let me be with you

愛してる

ft. hiro ♡  ☾ TENUE&CHEVEUX

Agrafant le dernier bouton de sa chemise blanche, le jeune homme ne put s'empêcher de lâcher un léger soupire. S'éclipser pendant deux semaines... Cela équivalait à laisser son frère livré à lui-même (pas qu'il n'avait pas confiance, mais un homme seul à la maison : on ne savait jamais comment on allait retrouver l'état des lieux) et Yuuri seul gérant de son établissement. Il avait plus confiance en son apprenti qu'en son propre aîné en ce qui concernait la survit des lieux convenus... Mais ce n'était qu'un détail. Partir aussi longtemps était un fait. Avec toi, en était un autre. Se retrouver seuls. Ensemble. Sans aucun moyen de s'échapper. C'était à la fois stressant, à la fois excitant.
Lorsqu'il eut, des jours auparavant le message de son amant lui donnant une réponse positive... Ah. Ce fut un soir. Alors qu'il était dans son lit - et heureusement d'ailleurs, parce qu'il serait passé pour la personne la plus euphorique et folle au monde, à s’étouffer dans son coussin pour ne pas crier et laisser voir au monde sa joie immense. Non, à la place : sa tête dans le coussin avait été plus subtile... Il n'y pensait cependant plus, voulant garder un semblant de dignité pour lui-même.
Sortant de la salle de bain, le petit homme attrapa son sac puis descendit tranquillement. Il caressa une dernière fois son animal de compagnie au sang froid puis, alla voir son frère aîné. Il allait partir au travail ... Lui en congé. Triste vie que voilà, il lui fit un câlin énorme... Peut-être de dix minutes, ou un peu plus.
Il quitta l'appartement sans regret. Juste de l’appréhension, de l'excitation, du stresse mais pour une fois pas si mauvais et puis merde, cela lui tardait aussi de revenir dans son pays natal. En général, il se débrouillait toujours pour y retourner au minimum une fois par an... Mais jamais il n'aurait pensé le faire en compagnie de celui qu'il aimait.

Vis à vis des horaires du vol, il lui avait dit à quelle heure il se trouverait en bas de chez lui. Et c'est en grimpant dans sa voiture (après avoir jeté son sac dans le coffre) qu'il prit la route. Ne stresse pas... Parce que plus il se rapprochait du quartier voulu... Plus son cœur battait. Si fort. Si fort. Alors, il arriva enfin à destination, stationnant en contre-bas. Là, il y vit tout d'abord le frère aîné. Il partait sûrement travailler, vu l'heure. Mais il sortit quand même de son véhicule par politesse mais aussi pour le remercier encore une fois d'accepter de le laisser embarquer son petit protégé. Hiroki n'était pas majeur. Et sans Ryu, jamais Isao n'aurait pu le faire décoller. Il avait tous les papiers, que se soit identité ou autorisation. Cela avait été un beau merdier, dans lequel le principal concerné ne fut presque pas au courant au final, étape trop barbante.
Alors en l'attendant, le teinté parlé avec l'aîné des Sena, tout sourire. Il passa sa main droite dans sa chevelure désormais un peu trop longue et ramenée en arrière, plutôt par gêne sous une question de son supérieur en âge en ce qui concernait leur dite relation amicale. Il affirma qu'il tenait beaucoup au plus petit, parce que c'était un bon ami, et qu'il avait toujours pu compter sur lui.
Belle excuse. Beau mensonge. Isao savait s'y donner lorsqu'il le fallait malgré le fait qu'il méprisait toute forme de supercherie. Mais il le faisait pour lui et à croire qu'il n'avait pas déjà assez sacrifié de chose comme ça à son effigie : il s'attaquait maintenant à ses principes.  

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ft. isa♡  OUTFIT ☾  

« […] et oublie pas de donner à manger à Couscous aussi !! » ça va bientôt faire deux heures qu’il revisite la maison d’un pas frénétique, s’attardant dans chaque pièce pour être sûr de ne rien avoir oublié dans son maigre bagage. Deux heures à donner la migraine à son aîné à peine réveillé, ce dernier se massant les tempes, assit dans la salle à manger. « C’est bon, j’ai compris Hiro, ça fait trois fois que tu me répètes la même chose. » « J’VEUX JUSTE PAS QUE TU LAISSES MON CHIEN CREVER DE FAIM !!! » une demande assez déplacée lorsque l’on sait que l’aîné s’occupe de la bête jour et nuit tandis que son propriétaire vagabonde dans les rues. Le premier Sena se contente de secouer la tête sans le reprendre, fermant les yeux pour ne plus avoir à regarder ses mouvements incessants, infatigables. « Pourquoi t’es aussi stressé ? »
L’anxieux s’arrête quelques secondes, serre légèrement les poings avant de glisser dans sa chambre et s’allonger sur le lit. Y’a tellement d’raisons qui s’entassent les unes sur les autres, le gamin pense trop et s’créer de nouvelles angoisses chaque minutes, une accumulation qui va finir par l’faire exploser. D’abord, le fait de quitter le pays, partir de la ville qu’il n’a jamais laissé depuis quatorze ans. Pour deux semaines, une putain d’éternité pour le gosse. Dans l’pays de maman, celui dont il rêvait parfois la nuit, celui dont il connait la langue, les expressions et les coutumes sans jamais y avoir mis un seul pied.
Avec Isa. La cerise sur le gâteau. Et bordel, il regrette d’avoir accepté. Il regrette d’avoir trimé tous les soirs afin d’être sûr de rassembler assez d’argent avant de confirmer, pour au final entendre que son  billet est acheté –et n’avoir aucun mot à dire là-dessus. Ses peurs et son égo lui crient de faire marche arrière, sa raison lui fait comprendre qu’il est trop tard.
Deux semaines entières, seul avec lui. Il s’demande comment  leur relation va évoluer, se griffe les cuisses à la simple pensée de ce mot. ‘Relation’. C’est trop officiel. Tout ça, ça l’perturbe, ça lui fait peur, il en a les mains qui tremblent alors qu’il est assis raide comme un piquet sur ce lit mal fait.
Et les minutes semblent des heures. Il vérifie pour la cinquième fois son sac de voyage plutôt maigrichon pour deux semaines. Trois jeans et son fameux pantalon en cuir, deux bas de jogging, quelques t-shirt jetés là. Deux boîtes de capotes, un tube de lubrifiant, une trousse de toilette et son chargeur de téléphone. Le zip de son sac se mélange à la porte qui claque, annonçant le départ de son frère et l’arrivée du métis. Trop tard pour faire marche arrière. Alors il soupire, se regarde une dernière fois dans le miroir avant d’attraper son sac, se jete sur son chien qui l’attend devant la porte d’une mine attristée. « Sois sage pendant qu’papa n’est pas là, ok ? Et oublie pas d’bouffer les dernières chaussures de Ryu ! Et j’espère qu’à mon retour t’auras enfin pécho la chienne de la voisine, j’compte sur toi ! » il l’embrasse –trop longtemps, le serre un peu trop pour libérer sa frustration et son anxiété étouffante (ça n’marche pas) avant d’attraper ses clés et sortir de la maison. La voiture de Ryu vient de démarrer et sa main se resserre sur la lanière en cuir lorsqu’il l’aperçoit du haut des quelques marches d’escaliers, il s’mord la joue pour ne pas sourire et chasser les peurs qui lui retournent l’estomac. Elles ne font que se multiplier alors qu’il descend rejoindre son amant secret ; ami déguisé. Il le regarde de haut en bas avant qu’un rictus en coin ne vole ses lèvres séchées par le stress. « T’aurais pu m’prévenir que t’allais te saper comme ça, j’ai pas l’air con maintenant. » un bref coup d’œil sur son propre corps et ses vêtements contrastants avec ceux de l’aîné. Il s’en fou parce que bordel, dans quelques minutes ils seront en route pour l’aéroport et il n’a jamais autant eu la trouille de sa vie –même lorsqu’il s’est retrouvé nez à nez avec la bête d’Isa. Alors il essaye de garder son air détaché, le sourire moqueur aux coins des lèvres qui cache un bonheur trop complet, inconnu pour le cadet. Et il le salue à sa façon ; la main baladeuse décoiffant ses cheveux déjà négligés, un geste dont Isa devrait maintenant être habitué, depuis l’temps. Il se dirige vers le coffre, l’ouvrant sans gêne pour découvrir le sac du teinté qui lui retourne un peu trop l’estomac. Il s’rend compte que c’est vraiment en train d’se passer, il lui faut quelques secondes pour reprendre ses esprits ; revêtir son masque d’impartialité. Referme la cinquième portière avant de retourner auprès du teinté, trop impatient, trop excité. « On y va ? »

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ft. hiro ♡  ☾ TENUE&CHEVEUX

Se penchant une dernière fois devant son aîné, appuyé à sa portière ouverte de ses deux mains, il fut attiré par une voix qu'il ne connaissait que trop bien. T’aurais pu m’prévenir que t’allais te saper comme ça, j’ai pas l’air con maintenant. Jamais dans sa vie il n'aura droit à un bonjour normal venant de sa part. Soupirant légèrement, il secoua son visage sans rien dire. S'il s'amusait à le stresser encore plus alors qu'il se trouvait déjà assez tendu (sans jeu de mot bien entendu) le petit homme alla pour se remettre à sa place, à l'intérieur du véhicule mais ses cheveux furent accaparés. Au fond, il préférait les salutations de son amant que celle d'un autre... Parce que quelque part, c'était une habitude. Mais une habitude à eux, à lui. C'était quelque chose que seul le brun faisait (et seul autorisé à le faire) et rien que cette pensée le fit sourire. Le regardant partir vers le coffre, il resta un peu bloqué sur lui ... Comme d'habitude. Détourne le regard. De suite. Oui. Ne montres pas que tu es bien trop épris et bien trop fou de ce petit con. Soupirant pour lui-même, une vielle d'âme passa et il la salua naturellement, respectueusement... Mais rien ne fut rendue. Elle le dévisageait plus qu'autre chose... Sûrement en voyant là, cette différence physique entre les deux hommes. L'un trop simple, l'un trop recherché. L'un trop bourru et l'autre beaucoup trop raffiné. Elle le jugeait pas son niveau de richesse... Il n'aimait pas cela. Mais il ne laissa rien passer dans son regard. Il s'en fichait... Pour lui. Peut-être moins pour le brun. On y va ? Tournant vivement son visage vers le principal concerné, il hocha la tête simplement en s'asseyant sur son siège, fermant la portière. Se rattachant, il posa son téléphone.
Ils étaient à l'heure.
Partant dés l'instant où le plus jeune fut installé, n'ayant pas coupé le moteur, Isao se sentit plus rassuré maintenant qu'il avait le petit être des rues à ses côtés. Alors sa tête était posée sur la partie du siège à cet effet, concentré sur la route. Il avait tendance à rouler vite. Parce que la voiture il n'aimait pas ça. L'habitude d'être sur son rêve à lui, à rouler librement -ou presque. Mais il ne restait néanmoins pas moins prudent. Voir un peu trop. Prévoyant, surtout. Aussi.
L'aéroport. Il se gara devant l'entrée et il sortit en donnant ses clés à un homme prévu à cet effet. Sa voiture serait gardait durant les deux semaines - seul son frère aîné pouvait venir la chercher si besoin. Prenant son sac, il sortit en même temps celui de sa moitié en lui tendant sans le regarder : par précaution mais aussi parce que l'employé lui parlait. Le remerciant simplement, penchant légèrement sa tête, il pénétra à l'intérieur du grand bâtiment. Pianotant sur son téléphone, il envoya un dernier message à son frère... Toujours aussi stressé de lui laisser la maison... Ah ! Grand Dieu ! Je suis arrivé. Je t’appellerais quand je serais chez papa. Dans le frigo tu as jusqu'à demain, pour les courses tu as tout de noté et dans trois jours y a le facteurs pour un colis. Le loupe pas, c'est important. Oublie pas aussi d'appeler ta mère, elle me l'a demandé. Et nourrit mon bébé stp. Fait pas l'con, et si t'as besoins tu m'appelles. Je t'aime. Bah oui. Femme de la maison, il gérait tout. Rangeant son appareil au fond de son sac, il se pointa donc devant la demoiselle et sortit son porte feuille. Sortant son billet il posa à côté également celui du mineur avec tous les papiers devant l'accompagner. Tout était en règle, tout avait suivit le protocole. Elle scruta un peu le gamin brun avant de regarder Isao. Puis elle lui rendit le tout. Il avait prié intérieurement pour qu'il n y ai pas de problème : on l'avait entendu. Qui, il ne savait pas, mais il le remerciait. Donnant son billet au linguiste, il garda cependant les papiers, les rangeant soigneusement. Il ne voulait pas les lui montrer. En aucune façon. Parce que dessus, était indiqué Sena Ryu comme responsable légale. Mais également le nom, le prénom de ses parents, la date de leur décès et tout ce qui avait pu s'en suivre. Il se sentait mal, de tout savoir et de ne pas lui dire.
Lui souriant simplement, les passages obligatoires fait, les voilà enfin dehors. Lui, ce n'était pas la première fois qu'il montait dans un avion.... Voir absolument pas : il avait commençait à voler à l'âge de deux ans. Montant tranquillement, saluant les hommes présents, il attendit le japonais avant d'avancer tranquillement. Places trouvées, il s'écarta doucement en lui indiquant, le laissant côté fenêtre car c'était toujours plus rassurant pour une première fois. Posant son sac en hauteur, attrapant celui du brun pour faire de même (étant devant) il s'essaya donc à sa place, soupirant un peu. Ça va ? Ne sait-on jamais. Et il espérait qu'il mettrait sa fierté de côté pour lui dire si ça n'allait vraiment pas ! 

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ft. isa♡ ☾  

Isa est stressé, Hiro l’a bien remarqué mais il reste muet, trop occupé à tenter de masquer sa propre anxiété et calmer ses jambes secouées par cette dernière. Les lèvres ravagées par ses dents alors qu’il en arrache la peau, regardant le paysage défiler rapidement par la fenêtre de la voiture, senteur de cuir et parfum hors de prix. C’est trop silencieux. Y’a quelque chose qui cloche, et les pensées vagabondes du nippon ne l’aident pas à s’apaiser. Peut-être qu’Isa regrette ? Et qu’il n’ose pas lui dire, de peur de le vexer ? Peut-être qu’il ne veut plus de lui ? Qu’il a honte de se montrer avec ce tas crasseux qu’il est, peur de son comportement imprévisible, parfois trop violent ? Des scénarios toujours plus catastrophiques le suivent jusqu’à leur arrivée à l’aéroport. Il n’a pas vu le temps passer, trop occupé à imaginer le pire. Et aucun mot ne fut prononcé de tout le trajet, il en a la gorge sèche, les genoux tremblants mais son expression ne le trahie pas ; posé, presque trop paisible, contrastant avec ses membres crispés.
Et alors qu’il observe le bâtiment inconnu d’un oeil d’enfant émerveillé, il remarque Isa pianoter sur son téléphone du coin de l’œil. Il doit sûrement être en train d’envoyer un message relatant son regret de l’avoir invité. Et ses pensées reviennent à la charge, il se mordille les lèvres, les jambes sautillantes pour évacuer le stress submergeant son âme toute entière. Il se contente de le suivre, perdu dans ce lieu trop officiel, mystérieux pour le gamin n’ayant mis les pieds dans ce genre d’endroit seulement deux fois dans sa vie : pour accueillir ses grands-parents débarquant du pays qu’il découvrira dans quelques heures. La première fois pour leurs vacances dans la maison familiale ; il se rappelle avoir sauté dans les bras de sa grand-mère en riant aux éclats.
La deuxième fois, quand papa et maman sont morts. Le pied emplâtré et le visage morne, cerné et dessiné de bleus, pansé et suturé. Sa grand-mère l’a pris dans ses bras, délicatement. Lui a murmuré des mots en coréen qu’il a oublié depuis le temps.
Il s’accoude au guichet, observant l’employé en plissant les yeux. Elle lui lance des regards presque hautains auxquels il répond par des sourires en coin, moqueurs à souhait. Il reste toujours le branleur des rues, le gosse impertinent qui fait tourner la tête des gens.
Ses yeux dévient sur les passeports qu’Isa tient dans les mains et présente d’un naturel déconcertant, habitué à ce genre de paperasses un peu stressantes pour le brun. Le sien semble remplit de papiers qu’il trouve suspects, mais il ne relève pas ce détail, se contentant d’essayer d’apercevoir les écritures d’un œil discret ; Isa est trop rapide, il n’en décèle rien, se contente de lui lancer un regard suspect auquel l’amant lui répond d’un sourire.
C’est soudainement intimidé qu’il pénètre dans l’avion, se frayant un chemin à travers les rangées en suivant le teinté. Il prend place à côté de la fenêtre comme Isao lui a fait comprendre, lève les yeux pour scruter les différents boutons au-dessus de lui pendant que ce dernier range leurs bagages.
Et il essaye de masquer son stress comme il peut, s’entassant chaque minute à l’anxiété déjà présente. Il n’a jamais pris l’avion, et une fois de plus, les pires scénarios défilent dans son esprit, coupés par Isa qui prononce enfin quelques mots. Il le regarde les yeux vitreux, feint un sourire pour cacher sa peur. « Euh…Ouais, ouais. Toi, ça va ? T’as presque pas parlé depuis qu’on est parti… » il tente de cacher sa déception et ses craintes en s’enfonçant dans son siège avant de sursauter sous l’annonce d’une hôtesse de l’air à travers les haut-parleur. Putain, ça parle ce truc ? L’avion va décoller. Attachez vos ceintures. Démonstrations ne faisant qu’amplifier sa terreur de l’engin. Répétés en anglais, en coréen, en japonais. Puis l’appareil vibre.
Hiro déglutit, regarde le paysage défiler lentement par le hublot en secouant une jambe les poings serrés. Et l’avion monte dans le ciel, la pression l’enfonce dans le siège et il attrape brusquement la main du teinté sous la surprise. La serre un peu trop fort alors qu’il ferme les yeux. Un besoin inconscient de contact pour se rassurer, il ne se soucie même pas des passagers autours de lui qui pourraient entrevoir ce contact informel. Ce n’est que lorsque l’appareil se stabilise qu’il remarque sa main dans la sienne, la retire brusquement alors qu’il sent ses joues s’empourprer sans lancer un regard au teinté. Et il observe la terre s’éloigner presque émerveillé sous la peur, ne remarque même pas ses oreilles bouchées par le changement atmosphérique.
C’est officiel. Il s’en va. Il vole au-dessus d’une terre qu’il n’a jamais quittée et son cœur s’emballe un peu trop vite à cette pensée. Le corps crispé, ventre compressé sous la ceinture qu’il n’a pas encore enlevé, il jette sa tête contre son siège en soupirant. « T’es coincé avec moi pour deux semaines. » des mots prononcés en coréen qui surprendront peut-être le teinté. Une langue qu'il ne parle qu'au téléphone, avec ses grands parents. Et avec sa mère, lorsqu'il lui parle, seul dans sa chambre. Il tourne la tête vers lui, un sourire au coin des lèvres. « Hé... j'vais pouvoir t'appeler "Hyung", maintenant ! »

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ft. hiro ♡  ☾ TENUE&CHEVEUX

Alors qu'il avait enfin osé prononcer quelques mots, les yeux de son amants vint à trahir ses pensées et son ressentit, malgré ce physique impassible et habituel. Mais les tics dus au stresse illustrent bien son état - que le châtain comprenait parfaitement.  Euh…Ouais, ouais. Toi, ça va ? T’as presque pas parlé depuis qu’on est parti… Il voulu lui répondre, parce qu'il s'en voulait de le voir remarquer quelque chose dont il n'était au fond pas coupable. Mais, coupé par la voix féminine de l'hôtesse, le jeune homme soupira, attendant qu'elle finisse en japonais pour tourner de nouveau son visage vers l'être aimé. Oui, je vais bien. Juste un peu anxieux de laisser Jooheon tout seul - je sais pas dans quel état j'vais retrouver la maison, puis j'ai aussi laissé Yuuri tout seul à la boutique... Et puis...  Il laissa sa phrase en suspend. La demoiselle passant dans les rangs afin de s'assurer que tout allait bien.
Une sensation qu'il connaissait si bien. Lui s'en fichait. Mais celui à ses côtés semblait déjà moins bien d'accord avec ce qui pouvait être question de relaxation. La tête posée sur son siège, le châtain lut le message de Jooheon - chose qu'il n'a pas pu faire avant, ayant coupé son réseau de toute manière. Mais voilà que sa lecture fut interrompue par la main du brun. Lui laissant, surpris alors qu'au fond il avait l'impression de se faire broyer les phalanges. Mais qu'importe. Un petit sourire s'installa sur ses lèvres - fins et discrets, alors qu'il laissa tomber sur téléphone, tenant avec douceur la main de l'être aimé afin de tenter de le rassurer un peu. Ne le regardant pas cependant, sachant pertinemment qu'il serait gêné et qu'il le rejetterait une fois l'euphorie et le surplus d'émotion passé - ce qui fut le cas, Isao reprit sa main naturellement, comme si de rien n'était.
Il se dit qu'Hiro découvre quelque chose de sa vie, qu'il n'aurait peut-être jamais soupçonné. Parce que voler, c'est destiné aux oiseaux, normalement. L'homme à simplement su dompter son savoir pour un donner quelque chose qui ressemble à ces créatures si belles et précieuses. Ce gamin, trop perdu et trop torturé, qu'avait-il vu ? A part le bitume, la mort et les choses infâmes ? Rien. Et le libraire voulait lui offrir ces nouvelles visions. Ces nouvelles choses, qui rendront peut-être celles de son amant un peu plus agréable et qui, avec un peu de chance, lui donneront des souvenirs meilleurs que ceux avec lesquels il est forcé de vivre.
T’es coincé avec moi pour deux semaines. Et son esprit fut brouillé comme jamais. Déjà, parce qu'il était si heureux. Il nageait dans un bonheur qu'il n'arrivait même pas à interpréter lui-même, de pouvoir rester avec celui qu'il aimait deux semaines durant ... Et, qu'il lui parle en coréen... En général, il ne le faisait qu'avec son frère aîné et son père... Sa langue. Sa langue natale et celle pour qui il faisait des milliers de kilomètres par an. Et entendre cette langue qui lui était si chère, de la bouche du petit japonais... Un effet incomparable qu'il ne connaissait pas. Et qu'il ne saurait traduire. Mais un sourire le prit. Sincère. Beau. Mais il faisait tout aussi, pour cacher à quel point il mourait intérieurement.  C'est bête. Ironique et taquin bien entendu, il n'en pensait rien.  Mais oublie pas que si je suis coincé... Tu l'es tout autant. Il ne parlait qu'en coréen. Le taquinant un peu plus encore. Hé... j'vais pouvoir t'appeler "Hyung", maintenant ! Et son cœur manqua un battement, parce que quoi que l'on pouvait dire... C'était un surnom. Habituellement ce n'était pas quelque chose avec laquelle il était accoutumé... Mais venant de la part de son amant... C'était....
Tout autre chose.
Restant bête face à cela, face à cette réplique pourtant anodine aux premiers abords, le châtain reposa sa tête sur son siège - son sourire n'ayant cependant toujours pas quitté ses lèvres. Fait attention, tu me devras aussi le respect qui va avec. Lui tirant la langue, aimant au fond l'emmerder, il passa sa jambe gauche sur sa seconde, son coude posé sur ce qui était à cet effet.
De nouveau, il tourna son regard sur le plus jeune, attendrit. Il y a quelque chose de spécial, que tu voudrais voir là-bas ? Il connaissait tous le pays. Alors si le plus jeune voulait bouger, il l'amènerait.

사랑해

ft. isa♡ ☾  

Pression pesante sur ses frêles épaules. Il rêve de contact ; garder sa main dans celle d’Isa, les doigts entremêlés qu’il serrerait sûrement trop fort, poser sa tête sur son épaule et humer son odeur délicatement vanillée. Un besoin soudain d’être rassuré sous les faibles perturbations de l’engin qu’Hiro ressent comme un véritable tremblement de terre. Il se crispe, regarde autour de lui pour seulement entrevoir des expressions impartiales, parfois somnolentes. Des habitués ; riches hommes d’affaire et personnes importantes, la plupart ont les yeux rivés sur une tablette, un téléphone, d’autres dorment le menton relevé.
Il avait l’impression que tout le monde les regardait, le gamin nombril du monde. Que tout le monde les jugeait, aussi ; se posait des questions déplacées sur leur relation. Mais tout l’monde s’en fiche, et le morveux des rues se surprend à sourire au nez de ses pensées falsifiées, trop fourbes et encombrantes. Il s’autorise à se détendre, soupirant d’aise au fond de son siège en cuir, les épaules légèrement relevées après qu’un poids atroce y fut enlevé, il détache sa ceinture en soufflant, soulagé par cette délivrance.
Par le changement de situation, aussi. Les deux gamins sont beaucoup plus à l’aise ; ils se lancent des piques, des sourires qu’Hiro ne cache pas, quelques grimaces narquoises à la volée. Tout le stress semble s’être dissipé et il oublie presque qu'il est en train de voler à des milliers de mètres au-dessus de la terre ferme.
Plissant les yeux à la remarque du teinté, ses lippes estropiées dessinent un rictus facétieux alors qu’il secoue la tête. « Aish. M’en demande pas trop non plus. Depuis quand j’te respecte, Isa Hyung ? » il le taquine, lui donne un léger coup de coude avant de reporter son attention vers le hublot. Y’a des étoiles dans ses yeux alors qu’il réalise qu’il vole encore plus haut que les nuages, plus vite que les oiseaux qu’il voit au loin. Le souffle coupé à la vue du pays qui s’éloigne, laissant un léger goût amer au bout de sa langue. Il ne remarque même pas son sourire trop émerveillé alors qu’Isa le ramène à la réalité, l’obligeant à tourner la tête vers lui. Il tombe nez à nez avec son visage, tente de contrôler le regard qui veut s’aventurer sur ses lèvres humides et charnues en baissant les yeux.
Les épaules haussées avec nonchalance en guise de réponse. Il veut tout faire et ne rien faire en même temps. Visiter chaque recoin du pays ; chaque parcelle de la ville.
Mais paresser avec lui dans la maison familiale toute la journée, aussi.
Il voudrait tout voir ; mais ne voir qu’Isa lui suffit. Alors il soupire discrètement, les pieds secoués sous le stress qui revient à la charge. « Hm… Pas spécialement. J’connais pas vraiment le pays, donc… j’te suivrai. » il reprend sa langue d’origine, les yeux rivés sur ses cuisses alors qu’une idée lui traverse inopinément l’esprit. « Y’a peut-être une chose, mais genre… T’es pas obligé, quoi. » timidité soudaine, les joues faiblement rosées sous la gêne, il s'amuse nerveusement avec ses doigts comme un gamin intimidé alors qu’une moue songeuse lui plisse les lèvres. « Mes grands-parents vivent dans un village pas trop loin de Séoul … J’l’ai ai pas vu depuis l’acc… depuis longtemps, j’me disais que j’pourrais leur faire une surprise en allant leur rendre visite. » étouffé sous la gêne et cette peur irrationnelle, son âme parle pour lui, si bien qu’il a failli déraper en parlant de l’accident qui le hante depuis des années.
Malgré leur présence réduite dans sa vie d’enfant, il a toujours été extrêmement proche de ses grands-parents. Ils venaient souvent à Kyoto lorsqu’il n’était encore qu’un bambin, un peu moins souvent à Tokyo. Lors des occasions spéciales. Des fêtes, des mariages ; des décès. Et bien qu’ils ne soient plus revenus depuis ce jour tragique, Hiro leur parle au téléphone plusieurs fois par semaines. Il leur a caché son voyage dans le but de les surprendre, et bien qu’il sache pertinemment qu’Isa ne lui refusera jamais quelque chose de ce genre, il ne peut pas s’empêcher de sentir son corps entier bousculé par le stress. Et il ose enfin lever les yeux vers lui, sourire enfantin au coin des lèvres tandis que sa main vient chercher la sienne après avoir vérifié que personne ne puisse les voir. Ses doigts fins emmêlés avec ceux du teinté, en suspend d’une réponse qu’il a deviné mais que ses pensées embrument et déforment.

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ft. hiro ♡  ☾ TENUE&CHEVEUX

Sous une certaine habitude, il l'admirait. Son visage, parfois si pâle et incommode. Son visage, parfois doux et rassurant. C'était plus fort que lui. Son cœur le réclamait, à longueur de temps. Il lui criait son manque et son oppression. Aish. M’en demande pas trop non plus. Depuis quand j’te respecte, Isa Hyung ? Un sourire amusé, dessiné là, soigneusement sur ses lèvres rosées. Et son cœur criait encore. Par son bonheur et son envie de le prendre contre lui. De l'avoir, rien que pour lui.
Parfois, il se demandait même s'il n'en perdrait pas la tête.
Mais il en était fou.
Ce n'était pas sa faute, à ce petit ange. Ouais, c'est pas faux. Un air faussement blasé en réaction au léger coup de coude de la part de son cadet. Puis, il ne put s'empêcher de remarquer sa stupéfaction, face au monde qu'il découvrait. Face aux simples merveilles que mère nature avait gentiment laissé. Un enfant devant de si grande chose, qui apprenait et se délectait. Le voir ainsi : il ne savait pas s'il pouvait parler d'un épanouissement, mais ses yeux brillais Ses yeux. Si beaux.
Le châtain préféra cependant détourner son regard. Parce qu'il lui disait, à quel point il le désirait - en tout point. A quel point il en étant fou ; il lui disait, un simple je t'aime. Et c'était plus fort que lui. Ses sentiments le dépassait. Ce qu'il ressentait était peut-être semblable à une apogée, quelque chose de parfait - si bien qu'il ne pouvait définir quoi que se soit.
Parce que ça dépassait les papillons dans le ventre, les sourires niais et les battements trop fort dans ses tempes et dans sa poitrine. Il n'avait pas besoins de le regarder pour se sentir encore plus amoureux. Toujours, un peu plus. Son parfum suffisait. Sa présence, suffisait.
Hm… Pas spécialement. J’connais pas vraiment le pays, donc… j’te suivrai. L'observant sans répondre, l'aîné suivit les doigts de son amant au niveau de ses cuisses. Une timidité soudaine. Y’a peut-être une chose, mais genre… T’es pas obligé, quoi.  L'enfant attendait, patiemment - comme le messie. Parce qu'au fond, il voulait lui faire plaisir. Il voulait, durant ses deux semaines lui faire vivre autre chose. Lui faire penser, à autre chose. Lui vider l'esprit et le faire vivre. Mes grands-parents vivent dans un village pas trop loin de Séoul … J’l’ai ai pas vu depuis l’acc… depuis longtemps, j’me disais que j’pourrais leur faire une surprise en allant leur rendre visite. Dire qu'il n'était pas étonné serait un mensonge. Mais un sourire, doux et discret fut présent. Qui prit un tantinet plus d'ampleur en le voyant le regarder. Et en tomber un peu plus amoureux. Encore. Parce qu'il le trouvait si beau. Avec ce sourire. Aussi.
Sa surprise fut encore plus grande en sentant les doigts de son amant venir frôler les siens pour au final, prendre sa main. Un geste qui acheva son âme qu'il laissa de côté, pour se concentrer entièrement sur ce petit être. Un geste, qui le fit frissonner de tout son être.
Il ne laissa cependant rien paraître.
Non. Il restait naturel. Alors qu'intérieurement, son petit bonhomme courait partout, criait. Mourait aussi, avant de se relever et de mourir de nouveau, un nombre incalculable de fois.   Je t'y amènerai. Une réponse simple... Calme. Parce qu'il ne pouvait pas lui dire qu'l était heureux et qu'il était si fière de pouvoir le faire sourire. Non. Il ne pouvait pas. Et il se l'interdisait.
Le perdre une fois avait été une chose bien trop difficile à surmonter.
Un combat, de tous les jours. Parce qu'il se refusait catégoriquement de le perdre une seconde fois. La première avait suffit pour lui prouver à quel point il en était raide dingue.  La maison familiale se trouve sur les abords de Séoul. Normalement on aura pas énormément de problème pour trouver. - Et quand bien même on cherchera si jamais. Il y passerait même toute sa vie si besoins. Parce que le brun le voulait. Et qu'il ferait n'importe quoi pour lui.
Son pouce caressant légèrement sa main alors qu'il la tenait simplement, il osa déposer un léger baiser sur ses lèvres, discret. Parce que de toute manière, tous le monde était bien trop occupé. Et puis, ils étaient qui, pour avoir si peur ? Pour prétendre être épiés ? Personne. Pourquoi est-ce que l'on s'occuperait de deux gamins ? Et il lui adressa ainsi, il léger sourire suite à ce baiser. Baiser tendre, doux. Chaud.

사랑해

ft. isa♡ ☾  

Et les pommettes s’enflamment dans un sourire à l’entente d’une réponse qu’il connaissait déjà. L’excitation mêlée au stress de retrouver ses grands-parents après tant d’années, accompagné par l’homme qu’il accepte peu à peu d’aimer. La reconnaissance dans son regard, la tendresse dans son sourire lui servent de réponse alors qu’il hoche lentement la tête, baissant les yeux sous sa timidité inattendue. L’euphorie l’adoucit. Le fait de voler dans les airs avec lui, vers une destination dont il a rêvé toute sa vie l’oblige à laisser tomber sa méfiance et sa mauvaise humeur quotidienne. Il fixe le pouce du métis caressant sa main en se mordant l’intérieur des joues, submergé de frissons soudains qu’il n’arrive pas à contrôler.
Deux semaines. Quinze jours avec lui. Il se force un peu à mettre de côté cette guerre intérieure qui le suit sans arrêt, déserte le champ de bataille qu’est son esprit. C’est sa façon de le remercier. Pour ce voyage, mais aussi tout ce qu’il lui a apporté depuis presque un an. La sensation d’aimer qu’il apprend à accepter, mais surtout d’être aimé en retour, un sentiment qui s’est éteint à sa place dans cette voiture cabossée un jour de février. Et le bout des lèvres d’Isao caressant les siennes, il ferme les yeux en souriant contre ces dernières sans même se soucier des potentiels regards jugeurs, peut-être dégoutés face aux deux hommes trop épris. Il soupire. Souffle son stress, ses peurs et sa frustration avant de délicatement desserrer leurs doigts, pose sa tête sur l’épaule du châtain en baillant. Ses yeux à demi clos sous la fatigue d’une nuit presque blanche, il essaye de trouver une position confortable, gigotant dans tous les sens avant de reprendre sa position initiale. Regarde autour de lui en cherchant une occupation, gamin trop impatient, hyperactif malgré un manque de sommeil et une fatigue évidente. Il lève les yeux sur les différents boutons au-dessus de sa tête, tendant le bras pour appuyer son doigt sur un gros bouton vert qui l’intrigue. Des nuées d’air frais le giflent au visage alors qu’il tente d’arrêter la climatisation en pouffant de rire. Un bref regard à son voisin de siège qu’il met comme à son habitude dans une gêne oppressante.
Les jambes secouées, joues gonflées sous l’ennuie, il finit par sourire malicieusement à l’idée qui traverse son esprit. Se retient de rire avant d’approcher sa bouche de l’oreille d’Isa, la cachant de sa main comme un gamin révélant un secret. Murmure enfantin contrastant avec sa demande adulte. « Cap ou pas cap d’me tailler une pipe dans les toilettes ? » un air taquin dessinant les traits du fripon, ce dernier éloigne son visage pour guetter sa réaction, retenant un rire contre les parois de ses lèvres.  
Un éclat le trahit alors qu’il jette sa tête en arrière, les yeux ridés sous un rire silencieux. Mettre l’aîné mal à l’aise, c’est un peu sa passion dans la vie. Sa deuxième étant de décoiffer ses cheveux décolorés, il exerce les deux l’une après l’autre, sa main ébouriffant brusquement la touffe du métis avant qu’il ne s’enfonce une fois de plus dans son siège en soufflant comme un morveux en manque de divertissement. C’est dans les moments comme ça qu’on s’rend compte qu’Hiro n’a que dix-neuf ans et une maturité pas tout à fait acquise.

愛してる

ft. hiro ♡  ☾ TENUE&CHEVEUX

Le gamin s’ennuie vite. Isao sent sa main se libérer, et il ne dit rien. Passif, calme. Parce qu'il était reposé, heureux et quelque peu fatigué aussi surtout intérieurement, de voir et de subir la mort de son bonhomme personnel, qui faisait une pause d'ailleurs. Le japonais pose sa tête sur son épaule et le métisse ne peut s'empêcher de sourire. C'est le plus beau cadeau du monde. Et grand dieu il aurait  tout donné pour connaître ça avant. Il baille. Puis il se met à bouger. Positions dures à trouver pour au final revenir à la première. Parfois, Isao avait l'impression d'être avec un enfant. Mais ça ne le gênait pas. Du moins, il s'en fichait. A côté, il essayait de se reposer. Puis il se prit allègrement de l'air en plein visage et il sursauta, les yeux ronds sous la surprise. Hiro, il rigole. Lui, un peu moins parce qu'il a eut peur. Alors il soupire, parce que la gêne il n'y pense plus vraiment, secouant son visage de droite à gauche lentement en souriant quand même. C'était étrange de l'avoir ainsi à ses côtés, mais c'est agréable. Il tourna son visage à leur voisin non loin, en diagonale qui avait relevé sa tête de son écran et le châtain pencha sa tête en avant afin de s'excuser à la place de son amant. Pour ne pas changer. Au fond.
Un brin de calme revenu, il se remit convenablement, toujours aussi droit comme un piquet parce que c'est dans l'éducation.
Il sent alors le corps de sa moitié se rapprocher. Il ouvre les yeux. Il sent son souffle contre sa peau. Cap ou pas cap d’me tailler une pipe dans les toilettes ? Et son murmure change littéralement le visage de l'aîné, ses yeux écarquillés. Un peu choqué, aussi. Parce qu'il c'était attendu à tout, sauf à ça. Et l'autre, il rigole. Parce qu'il est sadique aussi, un peu. Isao tourna alors son visage vers lui, le regardant alors qu'il s'amusait encore à lui ébouriffer les cheveux. Lui, toujours sous le même sentiment - celui qui régalait le plus jeune.  

사랑해

ft. isa♡ ☾  

愛してる

ft. hiro ♡  ☾ TENUE&CHEVEUX

 

사랑해

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« J’y vais en premier, tu m’rejoins dans quelques minutes. » un ordre auquel il ne lui laisse pas le temps de répondre alors qu'il sort de la micro pièce pour se faufiler entre les rangées, sentant les regards jugeurs sur son dos alourdi par un nouveau pêché. Il finit par enfin s’enfoncer dans son siège, les pommettes haussées, rosées par la chaleur et le trop plein de joie soudaine. Instable. Déjà ennuyé, il commence à appuyer sur les boutons de l’écran en face de lui en attendant le retour de l’aîné.

愛してる

ft. hiro ♡  ☾ TENUE&CHEVEUX

 

J’y vais en premier, tu m’rejoins dans quelques minutes. Un ordre. Parmi tant d'autre, auquel il ne bronchera pas. Soumis qu'il était, hein ? Alors il hoche simplement sa tête, le laissant fermer derrière lui alors qu'il se laisse tomber sur les toilettes fermées, étendant ses jambes, sa tête légèrement balancée en arrière. Il te fait faire des choses folles... Et ça te plaît. Oui. Tellement. C'était dans sa nature, il n y pouvait rien. Mais l'excitation, enfantine ou malsaine, qu'importe. Il aimait, le danger. Ce qui était interdit, difficile et presque inaccessible. C'était un peu comme ça, aussi, qu'il voyait sa moitié.
Soufflant doucement pour lui-même, il se relève et allume l'eau. Gelée. Elle lui arrache un frisson cette conne. Mais il ne s'en plaint pas parce qu'il a trop chaud. Ses mains sous le fluide transparent, il la cueille entre ses mains, penché en avant. Son visage trempé, sa température contrastée avec ce qu'il touchait. Un sourire. Il attrape une serviette en papier, normalement pour ses mains : il tapote son visage. Il ramène ses cheveux en arrière. Un autre soupire et il répète le schéma précédent.
Le visage sec, les mains sèches ; quatre minutes passées seul. Il ouvre la porte et rejoint sa place, comme si de rien n'était, s'essayant aux côtés de l'homme qu'il aimait. Il est fatigué. Il reste trois heures de vol. Mais il n'a pas envie de dormir. Sa tête appuyée contre le siège, il la tourne légèrement sur le côté afin de le regarder. Lui. Un visage doux. Un sourire, pareil à ce qu'il dégage. Puis, il ferme les yeux. Il n'ose pas le toucher. Parfois, n'y arrive pas de lui-même : mais ce n'est pas l'envie qui lui manque.  

사랑해

ft. isa♡ ☾  

Les images défilent devant ses yeux vitreux, floutées par la mauvaise mise au point due à ses pensées vagabondes. La scène précédente rejouée dans sa tête lui arrache un sourire discret qu’il tente d’étouffer en se mordant les lèvres, avant de jeter un coup d’œil au hublot pour admirer les nuées de vapeur survolées par l’appareil. Et pour la première fois depuis qu’il a ouvert les yeux aujourd’hui, il est détendu. Peut-être la descente d’adrénaline, ou bien les touchées d’Isa aux effets thérapeutiques. Isa qui commence à lui manquer. Isa, qui a percé sa carapace difficilement construite au fil des années, en l’espace de quelques mois seulement. Et il plante ses griffes à travers le tissu de son jean, malmenant ses cuisses sous la frustration. Soudaine niaiserie. Sourire trop grand lorsqu’il pense à lui. Il espérait pouvoir ignorer ses pensées pendant une quinzaine de jours, mais il s’rend compte qu’elles sont plus fortes que lui ; elles lui retournent le cerveau, tapent contre les parois de son crâne et seul Isa est capable de les faire taire.
Et ça l’rend fou.
Parce qu’il se sent plonger dans la dépendance. Parce que le fait d’être séparé de lui, même un court instant, créer une boule d’anxiété dans son estomac encore un peu secoué par leur précédente aventure. Parce que ça ne fait que quelques minutes qu’il a retrouvé le confort de son siège, mais elles lui paraissent des heures.
Ouais, ça l’rend fou.
Parce qu'Isa est un homme; et que lui aussi. Parce qu'il le rend encore plus lunatique qu'il ne l'est déjà. Il y a encore quelques secondes, il était décompressé. Il s'retrouve à présent les mains crispées contre ses cuisses à cause de deux, trois pensées.
Faut qu’il se laisse aller. Il déglutit, ferme les yeux pendant quelques secondes en croisant les jambes. Et la guerre intérieure s’arrête lorsqu’il sent une présence le rejoindre, l’obligeant à tourner la tête pour le dévisager. Il lui sourit, ce con. Et Hiro secoue la tête d’un air amusé avant de lever les yeux au ciel et étendre ses jambes en dessous du siège d’en face en s’étirant. « On est bientôt arrivé ? J’ai sommeil là. »  Sa nuit blanche le rattrape, maintenant que le stress est retombé. Il baille ; soupire, puis pose sa tête sur l’épaule de l’aîné en fermant les yeux, les bras croisés contre la poitrine pour s’empêcher d’aller chercher sa main. « J’vais dormir un peu… Par contre, réveille-moi si l’hôtesse propose du champagne… J’ai vu qu’elles faisaient ça parfois dans les films.» Il hume discrètement son odeur, la tempe collée contre son épaule osseuse, ses yeux clos laissent apparaître le maquillage sombre sur ses paupières. Un dernier soupir suivit d’un murmure presque inaudible, lippes retroussées dans un sourire discret. « Bonne nuit, hyung. »

愛してる

ft. hiro ♡  ☾ TENUE&CHEVEUX

Il le regarde étendre ses jambes à la pensée qu'il a : il ne peut pas faire la même chose... Plus petit, il n'atteint peut-être pas le dessous exact du siège en face de lui en se tenant droit comme il était. On est bientôt arrivé ? J’ai sommeil là. Ses pupilles sont posées sur l'enfant sous sa question et il attrape son téléphone en face de lui pour regarder l'heure. Mh, disons trois heures. L'habitude de faire ce trajet, les heures lui venaient seules. Le brun baille, témoignant de sa fatigue sûrement accumulé. Le châtain s'en inquiète et s'en ai toujours, inquiété. Mais jamais il n'osera dire quoi que se soit.
Hiroki pose sa tête sur son épaule. Une drôle de sensation lui chatouille le ventre, son cœur bat fort et il se sent bien, malgré ses lourds symptômes, avides de leurs sens.  J’vais dormir un peu… Par contre, réveille-moi si l’hôtesse propose du champagne… J’ai vu qu’elles faisaient ça parfois dans les films. Il sourit, encore. Un rictus un tantinet plus amusé, cependant. Il ne savait pas s'il devait mettre ça sur le compte de son jeune âge mais parfois, le petit japonais posait des questions qui sonnaient d'une manière étrange.  Ça risque pas.
Il le regarde. Par dessus son épaule : il ne peut pas s'empêcher d'le faire.
Et là, en pensant simplement au confort de sa moitié, il attrape son écharpe habituelle (qu'il ne mettait jamais au final) sur la petite table où son téléphone avait patienté jusqu'à présent, la pliant légèrement : il soulève délicatement la tête brune et pose le tissu doux contre son épaule avant d'y remettre sa tête. Cela devait être déjà plus agréable, conscient de son incapacité à être confortable, n'est-ce pas.
Bonne nuit, hyung. La commissure de ses lèvres fut plus étendue encore, d'une manière adorable. Douce et délicate. Bienveillante, également. Bonne nuit Hiro. Il vient déposer un baiser sur le haut de sa tête et pose légèrement sa joue contre. Son attention revenant à son téléphone, lisant finalement le message de son frère laissé pour mort jusqu'à maintenant.

(...) Trois heures. Cela semble long, non ? Et bien pas pour lui. Car durant ces trois heures, il a humé son parfum, à travers sa chevelure. Il ne l'a pas regardé... Ou peut-être deux, trois fois. En se trouvant comme excuse qu'il regardait juste qu'il allait bien. Mais oui Isa. Il va pas s'envoler d'une seconde à l'autre, surtout dans un avion. Un peu de stresse. Qui redescend lentement. Ce gosse est incapable de tenir ses sentiments, ses sensations, ses ressentis.
L'avion arrivait à destination. La terre coréenne se voyait déjà. Isao osa poser délicatement sa main sur la cuisse de son amant, lui murmurant à l'oreille. Hiro. On est arrivés. Des mots, que les enfants raffolais.

Une dernière ligne droite. L'appareil posé. Un soupire, le petit se lève se lève en récupérant son écharpe. Il descend son sac et celui de son amant, lui tendant simplement avant de passer vers la sortie, à ses côtés. Un air nouveau. Un air, d'un autre pays. Il est le même partout ... A quelques petites choses prêt, au final.
Le libraire garde l'être aimé à ses côtés, n'ayant franchement pas envie d'le chercher partout, n'importe où, surtout en sachant qu'il ne connaissait pas les lieux. Il le regarde, lui sourit pour le rassurer. Les voilà à l'intérieur de l'aéroport. Il le fait passer devant lui, sa main très légèrement posée au creux de son dos, pour lui faire comprendre qu'il est toujours là mais pour le guider, aussi.
Extirper d'entre les passages, il descend par le côté droit, pianotant sur son téléphone. Il reçoit un message rapidement, alors qu'ils viennent d'à peine poser le pied dehors. Tu te sent comment ? Question banale... ou non. Il s'inquiétait toujours de savoir si tout lui convenait ou non. Descendant quelques marches, il s'arrêta devant la route au passage piéton quelque mètres plus loin. Une voiture en face, où le chauffeur descendit naturellement. Isao ! Un japonais parfait, pour un coréen ? Un sourire sur ses lèvres, il traverse en prenant grand soin de faire suivre l'être aimé, rejoignant l'inconnu. Merci d'être venu ! Il tourne sa tête vers Hiro. Hiro, j'te présente mon oncle, Raito. Le plus vieux salut le gamin comme si de rien n'était. Une poignée d'main et il attrape les deux sacs sans gêne afin de les mettre dans le coffre. Isao en profite pour regarder son amant. C'est plus rapide que d'prendre un taxi. Et chui sûr au moins d'arriver à la maison saint et sauf ? Lui souriant toujours, il ouvrit la portière arrière en le laissant rentrer, suivant le pas en restant toujours avec lui.

Sur la route, discussions banales. Des nouvelles de la famille. Quoi qu'Isao en avait peu, au final. Le trajet ne fut pas long. Une vingtaine de minutes, tout au plus. Et son aîné se gara devant la grande maison familiale. Isao descendit après avoir remercié son oncle une dernière fois, et par politesse lui avoir demandé de passer le bonjour à sa tante, tout de même. Récupérant leurs affaires, il lui fit un signe de la main avant de longer l'allée principale, attrapant ses clés. Ouvrant, il laissa d'abord son cadet passer avant de fermer derrière lui. J'ai pas b'soins de te l'dire mh, tu t'gêne pas. Et puis au final, était-il du genre à prendre des gants, ce p'tit con ?