantèrent aux siens. Elle aurait voulu y lire le désir, l’amour…elle aurait voulu qu’Eros abuse encore de ses pouvoirs, mais la Vénus mortelle ne voyait rien de cela. Rien, si ce n'est le reflet de ses propres espérances. « J’ai préparé de petites douceurs en compagnie de Chizumi; il nous serait agréable, à moi et aux enfants, de te voir parmi nous. Nous avons prévu de nous rendre au parc afin de fêter… » sa voix se noya dans une vague inhabituelle de sonorités. La terre gronda, secouant les épines urbaines de sa carcasse corrompue. Elle semblait s’éveiller d’un sommeil léthargique, criant à ses enfants la démence de leur battant. Et tel un des leurs, elle palpita, laissant sa colère fissurer ses parois. La première secousse coupa le souffle de Katy. Son visage se raidissant tandis que mains agrippèrent les bras d’Isao. La réalisation de la situation fut ridiculement longue et avant même qu’elle ne puisse agir selon les conseils éduqués à l’école, le monde grogna une nouvelle fois, la balançant à terre, sa tête heurtant avec violence le bitume. Son esprit se débattait contre la réalité, et l’écume de ses chimères recouvrait sa vision poussiéreuse. Floutée, comme larmoyant, son regard ne s’ouvrit qu’à une nuée grisâtre voilant le ciel. « Isa…o ? » elle ne savait plus très bien si elle avait réussi à articuler son prénom ou si elle se trouvait dans les vapes, mais elle avait besoin de lui. Elle avait besoin de se sentir en vie.

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Sam 21 Mai - 19:30
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一日に夜
Adam et Eve, n'étaient que chimère. Elle était cet interdit dont il c'était éprit, dont il ne peut aujourd'hui se résigner malgré son cœur. Et parce qu'il a apprit, à ne pas montrer ses sentiments par son regard lorsqu'il se trouve à l'extérieur. Trop habitué, oui. D'abord avec son amant. Puis avec elle. Femme promise, fiancée à un homme qui d'après lui ne la mérite pas. Il voit en sourire, ses lèvres, ses mots, sa douceur et sa voix, ses courbes si félines et pourtant trop féminines ; une femme parfaite. Celle pour qui il se serait battu, si elle n'était pas arrivé trop tard. Parce qu'elle est l'une de celles, pour qui le combat devient légitime, pour qui, il devient propre et naturel. Une nymphe pour qui on voudrait sacrifier sa vertu la plus soigneuse et ses châtiments les plus doux.  Et toi ? Il aurait souhaité la garder prêt de lui. Lui tenir les hanches, sentir son parfum. La tenir contre lui. Mais tout cela semble si loin. Un interdit qu'il se permet à moitié, mais il fut obligé de la délaisser, lui répondant un oui simple, courtois. L'un des enfants, se tenant sur la marche leva les bras en sa direction et le brun le souleva doucereusement, le portant contre lui, son bras passé sous son fessier pour le maintenir convenablement. Quatre ans, et déjà si grand. J’ai préparé de petites douceurs en compagnie de Chizumi; il nous serait agréable, à moi et aux enfants, de te voir parmi nous. Nous avons prévu de nous rendre au parc afin de fêter… Il l'écoutait. Il buvait presque ses paroles, un sourire aux lèvres.
Rictus qui lui fut enlevé. Violé et dépérit par les caprices de Mère nature. Un bruit sourd. Il sentit le corps du petit bonhomme se crisper et se serrer d'avantage contre son corps. Les premières secousses. Son instinct lui criait de ne pas rester, mais il fut incapable de bouger, se maintenant afin d'éviter toute chute, ne voulant pas blesser ce môme qui avait déjà les larmes aux yeux. Il sentit sa belle lui agrippais ses bras. Il souleva alors l'une de ses mains pour venir la chercher mais se fut trop tard. Une secousse plus violente. Dépendante. Et il entend la mort se rire de lui. Il n'a pas le temps de la rattraper, le petit homme le tenant trop fort. Katsumi ! Il manqua de perdre l'équilibre, mais se rattrapa à l'une des barres qui ornaient les escaliers. Et tout se mélangeait. Les cris, les pleures. La plupart des enfants étaient déjà dehors, la monitrice faisait sortir ceux qui restaient. Ils ne pouvait se retrouver à l'intérieur : une vielle bâtisse, traditionnelle. Cela ne tiendrait jamais. Et se fut un calme plat, suite à ce fracas désespéré. Il posa l'enfant qui se réfugia avec sa maîtresse et il accourut vers elle, se jetant presque au sol.  Isa…o ? Il la releva lentement, de sa douceur incontestée... Posant délicatement son dos contre sa jambe repliée. Je suis là...  Il l'a entendu l'appeler. L'une de ses mains sur sa joue blafarde, il regarda si elle n'était pas blessé, trop précautionneux, pour le bonheur des autres. Elle n'était pas ouverte, du moins, il espérait n'être passé à côté de rien... Mais il n'était malheureusement pas médecin, il ne connaissait que les bases. Katsumi, regarde moi... La notion du temps perdu, il vérifia ses pupilles, la serrant ensuite contre son torse, délicatement. C'est bon... Un soulagement soudain, qui fut arraché par les appels d'une petite fille. Qui l’appelait lui. Il tourna son visage, vivement, et elle lui cria qu'il manquait un enfant. Un enfant qui était son petit frère. Ses yeux devinrent ronds, et comprit immédiatement qu'il était encore à l'intérieur. Il regarda sa belle, avant que la monitrice ne le rejoigne. Katsumi, je reviens. Ne bouge pas. Tenant son visage, il embrassa son front. Je reviens. Et il la laissa à son aînée, courant à travers les escaliers. Il cria à l'intérieur le prénom de l'enfant. Qu'il connaissait si bien. Qu'il avait vu grandir.
Le stresse. La peur. L'appréhension. L'adrénaline. Il leva lentement les yeux vers le plafonds. Des craquèlements. Le bois. Les murs. Il ne devait pas traîner. Et il entendit enfin un appel à l'aide. Il laissa la nature faire ce qu'elle devait, il se laissa guider par cette voix, arrivant enfin vers l'arrière de la battisse. C'était normalement là, qu'ils restaient lorsqu'ils étaient fatigués. Vient là, on va sortir d'ici. Haut comme trois pommes, il avait six ans. Il l'attrapa dans ses bras, le soulevant comme un poids plume, ses états d'âme lui refusant toutes autres pensées. 'sao... Je veux pas mourir... Sous ses pas trop rapides, le brun glissa la main qui se trouvait dans le dos du plus jeune jusqu'à sa tête.  Tu vas pas mourir, j'te l'promets. Une autre secousse. Il se fige, les pupilles rondes. Ils étaient proche de l'entrée. Mais se fut trop tard. Le plafond s’effondre. Il n'a que pour seul réflexe de se baisser et de plaquer l'enfant au sol, le protégeant avec son corps, tenant sa tête contre lui.
(...) Une perte de connaissance. Il entend des cris dans son esprit trop embrouillé. Ses oreilles siffles. Sa tête tourne. Et il retrouve la vue, petit à petit. Les hurlements appartienne au petit bonhomme saint et sauf, qui pleure au dessus de lui en lui criant de ne pas mourir. Et il lui tape le torse, de sa force si petite... Il se demande encore, comment est-ce qu'il peut être encore en vie mais se redresse lentement, quelque peu. Il voit que la porte est dégagée.  Sort d'ici... Rejoins les autres... J'arrive... Sa voix se veut rassurante bien qu'il sent que quelque chose ne pas va. L'enfant s'exécute et trouve enfin l'air libre. Il les entend, dehors. Alors il est soulagé. Il tourna ensuite la tête sur son côté gauche. Et il comprend, désormais, pourquoi est-ce qu'il souffre autant. Quelque part, il ne sent plus rien. Mais à la seconde suivante, c'est insoutenable. Il sert les dents et dégage les débris inutiles et peu dangereux pour la survis de son membre. Et il se rend compte finalement, que cette barre de fer passe de part et d'autre de sa chaire. Putain d'merde...
Et il pense à cet instant à Katsumi. Si elle va bien. Mais surtout à sa famille.... A Hiroki. Le stresse lui monte par cette pensée, qui s'accumule lorsqu'il pense qu'à 100 mètres de là se trouve un autre orphelinat. Et il pense à tout ces enfants. Et il refuse. Il refuse d'abandonner quoi que se soit. Il se redresse plus convenablement, désormais assis à travers ces décombres, le souffle court sous ses ressentis et sous ce qu'il s'apprête à faire. Mais il n'a pas le choix. Non Isao. T'as pas l'choix si tu veux continuer. Ils ont sûrement besoins d'toi. Il sert le poing du côté de son bras endommagé. Il a envie d'hurler mais ça prouve que ses facultés motrices ne sont pas touchées. Ca le rassure - parce qu'il préfère voir un peu de positif dans cette merde. Et il se remémore la manière dont les muscles, les nerfs sont nuancés. S'il doit la retirer par le haut, par la bas. Mais sa réflexion se fait rapide, parce qu'il n'a pas le temps. Il l'empoigne et la retire, son sang coulant sur sa main, sur ses vêtements, sur le sol. Ses doigts glisses à cause de ce liquide pourpre et chaud. Il ne démord pas. Mais ses plaintes font savoir - font savoir à cette salope de faucheuse qu'il est bel et bien encore en vie. Il n'en voit pas la fin. Les minutes lui semble des heures. Et finalement, il la retrouve entre ses doigts, complète. Il tremble, par la souffrance subis, son corps : il ne le guide plus. Mais il s'interdit de perdre conscience, alors il se lève en s'aidant de ce qu'il a autour de lui, tenant à peine sur ses jambes. Il reste immobile, de longues secondes pour reprendre pied. Il arrive enfin à se déplacer, son liquide vital se déversant sur le sol par un long et large filet, à travers son bras longé le long de son corps. Ses poumons lui hurlent de les faire respirer et c'est en atteignant la sortie qu'il put enfin reprendre une bouffée d'air, toussant, descendant les escaliers. Son haut blanc n'était plus. Son sang demeurait, n'importe où. Katsumi ?! Et il la voit finalement. Il est soulagé. Il l'a prend contre lui, son visage collé à son torse, sa main valide venant se poser sur sa chevelure. Dieu soit loué, tu vas bien. Et il se décale un peu, lui indiquant par ses yeux qu'elle n'avait pas à s'inquiéter. Il se sépara d'elle, retournant à sa voiture pour y attraper une écharpe, légère, qu'il avait toujours. Il retira sa veste, laissant à l'air libre la mutinerie de la créatrice. Il se fit un point de compression, serrant sa plaie au maximum. Il se torturait pour la survie des autres et pour la sienne. Katsumi, est-ce qu'il y a des blessés ?
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Ven 27 Mai - 23:16
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"How to dance
in blood and
remain sane?"

TENUE + La vie d’une femme condensée en une journée. Une seule journée ruisselante de toute la vie d’une femme. Et durant cette journée, toute sa vie.
Ce matin-là, Katy, les yeux embrumés, étoilés d’une poussière tranquillisante, s’éveilla sous les rayons embués du soleil matinal. Eux, s’infiltrant dans ses poumons crasseux de cendres et de lassitude. La jeune femme se réveilla, dans son lit de mousseline, le satin voguant sur sa pâle chair. La symphonie du bleu angélus fit valser son corps hors de ses draps. L’attente. L’impatience. Piétinant devant son armoire, arrosant d’un regard inquisiteur sa silhouette se pavanant devant le miroir. Ses pas défilant avec vitesse sur l’escalier, rejoignant, un sourire enfantin berçant ses lèvres, la cuisine où un panier trônait. Des tartes diverses aux couleurs caramélées bientôt l’emplir. Embrassant sur la joue ses parents, la nymphe sortit, s’empressant de rejoindre l’ombre de ses désirs frivoles. Désir. Envie. Les passants se déployaient devant elle, la frénésie de sa marche envolée, battant la foule grisâtre.  Les enfants bourdonnaient autour des pans de sa jupe, le cliquetis de ses talons résonnant dans le bâtiment. Le ventre noué. Les yeux écarquillés, lorsque les vestiges d’un amour firent papillonner son cœur amoché.
Et puis la mort. La faucheuse aux bras fleuris la tenant, elle, pauvre chose se faisant manipuler par des mains doucereuses. Du velours contre sa peau constellée de nuances bleutées, violacées, violentées. Des sons fugaces remplissant sa tête, sifflant à ses tympans, les pulsations d’un battant enragé. Les secondes s’enchainaient, infernales heures qui courraient à leur perte dans les flammes de la perdition existentielle.
Dieu s’était manifesté…la mort faisait voler ses voiles au-dessus de chaque tête, embrassant de ses doigts squelettiques la poigné de l’épée  damocléenne. Le fer imprégnait sa saveur à ses lippes aux commissures affligées. Il divaguait de ses membres engourdis à sa gorge enflammée, de l’extérieur à son âme propre, infiltrant son esprit. Mortuaire, il y creusait la tombe de la rationalité, ça n’était pas une jeune femme qui ouvrit les paupières. Mais une bête. Et au final, qu’étaient-ils tous si ce n’est les moutons d’une bergerie abandonnée ? Elle voyait défiler les filigranes des anges déchus, l’apocalypse dépeignant ses misères sur un ciel poussiéreux. « Je suis là... » Les montures des quatre cavaliers hennissaient à ses oreilles bouchées. La violence gémissant en sa poitrine appesantie par le poids d’une réalité qu’elle ne comprenait guère que par le mysticisme d’une foi à laquelle elle se raccrochait en vain. Lucifer taquinait ses muscles. Il se jouait bien de la situation. « Katsumi, regarde-moi... » Elle toussa, recrachant la saleté de son être. De profundis mariant son âme aux cieux divins. Les psaumes défilant en elle, tatouant chacun de leurs mots…Elle frémit de douleur, elle ne saurait identifier la cause…mais elle avait mal. Ses pupilles déroutées croisèrent celles bienveillantes d’un fantôme du passé. L’amant mélancolique. Son dos vouté au-dessus d’elle, ses souffles, encens anesthésiant ses craintes, s’écrasant contre son visage blafard, elle se recueillit contre son torse, les pulsations de son battant résonnant dans toute sa poitrine comme un orgue. Cathédrale, refuge de ses espérances…ses démons se tenant gentiment en laisse au-dehors de cet instant. « C'est bon... » Il prêchait son bonheur. Et elle allait bien, protégée de toutes ses voix encombrant généralement son cerveau scarifié par les heures…les heures insoutenables à exister pour agoniser…une longue mort qu’elle croisait tous les soirs dans ses insomnies habituelles. Mais entre ses bras, elle choisissait la vie. « Ne me laisse pas… » la confession de cette peur de la solitude s’échouant contre la veste de l’homme. Son être se fit mouvoir de nouveau…et elle attendait dans le creux de ses yeux, dans l’acide de ses mots, la promesse d’une compagnie sempiternelle dans l’effondrement de ce monde de vices. « Katsumi, je reviens. Ne bouge pas. » Un rapide baiser déposé sur son front alors qu’une voix féminine prenait le relais. Non…qu’elle avait envie de murmurer. Dieu le sait, si seulement avait-elle la force d’exister alors qu’il l’abandonnait sous les arcs d’une autre paroisse. « Je reviens. » Cela était faux. Et l’amertume s’évanouit dans ses veines, irriguant sa personne d’un éreintement familier. Celui qui l’habitait continuellement. Face aux mêmes jours qui défilaient…face aux heures qui s’écoulaient.


***


« Mademoiselle, vous êtes faibles, je vous en prie, restez là ! » La tornade d’émotions arrachant ses organes assourdissait son entourage. Plus rien n’avait véritablement d’importance à cet instant. Le lancinement de sa jambe condamnée par la morsure de l’intérieur de sa joue qu’elle s’infligeait pour ne pas crier de souffrance. « Mademoiselle c’est dangereux, je vous en prie revenez ! » Tout était emporté par l’écho des vagues de sa tourmente. S’écrasant contre les roches et pics de Scylla, malmené déjà par Charybde, son cœur s’emportait par la crainte et l’angoisse. « Mademoiselle ! » Tout s’effondrait autour d’elle, et elle-même avait l’impression de trébucher sur les gouffres infernaux. Entremêler ses pieds, eux enflammés de maux, perdre l’équilibre alors qu’elle se dirigeait ; qu’elle suivait les traces de son amour perdu. « Isao ! » Elle ne distinguait rien. Seulement les vibrations subtiles d’un monde chaotique. Toutes les forces convergeaient pour brouiller sa vision manifeste. Elle cria son nom une seconde fois, traçant de son regard le quelconque chemin qu’il avait pu emprunter. Elle n’osa s’aventurer pour autant, sa conscience de jeune femme sage la retenant vers les hurlements incessants de la monitrice aux mains agrippant la chair dodue des enfants larmoyants. Katy ne faisait véritablement pas attention à leurs pleurs que la bonne dame tentait d’apaiser. Katy était trop occupée à chasser le spectre de sa mécanique animatrice. Un gamin apparut soudain, courant vers elle, fuyant la bouche sordide du bâtiment frémissant. Se jetant à ses jambes, serrant de toutes ses forces ses cuisses collées, il déversa le sel de son corps alors que la belle tentait de se maintenir encore debout. « Vas rejoindre ta monitrice, elle s’occupera de toi. » Un ton perdu entre les pensées catastrophiques s’entrechoquant contre son crâne endolori. La froideur de ses mots éveilla l’instinct du morveux qui suivit ses instructions, une autorité dont elle savait user. Elle tentait de distinguer les formes noircies par les ténèbres de l’homme…rien. La poitrine battant une mesure démesurée, son anxiété grogna en son ventre, trépignant en son estomac nauséeux. Elle n’osait penser au pire, et pourtant. Voilà que la faux éclatait sous la lueur lugubre de ce jour concis. La colère la submergea alors que la tristesse grésillait du côté des réfugiés du radeau de la Méduse. « Que faites-vous encore à crier ? Rendez-vous utile et appelez les pompiers, par tous les saints ! » La suffocation. La noyade sous des idées macabres. Consumation de ses espoirs. Papillonnement affolé de ses yeux alors qu’elle tentait de retrouver son propre sac-à-main…là-bas, son chapelet reposait en une tombe de tissus luxueux…sa bible étouffant des mots que l’on n’avait pas encore eu le temps de lire. Toutes ses prières découlèrent des plaies de son âme, et elle les récitait, les paupières closes, les lèvres frémissantes comme les caresses d’une soie sauvage. Naufragée, elle se retenait à la barque de sa foi, luttant contre la tempête emportant sa raison et son calme apparent. Le phare s’éteignait. La flamme vibrait…
« Katsumi ?! » La sainte apparition se manifesta devant elle… «Χαιρετε » que l’agneau revenu parmi les belles Marie avait susurré. Elle ne savait si elle pouvait le toucher…lui rougeoyant d’un vin vital…Pourtant, elle se jeta à son cou. « Dieu soit loué, tu vas bien. » « Ne me quitte plus » qu’elle enchaina dans un souffle s’engouffrant entre le silence apaisant de l’harmonie de leur être. Et entourée de toute cette destruction, enfouie dans les bras d’Isao, elle se sentait fleurir…comme si la vie malgré tout était l’unique victoire possible. Elle le suivit à sa voiture, découvrant alors l’horreur peignant son bras. « Katsumi, est-ce qu'il y a des blessés ? » La démone se fichait bien des autres. Le Styx ramassait bien les corps abandonnés au rivage. Katy était longtemps Ophélie de ce fleuve, observant la vie lui filer entre les doigts, le bouquet qu’elle ramassait flottant en halo autour de son visage morose. Elle avait voulu se charger des fleurs…violettes, pensées, lilas, roses…s’entremêlant à la brume de ses cheveux, suivant l’onde, fantôme hantant la grève…filant entre la langueur d’un meurtre de soi-même et l’existence épanouie d’un âge volatile. Ephémère créature, elle avait appris à accepter le Fatum tel qu’il venait…à regarder les cadavres en face et leur sourire une dernière fois. Elle ne détournait jamais son regard de l’immonde infortune, elle la défiait, avec médisance et l’air hautain. Peut-être connaissait-elle que trop bien le poids des pierres tapies dans ses poches.  « Toi…il faut que tu te fasses examiner Isao. » elle s’accroupit en face de lui, frôlant à peine de la pulpe de ses doigts la plaie comme s’ils pouvaient se dissoudre sur le sang bavant le tissu. « Laisses-moi t’aider… » sa voix était calme, la concentration ou peut-être…la fascination amorçant ses gestes. Elle n’osa appuyer…n’osa toucher sa blessure. Mais sa paume compressa avec violence et rapidité le gouffre sanglant, suivant le mouvement qu’il avait effectué auparavant. « Je vais te conduire à l’hôpital ; tu ne peux pas continuer ainsi…Isao, écoutes moi, tu perds beaucoup de sang, sois donc raisonnable. » la raison…voilà quelque-chose qui leur manquait tous. Les passions tirant les ficelles de leur squelette d’ivoire et d’opale. La passion surmenant Katy à oublier les victimes, à ne se concentrer que sur celui qui lui importait vraiment. Animal sauvage, féline montrant les crocs à la destinée…personne n’allait lui ravir Isao…pas  même lui-même.


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Sam 28 Mai - 18:40
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一日に夜
Ne me quitte plus. La belle à ses bras, le retour d'un homme qui ne croyait plus à sa propre existence. Le retour, d'un homme dans son monde, défaillant et désastreux. Alors par réflexe il serra de son bras valide la taille de guêpe de la sainte avant de la lâcher doucereusement afin de retourner à son véhicule. L'immaculé ne pouvait se permettre de penser à sa propre vie - que Dieu soit miséricordieux et qu'il lui accorde encore du temps. Que son ange puisse accéder à la piété en subissant son châtiment. Mérité ou non, il ne cherchait plus. Toi…il faut que tu te fasses examiner Isao. Il avait terminé - ô si beau martyre de serrer sa plaie pour éviter une effluve plus conséquentes encore. Mais sa surprise fut grande, en entendant son amante passionnée prononcer ces paroles. L'égoïsme n'était pas plus fière que l'héroïsme, mais il ne pouvait tolérer un écart aussi grand dans le cœur d'autrui.  Je vais te conduire à l’hôpital ; tu ne peux pas continuer ainsi…Isao, écoutes moi, tu perds beaucoup de sang, sois donc raisonnable. Être raisonnable. L'avait-il été au moins une fois dans sa vie ? Devant le seigneur, il ne jurera jamais sa justesse et sa franchise dans ses mots. Parce qu'il est éprit d'un homme, parce qu'il a voulu touché à une femme promise. Parce qu'il apprend les choses de la vie avec beaucoup trop de violence lorsque cela se présente. Il ne sait pas, faire les choses comme les autres. Mais son humanité, personne ne la touchera. Même pas cet être spirituel, qui est encore incapable d'entendre ses pleurs intérieur ; accablé sous son âme trop pure et meurtrie. C'est en se redressant qu'il attrapa les mains de la nymphe des siennes. Siennes, souillées et pulpeuses. Tâchées d'un pourpre neuf et d'un amour naturel. Katsumi. Il marqua une pause, alors que sa voix se voulait bienveillante, tout comme, le reste de son être. En la prenant à, de nouveau contre son torse, il caressa lentement sa chevelure poétique, aux ondulations fascinantes. Je ne peux pas les laisser. Et tu le sais très bien. Le démon n'aura pas ce qu'il désir et sa vanité s'envolera avec ses médisances. Il y a le second orphelinat, là-bas. Il faut s'assurer qu'ils vont bien. Et agir en conséquences. Mais pour cela, il se tut. La nature reprend ses droits Katsumi, mais l'Homme est humain. Il se doit de risquer sa vie pour autrui ; parce que Dieu nous a fait comme ça. Notre image à changer parce que nous nous sommes tournés vers la vanité : elle est la facilité. Des mots murmurés à son oreille, alors qu'il vint se redresser lentement, ses mains remontant au visage de la magnifique ; le tenant délicatement. La bonté passe par un chemin difficile. Et je préfère me casser la gueule Katsumi, que de rester là à les regarder mourir. Son humanité le tuera, son humanité le perdra. Fera de lui le Christ et Judas, martyre et damné. Mais il ne se détournera de ses convictions que lorsqu'il ne pourra plus croire en qui que se soit.
Lui offrant un sourire digne, malgré sa souffrance et son sang s'écoulant encore sur son membre engourdis par la douleur, il la contourna en gardant cependant un contact avec sa chaire, sa main dans la sienne. Ne bougez pas d'ici, les secours vont arriver. Restez loin des bâtiments et surtout groupés. Que personne ne s'éloigne de Mme. Feng, compris ? Des paires d'yeux braqués sur lui, apeurés. Mais c'était un Héros, pour eux. D'avoir sauvé l'un des leurs, d'être ressortis de la gueule du dragon encore éreinté par sa colère. Le petit miraculé s'avança en venant lui entourer les jambes de ses bras. Le brun se pencha lentement au dessus de lui en embrassant sa chevelure. Il lui donna sa veste, la posant sur ses épaules. Je compte sur toi pour prendre soin des autres, d'accord? Un sourire, qui se voulait chaleureux, aimant. Rassurant, surtout. Son regard se posa une nouvelle fois sur son amour perdu, lui faisant face une fois retourné. Il était aussi apeuré que les autres. Il était aussi perdu. Mais voilà que son sens de la responsabilité l'aidait à garder la tête froide. Il n y avait pas de place pour les regrets, pour le stresse, pour la mort et la peine, pour la souffrance physique ou morale. Il se devait d'être fort. Pour eux. J'ai besoins de toi Katsumi, s'il te plaît. Parce qu'il a besoins d'avancer avec elle. Il ne lui ferait prendre aucun risque. Il préférait se sacrifier pour elle. Mais il avait besoins de son soutiens et de son aide. In nomine Patris, et Filii, et Ppiritus Sancti, Amen

(...) Un bruissement commun. Son sang sur le sol gouttait petit à petit sur le sol noir tel une pluie timide. A quelques pas, le gérant du second orphelinat accouru vers les deux amants, suppliant leur aide. Des enfants étaient encore coincés. Trois, au total. Le bâtiment avait moins bien tenu que le leur. Un pincement à son cœur trop lourd de sens, il serra machinalement ses doigts entre ceux de sa belle avant de reprendre sa marche jusqu'au devant de l'établissement tombé en ruine pour sa plus grande partie. Les enfants, des visages communs. L'homme leur indiqua que les secours devaient arrivés il y a un moment, que les nouvelles manquaient. Mais il savait que plus ils attendaient, plus il y avait des chances pour en perdre. Et le jeune homme refusait cela. Il lâcha doucement la main de la créature devine, resserrant encore le tissu sur sa plaie. Là, il se dirigea à l'entrée avant de se retrouver dans le hall. Il appela d'une voix douce et pria intérieurement pour avoir une réponse. Et sa demande sonnée pour l'au-delà fut entendu. Deux voix, perdu sur leur droite. Il s'y dirigea en évitant les décombres. Katsumi attend moi là. Si tu entends un quelconque craquement sort d'ici et met toi à l'abris. Il se souviendra peut-être de chaque son enduré lorsque le toit c'est abattu sur son corps parfois trop mal mené. color=#7eb0a0]C'est un ordre.[/color] Son visage tourné vers elle, il n'accepterait pas qu'il lui arrive quoi que se soit. La quittant de nouveau, il souffla lentement en parlant avec calme et sérénité, se laissant guider par les deux anges. Il les trouva sans grand mal. La petite fille dans un coin, son visage salit par les larmes salées. La seconde un peu plus loin, bloquée par un meuble. Elle n'était pas touchée, ce qui rassura bien entendu le brun. Il se mit alors sur le côté, retirant les décombres qui gêneraient au déplacement et sans prendre en compte la plaie béante de son bras il poussa l'armoire. Un effort sur-humain pour son état mais la petite demoiselle arriva dans ses bras. Il récupéra la seconde sans grand mal avant de revenir sur ses pas, prudent. Et il retrouva sa belle, en lui donnant la plus jeune qu'il tenait contre son torse. Fait la vite sortir. Tenant la main de l'autre, il toussa un peu avant de suivre pour pouvoir sortir. Mais il s'arrêta, regardant de l'autre côté de la direction où il était partit un peu plus tôt. Il lâcha la main de la gamine en lui indiquant de suivre l'envoyée des anges.
Il s'aventura dans le couloir adjacent au hall, enjambant les débris. Et il vit ce qu'il aurait voulu évité tout au long de sa vie. Il se retint de dire quoi que se soit. Laissant ses yeux parler pour lui. Le dernier enfant se retrouvait là. Il était encore en vie. Mais sous les décombres encore fraîches. Hé... Est-ce que tu m'entends ? Le petit garçon lui affirma que oui, sous une voix faible qui arracha au libraire une sensation horrible. Ecoute moi, je vais te sortir de là, d'accord? Surtout, n'ai pas peur. Prenant une longue inspiration, il commença à retirer les morceaux, lentement, en prenant en compte ceux qu'ils ne pouvaient pas toucher. Se fut sûrement, les minutes les plus dures qu'il eut à subir. Parce qu'il voyait le sang de l'enfant, étendu sur le sol. Il voyait son visage blême et ses traits marqués. Ça y est, regarde... Il posa une dernière planche sur le côté. Le corps de l'enfant était dégagé. Avant de te bouger, je vais regarder si tu n'es pas blessé... D'accord? Il savait qu'il l'était. Mais il ne voulait pas affolé le petit être. Le liquide vital avait pour source la jambe du môme. En soit ce n'était pas vital. Mais il sentit qu'il y avait autre chose. Il souleva alors doucement le haut de ce dernier et il voulut mourir. Crier à Dieu qu'il était trop injuste, qu'il était trop dur envers ses propres enfants. Ses mains tremblaient, son regard, indéfinissable. Je... vais mourir... hein? Et une larme perla sur la joue gauche du Héros. Des mot trop durs pour une âme aussi douce et pure. Une hémorragie interne ; cette peau violacée et les termes faciales de cette pauvre chose. Il entendit au loin, la sirène des pompiers. Il était trop tard. Peut-être ? L'enfant attrapa l'une de ses mains encore sur son haut, lui serrant avec le peu de force qu'il avait. Merci... Un choc. Non ! Non, reste avec moi ! Attend ! La panique. La peur, la peine. Son cœur le lâchait. Et au moment où il voulu le relever alors qu'il tenait ce petit corps dans ses bras, la seconde partie du bâtiment commença à les abandonner. Secoué il se teint au mur alors qu'il baissa son visage sur lui... Un corps désormais sans vie, qu'il sentit sous le relâchement des doigts de l'enfant sur la paume de sa main. Non... Non... Dans l'incapacité de réagir, il se sentit tiré en arrière, obligé de le laisser là. Traîné au sol, il répétait sans cesse son désaccord dans un murmure, ses pupilles ne le quittant pas jusqu'à ce qu'il fut obligé de laisser Aèdes reprendre ses droits. Le moniteur lui fit descendre les marches sans aucune douceur, alors, que tout s'effondra devant ses yeux.
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Dim 12 Juin - 18:48
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■■■
"How to dance
in blood and
remain sane?"

TENUE + Ses côtes craquelèrent par un cœur portant les remords les plus lourds. Des mots qui bordaient ses lèvres sans qu’elle ne puisse proprement les articuler. Sans que les syllabes ne bullent contre ses dents d’ivoires, contre sa chair qui moussait d’une écume ferreuse. Rouge, déversant ses joyaux rubis contre sa poitrine, imbibant sa chemise de baisers mortels. Des vagues d’émotions s’échouaient entre ses poumons fragilisés par la poussière ambiante. Elle, jouant dans l’air, flottant comme les voiles d’une déesse évanescente…le battant s’affolait dans sa course, assourdissant par ses symphonies guerrières les tympans de la jeune femme. Et tout l’océan de son être se concentrait ici même, sous ses seins vierges. Haletante sous le joug des lames apocalyptiques, sous les larmes ambiantes. Elles ruisselaient sur toutes les joues, se perdant entre les grains bitumeux de routes battantes, elles aussi. Le cœur de la terre éclatant enfin. Il libérait les chimères de ses passions…détruisant tout sur son passage. Rien ne pouvait arrêter la tempête d’un tel poids charnel…pourtant ils le tiraient tous. Sous leur poitrine, ils portaient tous ce fardeau palpitant.
Le sien avait pourri, pris dans les tréfonds amers d’une mer de quiétude. Il avait roulé sur le sable, les petits poissons se réfugiant dans les gouffres des artères, le corail couronnant la torpeur. Elle avait coulé la belle, son dos embrassé par l’eau froide, les bras des sirènes entourant sa taille fluette…elle avait coulé. Les mains se mêlant aux fébriles rayons du soleil, cherchant la chaleur estivale…la claire beauté.
Pourtant elle suivait la vague. Dans l’horreur courbant l’échine au-dessus d’eux, elle se laissait porter par les flots…Sans peine. Avec ce calme tempétueux. Ce calme dévorant.
Sa main confondue à celle de l’adonis lointain, elle marchait, non sans peine, là où il l’emportait. Elle s’était débattue, au départ, avec les gémissements d’une gamine capricieuse, le suppliant de rester auprès d’elle, dans cette voiture. De fuir. Fuir tout simplement le cauchemar. Cette piète furie laissait les traces de son mécontentement contre sa paume qu’elle serrait fortement. Ses ongles plongeant dans la peau, laissant des croissants de lunes rosés. Le fou s’était élu roi. Et il l’entraina encore plus loin dans l’enfer terrestre.
Il aurait pu la mener n’importe où, elle l’aurait suivi. Peu importe sa vie. Peu importe les risques encourus, voilà l’honteuse confession qu’elle étouffait par une raison trop dure. Lourde devenait-elle alors qu’il la trainait presque. Lourde de toutes ces émotions qu’elle ne laissait jamais échapper. Ils s’engouffraient, pullulaient sous sa peau d’albâtre, entrecoupée à présent d’hématomes ; ils corrompaient son esprit. Les chiens étaient lâchés, l’apocalypse s’abattait, elle aurait voulu tenir entre ses mains son chapelet, se préserver de tout cela. Telle la lâche qu’elle était…répandre l’opium du peuple contre ses tempes bombardés de pensées catastrophiques. Maladroits, ses mots s’entrechoquaient et jamais ne pouvaient-elle les lâcher. Tout. Tout fourmillait en elle, la faisant parfois vaciller…ou peut-être était-ce l’enflure de ses chevilles qui lui faisait perdre l’équilibre. Ses os tremblaient. Son squelette voulait s’arracher de ce corps chaotique.
Ils arrivèrent face à un bâtiment qui se délabrait. Et l’espace attrapa sa gorge, l’étouffant. Les cris perçaient, les gens se démembraient, les immeubles s’arrachaient…les âmes empestaient l’air…les fumées les violant avec fureur. Le péché s’infiltrait par tous les pores…tout brûlerait. Par pitié qu’une mousson puisse laver les cendres de cette humanité démente. De ce monde écroulé. Fatigué qu’il était de devoir nourrir des monstres pareils. Le lait d’une mère avait tourné, nourrissant un diablotin innocent, où était la pureté ? L’agneau bêlait au loin, celui-là même qu’on égorgeait. Elle pensait devenir folle, que tout allait la lâcher.
Et il dénoua leurs doigts, s’avançant vers la tombe. Non elle n’était pas folle, ils l’étaient tous autour d’elle. Tous ces démons cherchaient à lui arracher l’existence…ils voulaient tous la voir partir la première. Les fantômes de son passé venaient jouer, tous ces êtres qu’elle descendit en une balle verbale dans leur cœur insignifiant. Qu’était-ce si ce n’est une viande que l’on jetait en pâture avec sourire idiot, un malin plaisir ? C’était plus facile de s’en plaindre après. Ils étaient tous maudits. Tous. « Isao, rentrons. S’il-te-plait…ils vont venir, ils vont se sauver. » Elle le retint par le bras. S’accrochant à la lumière d’un phare à l’horizon. « Je ne veux plus. Partons, ça ne sert à rien. Partons, vite. » Ils esquiveraient ce jour, quel mal y avait-il après tout ? Ils étaient bien plus que tous ces démons…toutes ces têtes pseudo-innocentes qui les entrainaient dans leurs propres méandres. Les spectres du Styx tendant leurs mains vers sa personne perdue parmi ces eaux inconnues. Puisse le Léthé la laver, puisse-t-elle tomber et tout oublier plutôt que de mariner dans cette saloperie de misère.
Le jeune homme avança néanmoins, se lançant dans la gueule du dragon. Et telle l’idiote qu’elle était, apeurée par ces visions, elle le suivit avec empressement cette fois-ci. Elle aurait tout fait pour lui…ou pour elle…égoïste, toutes les insultes cognaient à la porte de son cerveau en défaillance. Pourtant elle était ainsi…une souillure. Une détestée. Et personne, personne ne pouvait plus la blesser qu’elle-même.
Les voix s’entrechoquaient à l’intérieur. Mais une seule perça les murmures logés dans son crâne. Katsumi attend moi là. Si tu entends un quelconque craquement sort d'ici et met toi à l'abris. Elle secoua la tête. Quel dément, pensant qu’il pourrait se débarrasser d’elle aussi facilement. Elle, entourée de ces hurlements, dansant au bord de la falaise de la sainteté. Ils tentaient tous de la faire glisser, mais elle ne flancherait pas tant qu’il restait auprès d’elle ; tant que son halo caressait de ses doigts d’aube ses joues meurtries. Elle se prépara à le suivre automatiquement, faisait fis de sa demande puérile et imbécile. Elle ne le laisserait pas. C'est un ordre. Les ténèbres susurraient les pires injures…les pires sorcelleries dansant dans son âme. Elle était prête à courir vers lui, à l’arracher des décombres pour le garder auprès d’elle. Et pour la pécheresse qu’elle était tout ceci ne serait que paradis.
Paradis perdu lorsqu’il ne l’attendit pas. Lorsqu’il lui refusa même la possibilité de pouvoir…de pouvoir…le sauver ? Elle ne savait plus très bien de ce qu’elle était capable. Le vent crissant contre les parois désastreuses, ah ces saletés d’astres ! L’univers tournait entier autour d’elle, et elle, était le point central de ce massacre. Diablesse…ange déchu, voyant ses ailes se décomposer au fur et à mesure qu’on la quittait sans cesse…qu’on la salissait sans peine et crainte. Elle voulait qu’ils crèvent tous d’une part, que leurs cris ne déchirent plus son cœur mais s’abattent sur les remparts de ce dernier. Qu’ils descendent tous en enfer et les laisse tranquilles. D’une autre, elle voulait être la seule à succomber. Mourir pour mieux partir. Elle releva la tête, prenant racine comme l’arbre d’Eden, observant la poussière semer ses fruits sur sa chevelure, son visage…Peut-être elle-même offrirait-elle des fruits ? Katy avait toujours sut que son cadavre ferait fleurir les plus belles fleurs…il n’en pouvait être autrement. Un petit sourire perça ses lèvres et soudainement, plus rien n’avait d’importance. Ils allaient se décomposer eux-mêmes ici, parce que l’un est fou et l’autre dépressive. Parce que l’un sauve et l’autre maudit. Parce que l’un est le salut et l’autre le malin. Quelle importance alors toute cette lutte ? Isao pourrait lui-même offrir le plus beau des bouquets sur ces terres humides de sang. « Isao ?! Tu m’entends ? » Peut-être était-il déjà obscurci…la pâleur chevauchant progressivement son corps. Pourtant il immergea, des enfants s’accrochant à lui. Polarisant toute sa personne, ne le laissant pas de répit. Elle souhaitait les chasser, comme on fait fuir les charognes s’accrochant aux morts, d’un geste de la main. Fait la vite sortir. La morveuse fut transmise entre ses bras maladroits…ces mêmes qui ne languissaient qu’un seul corps. « Pas sans toi…je ne peux pas te laisser seul… » Tu ne mourras pas sans moi. Qu’il ne fasse pas l’égoïste et que leur cercueil s’entremêle…que sur leur tombe les ronces s’embrassent. Comme dans les plus belles légendes. Tout ceci paraissait plus rassurant…tout ce cauchemar qu’un jeu.
Néanmoins, il partit.
Et elle s’éloigna. Couvrant la gamine d’un châle trouvé sur le sol.


Sirène chantant ses enchantements aux étoiles seules et froides…ses yeux clos aux méfaits du monde. Sa voix se perdait encore et toujours, criant le même nom...lui qui ricochait entre les ruines. L’homme sortit tirant derrière lui l’être tant chérit. L’impie se jeta sur lui, poussant presque le sauveur pour ne garder que l’ange auprès d’elle. « Isao…regardes moi, s’il-te-plait. » Ses mains prirent son visage, ses baisers ruisselant sur chaque parcelle…suivant les lignes. « Partons, cela suffit…je ne veux pas te perdre. Personne ne le veut. Tu enchaines les plans suicides…c’est de la folie. » Elle s’ensevelit dans son cou, sous les effluves de la peur, l’anxiété, le fer et les efforts surmenant son odorat. Il avait toujours, pour elle, le parfum d’une nuit d’amour évanouie. Envolée…tout comme les personnes que le séisme avait fauché. « …tu es fou. » Elle embrassa ses paupières, souhaitant les clore pour que ses yeux cessent de s’abuser. Il ne méritait pas de voir le jugement dernier se produire. Il ne méritait rien de cela, rien du tout. « Partons, Isao, tu dois te faire consulter. Tu ne peux plus rien pour eux, mais eux, te doivent tous quelque-chose. » Prenant sa paume doucement, elle tenta de le tirer avec plus de violence cette fois-ci vers elle. « Suis-moi, je t’en supplie. Ne me refuse plus. ». Usée par les tensions qu'il foudroyait dans son esprit tourmenté...elle voulait n'être que le miel et le lait entre les mains du Seigneur, que la douceur pouvant le sauver. Le sortir de tout cet enfer...lui qui n'avait l'habitude de suivre les pas d'Hadès. Lui qui n'était que bercé de gloire stellaire et d'amour solaire.


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