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That Lady Sakura gave me the pain of youth ft. Hyakuko

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Mar 12 Avr - 19:41
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That Lady Sakura gave me the pain of youth
hyakuko  & keishi.




tenue + Du Cristal Castle plein les oreilles, les yeux rougis, la solitude comme compagne, le sol tel un nuage, la main occupée à tenir le cylindre magique d’où émane une fumée volatile, voluptueuse à la manière des courbes d’une femme, aussi fuyarde qu’une effarouchée.

La demeure familiale vide, il ne restait plus que les ombres dansantes, la lumière du dehors qui magnifiait leur ballet et qui éclairait le visage parfait du seul résident présent. Keishi ferma les yeux, un doux sourire aux lèvres. Tête en arrière, debout en plein salon, il savourait sagement cette nourriture fantasque que lui offrait son bâton de merveilles. La tête sans pression, dénuée de pensée se laissait noyée par un flot de sensations plaisantes, aussi divines qu’un orgasme. Keishi se sentait mieux, dans ce monde bercé d’illusions, seul dans cette original ailleurs, dans cette chaleur fictive, seul avec lui-même, seul avec soi, avec soi-même, avec son être charnel et psychique, le seul qui le comprenne vraiment sans que lui le comprenne en retour. Oui, il était bien là, debout dans son salon, étendu sur le gazon bleu du Tartare où rien n’était blanc, où rien n’était vide mais tout était rempli de soi.

Un soupire le sortit de son monde intérieur, soupire provoqué par son propre corps. Quelqu’un perturbait cette visite introspective en sonnant à l’entrée. D’un pas las, le jeune homme observa la personne qui attendait dehors via la caméra de l’interphone. Une charmante jeune femme, certes, mais qu’il ne connaissait pas du tout. Un haussement d’épaule, et le voilà qui curieux, la laissa entrer. Alors il écrasa son cône dans un cendrier, ouvrit une fenêtre pour que l’air soit plus respirable pour la nouvelle venue et baissa le son de la musique, sans pour autant la couper. Une fois la fille à la porte, il la laissa s’introduire à l’intérieur de la demeure. « Que puis-je pour… toi ? » Elle lui donnait l’impression d’être une enfant, son visage trop frais, une sensation de pureté perdue dans une vague océan, abstrait, mélancolique, sombre… Machinalement, il prit un ton se voulant sympathique, son rôle de comédien théâtral reprenant le dessus sur le naturel, naturel qu’il avait, en réalité, sans doute déjà perdu. Il se dirigea vers elle pour lui enlever un pétale de fleur de cerisier qui s’était emmêlée à ses cheveux. Il observa l’élément, savoura sa douceur puis reporta son regard sur la peau du visage de l’inconnue, aussi fraîche que la couleur du pétale, intrigant. Que venait-elle faire ici ?


electric bird.
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Mer 13 Avr - 0:25
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That Lady Sakura gave me the pain of youth
hyakuko  & keishi.




elle est pas vraiment habillée comme une gamine qui va jouer aux quilles. la jupe est trop courte, si bien qu’elle ne peut pas s’empêcher de tirer dessus toutes les trois secondes. les talons sont trop hauts aussi, elle a l’impression qu’elle va se fouler la cheville à chaque pas. elle fait ça toute les nuits ou presque et pourtant elle ne s’habitue pas à l’attirail. elle n’aime pas du tout l’image que ça renvoie d’elle. c’est pas ce qu’elle est vraiment. mais elle n’a pas le choix. elle enfile ses vêtements comme on enfile un masque parce que c’est un peu ça après tout. c’est toujours plus facile quand elle se dit que ce n’est rien de plus qu’un déguisement. et puis elle a pris une longue veste pour pouvoir s’envelopper dedans du mieux qu’elle peut au moins le temps qu’elle arrive à la soirée. elle aime pas trop le regard des gens quand elle bosse pas. il crie "pute, trainée, catin". il lui crache la vérité au visage et elle aime pas. y a ce mec tout à l’heure qui l’a bousculée et qui sans raison l’a traitée de chienne alors qu’elle faisait que passer. elle sait pas si le monde à raison de la juger ou si parfois les choses vont trop loin. elle a baissé la tête, elle s’est excusée de l’avoir poussé alors qu’elle était pas fautive et elle a passé son chemin. ça n’existe pas la compassion pour les putains. et généralement elles n’en réclament pas plus que ça. sauf quand elles sont comme hyakuko piégées dans ce monde, leur dignité enterrée aux yeux des autres comme si c’était insignifiant.

quand elle sonne à l’interphone de chez eiji elle se demande s’il est encore là. il tenait à réunir toutes les filles qui bossent ce soir pour les briefer rapidement sur la soirée avant qu’elle ait lieu, mais elle est un peu en retard. faire trop attention aux gens l’a retardé et elle doute pas trop qu’elle va se faire engueuler. elle soupire et ferme les yeux mais c’est plus qu’étonnée qu’elle les rouvre pour trouver devant elle un jeune homme qui n’est pas vraiment eiji. d’ailleurs elle ne sait pas du tout qui c’est, elle ne se souvient pas l’avoir déjà croisé. mais elle n’est pas non plus venue ici un si grand nombre de fois que ça. juste deux/trois fois avant de grandes soirées importantes. et elle n’a jamais été en retard avant aujourd’hui. elle le détaille en silence, surprise et intimidée. depuis quelques temps elle se méfie des inconnus. vu que son univers est composé essentiellement d’inconnus ça ne lui rend pas la tache facile mais elle fait avec. il est particulier ce gars. il se glisse si bien dans ce beau décor lisse et en même temps il dénote elle sait pas trop pourquoi. intrigant, voilà ce qu’il est. indéfinissable et intrigant. elle qui arrive d’ordinaire rapidement à cerner les gens elle est incapable de déduire spontanément quoique ce soit en ce qui le concerne. « b-bonjour…eiji est là ? » la voilà qui bute sur les mots comme une gamine impressionnée, bravo. mais elle n’est jamais vraiment à l’aise quand elle ne connaît pas les gens et ça même au-delà de la méfiance. elle sursaute et à presque un mouvement de recul lorsqu’il lui retire le pétale des cheveux. franchement, elle n’arrive pas à mettre des mots sur ce type.


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Jeu 14 Avr - 13:43
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That Lady Sakura gave me the pain of youth
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tenue + Son regard le perturbait. L’enfantine dans l’adulte essence, perdue qui se laissait flottée dans les vagues d’une eau déchue. Keishi ne l’avait jamais rencontrée et pourtant, cette inconnue aux joues de rosée matinale lui donnait une impression familière : celle de la jeunesse délaissée, qu’on abandonne sans scrupule. D’une jeunesse qu’on sacrifie pour une vieillesse arrogante et inutile. Ô fruit des abysses, triste toi qu’on a laissé pourrir à l’intérieur avant d’avoir pu te croquer.

Le ténébreux le sentait, qu’il était grand, trop grand pour elle, qu’il l’écrasait de sa présence, sensation appréciable. Mais elle ne devrait pas, ils étaient égaux parce que la belle le déstabilisait par son innocence noire, par ce rouge entre ses cuisses qu’il devinait. L’une des soit-disant amies de frère, sans doute. L’une de ses maudites dont il vend la poésie à une bande d’inculte. Proche d’elle, le pétale toujours en main, l’esprit toujours aussi léger, son amie Marie-Jeanne ne l’abandonnant jamais, toujours là pour lui, il ancrait son regard sombre dans le sien. « Il est jamais là. » Ca sonnait comme un reproche en direction de son petit frère. Oui et non, qu’est-ce que ça pouvait lui faire, après tout, qu’il soit jamais là ? Ca ne changeait en rien ses plans. Il n’avait pas besoin d’Eiji pour gouverner le monde… Mais son petit frère devait gouverner son monde à lui, à Keishi. Il lui saisit la main et y posa délicatement le pétale dedans. « Prends en soin, t’es comme lui… » Qu’en savait-il au fond ? Pas grand-chose. Il était pas comme ça d’habitude, là, il était shooté, les pieds sur du coton et amoureux de la poésie qui émanait de la petite. « Prends pas racine, tu veux boire ? » Ô lady Sakura devait bien s’abreuver un peu de nectar pour voir sa beauté fleurir…



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Ven 15 Avr - 14:47
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That Lady Sakura gave me the pain of youth
hyakuko  & keishi.




elle le regarde mais elle ne peut empêcher ses yeux de papillonner. elle n'est pas vraiment habituée à ce qu’on la regarde comme un être humain et non pas comme un morceau de viande, un trophée qu’on expose le temps d’une nuit. reine des pavés elle a tout perdu de son innocence. elle n’est plus que gris et bleus. pourtant quand elle a l’habitude que tout soit terne, il se détache incontestablement. son aura est des plus mystérieuses, de celles qu’on ne contemple pas souvent. elle essaye de comprendre pourquoi elle est si intriguée par lui mais il n’y a même pas de raison particulière. elle sait juste qu’elle est différent. c’est fascinant d’encore trouver du différent dans un quotidien noir et blanc. pourtant elle se fait petite, comme si elle essayait de se soustraire à son regard. il l’impressionne et elle ne sait pas comment réagir. ici il lui est moins facile de jouer la froideur que la nuit. le masque s’ébrèche quand les lueurs du soleil n’ont pas encore cessé d’illuminer le ciel. il est trop proche et elle ne peut s’empêcher d’être déstabilisée car elle n’arrive pas à lire en lui avec la même aisance qu’elle sonde les autres. elle en voit défiler tant des inconnus qu’elle s’amuse à analyser. de toute manière il ne lui reste que ça pour passer le temps et tenter d’ignorer leurs à-coups effrénés entre ses cuisses. son corps souillé par les vices des autres. on l’a forcée à devenir l’incarnation du pêché de tentation. au moins lui ne la regarde pas comme eux, avec cette salacité dans les yeux. c’est assez apaisant. quand il lui dit qu’eiji n’est pas là elle hoche doucement la tête. elle est définitivement en retard, elle va se faire engueuler sans en douter. « je vois... » elle retient un soupir et lui sourit timidement. elle s’est rarement trouvée aussi effacée et discrète devant quelqu’un. mais l’aura de cet homme écrase tout, elle ne comprend pas. elle frémit quand il pose le pétale dans sa main. comment il veut qu’elle prenne soin d’un truc aussi éphémère qu’un pétale. ça se froisse, ça se décolore, ça s’émiette en moins de deux. un peu comme elle, en ça il a surement raison. « comment prendre soin d’un truc qui meurt aussi facilement ? » elle lève les yeux sur lui, remplis de mélancolie. alors qu’il lui propose de boire un truc elle se dit qu’elle ne devrait pas. elle aurait intérêt à filer et à rejoindre la soirée pour obéir à la soumission qu’on exige d’elle. être un objet encore une fois. mais il est plutôt gentil et elle est déjà en retard alors y a-t-il vraiment du mal à se laisser tenter un peu ? « je voudrais pas vous déranger…mais j’ai marché à pieds depuis chez moi, j’avoue que j’ai un peu soif… » à chaque fois qu’elle lui parle elle ne peut pas empêcher ses yeux de revenir lécher le sol.


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Ven 15 Avr - 21:17
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tenue + Elle le fit sourire, légèrement, si légèrement même, que finalement, cela pouvait ne pas se voir, que c’était intérieur. Keishi avait tellement pris l’habitude de tout intérioriser qu’il ne savait plus réellement quand il souriait pour de vrai. Le pétale désormais dans la main de la jeune fille, elle lui demandait comment s’occuper de lui, si éphémère, si fragile. Qu’en savait-il, lui ? Comment se prétendre Roi du Monde quand on n’y connait rien ? Un mensonge, voilà ce qu’il était. Héritier d’une supercherie, d’un Empire battit sur du papier, sur l’illusion infernale que ces pierres dorées qu’on garde dans un coffre-fort mènent à la gloire, à la joie, au bonheur… « Déjà… » Il prit une petite pause, pesant ses mots. Etrangement, il prenait cette précaution pour elle, la pensant fragile au point qu’un seul mot de travers pouvait la briser. « Ne l’appelle pas truc. » Les trucs ne tiennent jamais longtemps, on accorde aucune importante aux… trucs.  Délicatement, il saisit sa main libre et la guida jusqu’au canapé pour qu’elle s’assied. Il se dirigea vers le bar et prit un verre. « Et ça boit quoi une fille telle que toi ? » une pure, ça boit quoi ? ça l’intriguait, vraiment. Il revint vers elle pour lui donner sa collation tandis que lui, s’installa juste en face d’elle, sur la table basse. « Tu penses que tu mourras facilement, toi ? » Oui, il était toujours fixé sur ce cerisier en fleur, sur cette jeunesse en larme qui se trouvait en elle. Qu’elle ne rejoigne pas Eiji, il n’en avait cure. Sa main se tendit vers elle, attrapa le menton de la belle pour remonter son visage. « Je ne te mangerai pas. » Il l’aurait déjà fait avant.



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Ven 15 Avr - 22:02
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That Lady Sakura gave me the pain of youth
hyakuko  & keishi.




quelque-chose étire vaguement ses lèvres mais c’est aussi insaisissable que lui, si bien qu’elle n’arrive pas à déterminer s’il s’agit bien d’un sourire. elle ne sourit plus d’ailleurs. elle est figée dans cet état contemplatif. elle ne sait pas trop ce qu’elle est supposée dire ou faire si bien qu’elle ne tente rien. une main dans ses cheveux entortille compulsivement une mèche autour de son indexe. presque mécaniquement pour ne pas perdre pied. elle n’est plus vraiment habituée à parler. faut dire que le silence c’est un peu son compagnon de vie, son ami le plus fidèle. c’est son port et son ancrage quand le sol se dérobe sous ses pieds tout comme la réalité. dans le silence il n’y a pas de mensonge parce qu’il n’y a rien à dire. tout est dissimulé par le manque de mots. c’est pour ça qu’elle en a oublié leur saveur. la manière dont ils peuvent changer radicalement d’une bouche à l’autre et se mettre à signifier tout autre chose. elle aimait ça auparavant, la douce fantaisie des mots. les syllabes qui folâtrent sur la langue, s’égarent et butent. certaines bégayées, étouffées, d’autres hurlées à la face du monde. aujourd’hui elle ne dit plus que les mots qu’ils sont envieux de lui arracher. obéissante comme un petit soldat. alors, toujours aussi obéissante, elle s’exhorte à ne plus baisser les yeux. « tu veux que je l’appelle comment alors ? » parce que s’il lui ressemble c’est bien un truc. un machin qu’un rien peut dévaster. le zéphyr qui balaye les arbres et envoie les pétales valser au quatre coins du monde est similaire aux tornades qui balayent son cœur. sauf que contrairement aux corolles, il n’y a personne pour en recueillir les morceaux. il saisit sa main pour la guider jusqu’au canapé et elle frémit un peu au contact, peu habituée à la douceur et à être traitée comme une chose précieuse qu’on peut potentiellement briser. elle déjà en morceaux, y a plus de quoi avoir peur. elle s’assied donc en silence, son esprit procédant toujours pour comprendre ce qu’elle fait ici plutôt qu’à la soirée ou elle est surement attendue. elle a bien envie de lui répondre qu’une fille comme elle ça carbure au coca mais ça sonne tellement stupide dans sa tête. « si y a un truc comme de la tequila je refuserais pas. » quand il lui pose sa deuxième question elle manque d’avaler de travers tant la question la désarçonne. qu’est-ce qu’elle peut répondre à ça franchement ? c’est pas le genre de questions qu’on pose à quelqu’un qu’on vient de rencontrer et dont on sait même pas le prénom, si ? plus le temps passe et plus le voile d’incompréhension qui l’entoure s’épaissit. « comment tu sais que je l’suis pas déjà ? » morte, cela va de soi. elle passe au tutoiement alors qu’elle l’a vouvoyé précédemment. il a beau l’impressionner elle se sent pourtant en confiance avec lui, un vrai problème insolvable. il saisit son menton et elle clôt les paupières deux demies secondes. « j’ai pas peur t’en fais pas. » des grands méchants loups je suis sûre que j’en connais des biens pires que toi.


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Dim 17 Avr - 17:14
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tenue + Pureté, fuis-moi, je t'en prie...

« tu veux que je l’appelle comment alors ? » Lolita aux cheveux enroulés autour de son doigt d’enfant. Pourquoi n’arrivait-il pas à la regarder comme une autre ? Comme une de ses banales en talons aiguilles, qui se pavanent sans âme propre à elles-mêmes, qui se croient tout permis sans jamais, pour autant, dépasser la norme ? Etait-elle réellement différente ? Se faisait-il juste un film ? Pourquoi la gardait-il captive en lui faisant croire le contraire, qu’elle était totalement libre ? Elle était un oiseau en cage. Un phoenix aux ailes dorées, qu’il avait pris pour lui, qu’il voulait disséquer, beauté pure, qui était-elle ? « Je ne te connais pas mieux que toi-même. As-tu réellement envie de t’appeler truc ? » Les jambes-machines l’emmenèrent jusqu’au bar, où docilement, délicatement, il lui servait cet élixir salé. Tequila, mère perfide qui conduit à la misère. Véritablement, cette enfant était perdue, prisonnière de l’aigreur du monde. En face d’elle, sur la table, il se fit médecin de son âme délaissée. Comment savait-il qu’elle n’était pas morte ? Parce qu’en ce monde, il ne devait pas y avoir plus mort que lui, lui qui avait si peu de compassion, lui qui regardait le monde se détruire, la sécheresse dans les yeux, lui qui souriait, quand s’ouvrait face à lui, le champ des possibles dans un monde fait de mines et de sang. « Parce que tu sembles avoir mal. » Franchise extrême, blessante sûrement, non-intentionnelle. Il ne souhaitait pas la voir fuir, pourtant c’était peut-être ce qui allait se passer. Pourtant, elle n’avait pas peur, disait-elle, de lui. Lui, si, il avait peur, de cette pureté qui aveuglait son âme, qui semblait vouloir le décrasser de toute cette souillure qui entourait son palpitant. Hors de question, c’était sa barrière, son armure. Etrangement, le silence de la demoiselle apaisait ses maux, son regard d’enfant le détendait. « Qui es-tu ? » Non, il ne lui demandait pas son nom mais comment pouvait-elle le comprendre. Etait-elle une âme passagère, une venue pour le troubler ? Ou un ange salvateur ? Se trompait-il ? Sûrement. Tout était trompeur dans ce monde, et il aurait aimé naître naïf, pour ne jamais s’en rendre compte.



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Lun 18 Avr - 1:29
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the pain of youth ° elle sait pas du tout où elle va en restant ici plus longtemps que nécessaire. elle dérive comme un bateau ivre mais le changement de cap lui semble un peu moins nocif que la direction qu’elle s’apprêtait à prendre. peut-être que ce n’est pas un si mauvais choix après tout. puisque tant de questions dans sa tête ne trouvent pas de réponses et qu'elle est suffisamment intriguée pour que ça vaille le coup de rester, elle qui est habituée à trouver presque systématique des explications à tout. et puis il ne la regarde pas comme tous les autres chiens qui promènent sur elle leurs œillades malsaines. il est bien différent d’eux, ou en tout cas elle le ressent comme ça. peut-être juste qu’elle a envie de le ressentir comme ça car au fond elle ne sait pas mais ce qui est sûre c’est qu’elle le voit pas la luxure de tous les autres se refléter dans ses prunelles noisetées. des yeux captivants dans lesquels elle s’égare peut-être un peu trop longtemps. du tissu dont sont fait les rêves. étincelants comme des comètes. ça fait du bien de ne pas ressentir sur ses épaules la échappe de plomb que son milieu lui impose. même si ce n’est que pour quelques minutes elle les accueille avec les paumes ouvertes et son cœur dedans. prête à tout pour échapper à son mal de tout. « je crois que c’est le nom qu’on donne aux choses cassées. » le pétale n'a rien de cassé lui, il est beau, il est si différent d’elle. pourquoi ne voit-il pas que tout en elle crache le noir d’encre des nuits de débauche ? pourquoi ne perçoit-il pas son aura grise comme la pluie ? tous les autres percent aisément les apparences, et avec ça ses défenses, mais lui tout en l’analysant justement arrive quand-même à voir le beau en elle. enfin, les miettes qui demeurent. elle le suit machinalement et deux secondes plus-tard elle est assise sur un canapé confortable, un verre de tequila devant elle qu’elle ose à peine toucher. toujours timide et un brin effacée. elle lui sourit juste, tordant un peu ses mains sur ses genoux car elle ne sait pas trop quoi en faire. « pas sûr que je préfère avoir mal. enfin je dis pas que j’ai mal hein. pour ça il faut qu’il reste un cœur là dedans. » d’un geste un peu solennel elle désigne la gauche de sa poitrine, là ou se trouve son palpitant. là ou il se trouve physiquement car en réalité il s’est envolé tel une colombe une année plus tôt. elle n'a même pas essayé de le rattraper, dès lors elle avait compris. sa main retombe doucement à côté d’elle sur le tissu du canapé et un sourire triste qui ne va pas jusqu’aux yeux prend place sur son visage. pas plus de quelques secondes. son masque d’éternelle pierrot ne lui autorise pas plus. mais il a raison malgré tout, elle a mal ; mal à en pleurer, mal à en crever. sauf qu'on lui a diligemment appris à ne plus s’épancher. la douleur c’est pas trop pour les poupées. quand il lui demande qui elle est elle est un peu désarçonnée. les mots se bloquent dans sa gorge et aucun son n’en sort. qui est-elle vraiment ? que reste-t-il d’elle qui vaille encore la peine d’être raconté ? comment pourrait-elle se dévoiler autrement qu’à demi-mots quand on lui a si bien appris à se taire. elle a juste compris que ce qu'il demande c'est pas particulièrement son nom. il n'est pas comme ça, elle a au moins réussi à cerner ce petit détail. « j’suis ce qu’on appelle un fantôme. » elle engloutit deux trois gorgées de son verre. elle a pas tord. elle passe à travers la ville et quand elle n’est pas la pute personne ne la remarque. elle n’est personne. ils la traversent. à quoi bon croire qu’elle est encore complètement humaine. « et toi, qui es-tu ? » juste retour de bâton. elle est surement aussi curieuse que lui.  


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Mer 20 Avr - 21:30
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hyakuko  & keishi.




tenue + Perdu dans ce regard noisette, cette mer brune qui ne demandait qu’à être paisible, Keishi ressentait une douleur familière, sur laquelle il n’arrivait pas à donner nom. Pourquoi souffrait-il pour elle ? Les yeux grands ouverts, l’esprit, pour une fois, si peu hermétique, chavirait dans un ailleurs pitoyables et plein de tristesse. Le chagrin de la pure à l’aura souillée entourait désormais le jeune homme, l’oppressant dans ce cocon infernal qu’est la vie. Keishi lui empruntait, cet instant éphémère, sa douleur, il la partageait avec elle afin que cette inconnue au teint de merveille lunaire ait un peu de répit. « Alors, on le répare ? » Proposait-il une première union ? C’était bien plus que cela, un lien, ils étaient entrain de créer un lien, rouge comme l’infini, sensible comme la détresse du monde, un lien fragile et pourtant, si endurant. Pas de charnel, mais du psychique, de l’âme.

Touché de plein fouet, son regard suivit instinctivement le mouvement de la main innocente de cette fille, main qui montrait l’emplacement, vide disait-elle, de son cœur détruit. Lui, depuis des lustres, il n’avait pas senti le sien à ce point, battant à en rompre la chamade. L’héritier savait son cœur voulant sortir de sa cage pour entrer dans celle de la brune. Pourtant, il ne la croyait pas morte, selon lui, elle rayonnait bel et bien encore, de ces rayons blancs où parfois quelques tâches grises persistaient. Elle était en vie, elle rappelait à Keishi que lui aussi, l’était. Et durant ce petit moment, apaisé, il ne regrettait pas de respirer. « Moi je le sens, ton cœur… » Puis de sa main, il pointa sa propre poitrine, du côté gauche. « Ici.» Un instant, il baissa le visage, troublé, les yeux rivés vers ses pieds, vers le sol, vers les enfers. A quoi tout cela rimait ? La peine de la jeunesse, en elle, en lui, accentuée, en eux. « j’suis ce qu’on appelle un fantôme. » Intrigué, ses noisettes se plantèrent à nouveau dans celle de la fragile, une main délicate vint caresser cette joie faite de soie, au teint poupon. « Peut-être bien, oui. » que tu es un fantôme, parce qu’à partir de maintenant, ton image me hantera toujours.  « et toi, qui es-tu ? » Lui ? Il n’a jamais su. Perdu dans son monde imaginaire, Roi de l’incongru, de l’irréel, pro du fantasme et de la verve silencieuse. Il n’était personne. «Un mensonge… Une illusion. » répondit-il dans un souffle détruit, presque éteint. Il pencha soudainement la tête, les doigts entremêlés. « Un putain d’mensonge. »


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Jeu 21 Avr - 0:01
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hyakuko  & keishi.




the pain of youth ° il a les yeux noirs desquels on voit du bleu. impossible d’échapper à l’étreinte de ses prunelles qui immergent à la manière d’un océan et ce malgré leur teinte sombre. pourquoi a-t-elle envie de lui peindre toute la fresque de sa vie sans sauter aucun des malheurs ? cette sensation qu’il peut entendre chacune de ses peines, les comprendre et penser les plaies par sa simple existence. les gens comme ça ne sont rien de plus qu’un songe, une fantaisie qu’on n’a même pas le loisir d’effleurer. c’est ce qu’elle a toujours pensé mais peut-être que jusqu’alors elle s’est trompée. elle pense à l’éphémère corole. elle a si peur de s’approcher des pures fleurs et d’étaler sur elles son gris ruelles. c’est une couleur que personne ne mérite de porter à part elle. elle a uni sa vie au pavé comme on épouse par obligation une maîtresse qui s’est un peu trop imposée. tourner le dos lui a été impossible une fois trop bien encrée dans la douleur constante. y a tout qui s’ébranle quand elle pense à la vie. tout qui se teinte d’un nuancier bleu et violet. y a les bleus sur sa peau, ceux que le peu de fringues qu’elle porte dissimule astucieusement. les ecchymoses entre ses cuisses elle a appris à les ignorer mais y a aussi les autres qui viennent marbrer le haut de ses bras frêles et la pâleur de son ventre. ceux-là personne ne les a vu et elle ne laissera jamais personne les voir. ils ne sont connus que des tyranniques bourreaux qui les infligent. eux qui prennent plaisir à détruire les passagères du grand vaisseau de la nuit par plaisir et pulsion. ces marques elles n’en dit rien pas même à son patron. les putains encaissent car moins qu’humaines et pas tout à fait animales, tout le monde le sait. y a aussi le violet de ces cernes, les cruelles, les vilaines. elles qui sont révélatrices du temps qui passe, ce temps qui lui aussi lui donne des coups. tant de nuits sans sommeil à prier un dieu sans visage qui n’existe même pas. l’expiation c’est pour ceux à qui il reste un morceau d’âme. elle a vendu le dernier bout contre dix yens de plus la dernière fois qu’on l’a touchée. elle n’a même plus de dignité. elle lève de nouveau ses grands yeux vers lui. « y a bien qu’ça qu’on peut réparer tu sais. » et non il sait peut-être pas que la poupée se noie. le pire c’est qu’elle a même arrêté de se débattre. les flots bleus qui l’engloutissent comme son opium. tout ce qui lui reste.

lorsque sa main retombe sur le canapé elle retient un soupire et son fragment de sourire s’efface. elle l’écoute parler et elle pense qu’il peut bien dire que son palpitant bat encore, ça ne change rien au fait qu’elle ne voit que des débris sales. elle est cette mine sur laquelle on n’a pas réfléchi avant de marcher et dispersée aux quatre-vents elle voudrait bien hurler. mais même ça ça suffit plus à l’apaiser alors elle se tait. le silence au moins il n’exige pas qu’on lui sourit et qu’on fasse semblant, il est plus qu’accommodant. elle le regarde désigner sa poitrine à lui à son tour et un maigre sourire s’empare de nouveau de ses lèvres. « si tu le dis… » ses yeux posés sur lui sont toujours aussi curieux. quel étrange personnage qu’elle a rencontré. pourtant elle n’arrive pas à arrêter d’égrainer les mots. comme si elle ne pouvait même pas ne serait-ce qu’envisager d’arrêter de lui parler. elle montre de nouveau sa poitrine. « est-ce qu’en un sens ça veut dire que le tien est ici ? » c’est aussi étranger qu’incongru. c’est très eux quand on y réfléchit bien. deux inconnus perdus qui se racontent la vie sans pourtant la nommer. deux âmes qui ont trébuché plus d’une fois mais tiennent encore debout comme un patchwork géant. même lorsqu’ils n’ouvrent pas la bouche leurs yeux semblent se dire des milliers de choses. si bien qu’elle a déjà un peu moins froid, et que son sourire n’a plus seulement cette saveur de joie feinte. « c’est pas un peut-être, c’est indéniable. » elle reprend un peu de tequila et pose son coude sur son genou pour venir y appuyer sa main doucement. « dans ce cas raconte-moi un beau mensonge, j’ai envie d’en savoir plus. » elle a surtout plus l’habitude d’en raconter que d’en écouter. alors pourquoi pas, au moins pour une fois. juste pour cette fois au milieu de cet instant magique qu’aucun d’eux ne comprend vraiment.


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Dim 24 Avr - 19:15
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tenue + Y avait-il transfert ? Entre ces deux navires chavirés, retournés, la tête plongée dans l’eau, suffocant et suppliant le monde de les sauver ? Etaient-ils entrain, tous deux, de glisser vers la pente mortelle des déchus, de ceux qu’on ne veut pas ? Etaient-ils de ceux qui pensaient de trop ? Et à qui échappaient toutes les petites joies de la vie ? L’héritier du malheur de son père se sentait comme en immersion dans l’âme de cette jeune femme aux joues désinvoltes, qui l’intriguaient par la douceur de leur rose. Plus Keishi l’observait, moins il se sentait noir. Non parce que le regard flou de la belle le purifiait, mais parce qu’il lui faisait comprendre qu’en réalité, il était ce charbon bruni qu’on transformait en or. Un leurre. D’un couleur marron-rouille, cette couleur qui n’attire personne, qu’on veut délaisser à tout prix, qu’on sacrifie pour le blanc, ou le noir, qu’on ne chérit jamais. Ses sourcils se froncèrent, non pas par contrariété contre la fleur, mais contre lui-même, cette tige sans feuille ni pétale, un spécimen pas fini qui ne comprenait pas pourquoi il s’attachait autant à sortir cette inconnue de son gouffre de chagrin. « On peut en créer un nouveau… Sinon… » Ne jamais abandonner, essayer, il le fallait, parce qu’autrement, rien qu’à l’idée de penser à abandonner, son souffle commençait à le désarçonner, à se moquer de lui, à boycotter son cœur. A vrai dire, et même si cela pouvait paraître étrange, il avait l’impression que si cette belle inconnue mourrait, il la suivrait dans cet abysse sans fond et obscur.

A quoi rimait toute cette conversation et quel était le but de cette rencontre ? Si un dieu existait réellement, avait-il programmé cet instant ? Ou alors, la destinée était-elle plus forte que cette entité anonyme ? Etait-ce un futur bonheur ou une erreur ? Trop de question dans la tête du gris, du blasé, du fatigué. Fatigué de feindre, usé de s’être perdu et de n’avoir jamais retrouvé son chemin, d’avoir toujours couru sans jamais trouver la bonne direction à suivre ; sans guide mais qui avait une troupe derrière lui, qui comptait sur ses pas, qui le divinisait, parce qu’il avait menti ; parce qu’il avait annoncé l’espoir et son règne dans une certitude illusoire… Un léger sourire s’étendit sur ses lèvres, mimétique à celui de la brune qui l’observe. Ce soir, ces deux là partageaient tout : l’instant, la pensée, le visage, et oui, même le cœur. « Je crois oui… » que mon cœur infeste ton corps, qu’il t’empoisonne. Prends-le vite, arrache-le, jette-le et piétine-le avant qu’il te mène à l’horreur, à l’impasse qui te poussera vers un mur fait de piques sanglants, avides de chaire humaine. « Si tu le dis… » C’était à son tour de douter de ses mots, pas par objection pure et dure, mais parce qu’en lui, résidait une légère, presque éteinte lueur d’un bleu, qui avec un souffle optimiste et fort, aussi chaud qu’un vent du Sahara, pourrait devenir vif. Cette lueur qui lui disait ‘’crois en elle, elle s’en sortira, si tu continues de prier pour elle, j’irai la sauver…’’ Il fallait que le ténébreux lui raconte un beau mensonge… Toute sa vie l’était : sa relation familiale était un bordel, sa place sur le trône du monde incertaine et il doutait même de sa propre existence. Keishi se leva, chercha le cône magique qu’il avait écrasé, à moitié consommé contre le cendrier, le ralluma pour encore, s’échapper de la réalité, alors que la réalité elle, rendait malade un peu plus ses poumons noircis de terreur. Il se réinstalla à ses côtés, soufflant une fumée nocive et pourtant si salvatrice pour lui. Il tendit l’élément à la belle, ne le forçant pas, peut-être n’aimait-elle pas ça. « Un mensonge hein ? Je vais gouverner le monde plus tard… Divinisé, on me louera. J’aurai mon temple et… mon plus grand fanatique sera toujours à mes côtés… » Tous les jours il y pensait, tous les jours il s’écrasait sous ce putain de fantasme dans lequel il s’enfermait consciemment. Parce qu’il valait toujours mieux l’oppression de soi-même que celle de l’extérieur. Mais le brun ne se rendait pas compte, que tout était lié, qu’il était simplement fichu… « Et toi… Raconte-moi une histoire de fantôme… »


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Lun 25 Avr - 23:34
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the pain of youth ° impossible pour elle de comprendre cet instant suspendu, à part des brumes du temps. eux les naufragés insolents d’un monde qui porte trop de coups au cœur et qui fait des bleus impitoyables à l’âme. eux les êtres en lambeaux, les trop peu, les pas assez, les incompris, les déceptions, les bribes d’espoir. eux les miracles. de ceux qui ont résisté sans trop savoir comment mais qui se tiennent bel et bien là, tremblants mais debouts. la raison de cette rencontre lui échappe. elle jurerait avoir les mots sur le bout de la langue et pourtant ils continuent de rouler indéfiniment sans qu’elle ne puisse les saisir. elle est persuadée que deux morceaux ébréchés d’un rêve qu’on a noyé ne peuvent former autre chose qu’une entité incomplète. et pourtant ils sont là, à contempler des petits bouts du monde au travers des prunelles de l’autre. et dans les orbes intrépides de cet inconnu dont elle ignore toujours jusqu’au nom elle est sûre d'entrevoir un ailleurs nimbé de mystère. fascinée, elle revient à la réalité comme on chute sur le bitume lorsqu’il ouvre de nouveau la bouche pour distiller des mots comme on déclame des vers. il est habité par une élégance qui pourtant demeure simple et qu’elle ne saurait pas bien décrire. il a ce phrasé des gens apparemment nés bénis des dieux et qui pourtant on écopé si ce n’est de la peine capitale au moins du poids d’une bonne partie de la misère du monde. « on peut aussi le laisser mourir, c’est pas si grave. il paraît que c’est dans l’ordre naturel des choses. » le pétale qui s’éteint comme son cœur avant lui et voilà que tout est à sa place. voilà comment elle voit les choses. sa tendance à voir le verre à moitié vide gangrène jusqu’aux jolis mots des autres et elle se giflerait parfois d’être aussi pessimiste. peut-être bien qu’ils sont trop différents. malgré tout ce serait un mensonge de dire qu’elle n’est pas captivée par ce fossé si vaste et pourtant si mince qui se dresse entre eux.

conversation presque surréaliste entre deux êtres rêves. d’ailleurs hyakuko a presque l’impression d’évoluer dans un songe géant qui ne connaît ni fin ni barrières. c’est assez grisant en un sens. elle a l’impression qu’en sa présence elle peut tout dire sans avoir peur de l’incompréhension ou du jugement. elle peut balancer les mots comme ils lui viennent même s’ils sont ternes comme la goudron qui entache ses poumons. elle réfléchit un moment à ce qu'il dit et un sourire mélancolique et pluvieux vient jouer sur ses lèvres. « alors je serais toi je m’inquiéterais pour l’avenir de ton cœur. il est pas en sécurité avec moi… » rien n’est en sécurité avec moi. j’ai cet effet nocif sur tout, un peu comme le gamin qui détruit tout ce qui lui atterri entre les mains. et j’ai aucune envie que ça arrive à ton cœur parce que je suis persuadé qu’il brille plus que le mien. elle rit lorsqu’il réplique exactement de la même manière qu’elle. « je vois que monsieur à de la répartie. » petite note de légèreté au milieu de cet étrange échange. elle le regarde s’éloigner brièvement puis revenir près d’elle un bâtonnet magique entre les lèvres. ses poings se crispent un peu, à croire que ces temps-ci tout le monde s’amuse à la tenter et à tester ses bonnes résolutions. elle retient de justesse un soupire lorsqu’il lui propose et refuse d’un timide signe de tête. elle n’ajoute rien de plus, ses problèmes n’ont rien à faire dans la conversation. mais elle se mord tout de même les lèvres et avale une grande rasade de tequila terminant ainsi son verre. « quand on te regarde et quand on prête attention à cet endroit, ça m’a plus l’air de la vérité que d’un mensonge. raconte-moi plutôt ce que tu aspires vraiment à être, te contente pas de recracher ce beau destin sur mesure qu’on a créé pour toi et dans lequel je suis sûre que tu te complets pas totalement. parle-moi de toi, du vrai toi. du mensonge que justement tu voudrais pouvoir servir à la face de ceux qui veulent te voir devenir tout ça. parle-moi du destin. » lorsqu’il lui demande de raconter une histoire de fantômes elle ne sait pas trop quoi dire. y a jamais grand-chose à dire de très intéressant et qui ne soit pas répétitif concernant les spectres du monde. « je suis une ombre qu’on remarque peu. j’ai la couleur des pavés, l’odeur des rues et de la déchéance qu’elles impliquent. et je suis devenue transparente comme le vent à force d’essuyer les revers de la vie imposés par des gens immondes qui se foutaient bien de mon estime de moi. » c’est plus une tragédie qu’une histoire de fantômes mais qu’importe. c’est tragique de toute manière de s’estomper au point qu’on voit la vie défiler à travers soi sans qu’on n’en fasse plus vraiment partie.


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Mer 4 Mai - 15:56
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tenue + Le destin. Sans doute que ça existait. Pourquoi cette rencontre sinon ? Comment expliquer que ces deux inconnus, qui semblaient vivre dans un monde distinct chacun, en un seul regard parvenaient à se comprendre et à se perdre dans un irréel confortable, un nouveau monde rien qu’à eux ? Ils étaient deux miroirs cassés, aux reflets incertains et souvent menteurs. Ils étaient cette autre face du monde qu’on faisait tous semblant de ne pas voir ; celle qui faisait pitié, celle qui quand on osait la contempler, donnait mal au cœur. L’ordre naturel des choses… Quel était-il réellement ? Etait-ce normal de mourir ? Au départ non, si Eve n’avait pas fauté, les hommes seraient tous immortels. Alors Keishi hocha la tête de gauche à droite, montrant son désaccord. L’héritier n’était pas la personne la plus optimiste du monde, il était même plutôt porté sur l’indifférence mais en ce moment, il ne pouvait s’empêcher de voir cette petite dans un univers radieux, du moins, c’est ce qu’il souhaitait pour elle. Parce que jusqu’alors, personne ne l’avait perturbé, saisit jusqu’à la moelle, en un seul regard, sans le connaître. Ils fusionnaient tous deux, dans l’âme, dans le cœur. Elle ne pouvait pas délaisser la vie auquel cas, l’héritier perdu la suivrait dans les méandres du noir absolu. « On peut pas, non… » Non, on pouvait vraiment pas…

Un sourire amusé, le regard rivé sur le plafond un instant, la répartie de la jeune fleur le bouleversait. En réalité, elle exprimait tout ce qu’il n’osait dire. Ces mots, si ses lèvres les formaient, que sa voix les soufflait, ces mots le détruiraient, ils sonneraient le glas de son existence, ces mots étaient le moyen de son autodestruction. « Il le serait plus qu’avec moi… » Oui, l’âme de cette lady sakura saurait, il en était certain, le couver dans ce doux cocon de pureté, le rendre… humain ? « Là, là où je vis, ici… il vaudrait mieux pour moi ne pas avoir de cœur… » Parce qu’il sera piétiné, malmené, parce qu’on le boufferait avec voracité, et qu’on le lui recracherait au visage, le sourire carnassier au visage de l’antipathique patriarche, à celui de l’égocentrique génitrice, à celui de la foule qui se nourrit des peines humaines. « je vois que monsieur à de la répartie. »  Un simple haussement de sourcil, un léger sourire, effacé. La répartie, une arme qui pouvait en tuer plus d’un, tuer tellement de faibles mais beaucoup plus de forts qui se croient intouchables, comme Keishi. Keishi le faux intouchable, le sur-impuissant face à l’autorité paternel, à l’autorité de la masse d’individus qui s’agglomérait autour de lui pour mieux l’encercler, pour mieux l’étouffer.

La belle au pétale rosé refusa son invitation à une mort euphémisée. Et elle avait raison. Lui, l’héritier d’un empire malsain s’enfonçait dans sa faiblesse à ne plus vouloir observer la réalité telle qu’elle était, mais seulement à travers ses propres yeux rouges et ternes. Cette inconnue semblait lutter à la fois contre la réalité qui l’accablait de son gris dépravé et contre le pouvoir de la magie qui créait l’overdose d’un trop plein de couleurs irréelles, absurdes et fantasques, qui rappelaient à quel point le monde dans lequel on vivait était d’une tristesse sans fond… Les mots de la poupée désenchantée le troublent. Cruelle sans le vouloir, cruelle parce qu’elle osait dire ce qu’il niait en bloc mais jamais il ne lui en voudrait, parce qu’elle avait raison, cette candide abusée. « Je… Je sais pas. En réalité, je sais pas ce pour quoi je suis fait. » Né pour être l’héritier, voilà la seule chose concrète qu’il savait. « Je veux juste… Être extraordinaire pour au moins une personne… Indispensable… » Et c’était sans doute pour cela qu’il se complaisait dans son rôle de futur héritier, parce que même sans amour, sans affection, on comptait quand même sur lui. Enfin, il écouta le récit de la petite angélique asservie aux pulsions démoniaques de l’homme. « Tu as la force du vent mais pas sa transparence.» Tu m’as soufflé, t’as évincé mon cœur et l’a rendu captif. Ton Mistral ou ton Zéphire, j’ai tout ressenti, parce que de ton air, tu m’as nourri. « T’es une ombre qui rayonne d’une lumière aveugle, d’une lumière qui sait juste pas vers où se porter, qu’a pas encore ouvert ses yeux… » Laisse-moi t’aider à trouver la cible de ta lumière…


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Dim 15 Mai - 23:14
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the pain of youth ° c’est quoi le but de cette terre qui en tournant nous rapproche ? eux les pièces de puzzle qui s’imbriquent grossièrement pour tenter de reconstruire quelque-chose. une sorte de grand château de cartes branlant. même le plus petit souffle de vent aurait des chances de l’abattre et pourtant ça n’enlève rien à sa beauté. tout comme la fragilité de la vie et du temps n’ôte rien à la magie de leur improbable rencontre. eux les compères impromptus et bancals que seul ce monde peut porter. eux les miracles, car de leurs larmes naissent les ouragans et de leurs sourires émergent des étincelles comparables par leur brillance à celles du soleil. les rois d’un monde à genoux, fiers bien que brisés en dedans. les mains jointes sur leur trône au sommet d’une montagne de cendres. elle parle de l’ordre naturel des choses comme un vieux parle de la mort. à l’écouter elle a déjà un pied dans la tombe malgré ce qui demeure d’éclat dans ses yeux et le rose vivace de ses lippes. pourtant quand leurs prunelles s’attachent et fusionnent elle peut presque toucher l’espoir du bout des doigts, chose qui ne lui est pas arrivé depuis bien trop longtemps. il parvient à lui faire miroiter temporairement un avenir plus brillant rien qu’en existant. elle est si confuse qu’elle ne cherche même plus à comprendre cette connexion mystérieusement établie. il y a des choses qui ne s’expliquent pas, des mystères qu’il vaut mieux taire tant ils deviennent complexes dès qu’on se penche dessus. elle se contente donc de relever un peu plus la tête, la mine curieuse et aux lèvres la moue d’une gamine dépassée par les mots des grands. « pourquoi on peut pas dans ce cas ? pourquoi faudrait empêcher la nature d’accomplir son œuvre ? t’as la réponse à ça toi ? parce que moi non, alors bon… » dans ton regard imprégné de mille vies, j’arrive pas à trouver plus de réponses que dans le mien suffisamment fatigué par une seule. pourquoi faut-il que les hommes soient si démunis après tout ? pourquoi faut-il que tant de subtilités leur échappent ? à croire qu’ils se contentent d’appartenir au décor tandis qu’ils sont les pions de dieux bien plus grands qu’eux. pas forcément plus purs, peut-être même bien pires, mais toujours plus puissants.

leurs mots s’entremêlent comme leur cœur semble changer temporairement de place. appartenir au corps de l’autre pour échapper un instant aux souffrances muettes de son porteur initial. mais épouser quoiqu’il arrive les douleurs de quelqu’un d’autre car ils ne sont rien de plus que des êtres-miettes. seuls les jours qui défilent et les entraînent dans leur incessante frénésie permettent aux morceaux de leur conscience de rester à peu près soudés. « c’est un mensonge ça… » oui ça doit forcément l’être puisqu’elle n'a jamais rien su protéger. pas même sa dignité. comment saurait-elle prendre soin d’un tel cœur, si précieux et fragile ? la simple pensée lui paraît invraisemblable. « j’me suis arrachée le cœur y a un moment déjà tu sais. c’est métaphorique bien sûr mais au final c’est vraiment ça. quand on ressent…les gens comme nous… » elle ne sait pas vraiment ce qu’elle entend par "les gens comme nous", tout ce qu’elle sait c’est que quoiqu’il arrive ils ne sont pas comme les autres. colombes de la paix, oiseaux de mauvaise augure ou le mélange des deux, ils ne sont en tout cas pas de ceux qui laissent le monde indifférent. « les gens comme nous s’ils s’autorisent à ressentir ils sont perdus, t’es pas d’accord ? c’est plus le cœur que ça nous déchire mais l’âme. les cœurs on les guérit, on les greffe, on les persuade que ça peut s’arranger. une âme quand elle éclate à tes pieds t’as plu que tes yeux pour pleurer. » elle lève la main et presse doucement son indexe sur la poitrine du jeune homme pour illustrer son propos. « faut se forcer à le faire taire. » elle lui sourit tristement mais elle sait que c’est si facile sur le papier, et tellement plus dur en réalité.

ses yeux s’attardent encore sur le cône magique qui lui semble briller un peu plus fort comme la promesse de mille et uns rêves. elle détourne enfin le regard pour le porter sur son verre vide. elle réalise qu’elle l’a bu d’une traite, et que ceux qui ont pu lui dire qu’elle a tendance à forcer sur les liqueurs pour affronter la vie avec plus d’aisance ont peut-être raison. mais peu importe puisqu’elle est déjà pourrie partout ailleurs. même ses poumons sont noircis alors le foie vient juste en quelque-sorte compléter ce tableau terne. elle s’échappe un instant du monde mais s’y raccroche quand il parle de nouveau. « y a forcément quelqu’un pour qui tu l’es déjà, extraordinaire. les gens biens comptent toujours pour quelqu’un. » peut-être qu’elle l’idéalise, mais peut-être pas. après tout elle ne lit pas encore dans les pensées. elle se contente d’interpréter l’image qu’il lui renvoie. « tu te trompes, encore. le vent quand il est fort ne laisse pas les gens indifférents. les tempêtes sont remarquables. » elle pose sa main sur la sienne sans trop y réfléchir et plante son regard sombre dans le sien, essayant peut-être de le sonder, d’y découvrir quelques petits éléments supplémentaires qui lui serviraient à le comprendre mieux encore. « pourquoi t’es gentil et encourageant comme ça alors qu’on s’connaît même pas ? » c’est vrai que ça l’intrigue et elle ne peut pas s’empêcher de se demander ce qui lui attire une telle compassion.


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Lun 23 Mai - 18:50
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tenue + Le corps en décomposition, Keishi se sentait rapetisser au fur et à mesure que la poupée cerise enchaîne mot tueur et mot destructeur. Ses paroles entraient en lui sans trouver de sortie. Pas prévues pour demeurer dans le coffre de cette existence sombre, elles luttaient pour s’échapper, écorchant de l’intérieur la chaire de l’héritier. Trop de questionnements pour lui, son esprit commençait à saturer dans ce flot bleu marine, qui le noyait sans répit et sans pour autant lui donner la mort ; cruel. « Je ne veux pas. Alors… On ne peut pas. » Tout simplement, avoua-t-il. Lui-même ne se comprenait pas. Sans doute étaient-ce les effets de la fumée merveilleuse qui s’insinuait lentement dans ses poumons noircis, gonflés par le macadam des champs, par la pourriture que rejette chaque secondes les bouches humaines. Ce soir, le ténébreux était ambivalent, une fois triste, une fois optimiste, décadent ou bien émerveillé. Il était perdu, il essayait de s’accrocher à cette bûche flottant dans la mer désespérée mais trop d’obstacle l’empêchait de connaître une fin heureuse et cette fin avait pour visage celui de cette Lady Sakura. Comment pouvait-il prétendre la sauver ? Peut-être parce qu’elle représentait ce qu’il ne pourrait plus jamais être, parce que devant elle, il y avait encore cette voie blanche qu’elle pourrait emprunter une fois les yeux décrassés de la pollution humaine. Elle avait encore un espoir, elle. Pour Keishi, tout était fichu, parce qu’il n’avait, finalement, jamais rien décidé seul. Et même fuir, à ce moment, ne ferait que ruiner un peu plus son âme. Il était coincé.

Trop fusionnels subitement, sans doute, Keishi ressentait ce que cette petite ressentait. Il se plongeait dans un passé inconnu qu’elle seule savait, il compatissait pour elle, pleurait à sa place intérieurement, mangeait le goudron alors que le corps masculin dévorait sa pureté, réarrangeait ses vêtements déchirés une fois la lutte terminée, il brisait son cœur à chaque entrevue avec l’histoire de la poupée. Il imaginait et dieu seul sait à quel point l’imagination était l’alliée des fous et des dépressifs. « Les gens comme nous…» Répéta-t-il en chœur, dans un murmure presque effacé, oublié de sa propre personne. Les gens comme eux, les renégats, les déserteurs, les fuyards empêchés. Ceux qui étaient là sans forcément vouloir l’être. Ceux qui étaient piégés dans une prison charnelle alors qu’ils n’auraient du être qu’âme volatile. Ceux qui peut-être, n’auraient pas dû exister… Le doigt de l’inconnue, posé délicatement sur sa poitrine lui envoie un coup à bout portant, il était trop tard, il avait déjà vendu son âme au diable et ce diable avait disparu depuis belle lurette, ne lui donnant jamais en retour le bonheur qu’il avait demandé. « Et quand en toi c’est la sécheresse ? Que t’es plus capable de pleurer… Comment tu fais ? » Le « tu » était lui, lui ce désarmé, lui ce cœur froid, cette pierre, ce… caillou jeté en ricochets loupés, noyé dans la vase d’un étang minable, alors que l’eau l’entourait, comment faisait-il pour vraiment pleurer ?

Keishi se redressa pour aller chercher la bouteille de tequila, élixir de mort, afin de la tendre à la jeune fille, qu’elle se serve, qu’elle boive à même le verre du récipient, qu’importait. Un léger rire le trahit alors qu’il retournait à sa place. « Les gens biens ? » Son visage repris sa face habituelle, celle qui renie le monde, qui ne souhaite rien et ne montre rien, jamais. « Je ne suis pas de ceux-là, ni de ceux qui sont indispensables… » Certainement pas. Alors que sa main se joignit à celle de la grise inconnue, l’héritier plongea ses yeux sombres dans ses pépites. « A mes yeux tu es une tempête. En l’espace d’un court instant, tu m’as bouleversé tout entier. »  La question qui suivit le déstabilisa à un point inimaginable. Pourquoi l’encourageait-il ? Pourquoi était-il gentil ? Etait-il obligé d’avouer ? De chercher ? De trouver ? Rien ne pouvait-il se passer sans explication ? Est-que tout devait être toujours logique ? Pourquoi, pourquoi lui poser autant de question, à lui le faux certain, le faux divin ? « A toi de trouver la réponse. » Répondit-il d’un ton bas, orné d’un sourire presque invisible. Il s’approcha légèrement et lui caressa la joue. « Je t’offre le logis ce soir » et ne t’en fais pas, je ne tenterai rien. « Alors ne t’en fais pas pour mon frère, j’arrangerai la situation. »


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